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sans doute des plages de l'Arabie Heureuse d'où montaient les caravanes commerçantes et d'où vinrent plus tard les nouvelles tribus qui supplantèrent en Idumée les envahisseurs nabatéens et précédèrent la grande migration musulmane. La même caverne offre un graffite très lacuneux, en coufique archaïque peint en rouge vermillon sur un grossier crépissage blanc, appliqué sans soin sur le mauvais blocage de la paroi.

§ 2. - Le tombeau d'Obodas.

Ce titre a été attribué par hypothèse à un bel hypogée demeuré intact et même orné avec un certain soin; il a été seul respecté avec une autre caverne funéraire située au sud de la ville; mais c'est l'isolement de cette dernière qui l'a fait respecter; de proportions beaucoup moindres, elle ne porte la trace d'aucun décor.

Un vieux sentier qui monte du fond de la vallée conduit à ce tombeau situé à quelque distance du mur d'enceinte, presque sous la crête du plateau méridional. Sur le devant de la tombe, bien que l'escarpement soit très abrupt, on a ménagé un espace suffisant pour l'installation d'un édicule adossé au rocher et construit en élégant appareil, à peu près carré, mesurant 4m 90 de côté, murs de 0m 60 à 0m 62 compris. L'édicule comprend deux parties: la supérieure, ruinée de fond en comble, suggère l'idée d'un néphech; l'inférieure constituait un vestibule actuellement grand ouvert à l'ouest. Mesurant encore, malgré les éboulis, deux mètres de hauteur, il est voûté en plein cintre; au fond, dans la paroi orientale, une petite porte, placée de côté, dont le linteau est tombé, entraînant tout le haut de la paroi décorée de cartouches, donne sur un couloir long de 8 m 05, large de 1m 60, au bout duquel on descend dans une chambre rectangulaire de 9 m 60 sur 8m 10 entourée d'une banquette.

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Le plafond irrégulier, sans cassures, appartient à la couche solide qui forme l'épiderme de la montagne.

Vingt-deux tombes sont réparties sur trois côtés de la chambre; aucune n'existe du côté de l'entrée. Des niches hautes et profondes sont creusées au-dessus de la banquette; de larges dalles engagées de chaque côté dans une rainure en fermaient le fond au niveau du banc et dissimulaient les sépultures pratiquées au-dessous. Moins monumentales qu'à Pétra, elles présentent le même manque de goût pour la symétrie; la hauteur varie de 1m 65 à 2m 05; la largeur de 0m 55 à 0 m 70; la profondeur de 1m 90 à 2m 40.

En tout l'intérieur, on ne voit comme rudiments de décoration que deux ou trois essais d'encadrements autour des niches. La tombe a été fouillée et bouleversée de longue date, et le temps a manqué pour déblayer le sol et opérer des sondages afin de savoir si des fosses n'auraient pas, comme à Pétra, été creusées dans le sol.

Si ce spacieux monument d'installation toute nabatéenne n'a pas été utilisé comme habitation, si même on a construit ou tout au moins restauré l'édicule antérieur qui ressemble aux édifices romano-byzantins de la ville, c'est que sa situation au sommet de la montagne, sous le sanctuaire antique, répondait mieux que tout autre à ce qui convenait pour la sépulture du vieux monarque nabatéen divinisé. Nous ignorons si quelque tradition le désignait spécialement; on savait toutefois qu'Obodas avait été enseveli en cette localité, et le caractère religieux que ce tombeau avait revêtu pour les Nabatéens a pu conduire à placer là son sépulcre.

Le linteau effondré devant la porte intérieure offre une décoration dont le caractère religieux est manifeste. Ce bloc de calcaire de 1m 16 de long sur 0m 35 a dû être exposé longtemps à l'air libre avant d'être protégé par le petit édicule; sa face antérieure, toute patinée, portant des traces d'érosion, montre au centre un petit autel à cornes très

relevées avec une corniche et un socle ornementé. Un disque et un croissant accostent l'autel, et des espèces de colonnettes avec base et couronnement placées à chaque extré

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mité figurent sans doute des flambeaux ou des piliers votifs. Le galbe n'a rien de byzantin et l'autel remet en mémoire ceux qui sont tracés sur les parois du Sik, à Pétra.

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C'est au sud-est des ruines de la ville byzantine que se trouve l'esplanade circulaire du haut-lieu, qui n'a pas moins de 31 mètres de diamètre. La cavité qui en occupe le centre mesure 9 mètres de largeur et environ 2 de profondeur; ses bords sont en partie creusés dans le roc, en partie formés de quartiers de roc et d'éclats de pierre employés pour régulariser l'esplanade. Les longues rampes qui rayonnent tout autour et se projettent à 12 mètres sont de même nature. Malgré leur délabrement, on peut encore facilement se rendre compte de leur symétrie; il semble que le plan primitif ait été celui d'une vaste étoile à neuf branches réparties par séries de trois et que la masse indistincte que l'on voit à l'est n'ait été constituée que par un remblai postérieur; à l'ouest, quatre rayons sont presque intacts. Sous l'esplanade, des cavernes paraissent avoir été aménagées en quatre points.

Le point d'accès le plus important est celui de l'est, par une large tranchée en plan incliné qui débouche dans la

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