Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

=

avant J.-C. La position géographique de Rouheîbé et Khalasa par rapport à Gaza rendrait la chose assez vraisemblable a priori. Dans ce cas, la période des cinq jours épagomènes, selon le calendrier de Gaza, s'étendant du 24 au 28 août, la date de l'inscription serait 494-60434 J.-C., 27 août. A cette époque, on était encore dans l'indiction 2; l'indiction 3 ne commençait que quatre jours plus tard (1er septembre 4 Gorpiæos). Il y aurait donc encore, sur ce dernier point, une discrépance légère, il est vrai. Si elle n'est pas le résultat d'une erreur matérielle du rédacteur de l'inscription, on pourrait peut-être l'expliquer en admettant qu'ici l'ère de Gaza, comme l'est expressément l'ère d'Éleutheropolis dans les inscriptions datées de Bersabée, est combinée avec le calendrier dit « des Arabes », où l'année commençait au 1er Xanthicos 22 mars, les cinq jours épagomènes étant reportés aux 17-21 mars. Il ne serait pas impossible que le mode d'adaptation de cette ère de Gaza à un calendrier différent ait produit un écart de quelques mois dans le comput mixte ainsi obtenu. A ce compte la date exacte de l'inscription pourrait être le 20 mars 435 J.-C. julien, par conséquent en pleine indiction 31. »

[ocr errors]

Voici quelques extraits de la lettre du R. P. Lagrange :

Je suis heureux de vous annoncer que nos voyageurs sont revenus après un voyage de trois semaines qui a été très fructueux, en dépit des guerres acharnées que se font en ce moment les 'Adoullam et les habitants de la montagne d'Hébron. La région n'est malheureusement pas riche en inscriptions nabatéennes, mais on a relevé cependant à 'Abdeh (l'antique Eboda) quelques proscynèmes. On a pu séjourner à 'Abdeh pendant cinq jours et examiner plus de trois cents tombeaux, parmi lesquels très probablement celui d''Obodas. En tout cas on a relevé avec certitude le sanctuaire du dieu-roi 2, caractérisé par une inscription 3 qui rappelle le 77, avec la marque des pieds du pèlerin. Le P. Vincent s'occupe activement à relever le

1. Cf. mes Études d'arch, orient., t. II, p. 68 et suiv.

2. Sur le roi nabatéen divinisé 'Obodat et son sanctuaire à Eboda, voir mon Recueil d'arch. orient., t. I, 42, et t. II, 366. — CL.-G.

[blocks in formation]

plan d'Abdeb, de Sbeita, de Khalasa, l'itinéraire et divers dessins fort curieux, entre autres un tombeau orné d'animaux dans le genre de celui de Beit Djibrîn.....

Parmi les inscriptions grecques, il en est une qui pourrait bien vous être envoyée par quelqu'un de vos correspondants, c'est une inscription de Khalasa qui mentionne les jours épagomènes et que nos moukres ont rapportée pour la vendre à Jérusalem après qu'on en eut pris l'estampage.

Le nabatéen n'a pu être estampé à cause de l'état des inscriptions.

L'Académie procède à la nomination d'une commission chargée d'examiner le projet de publication d'une édition critique du Mahabhârâta.

Sont désignés MM. BRÉAL, OPPERT, SENART, BARTH.

M. DIEULAFOY achève sa communication sur la longueur du pied grec. Il lit ensuite une note sur la métrologie bretonne.

M. CLERMONT-GANNEAU fait une communication sur la Peregrinatio dite de sainte Silvie.

LIVRES OFFERTS

Le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL offre au nom de M. Hartwig DERenbourg : Souvenir de l'association franco-écossaise (session de 1903, en Isère). Walter Scott, Champollion le Jeune et Abel Bergaigne. Propos de voyage et de table (Paris, 1904, in-8o).

M. HAMY dépose sur le bureau un volume, dont il est l'auteur, ntitulé François Panetié, premier chef d'escadre des armées navales (1626-1696). Étude historique et biographique (Boulogne-sur-Mer, 1903, in-8°).

1904.

5

APPENDICE

NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX DE M. GASTON PARIS

PAR M. MAURICE CROISET, MEMBRE DE L'ACADÉMIE,
LUE DANS LES SÉANCES DES 15 ET 22 JANVIER
ET DU 5 FÉVRIER 1904.

MESSIEURS,

Lorsque Gaston Paris fut enlevé, le 5 mars 1903, à la science française, qu'il avait si grandement honorée, non seulement ses confrères et ses collègues, ses amis et ses élèves, mais, on peut le dire, tous ceux qui, en France et à l'étranger, s'associent ou s'intéressent au mouvement de la pensée contemporaine, éprouvèrent une émotion profonde. Car tous immédiatement sentirent, qu'avec cette haute et noble nature, quelque chose de bon et de puissant venait de s'éteindre.

Et pourtant, celui qui était ainsi regretté n'avait pas été un de ces créateurs d'idées qui modifient profondément les manières de penser et de sentir d'un siècle tout entier. Ce qu'il représentait d'une manière éminente, c'était seulement une méthode; et encore, cette méthode, il ne l'avait pas créée; mais, grâce à un ensemble de qualités supérieures et variées, en même temps qu'il la développait, la perfectionnait, et lui faisait produire sans cesse des résultats nouveaux, il l'avait en outre comme imprégnée de sa personnalité, et il lui avait communiqué par là une sorte de beauté. Cette assimilation intime et cette application créatrice d'une méthode, c'est ce qui a fait son mérite vraiment exceptionnel, et c'est aussi, sans doute, ce que cette notice doit avoir pour objet principal de mettre en lumière. La vie et

l'œuvre de Gaston Paris, dans leur variété pleine de force et de charme, pourraient être étudiées sous plusieurs aspects. Mais ici, dans cette Académie où il siégeait comme un des maîtres de la philologie française, c'est le philologue qu'il faudrait surtout représenter, sans isoler toutefois ses travaux de sa vie intellectuelle et morale, qui, seule, peut les expliquer complètement.

Je ne me dissimule pas, Messieurs, combien celui à qui est échue cette tâche est peu en état de la remplir comme il faudrait; mais l'opinion des savants les plus compétents s'est prononcée avec une telle unanimité sur les travaux de Gaston Paris qu'il me suffira presque toujours de la recueillir, et que je pourrai les laisser parler très souvent, là où je n'aurais vraiment pas le droit de juger par moi-même.

I

Gaston-Bruno-Paulin Paris naquit à Avenay, bourg du département de la Marne, le 9 août 1839. Il appartenait à une très ancienne famille du pays. Son grand-père paternel y avait exercé les fonctions de notaire. Son père, Paulin Paris, y était né le 25 mars 1800.

C'était donc une vraie lignée provinciale, solidement enracinée dans ce canton de la Champagne; et s'il n'y avait toujours quelque témérité à vouloir démêler les influences premières de la race et de la province chez un homme dont la personnalité originale s'est développée dans un milieu large et varié, on aimerait à noter que Gaston Paris était d'une région de la France où les esprits sont souvent nets et précis, où le bon sens se revêt volontiers d'une certaine grâce spirituelle et enjouée, où les caractères inclinent peutêtre plus qu'ailleurs vers une sagesse aimable et vers une modération délicate.

En tout cas, sa province lui tenait au cœur. Il aima toute sa vie le lieu de sa naissance, la vieille maison pater

kilomètre de longueur, des bords du plateau jusqu'à la voie qui m'a conduit à la ville. On y voit des caissons demi-cylindriques; mais ce qu'il y a de plus remarquable, ce sont les orifices de nombreux hypogées ou plutôt de puits conduisant à des hypogées qui doivent être puniques. Des fouilles pratiquées en ce point seraient sans doute fructueuses. En certains endroits, les orifices se touchent presque, et le sol en est comme rongé.

« Au delà de la nécropole, et au sud-ouest, s'étendait un faubourg, sur un petit plateau secondaire. On y distingue des voûtes d'arête en blocage écroulées. Plus loin encore, un défilé est commandé par une colline isolée, formant un promontoire, et dont le plateau est fermé du côté de l'isthme par les restes de deux longues murailles.

<< Entre la nécropole et la ville, une voie contournant le côté sud de celle-ci, descendait du plateau vers la vallée par une tranchée profonde. Mais au milieu de l'arête limitant les ruines à l'ouest, il y avait un chemin de peu de largeur, pratiqué en plein rocher. Son sol, fortement incliné, passe dans un couloir dont les parois ont plus de 3 mètres de hauteur.

J'ai visité dans les ruines des voûtes profondes, des galeries, des puits; partout, les ravinements, les chemins creux offrent les restes de murs.

« Les indigènes savent très bien, d'ailleurs, qu'il y avait eu là une grande ville, et la tradition rapporte que toutes les pierres de taille ont été transportées à Akouda, Hammam-Soussa, Kala-Kebira. Maintenant encore, on vient de temps en temps en chercher, mais il en reste bien peu.

« J'ai vu le propriétaire d'un jardin m'apporter des monnaies, qu'il avait trouvées et, dans un gourbi, un tas de moulures et de corniches en marbre blanc et rouge qu'on avait trouvées en travaillant au jardin.

« Il ne peut donc y avoir de doute, et la description qui précède n'avait d'autre but que de prouver qu'il y eut en cet endroit un centre important.

«C'est dans cette constatation que, jusqu'à maintenant, réside l'intérêt majeur de cette découverte. On était en effet, ici à plus de 7 kilomètres d'Hadrumète, sur la grande voie de Carthage. C'est donc l'emplacement de Gurza que jusqu'à maintenant on avait mis à Kala-Kebira en remarquant que cette dernière

« ZurückWeiter »