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examen du sceau, dont une photographie agrandie est remise à l'Académie, le R. P. Ronzevalle conclut: 1° que le style du sujet gravé (un lion rugissant) se rapporte plutôt à une époque antérieure à l'époque perse; 2° que l'inscription se lit ainsi : « de Šama, serviteur de Yarob'am. » L'attribution à Jéroboam, roi d'Israël, paraît tout à fait chimérique.

Voici la note du R. P. Jalabert :

« Je transcris quelques lignes d'une lettre du P. Séb. Ronzevalle (datée du 4 mai), où il est question d'une intaille trouvée récemment en Palestine et autour de laquelle les journaux ont fait un certain bruit. Il n'est peut-être pas inutile de mettre les choses au point, et ce sera d'autant plus facile que je puis pré

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senter à l'Académie deux photographies (l'une, un peu plus petite que nature, l'autre, notablement agrandie) qui permettront de juger, à sa véritable valeur, ce petit monument.

« Cette intaille, jaspe très bien polie, de forme arrondie (le R. P. doit entendre: convexe à la partie postérieure), mesure 0035 suivant le grand axe et 0 m 0265 suivant le petit. Elle a été trouvée par l'ingénieur Schumacher, dans ses fouilles de Tellel Moutessellim, près de Megiddo. Aussitôt trouvée, M. Schumacher l'a déchiffrée, puis l'a envoyée au wali de Beyrouth, le priant de la faire parvenir à Constantinople. C'est pendant cette station que les journaux locaux en ont eu connaissance; ils en parlèrent longuement et ne reculèrent devant aucune sottise. Le

Père Cheikho se rendit alors auprès du wali et obtint de lui l'autorisation de faire photographier l'intaille et de la publier enfin d'une façon plus exacte. Toute autorisation a été donnée, comme en témoigne la reproduction qui a paru, dans le n° du 15 mai du Machriq, avec l'approbation de la censure ottomane. L'inscription se lit très facilement :

«

De Šama'

Serviteur (officier, ministre) de Yarob'am.

« On n'a pas manqué de penser et c'est, paraît-il, la conviction de M. Schumacher, -que le Jéroboam, dont Šama se dit serviteur, ne serait autre qu'un des rois de ce nom. Mais, entre autres difficultés, l'absence du titre de « malek » doit faire hésiter à accueillir l'espoir, bien probablement chimérique, de la découverte d'un monument antérieur à la stèle de Mésa.

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« D'après la paléographie, notre intaille semblerait notablement antérieure à une autre intaille où se lit le nom d'un Šama“, serviteur du roi (cf. Revue biblique, 1903, p. 604-605). Quoi qu'il en soit, et par le caractère paléographique de son inscription et surtout peut-être par son style vigoureux, qui nous reporte vraisemblablement à une époque antérieure à l'époque perse, ce petit monument méritait de fixer un instant l'attention de l'Académie. »>

M. HOMOLLE Communique un rapport qu'il a reçu de M. Lefebvre, membre de l'École française d'Athènes, au sujet des fouilles faites par lui, en collaboration avec M. Barry, membre de l'Institut français d'archéologie orientale, sur l'emplacement du village du Tehneh, en Egypte.

L'an dernier, MM. Jouguet et Lefebvre avaient exploré les nécropoles gréco-romaines; cette année, les fouilles ont porté sur la ville antique.

On y a découvert un temple, à moitié creusé dans la montagne, et précédé d'une salle hypostyle. Les inscriptions recueillies prouvent que la ville portait dans l'antiquité le nom d'Achoris, que les dieux adorés dans le temple étaient Ammon, les Dioscures, Hermès et Héra.

Dans les tombeaux, on a trouvé des dédicaces en grec, des papyrus grecs et surtout coptes, des scarabées, des sceaux et des masques en plâtre en excellent état de conservation.

Il est procédé à la nomination de la Commission qui sera chargée de vérifier les comptes de l'Académie pendant l'exercice 1903.

Sont désignés : MM. SCHLUMBERGER et LONGNON,

Le PRÉSIDENT annonce que, dans la prochaine séance, l'Académie aura à nommer une Commission pour décerner la médaille Blanchet, et il rappelle à la Compagnie l'origine de cette fondation et le caractère du prix.

M. OPPERT avait découvert le nom d'un roi perse éphémère, Sogdien, fils d'Artaxerxès Longuemain, qui, après avoir assassiné son frère Xerxès II, régna dans les premiers mois de l'an 1425 avant J.-C. Ce texte, que le R. P. Scheil avait faussement attribué à Cyrus, en forçant le texte de l'inscription qu'il avait donné lui-même, avait été reconnu comme un faux: le faussaire avait copié les fragments d'une brique qu'il avait reproduite sur marbre, en omettant des mots, et ce texte sur pierre était présenté comme une inscription entièrement conservée. La découverte de M. Oppert a été, après trois ans, contestée par le R. P. Scheil, qui, en négligeant les solides arguments de M. Oppert, ne donne aucune raison sérieuse pour infirmer l'opinion de son maître. Il n'est pas difficile d'écarter les raisons par trop spécieuses du savant dominicain, grâce à la copie qu'il a confirmée par une photographie de l'estampage du faux, et qui donne raison à l'attribution du texte à Sogdien.

M. Raymond Weill lit une communication sur un nouveau bas-relief de Snofrou au ouady Magharah. Le monument dont il s'agit, et dont la connaissance est due aux découvertes de L. Borchardt, appartient au type des monuments thinites des trois premières dynasties égyptiennes, tandis que la plupart des autres monuments de Snofrou et tous ceux de ses successeurs procèdent au contraire des modèles memphites qui prévalent à

1904.

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partir de la IVe dynastie. Snofrou, qui est le seul roi dont on possède des monuments certains des deux types, date donc en quelque sorte la période de transition qui embrasse la fin de la III dynastie et le début de la IVe.

Il y a, d'ailleurs, de profondes analogies entre certains monuments de Snofrou et de Zosir, roi de la III dynastie, qui précède Snofrou à peu de distance, mais dont tous les monuments certains sont encore du type thinite. Le passage du thinite au memphite s'est fait sans aucune solution de continuité'.

M. de MÉLY fait la communication suivante :

« Les découvertes de M. Evans à Cnossos ont de nouveau appelé l'attention des archéologues sur des symboles religieux qu'on vient d'y retrouver sans pouvoir expliquer leur sens rituel.

« Le Livre des Cyranides que j'ai édité et dont j'ai déjà eu l'honneur d'entretenir l'Académie, me semble encore pouvoir fournir ici un renseignement qu'on était loin certainement de s'attendre à trouver dans un Lapidaire. Mais, comme je l'ai dit, ce recueil est très probablement le plus ancien livre liturgique que nous possédions; c'est une traduction copte, ainsi que le prouvent certains mots comme aptos au lieu d'äpxтos, d'un très ancien rituel d'origine chaldéenne. C'est là, en effet, que j'ai rencontré la plus ancienne description de la Tour de Babel; c'est là que je viens de trouver l'origine iconographique des Triomphes de Pétrarque.

<< Je suis convaincu que ceux qui l'étudieront à fond y feront des découvertes inattendues; telle celle que je me permets aujourd'hui de signaler à l'Académie.

« Il y a déjà bien longtemps, M. de Longpérier écrivait une petite brochure sur le culte de la hache chez les peuples de l'ancienne Asie. Il avait groupé tout ce qu'il en savait autour d'un petit cylindre gravé d'un autel dans lequel sont fixées une hache et une massue, devant lesquelles un prêtre, armé d'un long couteau qu'il élevait, s'apprêtait à sacrifier un poisson. M. de Longpérier montrait que la hache était ici assurément plus qu'un symbole, qu'elle représentait en quelque sorte la divinité. Il ne

1. Voir ci-après.

parlait pas du couteau du prêtre dont, cependant, la représentation très remarquable ne peut manquer de fixer l'attention. Suidas avait déjà parlé du revers des médailles de Ténédos, sur lequel se voyait une hache qui paraît avoir été le symbole de Tan.

<< Mais jusqu'ici on ne pouvait parler d'aucun texte écrit sur le culte de la hache. Si bien que M. S. Reinach croit devoir rappeler l'opinion de M. Bosanguet qui prétend que la bipenne était une arme de guerre asiatique, un objet d'usage, et non un symbole.

« Or, voici que les Cyranides au contraire font connaître un hymne où sont révélés les mystères de la vigne, de Bacchus, par conséquent. Le voici, le prêtre s'adresse à la vigne :

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<< Heureuse plante, conductrice des dieux, maîtresse de la << terre, du ciel et de l'air, qui dégages l'esprit par une boisson venant de ton raisin, qui procures le sommeil pour reposer tous les membres, personne, ni par la parole, ni par le corps, n'aura un pouvoir comparable au tien; mais tu montres la << vanité des choses cachées au fond des âmes des mortels. Possédant mystérieusement le mystique esprit, ô vigne, tu feras «< connaître ce qui existe dans les seuls livres saints et dans les « remèdes, comme aussi tout ce qui est caché dans les mystères <<< du couteau et de la hache. Et ceci s'appellera les mystères de << la vigne. >>

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<< La vigne a encore, ajoute le Cyranide, d'autres vertus convenables, dont il n'est pas permis de parler légèrement au milieu des mortels.

«

<< Est-ce à ces cérémonies qu'il faut rattacher les représentations de la hache sur les autels-piliers de Cnossos? Je ne me permettrai pas de discuter la question, laissant à de plus compétents le soin de trouver les liens, assurément très curieux, qui doivent rattacher tous ces anciens cultes. En tous cas, voilà qu'un rituel sacré, le plus ancien probablement qui soit parvenu jusqu'à nous, vient nous apprendre que l'antiquité célébrait les mystères du couteau et de la hache, donnant ainsi un corps très précis aux savantes hypothèses de M. de Longpérier et de M. Heuzey. >>

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