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ligne, est sans doute une abréviation du mot s(imul); simul et, «et ensemble » : l'expression n'a pas changé et sert de nos jours pour certaines formules. Une des parcelles, la vie, était limitrophe d'un ludus qui était dit mercurialis (ou Mercurii), ce qui s'accorde avec l'habitude, prise par les anciens, d'associer le culte aux plaisirs et de placer les jeux publics sous l'invocation d'une divinité.

Le fragment dont je viens de parler, celui du plan parcellaire d'Orange avec lequel il est en rapport étroit 3, n'ont rien qui leur soit comparable en d'autres lieux. L'un et l'autre constituent des documents de premier ordre pour l'histoire de la colonisation romaine, et il est à souhaiter qu'une bêche fortunée, suivant l'expression pittoresque de Mommsen, rende à la lumière de nouveaux fragments et mette fin à tous les doutes.

1. Peut-être gladiatorius.

2. C. I. L., XII, 1244, et add., p. 824.

3. Je les crois, de plus, de la même époque; les caractères qu'ils contiennent se ressemblent, notamment certains d'entre eux dont la forme est caractéristique : le K et le P, par exemple.

4. Le fragment parcellaire d'Orange se compose de trois morceaux. Deux furent acquis, à Orange même, par M. Hirschfeld, qui les a remis gracieusement, il y a quelques années, à M. Héron de Villefosse, en le laissant libre d'en disposer à son gré pour l'un de nos musées. M. Héron de Villefosse les a donnés au musée de Saint-Germain. Le troisième morceau, que je possède, fut trouvé, en 1886, par Estève, ancien conservateur du musée de Nîmes, parmi divers objets provenant de la succession d'un professeur au collège d'Orange.

LIVRES OFFERTS

Le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL offre, au nom de l'auteur, une brochure de M. Ernest Jovy: Pour quelle raison et à quelle date La Fontaine cessa-t-il d'être « Maître des Eaux et Forêts »? (Vitry-Le-François, 1904, in-8°).

M. Léopold DELISLE dépose sur le bureau une brochure de M. Léon Dorez : L'incendie de la Bibliothèque nationale de Turin. Notes et documents (Paris, 1904, in-8°; extr. de la Revue des Bibliothèques).

SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE

M. Ph. Berger communique à l'Académie une note du R. P. Delattre, relative à une nouvelle série d'inscriptions funéraires puniques trouvées dans ses fouilles à Carthage.

La même note annonce la découverte d'un sarcophage en marbre blanc peint, trouvé dans les mêmes fouilles au fond d'un puits de 17 mètres. Sur chacun des deux frontons se voit un sujet, qui représente, sculptée en relief, la nymphe Scylla, les bras étendus. De ses reins s'élancent des chiens, suivant la tradition antique. Le P. Delattre avait déjà trouvé le même sujet, mais peint, sur un autre sarcophage.

Ce qui donne un intérêt tout particulier à cette découverte, c'est que la même représentation se retrouve sur le mausolée néopunique d'El-Amrouni en Tripolitaine, communiqué en 1895 par M. Berger à l'Académie, à côté d'autres sujets mythologiques : Orphée charmant les animaux sauvages, Sisyphe et Ixion, Hercule enlevant Alceste des enfers.

Il est intéressant de retrouver dès l'époque punique à Carthage ce mythe de Scylla que l'on ne connaissait avant les découvertes du P. Delattre que sur des monuments d'époque romaine 1.

Le PRÉSIDENT prie M. Ph. Berger de transmettre au R. P. Delattre et à M. H. Bourbon, son très actif collaborateur, les félicitations de l'Académie.

M. E. BABELON continue sa communication sur l'origine de la monnaie à Athènes. Il s'efforce d'établir:

1° Qu'Athènes avait un atelier monétaire avant Solon;

2o Que la réforme monétaire de Solon porta sur l'étalon euboïco-attique et non sur l'étalon éginétique;

3° Que cette réforme solonienne consista, non dans une diminution du poids de la monnaie, mais au contraire dans une augmentation qui porta au double toutes les divisions de la monnaie athénienne : l'ancien didrachme de 8 gr. 73 devint drachme; la mine solonienne fut de 873 grammes;

4° Que le chapitre X de la Constitution d'Athènes d'Aristote bien interprété conduit à cette explication de la réforme solonienne;

5° Que les poids et les monnaies parvenus jusqu'à nous sont en accord parfait avec cette explication et la confirment.

M. Babelon fait en outre remarquer que Solon, dans cette réforme monétaire et pondérale ne fit que transférer à Athènes l'application d'un système qu'il avait vu fonctionner en Orient au cours de ses voyages, notamment à Samos où il était appliqué à la taille de la monnaie primitive de cette île, en électrum.

M. POTTIER présente quelques observations à propos du type de la chouette. Les Athéniens marquaient de ce signe les prisonniers faits dans la guerre du Péloponnèse. Il doute que l'on puisse regarder les roues du char comme un type hiératique; c'est plutôt un type ionien.

M. S. REINACH dit que Colone avait aussi un emblème solaire; mais cela n'est pas applicable à la monnaie attique.

1. Voir ci-après.

M. CLERMONT-GANNEAU croit que la roue fait allusion aux

courses.

M. Ph. BERGER y voit aussi un symbole divin.

M. BRÉAL fait une communication sur l'étymologie et le sens des mots grecs suivants : ξύλον, ἔλεος, κυβιστήτηρ.

COMMUNICATION

ÉPITAPHES PUNIQUES ET SARCOPHAGE DE MARBRE.
LETTRE DU R. P. DELATTRE

ET NOTE DE M. PH. BERGER, MEMBRE DE L'ACADÉMIE.

Saint-Louis de Carthage, 22 mars 1904.

Cher Monsieur,

J'ai l'honneur de vous adresser, avec dessin, photographies et estampages, la copie de quatre épitaphes carthaginoises qui ne manqueront pas de vous intéresser, et j'ai le plaisir de vous annoncer la découverte d'un grand sarcophage de marbre blanc peint et sculpté que j'ai ouvert ce matin même.

Voici d'abord les épitaphes:

I

Sur la face d'un morceau de marbre blanc long de 0m 23, haut et épais de 0m 06, épitaphe en une seule ligne.

Le premier mot 2p, tombeau, a été enlevé par une cassure.

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m

Tombeau de Baalazor fils de Bai

II

L'inscription qui suit a été gravée sur un morceau de calcaire blanchâtre long de 0m 21, haut de 0m 12 et épais de 0 14. La face a été soigneusement polie et est encore douce au toucher. Sauf la face et la partie supérieure qui a été bouchardée, tous les autres côtés ont été simplement épannelés.

Sur la face polie on lit en magnifiques caractères très nets:

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Tombeau de Baal-Hannon fils de Bod-Astaroth fils de

Garmelgart fils de Bod-Melqart makam elim.

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