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avec le concours de MM. Dürrbach et Jardé, les premiers travaux de déblaiement1. Ces travaux ont été repris au point où ils avaient été laissés; la campagne de 1904 n'a été que la suite de la campagne de 1903. Elle a commencé le 15 avril et duré sans interruption jusqu'au 15 octobre. A de certains moments, cinq chantiers ont fonctionné simultanément; le nombre des ouvriers s'est élevé parfois jusqu'à près de deux cents.

A la vérité, on n'a pas fait tout ce qu'on eût souhaité faire; mais ce qu'on a fait ne laisse pas d'être considérable. Il vaut la peine d'indiquer en quelques mots quelle a été la méthode adoptée et constamment suivie. Partout, la fouille a été conduite jusqu'au sol vierge; tous les déblais ont été amenés aux rivages et jetés à la mer; les altitudes ont été relevées, les plans établis, les photographies prises au fur et à mesure de l'exploration; on a dressé le catalogue complet des objets découverts et ce catalogue ne comprend pas moins de 4.000 numéros; les inscriptions ont toutes été déchiffrées, transcrites et estampées; les ouvrages de sculpture qui se trouvaient rompus en morceaux, ont été provisoirement réparés; on a consolidé toutes les parties croulantes des édifices mis au jour; on s'est très spécialement appliqué à sauver de la ruine les peintures et les mosaïques trouvées dans plusieurs de ces édifices les stucs coloriés ont été notamment l'objet de soins minutieux; on les a fixés par du ciment aux murs qu'ils décoraient et recouverts d'un vernis isolant qui les protège contre l'air et l'humidité. — Quand on procède de la sorte, on est excusable de ne point aller très vite; du moins peut-on se rendre ce témoignage qu'on n'a manqué à aucune des parties essentielles de sa tâche.

1. Sur les fouilles faites à Délos en 1903, voir Comptes rendus, 1903, p. 422-429 (Dürrbach), et Bull. de corr. hellén., XXVIII, p. 265 et suiv. (Dürrbach et Jardé ; XXIX, p. 1-54 (Jardé).

Comme en 1903, il s'agissait de déblayer: 1o Les parties encore mal reconnues du téménos d'Apollon; 2o Les régions de la ville qui l'avoisinent au Nord et au Sud. D'où la division de cet exposé 1.

A. FOUILLES A L'INTÉRIEUR DU TÉMÉNOS D'APOLLON.

A l'intérieur du téménos d'Apollon, les fouilles ont porté sur deux points :

1o Le péribole oriental et ses alentours immédiats; 2o Le grand mur, ou terrasse, qui limite le téménos à l'Ouest, le long du port sacré, au Nord du Portique de Philippe.

1. Fouille du péribole oriental2.

Le péribole oriental du téménos a été dégagé, sur ses deux faces et sur toute sa longueur, à partir de l'autel de Zeus Polieus, en face duquel il rejoint le péribole méridional. Du même coup, on a déblayé la rue qui le borde à l'Est et dont la maison dite de Kerdon 3 marque au Sud l'extrémité, cependant qu'on fouillait profondément la région qui s'étend, à l'Ouest, jusqu'au « Sanctuaire des Taureaux » et jusqu'à la partie la plus orientale du «< Portique des

Cornes ».

L'objet principal de cette exploration était de retrouver la porte qui donnait accès à la partie Nord-Est du téménos. Cette porte a été découverte et dégagée, ainsi que l'escalier par où l'on y descendait de la rue située en arrière; un petit édifice, contigu à la porte, servait peut-être de logement au gardien de l'enceinte sacrée. Par delà la porte,

1. La planche ci-jointe dessinée par M. Convert, où les régions explorées en 1904 sont marquées en rouge, permettra de se rendre compte de l'étendue du travail accompli.

2. Extrait d'un rapport de M. Bizard, qui a conduit cette exploration. 3. Pour cette maison, voir le Bull. de corr. hellén., XXIX, p. 40 et suiv. (Jardé et pl. XI et XII.

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derrière les bases monumentales où sont gravées les inscriptions en l'honneur d'Héphaistion et d'Artémidoros et qu'a découvertes M. Fougères, le mur massif qui prolonge le péribole dans la direction du Nord, a été reconnu. L'aile orientale du Portique des Cornes, située un peu plus à l'Ouest, a été déblayée jusqu'à ses fondations.

Dans l'espace triangulaire compris entre le péribole, le << Sanctuaire des Taureaux » et le « Portique des Cornes »>, il est notable qu'on n'a rencontré aucun vestige d'édifice. Il est donc assez vraisemblable que cette région non bâtie était plantée d'arbres et qu'elle formait, à l'intérieur du téménos, une sorte d'ac ou bois sacré, comme l'avaient conjecturé MM. Homolle et Nénot.

L'exploration de la rue située à l'Est du péribole a présenté un intérêt tout particulier. Cette rue qui, à son extrémité Sud, mesure en travers 4m 80 et qui s'élargit encore dans la suite, était certainement l'une des grandes voies de la ville. Deux rues plus étroites s'y embranchent perpendiculairement, qui semblent se diriger vers le Cynthe. Six des maisons qui la bordaient à l'Est ont été déblayées; les deux dernières (en allant vers le Nord) étaient peut-être des magasins et sont précédées chacune d'une colonnade grossière en marbre. Au delà de la plus septentrionale de ces deux maisons, on a fait plusieurs découvertes inattendues et singulières.

C'est d'abord une stèle quadrangulaire de marbre blanc, encore en place, chargée de bas-reliefs sur trois de ses faces. La face principale représente, dressé sur ses ergots, un coq, dont le col et la tête sont remplacés par un phallus en érection; au-dessous du coq, une épigramme en deux vers rappelle la victoire remportée dans un concours dionysiaque par un habitant de Délos. Sur les faces latérales de la stèle sont sculptées des scènes empruntées à la légende de Dionysos. Dans le voisinage de ce monument, ont été trouvées : les deux grandes statues de Silènes, en marbre blanc, dont

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