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IX LEÇON.

OUVRAGE DES SIX JOURS.

Cinquième jour. Les poissons. Leur création. -Leur conservation. Grandeur de quelques-uns. -Leur utilité. —— Les oiseaux. La structure de leur corps. - Leur conservation.·

Leurs nids. Leur instinct.

Dieu dit encore: Que les eaux produisent des animaux vivants, qui nagent dans l'eau, et des oiseaux qui volent sur la terre, sous le firmament du Ciel (1).

Dieu créa donc les grands poissons et tous les animaux qui ont la vie et le mouvement que les eaux produisent, chacun selon son espèce; et il créa aussi les oiseaux selon leur espèce. Et il vit que cela était bon.

Il les bénit, en disant: Croissez et multipliez-vous, et remplissez les eaux de la mer, et que les oiseaux se multiplient sur la terre.

Et du soir et du matin se fit le cinquième jour (2). Jusqu'ici, mes chers enfants, nous avons vu parai

(1) Ainsi d'après Moïse, comme d'après l'observation des couches terrestres fossilifères, les êtres qui vivent dans le sein des eaux, soit les poissons, soit les reptiles aquatiques, auraient précédé les reptiles et tous les animaux qui vivent sur les terres sèches et décou vertes, comme ceux-ci ont apparu avant l'homme, qui a couronné l'œuvre de la création. Cosmog. de Moïse, p. 442.

(2) Gen. 1, 20-23.

tre une foule de merveilles à chaque parole du Créateur. Quel sera l'effet de celle que nous venons d'entendre? que reste-t-il encore à produire? Le ciel a tout son éclat, la terre toute sa parure, les plantes et les fruits une variété et une perfection qu'on ne se lasse point d'admirer. Naîtrait-il quelque chose de la mer que Dieu a regardée, ce semble, comme un obstacle à ses desseins, et qu'il a séparée de la terre avec une espèce de colère? Votre voix menaçante, Seigneur, l'a mise en fuite. Oui, c'est à la mer que Dieu parle, et aussitôt elle est remplie d'une multitude innombrable de créatures d'une nouvelle espèce. Elles ne sont plus comme les herbes et les plantes attachées par la racine, mais elles ont un mouvement, une vie propre. Transportons-nous sur les bords de l'Océan, descendons par la pensée dans ses profonds abîmes. Là, nous. attendent des merveilles qui manifestent avec éclat la puissance et la sagesse infinie du Créateur.

1° Création des poissons. Les eaux de la mer sont remplies d'amertume et de sel: ne faut-il pas en conclure qu'elles sont naturellement stériles? Comment se fait-il cependant qu'elles enfantent tout-à-coup une multitude innombrable d'êtres vivants et animés? Comment se fait-il qu'au milieu de ces eaux, si chargées de sel que notre langue ne peut en supporter la moindre goutte, les poissons vivent, et jouissent d'une santé parfaite, et d'une vigueur prodigieuse? Comment dans cette eau dont l'aspect est si triste et si insupportable, peuvent-ils s'engraisser et nous donner une chair que les voluptueux préfèrent à celle des oiseaux les plus exquis? Voilà des choses qui paraissent im

possibles, et que nous ne pouvons cependant désavouer. A chaque pas, nous nous apercevons que, dans la nature comme dans la Religion, Dieu nous oblige à croire comme certain ce qu'il ne juge pas propos de nous faire comprendre; et que, content de nous montrer la réalité des merveilles qu'il opère, il exige de nous le sacrifice de notre raison ou plutôt de notre ignorance sur la nature de ce qu'il a fait, et sur la manière dont il le produit.

Comment se fait-il que les poissons ne pouvant sortir de l'eau où il ne croît rien, pour venir chercher sur la terre les biens dont elle est remplie, Dieu les a créés si voraces, qu'ils se mangent mutuellement? O sagesse créatrice! Si vous n'êtes point ici en défaut, vous vous êtes donc jouée de toutes les difficultés. Comment ce peuple nouveau pourra-t-il subsister? Le Créateur y a pourvu il l'a multiplié d'une manière si prodigieuse, que ce qui s'en détruit est toujours fort au-dessous de ce qui sert à le renouveler.

Mais du moins la race des petits sera bientôt anéantie par les grands qui les regardent comme leur proie, et qui leur donnent continuellement la chasse; d'autant plus que dans les plaines de l'Océan il n'y a ni barrière ni rempart tout est ouvert, tout est commun. Là, comme ailleurs, le Seigneur est venu au secours des petits et des faibles. Il a fait les petits poissons plus agiles à la course que les grands. Ils s'approchent des lieux où l'eau basse ne permet pas à leurs ennemis d'arriver: Dieu leur a donné une prévoyance proportionnée à leur faiblesse et à leurs dangers. Mais en sauvant les petits, vous allez condamner

les grands à périr. N'est-il pas à craindre que les poissons d'une taille énorme, tels que les baleines, ne trouvent plus de quoi se nourrir, car la haute mer a peu de poissons, et ces vastes colosses ne pourraient approcher des côtes sans échouer? Ils ont cependant une grande faim, et un estomac, ou plutôt un gouffre, capable de tout engloutir. De quoi donc se nourrissent tous ces monstres? Pour eux les mers sont peuplées de myriades de petits animaux dont la conservation est une autre merveille. Ainsi, la Providence de Dieu s'étend à tout; et ce dragon, qui est le roi de la mer et qui s'en joue, attend du Créateur, comme les plus petits poissons, et plus encore que les moindres d'entre eux, la nourriture dont il a besoin.

2o Leur conservation. Tous les animaux qui peuplent les airs, qui courent et qui rampent sur la terre; ceux mêmes qui habitent dans ses entrailles, ont cela de commun qu'ils respirent l'air : sans air ils mourraient sur-le-champ. Si vous les plongez dans l'eau pendant quelque temps, ils périssent. Cependant l'eau a ses habitants: ils vivent dans son sein, et périssent lorsque vous les tirez de l'élément qui leur a été assigné. O hommes! à ces traits éclatants reconnaîtrezvous enfin l'admirable puissance du Créateur, qui s'est jouée de toutes les difficultés? Mais comment le sang des poissons, car ils ont du sang, peut-il circuler? comment n'est-il pas gelé ou épaissi par le grand froid des eaux? Comment peuvent-ils vivre sous des montagnes de glace? Les animaux de la terre ont des plumes ou un duvet délicat, ou de bonnes fourrures, pour se défendre du froid. On ne trouve rien de sem

blable chez les poissons. Qu'ont-ils donc pour résister à un élément encore plus froid que l'air?

Interrogez vos souvenirs, mes chers enfants, ils vous diront que la première chose que vous ayez rencontrée en touchant un poisson, est une certaine colle dont tout son corps est enduit par dehors. Ensuite vous avez trouvé une couverture composée de fortes écailles bien serrées, bien unies, posées les unes sur les autres, de la même manière, mais avec bien plus d'art, que les ardoises qui couvrent nos palais. Ce n'est là qu'une première tunique. Avant de parvenir à la chair du poisson, vous rencontrez encore une espèce de graisse huileuse qui s'étend de la tête à la queue, et qui enveloppe le tout. Cet écaille, par sa dureté, empêche d'abord le poisson de se blesser contre les graviers ou les cailloux; ensuite, cette écaille et cette huile, par leur opposition avec l'eau, conservent au poisson sa chaleur et sa vie. On ne pouvait lui donner une robe qui fût tout à la fois plus légère et plus impénétrable. Aussi, partout où nous portons nos yeux se montre une sagesse toujours féconde en nouveaux desseins, et qui n'est jamais contredite ou gênée par la désobéissance des matériaux qu'elle emploie.

3o Grandeur de quelques-uns. Figurez-vous un animal de quatre-vingt-dix pieds de longueur, et d'une grosseur proportionnée, un animal dont les os, semblables à de longs arbres, servent à construire des bateaux; un animal dont la graisse fournit jusqu'à cent vingt tonneaux d'huile; un animal, dans les flancs duquel on a vu vingt-quatre musiciens donner un

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