ENCYCLOPÉDIE THÉOLOGIQUE, OU DEUXIÈME SÉRIE DE DICTIONNAIRES SUR TOUTES LES PARTIES DE LA SCIENCE RELIGIEUSE, OFFRANT, EN FRANÇAIS ET PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE, LA PLUS CLAIRE, LA PLUS FACILE, LA PLUS COMMODE, LA PLUS VARIÉE CES DICTIONNAIRES SONT, POUR LA DEUXIÈME SÉRIE, CEUX : DE BIOGRAPHIE CHRÉTIENNE ET ANTI-CHRÉTIENNE, - - DES PERSECUTIONS, - DES ERREURS SOCIALES, - -- - - - DE STATISTIQUE id.,— - -- - DES CROISADES, DE L'ART DE VÉRIFIER LES DATES, - Publication sans laquelle on ne saurait parler, lire et écrire utilement, n'importe dans quelle situation de la vie. DES COURS COMPLETS SUR CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE ECCLÉSIASTIQUE. PRIX: 6 FR. LE VOL., POUR LE SOUscripteur a la COLLECTION ENTIÈRE, OU a 50 VOLUMES CHOISIS DANS LES TROIS 53 VOLUMES, PRIX: 318 FRANCS. TOME SEPTIÈME. DICTIONNAIRE DE LITTÉRATURE CHRÉTIENNE. TOME UNIQUE. PRIX 7 FRANCS. S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGne, éditeur, DE LITTÉRATURE CHRÉTIENNE, Contenant : 1' UNE ANALYSE LITTÉRAIRE COMPLÈTE DES LIVRES SAINTS, DES ÉTUDES SUR LES PÈRES 2′ UNE APPRÉCIation et une aNALYSE DÉTAILLÉE des beautés de l'office divIN 3. DES DISSERTATIONS SPÉCIALES ET ENTIÈREMENT NOUVELLES SUR LES DIFFÉRENTS GENRES Et les espèces diverses de lA LITTÉRATURE CHRÉTIENNE; 4. DES CITATIOns et des exeRCICES FORMANT un cours inédit et compleT DE LITTÉRATURE: PAR A.-L. CONSTANT, Ancien professeur au Petit Séminaire de París: PUBLIÉ PAR M. L'ABBÉ MIGNE, Editeur de la bibliothèque universelle du Clergé, S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, ÉDITEUR, AUX ATELIERS CATHOLIQUES, RUE D'AMBOISE, 20, AU PETIT-MONTROUGE, AUTREFOIS BARRIÈRE D'ENFER DE PARIS, MAINTENANT DANS PARIS. B PRÉFACE ET INTRODUCTION. Il manque aux études catholiques un cours spécial et complet de littérature chrétienne : nous n'avons pas eu la prétention de pourvoir à cette lacune, mais nous avons recueilli soigneusement, patiemment et consciencieusement, des matériaux qui pourront servir à la combler. Lorsque Julien l'Apostat eut la folle espérance d'éteindre le christianisme dans l'ignorance et dans le mépris, il essaya d'interdire aux chrétiens l'étude des lettres humaines; que n'a-t-il réussi dans sa ridicule entreprise nous en aurions eu plus tôt fini avec cette phraséologie païenne qui faisait paraître barbare et trop simple le langage du Verbe incarné! nous n'aurions pas tiré si longtemps les lisières de Cicéron et de Virgile, et cette langue d'une société morte, cette littérature qui s'est flattée de renaître lorsque l'unité catholique, seule sauvegarde de la foi chrétienne, semblait agoniser en Europe, cette expression désormais insignifiante d'une domination détrônée, la littérature profane, en un mot, n'eût pas préparé les voies à cette philosophie ramassée dans les cendres de Rome et d'Athènes, qui préfère les augures aux apôtres, et l'aveugle Fatum si propice au libertinage, à l'œil toujours ouvert de la providence divine. Lorque Julien eut cette pensée, il y avait dans le christianisme des hommes qui en comprenaient parfaitement les beautés et la puissance, et qui ne craignirent pas de concevoir une littérature nouvelle. Une seule chose les en empêcha, ce fut la réminiscence des vieux auteurs: il était difficile d'accoutumer au néologisme chrétien les lèvres classiques des prêtresses d'Homère. Les essais de saint Grégoire de Nazianze furent donc plutôt une innovation dans la poésie antique, qu'une véritable création de la littérature nouvelle. D'ailleurs, la littérature nouvelle était-elle encore à créer? l'humanité, relativement au paganisme, n'avait besoin alors que d'oubli : car c'étaient les réminiscences du temps qui l'empêchaient de se souvenir de l'éternité. Le beau comme le vrai, en effet, n'est pas une chose qui s'innove ou qui s'invente. Des croyances factices avaient dû enfanter une littérature factice et fardée. Ce qu'il s'agissait de créer, c'était le souvenir de la vérité et de la beauté éternelles. La fille de l'écume des flots, Aphrodite la capricieuse, devait faire place à celle que le Verbe a choisie pour mère, et DICTIONN. DE LITTÉRATURE CHRÉT. que le Père, dès l'origine des siècles, avait conçue sans ombres et sans souillure. Trop longtemps encore après que la croix a purifié les solitudes de Lucrétile ou de rhythme des cantiques divins. Qu'avonsTibur, nous avons appris dans Horace le que nous importe le vent qui a soufflé sur nous à démêler avec Bacchus et son cortége? les cendres de Ligurinus ou de Nérée, et pourquoi nous apprend-on encore à compatir aux infortunes de Didon, la femme vaine et adultère, quand nous ne savons tache qui souffre au pied de la croix où son pas encore pleurer avec cette mère sans fils expire! Stabat mater dolorosa Juxta crucem lacrymosa, Nous avons tous encore été nourris dans l'erreur qui retint si longtemps saint Augustin captif des prétendues chaînes d'or qui sortent de la bouche du vieil Hermès. Nos vieux professeurs ont sollicité pour la Bible et pour l'Evangile notre indulgence cicéronienne, nous nous sommes faits, à notre tour, les Olibrius de nos saints martyrs, et nous avons fait comparaître les apotres devant notre férule. Nous avons toisé avec des centons de Virgile écrits sur le papier écolier qui nous sert de mesure, les grandes métaphores des prophètes et des Pères, et si nous ne nous sommes pas érigés sement, l'autorité infaillible ne confiait à en petits Procustes, c'est que, bien heureunotre main ni les tenailles, ni les ciseaux. Il est temps que ce malentendu finisse, et que les écoliers cessent de condamner les qui ne soit sortie de la Bible, disons aussi, maîtres. S'il n'y a pas une vérité au monde avec.non moins de certitude, les littératures du monde il n'existe pas une dans toutes que véritable et incontestable beauté qui n'ait dans la Bible son autorité et son modèle. Le beau n'est que la forme naturelle du vrai, et l'absolu dans la beauté accompagnera toujours l'absolu dans la vérité. Nous établissons donc ici qu'il existe un ordre de beautés particulier au christianisme, et qui doit transfigurer complétement la littérature et les arts: beautés vraies, qu'il faut opposer aux beautés conventionnelles ou feintes de la littérature profane; beautés révélées, puisque le Saint-Esprit lui-même, en parlant aux hommes, n'a pas dédaigné les figures du langage et les nar. 1 |