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la voie du Christ, écoutez les maximes du Christ, apprenez de lui à quoi l'on doit être résolu pour le suivre. Il faut se vaincre et vaincre le monde, dès lors combattre, dès lors souffrir, dès lors porter sa croix. Il faut mettre le lien qui attache à lui, et par lui à Dieu, au-dessus de tous les autres liens, et des liens mêmes de la famille ; il faut haïr son père, sa mère, ses frères, ses sœurs, non pas, comprenez-le bien, de cette haine abominable et sacrilége qui aliéneroit d'eux le cœur, mais de cette haine sainte qui sépare uniquement du mal, de cette haine qui n'est qu'un amour plus grand, que Dieu préféré à la créature. Votre père, votre mère, vos frères, vos sœurs voudroient vous retenir au milieu de ce que Dieu condamne, vous détourner d'accomplir les sacrés devoirs qui lient tout homme à l'humanité; haïssez votre père, votre mère, vos frères, vos sœurs, c'est-à-dire résistezleur avec courage, sacrifiez l'affection terrestre à l'amour supérieur. Au moment où Jésus venoit fonder une société nouvelle, établir le royaume de Dieu, ce précepte devoit plus que jamais être inculqué, et dans les termes les plus forts, car il falloit de fortes àmes pour concourir à l'accomplissement de la mission du Christ. Elles se trouvèrent. Vous avez la même œuvre à continuer, et au milieu des mêmes obstacles. Tout le champ du père de famille est loin encore d'être défriché : priez-le donc d'y envoyer des ouvriers semblables à ceux qui ouvrirent les premiers sillons.

CHAPITRE XV.

1. Il y avoit aussi des publicains et des pécheurs qui s'approchoient pour l'écouter.

2. Et les Pharisiens et les Scribes murmuroient disant: Celui-ci accueille les pécheurs, et mange avec eux.

3. Et il leur dit cette parabole :

4. Quel est celui de vous ayant cent brebis, qui, s'il en perd' une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert, et ne s'en aille après celle qu'il a perdue, jusqu'à ce qu'il la trouve?

5. Et lorsqu'il l'a trouvée, il la met avec joie sur ses épaules: 6. Et revenant à la maison, il convoque ses amis et ses voisins, et leur dit Réjouissez-vous avec moi, parce que j'ai trouvé ma brebis qui étoit perdue.

7. Ainsi, je vous dis qu'il y aura plus de joic dans le ciel pour un pécheur qui fait pénitence, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de pénitence.

8. Ou quelle est la femme qui, ayant dix drachmes, si elle en perd une, n'allume sa lampe et ne balaye sa maison, et ne cherche soigneusement, jusqu'à ce qu'elle l'ait trouvée?

9. Et lorsqu'elle l'a trouvée, elle convoque ses amies et ses voisines, et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, parce que j'ai trouvé la drachme que j'avois perdue.

10. Ainsi sera, je vous le dis, la joie des Anges de Dieu pour un pécheur qui fera pénitence 1.

11. Il dit encore: Un homme avoit deux fils.

12. Et le plus jeune dit à son père : Mon père, donnez-moi Portion de votre bien qui doit me revenir. Et le père leur fit le tage de son bien.

13. Et peu de jours après, le plus jeune des fils, ayant rassemolé tout ce qu'il avoit, partit pour une région étrangère et lointaine, et il y dissipa son bien dans une vie d'excès et de débauche.

14. Après qu'il eut tout consumé, il y eut une grande famine dans ce pays, et il commença à sentir le besoin.

15. S'en allant donc, il se mit au service d'un habitant de ce pays; et celui-ci l'envoya à sa maison des champs pour garder les pourceaux.

16. Et il désiroit remplir son ventre des siliques que mangeoient les pourceaux; et personne ne lui en donnoit.

17. Rentrant alors en lui-même, il dit : Combien de mercenaires dans la maison de mon père ont du pain en abondance, et moi ici je meurs de faim.

Ramener au bien ceux qui s'en sont écartés, pauvres brebis perdues dans le désert, est la plus belle des œuvres de miséricorde; mais on ne l'opère qu'à force de patience et d'amour.

18. Je me lèverai, et j'irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre vous:

19. Je ne suis plus digne d'être appelé votre fils: faites-moi comme l'un de vos mercenaires,

20. Et se levant, il vint vers son père. Comme il étoit encore loin, son père le vit, et touché de compassion, il accourut, se jeta à son cou, et le baisa.

21. Et le fils lui dit : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre vous; je ne suis plus digne d'être appelé votre fils.

22. Et le père dit à ses serviteurs : Apportez vite sa robe première, et revêtez-l'en, et mettez-lui un anneau au doigt et une chaussure aux pieds :

23. Et amenez le veau gras, et tuez-le, et mangeons, et réjouissons-nous :

24. Car mon fils que voilà étoit mort, et il revit; il étoit perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à manger et se réjouir. 25. Or le fils aîné étoit dans les champs et comme il revenoit et approchoit de la maison, il entendit le bruit de la symphonie et de la danse.

26. Et appelant un des serviteurs, il lui demanda ce que c'étoit : 27. Lequel lui dit : Votre frère est revenu, et votre père a tué le veau gras, parce qu'il l'a recouvré sain.

28. Et s'étant courroucé, il ne vouloit point entrer. Le père donc étant sorti, commença à le prier.

29. Mais répondant à son père, il lui dit : Voilà que je vous sers depuis tant d'années: je n'ai jamais manqué à aucun de vos commandements, et jamais vous ne m'avez donné un chevreau pour me réjouir en le mangeant avec mes amis.

30. Mais lorsque ce fils, qui a dévoré son bien avec des courtisanes, est revenu, vous avez tué pour lui le veau gras.

31. Le père lui dit : Mon fils, vous êtes, vous, toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à vous.

32. Mais il falloit faire un festin et se réjouir, parce que votre frère étoit mort, et il revit; il étoit perdu et il est retrouvé.

:

Jésus parle aux hommes un langage qu'ils n'avoient jamais entendu il ouvre devant eux comme un monde nouveau où leur pensée et leur amour se reposeront désormais avec une joie ineffable et calme. Le Dieu qu'il annonce n'est plus le Dieu terrible du Sinaï, dont les fils d'Israël craignoient d'ouïr la voix et d'entrevoir, la face; mais le Dieu des miséricordes, le Dieu vraiment père, qui compatit et qui pardonne, qui n'efface de son cœur aucun de ses enfants, quelque coupables qu'ils soient envers lui. Ils le quittent, pauvres insensés, pour s'en aller en des régions étrangères et lointaines; et sa bouche ne profère ni reproches, ni menaces: ne seront-ils pas assez punis par tout ce qui les attend hors du toit paternel? Là où ils vont, là où les conduit la vague inquiétude des désirs et leur folle ardeur, il y a toujours une grande famine. Et lorsque, fatigués, épuisés, instruits par les dures leçons qui suivent infailliblement le désordre, ils reviennent à lui, les repousse-t-il? Oh! non; son œil de père les voit de loin, et, accourant, il se penche sur eux et les accueille avec un baiser. Une parole de repentir a suffi pour mériter qu'ils fussent revêtus de leur robe première. Ils disent: J'ai péché; et le péché n'est plus. Un banquet leur est préparé, la maison retentit de chants d'allégresse: car ils étoient morts, et ils revivent; ils étoient perdus, et ils sont retrouvés. Et tout ce qui est perdu, sera retrouvé, et tout ce qui est mort revivra, si ce n'est sur la terre, là où chacun renaît sous des conditions nouvelles d'existence dont le Père s'est réservé le secret car la miséricorde ne sauroit être vaincue, et l'amour est plus fort que la mort.

CHAPITRE XVI.

1. Il dit aussi à ses disciples: Un homme riche avoit un économe, qu'on accusa près de lui d'avoir dissipé son bien.

2. Il l'appela et lui dit : Qu'est-ce que j'entends de vous? Rendez-moi compte de votre gestion, car désormais vous ne gérerez plus.

3. Alors l'économe dit en soi : Que ferai-je, puisque mon maître me retire ma gestion? Travailler à la terre, je n'en ai pas la force, et j'ai honte de mendier.

4. Je sais ce que je ferai, afin que, renvoyé de ma charge, je trouve des gens qui me reçoivent dans leur maison.

5. Ayant donc appelé chacun de ceux qui devoient à son maître, il dit au premier : Combien devez-vous à mon maître? 6. Il répondit: Cent barils d'huile. Et il lui dit : Prenez votre billet; et asseyez-vous vite, et écrivez cinquante.

7. Ensuite il dit à un autre : Et vous, combien devez-vous? lequel répondit: Cent mesures de froment. Il lui dit Prenez votre billet, et écrivez quatre-vingts.

8. Et le maître de l'économe infidèle le loua d'avoir agi prudemment car les enfants du siècle sont plus prudents entre eux les enfants de lumière 1.

que

9. Et moi je vous dis : Faites-vous des amis avec l'argent d'iniquité 2, afin que, lorsque vous viendrez à manquer, ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels.

10. Qui est fidèle en chose de peu, est fidèle aussi dans les grandes; et qui est infidèle en chose de peu, est infidèle aussi dans les grandes.

11. Si donc vous n'avez pas été fidèle dans les richesses injustes, qui vous confiera les véritables?

12. Et si vous n'avez pas été fidèle dans un bien étranger, qui vous donnera le vôtre propre 3?

13. Nul serviteur ne peut servir deux maîtres: car, ou il haïra

1 Ils savent mieux, dans leurs relations réciproques, faire ce qui est de leur intérêt présent, que les enfants de lumière ce qui est de leur intérêt futur.

2 Combien de possessions viciées dans leur source! Purifiez-les au moins par l'emploi que vous en ferez : donnez ici-bas pour qu'on vous rende ailleurs, car on ne retrouve que ce qu'on a donné.

3 Le bien propre de chacun est le bien à venir, et il ne sera donné qu'à ceux qui s'en seront rendus dignes par leur fidélité dans les petites comme dans les grandes choses; car ce bien même ne sera qu'une gestion, il devra non-seulement être conservé, mais accru sans cesse, et le devoir, comme l'activité qu'implique toute fonction, sera éternel.

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