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du Boys.» Cette légende, des plus insignifiantes en apparence, est, au contraire, du plus haut intérêt, en ce qu'elle accuse le seul monument figuratif existant encore

que nous sachions, du moins, -du sanctuaire de NotreDame du Bois, appartenant à l'abbaye de Saint Vaast, détruit en 1640, et situé à environ cinq à six cents mètres au-dessus de l'ancienne ferme de Waudri-Fontaine, également détruite en 1640, laquelle se trouvait à l'extrémité du terrain formant aujourd'hui le parc de l'ex-Prévoté SaintMichel. Ce sanctuaire, que visitaient de nombreux pèlerinages, était si particulièrement révéré que la voie qui, partant de la porte Saint-Michel allait y aboutir, avait été, du consentement, non-seulement de Messieurs de SaintVaast, mais encore de celui de l'Echevinage, jalonnée sur tout son parcours de croix slationales (1) et qu'un pont spécial avait été jeté sur la Scarpe pour y accéder.

L'examen des inscriptions relevées dans notre travail prouve que depuis 1789 presque toutes les familles équestres et la plupart des anciennes familles bourgeoises ont quitté la ville.

de

La tourmente révolutionnaire a chassé d'Arras autant personnes qu'en avait jadis banni Louis XI; elle s'est, de plus, outrageusement acharnée à détruire les choses qu'il avait religieusement respectées.

Sans insister sur les réflexions que suggère le rapprochement de ces deux époques si néfastes; terminons en disant qu'au point de vue historique, généalogique et héraldique, l'étude de l'épigraphie arrageoise a bien mé

(1) Le Gentil, Bulletin de la Commission des Antiquités départementales, t Iv, p. 373 à 385.

rité de quiconque est soucieux de nos traditions locales. Elle a, en effet, rendu le jour à un certain nombre de monuments ignorés de tous et qui, sans elle, ne seraient jamais sortis de dessous terre; elle a, de plus, conservé à toujours le souvenir de plusieurs qui, depuis son commencement, ont été anéantis par leurs propriétaires, comme pour démontrer une fois de plus l'éternelle vérité de cette décourageante assertion du poète antique :

Tempus edax homo edacior.

Floris van der Haer, qui écrivait en 1611, ses « Chastelains de Lille, » y a publié les deux inscriptions sur pierre blanche, figurant au-dessus de la porte Saint-Nicolas, inscriptions dont il devait la communication à « Antoine de Mol, eschevin et advocat de la ville d'Arras. »

La première, « vers les champs, » conçue en trente lignes latines; la seconde, du costé de la ville, rédigée en langue romane et comprenant quarante lignes rimées sur la bataille de Bouvines, dans laquelle le Roi s'était si brillamment conduit et s'étaient également si valeureusement signalés les communiers d'Arras.

Ces inscriptions doivent encore exister dans les maçonneries de l'antique porte que recouvre le terre-plein du rempart.

Espérons que, si quelque jour, des travaux de remaniement ou de démolition s'opèrent en cet endroit, on prendra garde à ces monuments historiques du plus haut intérêt, dont le second est la plus ancienne inscription lapidaire connue, libellée en langage de l'époque.

DE LA VRAIE

PRONONCIATION DU GREC

Etude Historique et Littéraire

PAR

M. le Chanoine VAN DRIVAL

Secrétaire-Général.

La langue grecque nous est présentée par les anciens comme une langue douce, élégante, harmonieuse : les Grecs sont considérés par les historiens comme d'admirables parleurs, des artistes en langage comme en tout, des hommes d'un goût exquis.

Si nous considérons les œuvres d'art de la Grèce antique, assurément nous n'aurons qu'à souscrire à ce jugement: si nous examinons la collection d'œuvres littéraires qui commence plus de dix siècles avant J.-C. pour ne finir qu'au XVe siècle de l'ère chrétienne, ici encore nous sommes contraints d'avouer que cette littérature est d'une abondance, d'une variété, d'une richesse incomparables.

Et pourtant, quand nous lisons ces livres, quand nous

articulons les mots de cette langue, comment se fait-il qu'au lieu du miel attique, si souvent annoncé, nous ne rencontrions que des syllabes rocailleuses, qu'au lieu de l'harmonie promise, on ne nous offre que des sons qui se heurtent? Pourquoi ces lettres toujours dures, et surtout ces diphthongues qui nous rappellent bien plus certains sons des langues sauvages que des douceurs qu'on nous dit avoir existé?

Evidemment nous ne prononçons pas cette langue comme elle doit être prononcée. Notre manière de lire le grec, manière toute de convention, n'est pas la manière ancienne. Cette langue réellement admirable, nous la défigurons, nous la rendons barbare. Notre prononciation, pour être reçue dans les écoles, n'en est pas plus vraie. Il serait juste de la réformer et de revenir aux sources premières de l'hellénisme.

C'est pour cela que nous allons nous livrer à des recherches historiques et littéraires qui nous fe: ont modifier sur ce point important des idées reçues trop facilement et dont la fausseté sera démontrée quand nous les aurons confrontées avec l'origine des lettres, avec les dérivations des mois, avec les homophones des inscriptions, parfois même avec les onomatopées et surtout avec la doctrine des anciens grammairiens.

Entrons immédiatement dans notre sujet, en mettant en lumière, selon l'occurrence et l'utilité, ces différents chefs de preuves.

I

L'alphabet de la langue grecque se compose aujourd'hui de vingt-quatre lettres. A la rigueur, on pourrait y joindre trois autres caractères: l'épisème ßav, le signe F des Latins, appelé par les Eoliens digamma, l'épisème sampi, l'épisème quopa. Nous avons donné sur ces trois épisèmes beaucoup de détails dans notre livre sur l'origine de l'Ecriture, pages 6 à 20, avec des dessins et inscriptions (1); nous y renvoyons le lecteur.

Les Grecs n'eurent d'abord que seize lettres, nous diton, les seize cadméennes, c'est-à-dire u, B, y, d, e, 2, x, λ, μ, v, o, π, p, o, t, v.

:

Cet arrangement répond à l'ordre de l'alphabet phénicien, avec des lacunes, sauf pour la lettre, qui est rejetée, on ne sait pourquoi, à la dernière place, comme caractère en dehors du groupe, quoique en réalité elle soit identique au digamma ou à l'épisème ßav, comme nous le démontrerons plus tard.

Les lettres, au nombre de huit, qui complétérent successivement les seize, furent de nouveaux emprunts faits aux Phéniciens ou des lettres doubles : nous n'avons pas à en dire ici l'origine, puisque nous ne nous occupons que de la prononciation.

Suivons donc tout simplement l'ordre actuel des vingtquatre lettres, soit : a, 6, 7, d, ε, 6, n, 0, 1, x, d, f, v, 5, 0, π, p, o, -, v, P, X, †, w. Voyons comment chaque lettre doit

(1) De l'origine de l'Ecriture, troisième édition, Paris, Maisonneuve, 1879; vol. gr. in-8°., avec dessins nombreux et planches.

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