Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Vieille traduction; en tout dix-huit notations. Personne avant M. Gottling n'avait donné un pareil ensemble de recherches. Il a connu la traduction d'Oresme, dont il fait trop peu de cas, et il termine sa préface en citant la glose relative à deλQinn páxαipa, que je trouve fort juste (livre I, chap. 1, § 5), et que M. Gottling ne paraît point

[ocr errors]

approuver.

Un tort commun aux trois derniers éditeurs, Schneider, Coraï et M. Gottling, c'est de n'avoir point assez approfondi la question posée par Scaino et Conring sur l'ordre des livres. Ils ont pensé tous trois que cet ordre était parfaitement logique, et devait rester tel qu'il est. M. Gottling n'a fourni à l'appui de cette opinion qu'une seule preuve dont je discuterai plus loin la valeur. Enfin il a joint aussi à son édition trois petits traités sur les gouvernements de Sparte, de Crète et de Carthage, où il cherche à éclaircir les principales obscurités politiques qu'offre le sujet. Mais il a omis, comme Schneider, d'ajouter à son travail une table des matières, chose si utile dans tout ouvrage sérieux et si indispensable dans tout ouvrage de philologie.

Dans l'édition de Berlin, 1831, le texte de la Politique a été collationné sur neuf manuscrits empruntés aux bibliothèques d'Italie, Saint-Marc,

h.

Florence, etc., et sur les manuscrits de Paris. Je dois dire que, parmi ceux-ci, un seul a été lu complétement; c'est celui qui porte le n° 161 du fonds Coislin. Le manuscrit n° 1858, qui ne commence qu'au milieu du Ve livre, est cité aussi assez souvent; enfin le n° 1857 l'est trois ou quatre fois. Quant aux autres manuscrits de Paris, n° 2023, 2025, 2026, etc., on ne paraît point les avoir connus, bien qu'ils soient importants. On pourrait croire aussi que les manuscrits italiens n'auront pas été examinés aussi exactement qu'ils pouvaient l'être. Il semble évident d'après les variantes qu'aucun d'eux n'a été collationné dans son entier; après quelques citations, le manuscrit dont elles sont tirées ne reparaît plus, et cesse d'être mentionné jusqu'à la fin de l'ouvrage. Il est du reste fort possible que ces manuscrits eux-mêmes fussent mutilés; ce qui expliquerait ces lacunes et ces intermittences de citations. On ne peut savoir au reste jusqu'à quel point cette conjecture est juste, puisque le volume confié à M. Brandis, et qui doit renfermer les notes et les éclaircissements de tout genre, n'a point encore paru. Dans le volume de la traduction, on a fait usage pour la Politique de celle de Lambin. Je pense qu'après les remarques de Schneider on aurait dû préférer la traduction de Sépulvéda.

Je ne dois pas oublier la petite édition de Tauchnitz, libraire, dans son édition complète d'Aristote, 16 volumes in-16. C'est de celle-là que je me suis servi pour mon travail, comme étant la plus récente et généralement très-correcte. Le texte y est presque partout celui de M. Gottling; et l'on ne s'est écarté de ce guide que quand il a paru trop hardi. On ne saurait louer assez cette réserve d'éditeur, même à l'égard de juges aussi éclairés que M. Gottling. J'ai noté les fautes typographiques, d'ailleurs très-rares, que j'ai trouvées dans cette édition stéréotype.

Tout ce qu'il convient de dire ici de l'édition si récente de M. Stahr, c'est qu'il a suivi le texte de Bekker. Je n'ai point d'ailleurs encore pu me procurer cet ouvrage ; mais on doit y trouver certainement des recherches et des études précieuses. M. Stahr s'est déjà fait connaître par deux publications remarquables sur le Péripatétisme : Aristoteles bei Römern, 1 vol. in-8°, et Aristotelia, 2 vol. in-8°, en allemand l'un et l'autre.

En 1831, M. Genouille a publié chez Delalain, à Paris, le premier livre de la Politique, grec et latin. Je ne sais quel a été le succès de cette édition destinée aux classes; cet essai méritait d'être encouragé.

Enfin, il paraît que l'université d'Oxford pré

pare aussi de son côté une édition générale d'Aristote. Je ne saurais dire au reste à quel point en est cette importante entreprise.

Après cet examen des éditions générales et spéciales, j'arrive aux traductions, et je commence par les traductions latines 1.

La plus ancienne de toutes est celle de Guillaume de Moerbéka, faite en 1271, au plus tard : j'en ai déjà parlé. Son grand mérite est d'être parfaitement littérale; cette fidélité en fait un véritable manuscrit, et l'on doit s'étonner que quelques éditeurs n'en aient pas senti toute la valeur, malgré la barbarie du latin dans lequel elle est écrite. Publiée pour la première fois chez les Juntes, à Venise, en 1558, par les soins de Martianus Rota, et à la suite du commentaire de saint Thomas, elle fut plusieurs fois réimprimée dans les œuvres d'Albert, de saint Thomas, etc. Notre grande bibliothèque en possède des manuscrits dont il sera question plus loin.

J'ai déjà cité la traduction de Léonard Arétin, vers 1435. Elle eut un fort grand mérite pour le temps où elle parut : ce fut d'être beaucoup plus élégante, beaucoup plus lisible que celle de Guillaume; mais ce mérite a complétement disparu

1

Je crois inutile de mentionner les éditions générales en latin ; elles sont au nombre de trente à peu près.

pour nous, et le seul qui lui reste, c'est d'avoir été faite directement sur les manuscrits. Mais je ne crois pas que ce titre soit suffisant pour qu'on puisse la considérer comme autorité aussi grave que la Vieille traduction littérale, ainsi que l'a

souvent fait Coraï. La traduction de Léonard fut publiée pour la première fois à Florence, en 1478, in-fol.; cette date n'est peut-être pas parfaitement exacte. Le travail de Léonard fut trèsfréquemment réimprimé, et notamment dans la traduction complète d'Aristote en 1489, Venise, 2 vol. in-fol

Argyropoulo, l'un des Grecs réfugiés en Italie après la prise de Constantinople, fit une traduction de la Politique, qui parut à Venise en 1506 et qui est fort rare; elle semble au reste peu importante à tout autre égard. Une autre traduction aussi peu connue est celle d'Eugène Bruti, qui parut à Venise en 1514, in-fol.

En 1542, Périon, bénédictin et docteur de Sorbonne, publia une traduction nouvelle, où il eut la prétention d'imiter le style de Cicéron, si éloigné de celui d'Aristote, et où il montra peu de connaissance du grec, et surtout peu d'intelligence de la pensée d'Aristote. Cette traduction, qui fut malgré ses fautes souvent réimprimée, était dédiée à François Ier. Vers la même époque, Strébée, professeur

« ZurückWeiter »