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3o les thermes, 4o le gymnase. Elles ont en outre amené la découverte d'une riche série d'inscriptions et de divers monuments de sculpture.

1o Les murs. « Le mur d'enceinte, écrit M. Gaudin, n'existe plus à sa hauteur primitive que sur un cinquième de son périmètre. Sur un autre cinquième, il a totalement disparu. Sur les trois cinquièmes restant, il est entièrement écroulé. Ce mur est très digne d'attention comme monument d'architecture militaire. Il a été construit, à une époque relativement récente, avec des débris d'édifices anciens et des pierres portant des inscriptions. Je n'y ai fait que des fouilles provisoires, en dégageant les trois portes principales et différents points où j'avais pu reconnaître des monuments épigraphiques. >>

2o Le temple. Texier avait déjà étudié le temple d'Aphrodite, grand édifice d'un beau style ionique, qui fut transformé en église byzantine. L'explorateur français avait publié une restauration du temple, avec des détails de l'ordre et des propylées qui décoraient l'enceinte rectangulaire du sanctuaire. Il avait de plus indiqué assez nettement comment l'ordonnance en avait été modifiée à l'époque byzantine, la colonnade du péribole étant devenue, sans changer de place, la colonnade des bas-côtés de la nef, tandis que les murs de la cella avaient été démolis et réédifiés pour envelopper l'ancien portique extérieur. M. Gaudin a établi un chantier sur l'emplacement du temple. «Il a paru convenable, vu le temps relativement restreint consacré à des fouilles préliminaires, de limiter le dégagement au niveau du sol de l'église byzantine, en réservant pour plus tard des recherches plus complètes. Cette fouille a été pratiquée sur la plus grande partie du naos, entre les colonnes et dans toute l'étendue du narthex, et à l'Est de l'édifice, en partant des soubassements voisins des propylées, suivant le grand axe

1. Texier, Asie Mineure, III, pl. 151 bis-156.

de l'édifice. Le narthex était dallé au moyen de panneaux de sarcophages antiques, dont les faces sculptées étaient tournées du côté du sol. On a recueilli une douzaine de types fort intéressants. Les deux seuls objets de l'époque païenne trouvés dans la zone du temple, mais au delà des soubassements, consistent en un petit autel découvert in situ à l'intérieur d'une chapelle, et une tête de lion archaïque trouvée près du même endroit. Il s'est d'ailleurs produit un contre-temps, par suite de la difficulté d'amener des wagonnets sur le champ de fouilles. La création d'une route carrossable, dont la direction des fouilles a pris la charge, coupera court à ces difficultés. »

Quant à l'enceinte du temple, on a pu dégager les seconds propylées à colonnes torses où ont été découverts les membres d'architecture reproduits par les photographies que M. Gaudin a annexées à son rapport. Nous devons signaler en particulier des fragments de frise d'un style très riche et très fleuri, montrant des Amours à cheval et chassant, un sanglier attaqué par un chien, un cerf courant; toutes ces figures sont encadrées dans une végétation luxuriante de rinceaux et de feuilles d'acanthe. On a réservé l'exploration des propylées situés en avant du temple. Ils promettent la mise au jour d'un remarquable ensemble décoratif, si l'on en juge par la nature des matériaux accumulés et par les corniches où l'on voit des trous d'encastrement pour les statues.

Les thermes. Dans le voisinage de l'agora, dont les colonnes encore en place sont à demi-ensevelies par l'exhaussement du sol actuel, Texier avait signalé une construction massive qu'il identifiait avec la basilique. Les fouilles de M. Gaudin permettent d'y reconnaître les thermes. «< Ils attirent l'attention par leur situation exceptionnelle sur une éminence, par la masse imposante de leur gros-œuvre, par leur style romain bien caractérisé. Sur le côté Est, deux pylones en tuf forment un avant-corps; c'est la face

qui commande les portiques de l'agora. Tout faisait présumer que de ce côté les fouilles seraient fructueuses. Bien qu'on n'ait pu dégager cette année qu'une partie de cette surface, 300 mètres carrés environ, les découvertes ont dépassé toutes les espérances. Le massif de tuf des thermes n'est en effet que le puissant squelette d'un édifice de marbre dont la décoration était d'une extrême richesse, et qui ne le cède en rien aux édifices les plus célèbres de l'époque impériale en Asie Mineure. »

Les photographies jointes à la note de M. Gaudin permettent de s'en rendre compte.

Les fouilles ont fait connaître la décoration architecturale du portique des thermes qui faisait face à l'agora, et c'est la découverte capitale de cette première campagne. On a retrouvé les débris de pilastres de proportions considérables, qui posaient sur des bases de marbre vert et supportaient des chapiteaux de dimensions colossales, reliés entre eux par une frise sculptée. Ces pilastres étaient décorés avec une richesse extraordinaire. Au milieu de fleurons, de rinceaux de feuillage, s'encadrent des animaux, des aigles, des Amours jouant avec des panthères; un motif fréquent est celui d'un buste d'enfant sortant d'une tige aux feuilles épanouies. On reconnaît là le style décoratif de l'époque impériale, traité avec une souplesse et une fertilité d'invention tout à fait remarquables.

Parmi les morceaux de sculpture décorative retrouvés en grand nombre, il en est qui appartenaient certainement à l'entablement. Par analogie avec la frise du Didyméion, dont l'exécution date du 1er siècle avant notre ère, on peut restituer à la frise des têtes de dieux et des têtes de Méduses colossales, munies d'ailettes, et dans la chevelure desquelles se tordent des serpents. Telle de ces têtes accuse une parenté évidente avec celles du Didyméion'. D'autres

1. Voir Pontremoli et Haussoullier, Didymes, pl. XVI.

morceaux d'une saillie beaucoup plus forte, semblent provenir de consoles. Parmi ces derniers, nous signalerons un buste de lion mesurant 0m 60 de saillie, et les deux figures que reproduisent nos planches. L'une d'elles, un buste de femme aux cheveux dénoués, flottant sur la poitrine, retient l'attention par l'originalité de l'invention et l'imprévu de l'attitude. Non moins curieuse est une tête qu'on serait tenté d'interpréter comme une sorte de Minotaure à face humaine; c'est en tout cas une variante fort intéressante des têtes de taureaux qui décorent au Didyméion les chapiteaux ornés de bustes de dieux. Les oreilles sont celles d'un taureau, et le front, traversé de plis profonds, est envahi par une pousse de poils frisés qui paraissent prolonger la chevelure.

En l'état actuel des recherches, nous ne saurions nous prononcer sur l'attribution de tous les morceaux. M. Gaudin propose cependant, non sans raison, de restituer à l'entablement les deux chapiteaux de dimensions colossales auxquels sont attenantes des figures décoratives qui les reliaient sans doute à la frise. Nous reproduisons ci-joint ces deux morceaux. L'un d'eux représente un dieu barbu, portant une couronne tourelée, peut-être une personnification allégorique. Il est à demi couché et tient une corne d'abondance. Sur le fragment qui fait pendant à celui-ci, on voit une divinité féminine, sans doute la Tyché d'Aphrodisias; coiffée d'un calathos rectangulaire, elle est également à demi couchée et tient le même attribut, la corne d'abondance. Cette partie de la frise se termine à droite par un chapiteau d'ante, décoré aux angles de figures féminines, et, au milieu, d'un buste de femme surgissant d'un rinceau. Un motif analogue se retrouve dans un chapiteau du théâtre de Milet dessiné par Huyot1.

1. Pontremoli et Haussoullier, Didymes, p. 174.

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