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à ma connaissance, et qui va tout à fait à notre sujet1. Ce monument, resté inachevé dans ses détails, représente essentiellement une triade composée d'un dieu et d'une déesse, debout devant un autel, et d'une petite divinité ailée montée sur un taureau2. Le dieu, imberbe, est bien un Hercule, ainsi qu'en fait foi la massue qu'il tient de la main gauche; mais c'est un Hercule incontestablement indigène: on le reconnaît, de prime abord, à sa longue tunique orientale et au curieux bonnet conique qui recouvre sa tête.

Ces considérations suffisent, ce semble, pour écarter l'idée de voir dans notre Hélios-Hercule cavalier autre chose

qu'une divinité composite des basses époques du syncrétisme syrien, divinité que je n'hésite pas à croire assez étroitement apparentée au Jupiter Héliopolitain et particulièrement au dieu Tevvés. C'est le pendant syrien du Osòg cv de Phrygie et de Pamphylie, cavalier solaire armé d'une sorte d'épieu, que M. Ramsay a proposé d'identifier avec Sabazios".

J'ajoute une dernière observation relative à la provenance de notre monument. Lorsqu'il m'a été montré pour la première fois, on prétendait qu'il avait été découvert aux sources du Jourdain, à Banias. C'est également à cette région que les marchands syriens semblent avoir voulu

1. Le bas-relief a été mis au jour, si je ne me trompe, dans les excavations qu'ont pratiquées à Niḥâ les membres de la mission allemande de Baalbeck (cf. l'Erster Jahresber. über die Ausgrabungen zu Baalbeck, p. 26 du tirage à part) : cette raison m'interdit de le faire connaître autrement que par cette description sommaire.

2. A rapprocher du bas-relief de Duwair, près de Tyr, conservé au Louvre (Mission de Phénicie, pl. LVII, no 3; p. 676).

3. Cities and bishoprics, t. I, p. 263 (citation de M. S. Reinach, dans la Revue archéol., 1902, II, p. 228). Peut-être même pourrait-on voir notre dieu dans le cavalier franchement syrien dont nous devons la connaissance à cet article de M. Reinach. La forme indécise de l'objet que tient le dieu de la main droite, fait penser à une massue; d'autre part, la mise en regard du cavalier avec une Séléné équestre, qui lui fait pendant, autorise suffisamment à le considérer comme une divinité solaire.

rattacher la provenance du bas-relief publié par M. Heuzey. On peut donc soutenir, jusqu'à preuve du contraire, que ce dernier monument, comme celui que je viens de décrire, provient de l'intérieur plutôt que de la côte phénicienne.

LIVRES OFFERTS

Le SECRÉTAIRE perpétuel dépose sur le bureau de l'Académie un volume de la nouvelle série in-4° du Recueil des Historiens de la France. Pouillés. Tome III: Pouillés de la province de Tours, publiés par M. Auguste LONGNON, membre de l'Institut (Paris, 1903, in-4°).

Le SECRÉTAIRE PERPETUEL offre en outre à l'Académie, au nom de son confrère, M. le duc DE LA TRÉMOÏLLE, le tome III de sa publication intitulée Madame des Ursins et la succession d'Espagne. Fragments de correspondance (Paris, 1903, in-4o).

SÉANCE DU 8 JANVIER

M. PERROT, avant de quitter le fauteuil de la présidence, prononce le discours suivant :

<< MES CHERS CONFRÈRES,

<«< Quand vous m'avez demandé d'accepter, vingt ans après la première, une seconde présidence, mon premier mouvement a été un sentiment d'effroi. J'ai craint de vous porter malheur. Ma

première magistrature avait été attristée par des deuils très nombreux. J'avais eu, en un an, à dire adieu à cinq de nos confrères MM. Albert Dumont, Ad. Regnier, Louis Quicherat, Henri Martin, de Rennes, et Tissot. Ce cruel devoir m'a été, cette fois, presque épargné; j'ai eu pourtant la profonde douleur de rendre hommage, en votre nom, à l'un des hommes qui ont le plus honoré notre Académie, à M. Gaston Paris, qui était en même temps un de mes plus chers amis, et ce souvenir restera toujours comme une ombre sur la joie que m'avait causée la confiance que vous m'avez témoignée. Pour me consoler de cette tristesse, je me flatte de la pensée que si, dans vingt ans, vous voulez bien m'appeler encore à ce fauteuil, l'année se passera sans que votre président ait aucun deuil à conduire. Que si l'hypothèse de cette troisième présidence, après un si long intervalle, vous semble hasardée, je n'ai, pour vous la faire paraître vraisemblable, qu'à vous montrer le vénéré confrère à côté de qui j'ai eu le plaisir de siéger pendant un an, notre cher Secrétaire perpétuel, dont l'expérience et la mémoire toujours présente m'ont si fort aidé à remplir, sans être trop au-dessous de ma tâche, la fonction dont vous m'aviez investi. Je crois être votre interprète à tous en lui disant combien nous souhaitons qu'il continue longtemps encore à nous donner le bon exemple de vivre, de bien vivre, de vivre en travaillant toujours.

<« Il ne me reste, mes chers confrères, qu'à vous remercier et de l'appel que vous m'avez adressé et de l'amicale déférence que vous m'avez témoignée pendant tout le cours de cette année. Cette seconde présidence, distinction rare, restera l'honneur de ma carrière académique. Fier de l'avoir sinon méritée, tout au moins obtenue, je vais rentrer dans le rang, avec un sentiment plus vif encore de ce que je dois d'attachement et de concours effectif à la compagnie à laquelle j'appartiens depuis près de trente ans. Je tâcherai de ne pas abuser de ma liberté reconquise, et de ne pas forcer trop souvent, par ces causeries au charme desquelles je crains de céder, mon cher successeur à brandir la sonnette que je remets entre ses mains.

« J'invite M. Louis Havet à prendre la présidence de l'Académie et M. Collignon à s'asseoir auprès de lui comme viceprésident. >>

rattacher la provenance du bas-relief publié par M. Heuzey. On peut donc soutenir, jusqu'à preuve du contraire, que ce dernier monument, comme celui que je viens de décrire, provient de l'intérieur plutôt que de la côte phénicienne.

LIVRES OFFERTS

Le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL dépose sur le bureau de l'Académie un volume de la nouvelle série in-4o du Recueil des Historiens de la France. Pouillés. Tome III: Pouillés de la province de Tours, publiés par M. Auguste LONGNON, membre de l'Institut (Paris, 1903, in-4°).

Le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL offre en outre à l'Académie, au nom de son confrère, M. le duc DE LA TRÉMOÏLLE, le tome III de sa publication intitulée Madame des Ursins et la succession d'Espagne. Fragments de correspondance (Paris, 1903, in-4o).

SÉANCE DU 8 JANVIER

M. PERROT, avant de quitter le fauteuil de la présidence, prononce le discours suivant :

«MES CHERS CONFRÈRES,

« Quand vous m'avez demandé d'accepter, vingt ans après la première, une seconde présidence, mon premier mouvement a été un sentiment d'effroi. J'ai craint de vous porter malheur. Ma

première magistrature avait été attristée par des deuils très nombreux. J'avais eu, en un an, à dire adieu à cinq de nos confrères: MM. Albert Dumont, Ad. Regnier, Louis Quicherat, Henri Martin, de Rennes, et Tissot. Ce cruel devoir m'a été, cette fois, presque épargné; j'ai eu pourtant la profonde douleur de rendre hommage, en votre nom, à l'un des hommes qui ont le plus honoré notre Académie, à M. Gaston Paris, qui était en même temps un de mes plus chers amis, et ce souvenir restera toujours comme une ombre sur la joie que m'avait causée la confiance que vous m'avez témoignée. Pour me consoler de cette tristesse, je me flatte de la pensée que si, dans vingt ans, Vous voulez bien m'appeler encore à ce fauteuil, l'année se passera sans que votre président ait aucun deuil à conduire. Que si T'hypothèse de cette troisième présidence, après un si long intervalle, vous semble hasardée, je n'ai, pour vous la faire paraître vraisemblable, qu'à vous montrer le vénéré confrère à côté de qui j'ai eu le plaisir de siéger pendant un an, notre cher Secrétaire perpétuel, dont l'expérience et la mémoire toujours présente m'ont si fort aidé à remplir, sans être trop au-dessous de ma tâche, la fonction dont vous m'aviez investi. Je crois être votre interprète à tous en lui disant combien nous souhaitons qu'il continue longtemps encore à nous donner le bon exemple de vivre, de bien vivre, de vivre en travaillant toujours.

« Il ne me reste, mes chers confrères, qu'à vous remercier et de l'appel que vous m'avez adressé et de l'amicale déférence que vous m'avez témoignée pendant tout le cours de cette année. Cette seconde présidence, distinction rare, restera l'honneur de ma carrière académique. Fier de l'avoir sinon méritée, tout au moins obtenue, je vais rentrer dans le rang, avec un sentiment plus vif encore de ce que je dois d'attachement et de concours effectif à la compagnie à laquelle j'appartiens depuis près de trente ans. Je tâcherai de ne pas abuser de ma liberté reconquise, et de ne pas forcer trop souvent, par ces causeries au charme desquelles je crains de céder, mon cher successeur à brandir la sonnette que je remets entre ses mains.

« J'invite M. Louis Havet à prendre la présidence de l'Académie et M. Collignon à s'asseoir auprès de lui comme viceprésident.

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