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mine venerabilem præelegit virum Eudonem nomine.... cui pater eximius quosdam fratres tradidit, inter quos cum abbatis vicem habere jussit.... profectus itaque S. Eudo cum Duce et sodalibus indictum maturat iter, donec deveniunt locum qui ex conditoris nomine (almelius dicetur, quo cum pervenissent, locum B. viro princeps ostendit, et cum omnibus quæ ejus diœcesi videbantur adjacere tradidit, ac super omnia primatem constituit.

On convient que le monastère de saint Chaffre n'a été fondé qu'après le milieu du vIIe siècle, et que son second abbé, Théoffroy (S. Theofredus), qui était neveu d'Eudes, fut mis à mort par les Sarrazins vers l'an 728 ou 730, lorsqu'ils entrèrent en France (le Martyrologe universel met sa fète au 19 octobre). Sur cette tradition du monastère de saint Chaffre, il paraît clairement que le saint Maxime que l'on honore depuis plusieurs siècles chez les Morins, comme ancien évêque de Riez, est ce second Maxime qui aura tenu le siège de Riez après Claude ou après son successeur immédiat, et que ce ne saurait être le prédécesseur de Fauste, puisqu'il est constant qu'il est décédé dans son diocèse, où il a été inhumé, comme les actes de sa vie et les archives de Riez en font foi, quoique dans les siècles postérieurs on l'ait confondu avec lui et qu'on lui ait attribué tout ce qu'il a fait chez les Morins. >>

Après avoir pris connaissance de ces documents positifs il devient facile de conclure.

Notre saint Maxime a bien été d'abord abbé de Lérins. Il a été ensuite évêque de Riez. Seulement, ces deux faits se sont passés au VIIe siècle, au lieu de se passer au vo, et c'est à un Maxime, deuxième du nom, que nous avons affaire, et non pas au Maxime loué par Fauste.

Dans ces conditions nouvelles, la légende de Térouanne a raison de dire que, dans sa fuite avec ses deux compagnons, Maxime a pu aller à Luxeuil. Luxeuil existait alors et a pu offrir l'hospitalité aux trois voyageurs.

S'ils ont ensuite traversé la Germanie et s'ils sont venus peu à peu par cette route jusque dans la Germanie inférieure et finalement à Térouanne, c'est que cette route était fort connue au viie siècle : elle s'appelait même la voie des Saints.

Cet itinéraire annonce même quelle était leur intention; passer la mer dite fretum gallicum et aller dans la Bretagne (l'Angleterre d'aujourd'hui), pour y mener la vie de missionnaires.

Ils s'arrêtent à Wisme à la suite d'une vision céleste et ils exercent là de ce côté du détroit, leur zèle de missionnaires; c'est que là, justement à cette époque, celle de saint Omer ou environ, fin du vire siècle, de grands efforts étaient faits pour arracher au paganisme le sol des Morins, et ces efforts étaient couronnés de succès.

Maxime travailla, lui aussi, à cette œuvre : il eut des succès et son souvenir resta dans le cœur reconnaissant des populations.

Quand deux siècles plus tard Wicfrid leva de terre les restes de l'apôtre, on savait que c'était là le corps de saint Maxime et on connaissait l'histoire de ses pérégrinations comme de son séjour dans le pays. De là à confondre, non pas tous les actes, mais une partie des actes avec ceux du grand saint Maxime connu de tous, afin d'avoir une biographie plus complète, surtout au point de vue de la poésie et des chants, il n'y avait qu'un pas. Mais cette confusion fut-elle bien complète, surtout à l'origine? J'en doute beaucoup, et le texte de la chronique ancienne des Morins suffirait presque seul pour former de vraies et historiques leçons, qu'il serait à la fois utile et facile de composer, afin de bien

fixer une fois pour toutes ce point d'histoire locale, aujourd'hui nettement précisé.

Quant à l'office en vers composé par Wicfrid, il est d'ordinaire assez peu explicite relativement aux faits qui touchent au premier Maxime, pour qu'on puisse le conserver à bien peu de chose près tel qu'il est.

NOTE

sur un

REGISTRE DE LA CONFRÉRIE DES CLERCS DE ST-NICOLAS

A BAPAUME

Communication de

M. J.-M. RICHARD

Ancien Archiviste du Pas-de-Calais, Membre honoraire.

Les Archives de la ville de Bapaume renferment, à côté de quatre gros registres de Mémoriaux qui fourniraient à l'histoire de l'Artois de précieux documents, un registre provenant de l'ancienne confrérie des clercs de Saint-Nicolas. Il mériterait aussi d'être sauvé de l'oubli. Les confréries avaient, d'ailleurs, une telle importance au moyen-âge que l'histoire de la société à cette époque est forcément incomplète si elle ne tient pas compte de leur existence, de leurs statuts, de leur influence sur les

mœurs.

La confrérie de Saint-Nicolas de Bapaume n'avait rien de commun avec les confréries des corps de métier; elle n'était point l'apanage d'un groupe de travailleurs ou d'une classe de la société; elle s'ouvrait à tous les chré

tiens honnêtes de l'un et l'autre sexe que les confrères voulaient bien admettre dans leurs rangs par voie de scrutin et qui, une fois élus, prêtaient serment dans la chapelle de la confrérie d'en observer fidèlement les statuts.

Son but était, comme celui des institutions analogues, d'assurer entre tous ses membres les liens d'une chrétienne fraternité, de les réunir fréquemment, soit dans leur chapelle, soit à certains jours dans des banquets. de donner à tous, vivants et morts, de continuelles prières, en gardant intact, par la sévérité des statuts, l'honneur de chaque confrère, en conservant pieusement le souvenir de ceux que leurs frères avaient ensemble conduits à leur dernière demeure.

Ceux dont la mauvaise conduite est un objet de scandale sont admonestés, puis, en cas de récidive, impitoyablement chassés de la confrérie. Chaque année, à la StNicolas d'été, les confrères, après avoir entendu la messe, désignent trois d'entre eux « lesquelz par le serment qu'ilz ont à ladite carité presentement elisent quatre maieurs sages et discrets, assavoir est, deux prestres et deux lays pour regir et gouverner honorablement la capelle et carité, tant en l'espirituel comme au temporel par l'espasse d'un an. » En cas d'affaires difficiles, les mayeurs doivent prendre le conseil des confrères les plus âgés.

Après ces dispositions, les statuts, transcrits en 1495 sur le registre de Bapaume, règlent ainsi les exercices de la confrérie :

<< Item, ledit jour de S. Nicolay d'esté le service devant dit fait et accompli, tous les confreres se doibvent assambler et

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