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M. BOISSIER présente à l'Académie, de la part de M. Jullian, une notice sur Mommsen : « Ce n'est, dit-il, qu'une brochure de quelques pages, mais elle est complète. M. Jullian n'a négligé aucune partie de cette œuvre immense. Il caractérise d'un mot rapide, mais toujours juste, ses principaux ouvrages, et, à la fin de sa notice, il nous donne cette espérance que toutes les brochures éparses que Mommsen dans sa longue vie a semées un peu partout seront réunies. Nous aurons alors une idée d'une des plus belles vies de savant que notre siècle pourra opposer avec orgueil à celles des gens de la Renaissance. »

M. HERON DE VILLEFOSSE présente, en son nom, un opuscule intitulé : Jacques de Louan, seigneur de Montaiguillon-en-Brie (Meaux, 1903, petit in-8°).

M. PERROT présente, au nom des auteurs, un volume intitulé: Didymes, fouilles de 1895 et 1896, par E. Pontremoli, architecte, et B. Haussoullier, directeur d'études à l'École pratique des HautesÉtudes (Paris, 1904, in-4°, 212 pages, 20 planches hors texte, 62 figures dans le texte).

« Ce bel ouvrage est un nouveau fruit de la féconde collaboration de l'architecte et de l'archéologue, de l'ancien pensionnaire de l'Académie de France et de l'ancien pensionnaire de l'École française. Cette association d'efforts, c'est M. Heuzey et moi qui en avons donné les premiers exemples quand, vers 1860, nous avons appelé à collaborer avec nous, en Macédoine et en Thessalie, M. Daumet, aujourd'hui notre confrère à l'Académie des beaux-arts, et M. Guillaume, qui est mort il y a quelques années. Ce serait une liste déjà longue que celle des ouvrages qui sont nés, depuis lors, de cette union de compétences et d'efforts dont nous avions fait apprécier toute l'utilité; il me suffira de rappeler la description et la restauration des édifices de Pergame que M. Collignon publiait, il y a deux ans, avec le concours de M. Pontremoli que nous retrouvons ici allié à M. Haussoullier.

«Dans leurs fouilles de 1895 et 1896, MM. Haussoullier et Pontremoli ne disposaient ni du temps ni des crédits qui leur eussent été néces

saires pour entreprendre de dégager dans leur ensemble les restes de l'énorme édifice qu'était le temple d'Apollon Didyméen, près de Milet, entreprise dont les difficultés et les frais seraient encore accrus par le fait que le village de Hiéronda est bâti sur les ruines du temple. Ils ont été obligés de limiter leur ambition. Ils se sont bornés à dégager la façade principale du temple et, étant données les constructions modernes à démolir et la grosseur des blocs antiques, amoncelés en désordre par les tremblements de terre, qu'il a fallu soulever et déposer à quelque distance, le travail a encore été très long et très pénible.

« Les résultats en ont une grande importance, toute partielle qu'ait été la fouille. Grâce à eux, nous connaissons et nous définissons, mieux qu'on n'avait pu le faire jusqu'à présent, le style et les méthodes de ce que l'on peut appeler la seconde architecture ionienne, de celle qui, quand l'ordre dorique eut fait son temps et fut passé de mode, venait au ive siècle avec le mausolée d'Halicarnasse, l'Artémision d'Éphèse et le temple d'Athéné à Priène. Vers la fin du Ie siècle, avec le célèbre architecte Hermogène qui en fit la théorie, elle produit de nouvelles œuvres, telles que les temples de Magnésie du Méandre et de Téos. Le second temple de Didymes (le premier avait été détruit de fond en comble par les Perses) fut commencé sous Alexandre; interrompus et repris après de longs intervalles, les travaux se continuèrent jusque sous Caligula. On peut supposer qu'il reflète, dans sa construction et son décor, toutes les variations que subit le goût pendant cette longue période qui dura deux siècles et demi. C'est ce que font ressortir avec beaucoup de précision et de pénétration les remarques qui sont suggérées aux deux auteurs par les fragments qu'ils étudient.

«L'ouvrage est rédigé et publié avec un soin extrême. De belles héliogravures reproduisent, outre quelques vues du village et de l'état actuel, les dessins dans lesquels M. Pontremoli présente la restauration de la partie du temple qu'il lui a été donné de déblayer. Arrivera-t-on jamais à découvrir le reste de l'édifice? Nous l'ignorons; mais, après le résumé très circonstancié que présentent MM. Haussoulier et Pontremoli des recherches de leurs prédécesseurs, après la description qu'ils donnent des parties du monument qu'ils ont mises au jour, l'historien de l'art est en mesure de déterminer le caractère du temple de Didymes et d'en fixer la place dans la série des ouvrages de l'architecture hellénistique. »

SÉANCE DU 29 JANVIER

M. le Ministre de l'instruction publique et des beaux-arts invite l'Académie à lui adresser des présentations, conformément à l'article 1er du décret du 26 novembre 1874, pour la place de directeur de l'École française d'Athènes, vacante par suite de la nomination de M. Homolle à la direction des Musées nationaux.

L'Académie procédera à cette désignation dans une prochaine

séance.

M. Paul MEYER appelle l'attention de l'Académie sur le désastre irréparable qui vient de frapper non seulement l'Italie, mais l'érudition dans ses branches variées, par l'incendie de la Bibliothèque nationale de Turin. Les détails que nous possédons sur cette catastrophe ne permettent pas encore de mesurer l'étendue des pertes: on sait seulement que quatre salles de livres ont été détruites, que la salle des manuscrits, malheureusement fermée par une porte de fer qu'on n'a pu abattre qu'au prix de longs efforts, a été atteinte à la fois par les flammes et par l'eau des pompes avant qu'il ait été possible de la déménager, que tous les manuscrits grecs sont brûlés, que les manuscrits orientaux ont eu à peu près tous le même sort, que, si les manuscrits de Bobbio, en partie endommagés par l'eau, ont pu être sauvés, un très grand nombre de manuscrits latins ou en langues modernes sont irrémédiablement perdus. Plusieurs contenaient des textes uniques ou constituaient des monuments artistiques d'un prix infini. On peut regretter que ces trésors n'aient pas été plus complètement mis en valeur; c'est pourtant une consolation, si faible soit-elle, que la France a pris quelque part à la mise en valeur des documents infiniment précieux qui sont peut-être maintenant perdus à tout jamais. L'Académie a imprimé dans un volume des Historiens des Croisades qui paraîtra sous peu, un texte précieux du chroniqueur Haytoun tiré d'un manuscrit de Turin, et plus récemment on a reproduit en

phototypie pour le jubilé de M. Delisle les célèbres Heures de Turin, chef-d'œuvre de l'art du miniaturiste, qui paraît avoir péri dans l'incendie. M. P. Meyer propose à l'Académie de mettre une collection aussi complète que possible de ses publications à la disposition du conservateur de la Bibliothèque de Turin.

M. S. REINACH dit qu'il faut se réjouir que l'un des plus beaux manuscrits à miniatures, les Heures de Turin, attribuées à l'atelier de Van Eyck, ait été intégralement photographié il y a deux ans. Il est du devoir de la science, des gouvernements et des Académies de veiller à ce que les documents de premier ordre soient photographiés. Si la catastrophe de Turin pouvait conduire à ce résultat, il y aurait là de quoi atténuer, dans une certaine mesure, les regrets mêlés de remords que doit causer à l'Europe savante l'irrémédiable disparition de tant de sources historiques et d'œuvres d'art.

M. DIEULAFOY appuye la proposition de M. Reinach relative à la photographie des principaux manuscrits que renferment les bibliothèques publiques. Il demande en outre à l'Académie d'émettre un vou dans le même sens pour l'adresser à M. le Ministre de l'instruction publique, en insistant sur l'urgence qu'il y aurait à prendre dans le plus bref délai une décision favorable à ce sujet.

La proposition de M. Dieulafoy est adoptée.

M. BERGER présente, de la part de M. le professeur Giacomo de Gregorio, de Palerme, qui, l'a d'ailleurs publiée depuis, une inscription qu'il a trouvée au pied de la montagne de Pellegrino, l'ancienne Hesiktè, et qu'il avait communiquée à M. Paul Meyer.

Cette inscription, qui reproduit la formule et la forme extérieure des innombrables ex-votos à Tanit, paraîtra dans le Répertoire d'épigraphie sémitique.

Tout son intérêt vient de l'endroit où elle a été trouvée. Il est important de voir le culte de Tanit, si développé à Carthage, franchir la mer et s'implanter en Sicile et dans les autres îles situées entre l'Europe et l'Afrique.

Cette découverte donne une certaine vraisemblance à la provenance maltaise de trois autres inscriptions de la même famille, en possession de Mgr G. Falzon à Floriana, et qui ont été récemment publiées par le R. P. Magri '.

M. BERGER Communique enfin, de la part du R. P. Magri, un graffito provenant de la petite île de Gozzo, contigue à l'ile de Malte. Il est tracé sur un fragment du rebord d'une large jarre en terre de fabrication locale. Ce tesson a été trouvé en perçant une route à travers les fortifications des ouvrages avancés de la Vallette. M. Berger ne croit pas qu'on puisse y reconnaître, comme le voudrait le R. P. Magri, des caractères phéniciens accompagnés de points voyelles. La forme des caractères ne permet pas une pareille interprétation, contraire à tout ce que nous savons de l'épigraphie phénicienne; mais il convient de remercier le P. Magri du soin qu'il met à relever les antiquités de Malte et à nous mettre au courant de ses recherches.

M. Léon Dorez termine sa communication sur la relation latine inédite de l'entrée de François d'Anjou à Tours, due au médecin Nicolas de Nancel.

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Le Secrétaire PERPÉTUEL offre, au nom du professeur Francesco Corazzini, la deuxième partie de sa publication intitulée: Atlante della marina italiana (Florence, 1903, in-folio plano).

M. Hamy présente, de la part de M. Foureau, le premier fascicule de sa publication intitulée: Documents scientifiques de la mission saharienne. Mission Foureau-Lamy d'Alger au Congo par le Tchad (Paris, 1903, in-4°).

M. de LastEyrie présente, de la part de M. Victor Mortet, une brochure intitulée: L'âge des tours de Notre-Dame de Paris. Ce travail,

1. Three punic inscriptions rediscovered in Malla, by Rev. Emm. Magri, S. J., with 3 plates Malta, 1901, in-8°).

1904.

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