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sage au royaume de Dieu : Jésus-Christ a voulu souffrir pour la vaincre, et la vaincre pour nous. Mourons avec lui, et la mort sera pour nous la véritable vie. Comme la vie est un danger continuel, la mort est une grâce qui assure l'effet de toutes les autres. Pourquoi craindre d'aller voir celui que nous aimons et qui nous aime? Pourquoi craindre l'avénement de son règne bienheureux en nous?

Anciennement on avoit coutume d'oindre les corps de ceux qui devoient combattre dans les spectacles publics, afin que leurs membres fussent plus souples et plus agiles dans le combat. C'est ainsi que l'Eglise fait sur ses enfans les onctions mystérieuses du Baptême, de la Confirmation et de l'Ordre, afin qu'ils combattent plus fortement dans les tentations de la vie. Mais voici l'Extrême-Onction, que vous venez de recevoir pour le dernier combat, qui vous prépare la couronne incapable de se flétrir.

Le principal effet de ce sacrement est de fortifier votre ame contre la tentation de langueur, de tristesse et de découragement, où l'infirmité du corps la pourroit jeter. Par la grâce de ce sacrement, l'esprit est soulagé, renouvelé, rendu victorieux de la douleur, pendant que le corps s'appesantit et tend à la corruption.

Le second effet est la rémission des péchés qui peuvent rester encore dans l'ame.

Enfin ce sacrement peut produire la santé du corps, ou son soulagement, si c'est un bien pour l'ame, et si les desseins de la Providence y convien

nent.

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Ranimez votre foi; nourrissez votre cœur de l'espérance; laissez-le enflammer de la charité. Demandez la grâce, sans laquelle on ne peut rien mériter et souvenez-vous que Jésus-Christ a promis qu'il sera donné à quiconque demandera. Combien désire-t-il de nous accorder sa grâce, puisqu'il nous presse de la lui demander, et qu'il nous prévient par elle, afin que nous la lui demandions? Comment ne nous donneroit-il pas ses secours, après s'être donné lui-même? Il est riche en miséricordes sur tous ceux qui l'invoquent. Attachez-vous donc à sa croix, pour recevoir avec son sang les grâces qui découlent de ses plaies sacrées. Regardez Jésus, votre sauveur, qui du haut de cette croix, où son amour l'a attaché, vous tend les bras pour vous recevoir. Vous trouverez en lui une miséricorde encore plus grande que votre misère. Ne vous découragez donc point à la vue de vos péchés, aimez celui qui vous a aimé lors même que vous ne l'aimiez pas, et que vous l'offensiez, et il vous sera remis beaucoup de péchés. Fermez les yeux au monde entier, qui n'est plus rien pour vous; ne pensez plus qu'au bien-aimé qui vous recevra à jamais dans son sein. Tous les travaux sont passés ; tous les gémissemens sont finis; toutes les douleurs et toutes les misères d'ici-bas s'enfuiront loin de vous à jamais. Vous irez au royaume des vivans voir la face du Père celeste, et régner sur le même trône avec Jésus-Christ.

ARTICLE V.

DU SACREMENT DE MARIAGE.

Exhortation aux nouveaux mariés.

Le Mariage, par lequel vous venez d'être unis ensemble, est une alliance toute divine: il nous représente l'union sacrée de Jésus-Christ avec l'Eglise son épouse.

Le Mariage a été institué dès l'origine du genre humain, avant sa corruption, et dans la parfaite innocence du paradis terrestre. Jésus-Christ a voulu le sanctifier par sa présence aux noces de Cana, où il fit son premier miracle. Il a voulu répandre par ce sacrement une bénédiction abondante sur la source de notre naissance, afin que ceux qui s'unissent dans cet état ne songent qu'à avoir des enfans, et moins à en avoir, qu'à en donner à Dieu qui ressemblent à leur Père céleste. Le lien du Mariage rend les deux personnes inséparables, et la mort seule peut rompre ce lien. L'esprit de Dieu l'a réglé ainsi pour le bien des hommes, afin de réprimer l'inconstance et la confusion qui troubleroient l'ordre des familles et la stabilité nécessaire pour l'éducation des enfans. Ce joug perpétuel est difficile à supporter pour la plupart des hommes légers, inquiets, et remplis de défauts. Chacune des deux personnes a ses imperfections; les naturels sont opposés; les humeurs sont souvent presque incompatibles; à la longue la complaisance s'use; on se lasse les uns des autres dans cette nécessité d'être presque tou

jours ensemble et d'agir en toutes choses de concert. Il faut une grande grâce, et une grande fidélité à la grâce reçue, pour porter patiemment ce joug. Quiconque l'acceptera par l'espérance de s'y contenter grossièrement, y sera bientôt mécompté; il sera malheureux, et rendra sa compagne malheureuse. C'est un état de tribulation et d'assujettissement trèspénible, auquel il faut se préparer en esprit de pénitence, quand on s'y croit appelé de Dieu. La grâce du sacrement adoucit ce joug, et donne la force de le porter sans impatience. C'est par cette grâce que les deux personnes se supportent et s'entr'aident avec

amour.

Vous, époux, aimez votre épouse comme JésusChrist a aimé son Eglise, qu'il a lavée de son sang, et qui est l'objet de ses complaisances. Chérissez votre épouse comme un autre vous-même, puisque par le mariage les deux personnes n'en font plus qu'une. Epargnez-la, ménagez-la, conduisez-la avec douceur et tendresse, par persuasion, vous souvenant de l'infirmité de son sexe, suivant l'instruction de l'Apôtre. Communiquez-lui vos affaires avec con fiance, puisque les vôtres deviennent les siennes dans cette intime société. Accoutumez-la à l'application, au travail domestique, au détail du ménage, afin qu'elle soit en état d'élever des enfans avec autorité et prudence, dans la crainte de Dieu.

Et vous, épouse, aimez et honorez votre époux comme l'Eglise aime et honore Jésus-Christ son époux. Regardez Jésus-Christ même en lui. Obéissez-lui selon Dieu comme à votre chef, comme à celui qui vous représente Dieu sur la terre. Tâchez

de mériter sa confiance par votre douceur, par votre complaisance, par votre modestie, par votre soin pour le soulager. Soyez-vous Inviolablement fidèles l'un à l'autre. Ne vous contentez pas de fuir avec horreur tout ce qui ressentiroit l'infidélité, mais évitez avec précaution jusqu'aux plus légers ombrages qui pourroient altérer la confiance dans cette sainte union.. Montrez-vous l'un à l'autre une simplicité et une modestie qui vous ôte réciproquement toute défiance. Que votre état vous force à tenir plus facilement la chair soumise à l'esprit, et non à lui permettre une dangereuse licence.

Puisque les enfans sont les fruits de la bénédiction du Mariage, je prie Dieu qu'il vous en donné qui soient des saints, et qui servent un jour à vous consoler dans votre vieillesse.

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