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SÉANCE DU 26 AOUT

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M. COLLIGNON, Vice-président, donne lecture d'une lettre de M. WALLON, Secrétaire perpétuel, remerciant l'Académie de la vive sympathie qu'elle lui a témoignée à l'occasion de l'incendie de sa villa des Petites-Dalles.

Le Président de la Société archéologique de Constantine écrit au Secrétaire perpétuel pour remercier l'Académie de lui avoir décerné la médaille de la fondation Blanchet.

M. CLERMONT-GANNEAU Communique, de la part de M. le marquis DE VOGÜÉ, une note sur une statuette d'Isis portant une inscription phénicienne :

Notre savant confrère M. Maspero m'a adressé, pour la Commission du C. I. S., et j'ai l'honneur de communiquer à l'Académie la photographie d'une petite statuette d'Isis conservée au Musée du Caire, et qui porte une inscription phénicienne. La statuette en elle-même ne se distingue en rien des petits monuments analogues qui peuplent toutes les collections; la déesse, coiffée de ses attributs ordinaires, est assise sur un siège à haut dossier et tient sur ses genoux Horus enfant. L'inscription est gravée à la pointe sur la face postérieure du siège : elle se lit ainsi qu'il suit :

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גרצפן בן עזר בן שלכת

אש הלך לרב־

תי לגשת־

רת

«Le sens de tous les mots est clair, sauf celui des deux mots qui commencent la quatrième ligne et que nous laisserons provisoirement de côté :

Gertsaphon fils de Azer fils de Chalcat.... à sa maitresse 'Achtoret.

<«< Le premier nom propre est formé d'éléments très connus, mais qui ne s'étaient pas jusqu'ici rencontrés associés dans le même nom; le second est très commun; le troisième est nouveau.

<<< Pour les mots que nous avons laissés sans explication, on

-par suite de la con אש הלר et אש הלד hésite entre les lectures

fusion ordinaire entre les et les 7, mais aucune ne donne un sens satisfaisant. Le sens naturel de N est le pronom qui, lequel suppose, à la suite, un verbe exprimant la dédicace de l'objet ou l'hommage rendu à la déesse par l'auteur de l'inscription: le mot Ou ne se prête à aucune de ces explications. Nous sommes obligés de recourir à des hypothèses.

הלך הלד

<< Faut-il considérer ce mot comme désignant un titre ou une fonction, ou comme un nom de lieu? Dans ce second cas, le mot devrait être pris dans le sens de vir; les exemples ne manquent pas il suffit de citer 173 WN, vir Sidonis (C.1. S., t. I, n° 269), WNXITTIEÚs (R. E. S., no 388).

אש

<«< Il est intéressant de noter l'identification qui, dans l'esprit du donateur, s'est faite entre l'Achtoret phénicienne et l'Isis égyptienne.

((

<< M. Maspero considère que le style de la statuette lui assigne pour date la première moitié du ive siècle avant J.-C. Cette date convient également à la paléographie de l'inscription phénicienne. >>>

M. HOMOLLE décrit la célèbre colonne d'acanthe découverte à Delphes et dont il a exécuté dans le Musée de Delphes une restitution en grandeur d'original.

Il avait d'abord proposé de placer au sommet un groupe de danseuses ou caryatides groupées autour d'une tige d'acanthe, et la restitution paraissait si justifiée par l'identité de la matière, du travail, du style, et par l'unité de provenance des divers morceaux, qu'elle avait été unanimement adoptée.

Les mesures très rigoureuses qu'il a dû prendre en vue de la restitution, les études faites en vue du remontage et surtout l'aspect du monument remonté lui ont démontré que l'accord n'était pas parfait, que l'équilibre des masses n'était pas satisfaisant entre la colonne qui forme la base et les statues qu'elle porte, que le groupe lui-même n'était pas, faute d'ailes ou d'appui solide, approprié à cette situation élevée en plein air, enfin qu'il subissait en perspective des déformations très fâcheuses.

Il en résulte que nous avons non pas une offrande unique, la colonne des danseuses, mais deux offrandes, contemporaines d'ailleurs et peut-être de la même main, la colonne d'acanthe et le groupe des caryatides.

MM. HEUZEY et COLLIGNON présentent quelques observations.

M. HOMOLLE Communique ensuite une lettre de M. Holleaux à M. le duc de Loubat qui annonce la découverte à Délos, dans une maison voisine du théâtre, d'une mosaïque représentant Dionysos armé d'un thyrse et à cheval sur un tigre.

La photographie, très imparfaite, permet cependant d'apprécier et la rare finesse du travail et la beauté du style. Ce tableau paraît être un des chefs-d'œuvre de l'art de la mosaïque antique. Il est sans doute du me siècle avant notre ère.

M. de Vaux communique un fragment de ses recherches sur l'existence d'un substratum altaïque au-dessous des langues. classiques grecque et latine. Il montre que le mot tupavvos avec plusieurs mots voisins, Tuppts, oupavos, etc., présente un cas de parallélisme linguistique avec les racines turques et mongoles en tur, kur, or. Un certain nombre d'exemples de ce genre, qu'il a réunis, indique une pénétration des langues et des races altaïques dans les langues et les races aryennes, à l'origine de l'âge classique.

M. CHAVANNES présente quelques observations au sujet de cette communication.

M. BOUCHE-LECLERCQ fait une communication relative à la cassette royale (otos óyos) au temps des Ptolémées. Revenant sur un débat qui, après avoir reçu au moins cinq solutions diffé

rentes, pouvait passer pour épuisé, M. Bouché-Leclercq estime que le problème soulevé par les assertions contradictoires de Cicéron (cité par Strabon, XVII, p. 798) et de Diodore (XVII, 52) peut être résolu par la distinction entre le Trésor proprement dit et l'otos Móyos.. Le chiffre donné par Cicéron pour les revenus du royaume d'Égypte au temps de Ptolémée Aulète (12.500 talents) est le total du produit des impôts, et les 6.000 talents que, d'après Diodore, Ptolémée Aulète tirait des revenus de l'Égypte, sont la part faite à l'otos λóyos. Cette part est énorme, sans doute, mais il est douteux qu'elle ait suffi aux dépenses de ce roi, pressuré par les politiciens et les usuriers de Rome.

Le Gérant, A. PICARD.

MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS

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