Histoire de Napoléon et de la grande-armée pendant l'année 1812, Band 2

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Baudouin frères, 1824 - 442 Seiten
 

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Seite 50 - Bourse ; on avait aperçu des soldats de police russes l'attiser avec des lances goudronnées. Ici, des obus perfidement placés venaient d'éclater dans les poêles de plusieurs maisons; ils avaient blessé les militaires qui se pressaient autour. Alors, se retirant dans des quartiers encore debout, ils étaient allés se choisir d'autres asiles ; mais, près d'entrer dans ces maisons toutes closes et inhabitées, ils avaient entendu en sortir une faible explosion ; elle avait été suivie d'une...
Seite 51 - ... l'impossibilité. Surpris, quand il a frappé au cœur d'un empire, d'y trouver un autre sentiment que celui de la soumission et de la terreur, il se sent vaincu et surpassé en détermination.
Seite 46 - Deux officiers s'étaient établis dans un des bâtiments du Kremlin. De là leur vue pouvait embrasser le nord et l'ouest de la ville. Vers minuit une clarté extraordinaire les réveille. Ils regardent, et voient des flammes remplir des palais, dont elles illuminent d'abord et font bientôt écrouler l'élégante et noble architecture. Ils remarquent que le vent du nord chasse directement ces flammes sur le Kremlin, et s'inquiètent pour cette enceinte, où reposaient l'élite de l'armée et son...
Seite 48 - L'élite de l'armée et l'empereur étaient perdus si une seule des flammèches qui volaient sur nos têtes s'était posée sur un seul caisson. C'est ainsi que, pendant plusieurs heures, de chacune des étincelles qui traversaient les airs dépendit le sort de l'armée entière.
Seite 179 - ... cavités ; leur surface cache des profondeurs inconnues qui s'ouvrent perfidement sous nos pas. Là, le soldat s'engouffre, et les plus faibles s'abandonnant y restent ensevelis. " Ceux qui suivent se détournent, mais la tourmente leur fouette au visage la neige du ciel et celle qu'elle enlève à la terre ; elle semble vouloir avec acharnement s'opposer à leur marche. L'hiver moscovite, sous cette nouvelle forme, les attaque de toutes parts : il pénètre au travers de leurs légers vêtements...
Seite 55 - Mais qu'avaientils gagné à cette sortie ? Plus près de l'incendie , ils ne pouvaient ni reculer , ni demeurer ; et comment avancer , comment s'élancer à travers les vagues de cette mer de feu ? Ceux qui avaient parcouru la ville, assourdis par la tempête, aveuglés par les cendres , ne pouvaient plus se reconnaître , puisque les rues disparaissaient dans la fumée et sous les décombres.
Seite 46 - ... la ville. Vers minuit une clarté extraordinaire les réveille. Ils regardent, et voient des flammes remplir des palais, dont elles illuminent d'abord et font bientôt écrouler l'élégante et noble architecture. Ils remarquent que le vent du nord chasse directement ces flammes sur le Kremlin, et s'inquiètent pour cette enceinte, où reposaient l'élite de l'armée et son chef. Ils craignent aussi pour toutes les maisons environnantes, où nos soldats, nos gens et nos chevaux fatigués et repus,...
Seite 47 - Cependant de vives et nouvelles lueurs les réveillent encore; ils voient d'autres flammes s'élever précisément dans la nouvelle direction, que le vent venait de prendre sur le Kremlin, et ils maudissent l'imprudence et l'indiscipline française, qu'ils accusent de ce désastre. Mais trois fois le vent change ainsi du nord à l'ouest, et trois fois ces feux ennemis , vengeurs, obstinés , et comme acharnés contre le quartier impérial , se montrent ardens à saisir cette nouvelle direction.
Seite 400 - ... peur d'allonger leur chemin, sans détourner la tête, car leur barbe, leurs cheveux étaient hérissés de glaçons, et chaque mouvement était une douleur. Ils ne les plaignaient même pas : car, enfin, qu'avaient-ils perdu en succombant? que quittaientils ? On souffrait tant ! on était encore si loin de la France ! si dépaysé par les aspects , par le malheur, que tous les doux souvenirs étaient rompus, et l'espoir presque détruit : aussi le plus grand nombre était devenu indifférent...
Seite 362 - Beaucoup de ceux qui s'étaient lancés les premiers dans cette foule de désespérés, ayant manqué le pont, voulurent l'escalader par ses côtés, mais la plupart furent repoussés dans le fleuve. Ce fut là qu'on aperçut des femmes au milieu des glaçons avec leurs enfants dans leurs bras, les élevant à mesure qu'elles s'enfonçaient : déjà submergées, leurs bras raidis les tenaient encore au-dessus d'elles. Au milieu de cet horrible désordre, le pont de l'artillerie creva et se rompit....

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