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Comence l'Eglise déplore la mort à laquelle le péché

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fice de Pâ

du premier homme nous a rendus sujets, et c'est pour mieux exprimer cette douleur, qu'elle supprime dès ce jour l'alleluia, qui est un chant d'allégresse. Au commencement du carême l'Eglise invitait les pécheurs à pratiquer la pénitence, et à la commencer par la confession de leurs péchés; à vivre en ce saint temps dans la pratique de toutes les vertus, et l'éloignement de tous les vices; c'est, comme le dit Yves de Chartres, un purgatoire par lequel elle les fait passer pour effacer éternellement leurs péchés. Elle retranchait encore alors de son sein les grands pécheurs, et les obligeait à demeurer au dehors de l'église, couverts de cilice et de cendres pour expier leurs fautes, et ensuite les réconcilier et les admettre à la participation des sacrements. Le sermon sur le premier dimanche de Carême est une explication morale de l'Evangile du jour. Yves y exhorte les personnes mariées à passer ce temps dans la continence.

9. Le discours sur l'Annonciation, qui est le quinzième, traite du mystère de l'IncarFm. la nation et de la rédemption du genre humain; Yves y fait l'éloge de la sainte Vierge, dont il propose la pureté et les autres vertus pour modèles. Il dit dans le sermon sur le dimanche des Rameaux, que c'est pour imiter ce qui se passa à l'entrée triomphante de JésusChrist dans Jérusalem, que les fidèles portent une palme en leur main à la suite de la croix pendant la procession. Dans le sermon sur la Cène, il remarque que le jeudi saint était destiné à la réconciliation des pénitents, qu'on l'avait fixée en ce jour, parce que Jésus-Christ y avait donné à ses disciples le corps et le sang qu'il devait livrer pour la rédemption de nos péchés; et que, pour cette raison, on accordait la communion à tous les fidèles; on faisait le même jour le lavement des pieds. Il semble dire que, pendant le jour de Pâques et les six suivants, tout le monde s'habillait de blanc pour rappeler la pureté de corps et la joie que l'on devait conserver à l'occasion de cette fête.

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que le concile d'Ephèse, qui était composé d'évêques grecs pour la plupart, a aussi enseigné que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. Il dit dans le discours sur la Chaire de saint Pierre, que c'est sur cet apôtre que Jésus-Christ a fondé son Eglise, parce qu'il a mérité, par la confession de la divinité de Jésus-Christ, d'avoir la solidité et la fermeté de la pierre.

11. Il donne dans le discours sur l'Oraison dominicale, une explication très-belle et trèssolide de cette prière; on doit porter le même jugement de son explication du Symbole des apôtres. Son dernier discours est contre le luxe des hommes et des femmes qui s'imitaient mutuellement dans leurs habits et dans leurs parures. Il rapporte un long passage de saint Cyprien, où il invective contre ceux et celles qui, en se peignant le visage par des couleurs étrangères, défigurent l'image de Dieu.

[Les bénédictins, éditeurs des sermons de saint Augustin, nous apprennent que le sermon pour un martyr qui commence par ces mots Triumphalis B. martyr., et qu'on trouve dans l'Appendice des sermons de ce père, tome XXXIX de la Patrologie, col. 2158, appartient à saint Yves de Chartes. Il est dans le bréviaire romain sous le nom de saint Augustin, mais le style en est une preuve qu'il ne saurait être de lui. Les mêmes éditeurs nous avertissent qu'ils l'ont trouvé dans un ancien manuscrit de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, où il est mêlé aux autres sermons d'Yves de Chartres.]

Discours sur l'Oraison

dominica.c, le pôtres, et la deshabits. [sur la Fête d'un martyr.]

Symbole des

Mondanité

Editions de

12. Tous ces discours, hors les trois derniers, ont été imprimés par les soins de ses discours. Melchior Hittorpius, parmi les Ecrivains des Offices divins de l'Eglise catholique, à Cologne, en 1568, in-fol.; à Rome, en 1591, in-fol.; et dans le dixième tome de la Bibliothèque des Pères, à Paris, en 1624. Le père Combefis les croyait de Fulbert de Chartres, fondé sur un endroit du soixante-neuvième sermon de [saint] Pierre Damien.

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rois

Lambécius, une partie d'une Chronique qui commence à Ninus, roi d'Assyrie, et finit à Louis-le-Débonnaire; mais on a reconnu depuis que c'était l'ouvrage de Hugues de Fleury, et que l'erreur provenait de ce que celte Chronique porte en tête une lettre de Hugues à Yves de Chartres, dans laquelle il le prie de lire et de corriger sa Chronique. On n'a pas jugé à propos de faire entrer cette Chronique dans le recueil des ouvrages d'Yves, et l'éditeur a eu soin d'en donner la raison que nous venons de rapporter. Dom Montfaucon cite des manuscrits où elle porte le nom d'Yves de Chartres. [L'auteur vivait en 1108, et son récit, quoiqu'on y rencontre de nombreuses fautes, est plus méthodique que beaucoup d'autres. Les bénédictins l'ont insérée, en la morcelant, dans divers volumes de leur recueil. André Duchesne l'avait tirée d'un parchemin du monastère de Fleury. Les éditeurs des Mémoires relatifs à l'histoire de France ont traduit la portion qui se rapporte aux premiers rois de la troisième race, depuis l'avénement de Hugues Capet jusqu'à la mort de Philippe 2. Le tome VII, pag. 3158, de cette collection, contient la traduction d'une partie de cette Chronique.]

Chronique 2. Mais dom Luc d'Achéry en a mis une Frande autre plus courte et qui ne parle que des rois de France depuis Pharamond jusqu'à Philippe Ier elle avait été déjà imprimée avec les lettres d'Yves, par les soins de Pierre Pithou et de François Juret, à Paris, en 1585, in-4°, et 1610, in-8°. On ne la croit ni digne de foi, ni d'Yves de Chartres. [Elle est reproduite au tome CLXII de la Patrologie, col. 611-616.]

Autres écrits attribués Yves de Char

mons Ini ont fanssement altribués.]

3. Jacques Petit, parmi les anciens monuments qu'il a fait imprimer à la fin du Pénitres. Six ser tentiel de Théodore de Cantorbéry, rapporte une sentence d'Yves de Chartres contre les dignitaires de son Eglise qui commettaient. des exactions envers les chanoines nouvellement reçus, et.une autre touchant les droits de l'Eglise d'Hienville. On ne lit point ces deux pièces dans l'édition des œuvres d'Yves, à Paris, en 1647, mais on y trouve deux de ces lettres publiées par dom Luc d'Achéry 3, l'une à Bernet, abbé de Bonneval, c'est la deux cent vingt-quatrième; l'autre à Guil

1 Montfauc., Bibliot. Bibliot., pag. 18 et 1134.

2 Tom. VII de la collection des Mémoires relatifs

à l'histoire de France, pag. 31. (L'éditeur.) 3 D'Achéry, ad Guibert. Novigent., pag. 664, 689. Oudin, de Scriptor. Eccles., tom. II, pag. 875.

laume, archevêque de Rouen, c'est la cent quatre-vingt-cinquième. On cite d'Yves de Chartres un commentaire manuscrit sur les Psaumes, et un traité sur l'Excommunication, où il fait voir 5 qu'on ne doit point éviter les excommuniés qui ne le sont point notoirement et nommément.

[Jean Prévost, chanoine de l'église de Rouen, a publié à Rouen, en 1679, à la suite du traité des Offices de l'Eglise de Jean, évêque d'Avranches, dans la suite archevêque de Reims, six autres sermons sur les Devoirs des Pasteurs. Les ayant trouvés dans un manuscrit qui contient d'autres sermons de saint Yves, il a conjecturé qu'ils pouvaient appartenir à cet évêque; mais les bénédictins, éditeurs de l'Histoire littéraire, pensent qu'ils sont plutôt d'Hildebert, évêque du Mans. «On voit, disent-ils, que l'auteur de ces sermons était un homme judicieux, trèsversé dans l'étude de l'Ecriture, des Pères et des Conciles, qui avait de la piété, du discernement et une grande connaissance de toutes ses obligations; il écrivait assez bien pour le temps où il vivait. Tous ces caractères, joints à d'autres circonstances, nous font naitre la pensée que ces sermons pouvaient bien être d'Hildebert, évêque du Mans 6. Ils sont reproduits au tome CXLVII de la Patrologie, col. 219 et suiv.]

§ VI.

Du Micrologue ou des observations sur les Rits et les Offices ecclésiastiques.

Yres de

Chartres est

crologue

1. Henri Warthon, dans son supplément à Ussérius sur les Ecritures, cite un livre 7 ma- auteur du M nuscrit sous le nom d'Yves, intitulé des Offices ecclésiastiques, et dit que ce livre est le même que le Micrologue imprimé tant de fois, et dont jusqu'ici on n'a pas bien connu l'auteur; mais dans les imprimés il n'est composé que de soixante-deux chapitres, et il en contient soixante-onze dans le manuscrit de Warthon; les huit premiers manquent dans nos éditions; ils traitent des vigiles de la nuit, des matines ou laudes, des heures de prime, de tierce, sexte, none, vêpres et complies. Le neuvième chapitre est de l'Introit de la messe; c'est par ce chapitre

Sanderus, Bibliot. Belg. manuscr., pag. 33.

6 Histoire littéraire, tom. X.

7 Warthon., in Auctuario ad Usserium de scripturis sacrisque vernaculis, pag. 359.

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que le Micrologue commence dans les imprimés; à la tête de l'ouvrage, dans le manuscrit de Warthon, on lit le nom d'Yves avec le titre d'évêque de Chartres, ce qui ne laisse. aucune équivoque. Ce qui prouve encore qu'il est auteur de cet écrit, c'est qu'au rapport de Warthon, l'écriture du manuscrit est à peu près du temps auquel Yves vivait, c'est-à-dire de la fin du XIe siècle ou du commencement du xne. Après ces preuves, il est inutile de rapporter les différents sentiments que l'on a eus sur l'auteur du Micrologue. Il est visible qu'il écrivait peu après la mort de Grégoire VII, c'est-à-dire après l'an 1085, circonstance encore favorable à Yves de Chartres.

2. La première édition du Micrologue est due à Jacques Lefèvre d'Etaples, qui le fit imprimer à Paris chez Henri Etienne, en 1510, in-4°, sous le nom de Bernon, abbé de Richenow. On le remit sous presse en la même ville, chez Guichard Soquard, en 1527, avec le traité d'Eckius sur le Sacrifice de la messe, en un volume in-24. Jean Cochlée en fit une troisième édition à Mayence, dans son Miroir de l'ancienne dévotion envers la messe; mais il n'y fit entrer que les vingtdeux premiers chapitres du Micrologue, qui regardent particulièrement la célébration de la messe; les éditions de Venise en 1527, et de Rome en 1590, furent faites sur celle de Cochlée. Pamélius ne fut point rebuté par ce grand nombre d'éditions du Micrologue, parce qu'elles n'en faisaient connaître qu'une partie. I augmenta la sienne de quarante chapitres, et la fit paraître à Anvers en 1565, in-8°. Si le privilége de cette édition dit que c'est la première fois que l'ouvrage est donné au public, il faut l'entendre de l'ouvrage tout entier, comme on le croyait alors, car il y manquait les huit premiers chapitres, comme on vient de le dire. Trois ans après, c'est-àdire en 1568, Melchior Hittorpius lui donna place dans son recueil des Ecrits liturgiques. On l'a inséré depuis dans les Bibliothèques des Pères, il est dans le dix-huitième tome de celle de Lyon. [Il a passé de là au tome CLI de la Patrologie, col. 974-1022.]

3. On peut le distinguer en deux parties, i dont la première regarde la célébration de la messe selon le rit romain, reçu le plus communément partout. Le prêtre, après avoir récité les psaumes et les prières de la prépa

1 Microlog., cap. XIV et XXIV. — Pamel., præfat.

ration à la messe, va à l'autel, et avant d'y monter fait la confession de ses péchés; pendant ce temps le chœur chante l'introït, cap. 1. ainsi appelé, parce qu'on chante l'antienne. de ce nom lorsque le prêtre entre à l'autel; c'est le pape Célestin qui a ordonné qu'on chanterait cette antienne; avant son pontificat, on se contentait de lire une épître tirée de saint Paul et quelque endroit des Evangiles. Viennent les litanies ou Kyrie eleison, et 11. le Gloria in excelsis aux jours où nous disons Dominus vobiscum, suivis d'une ou plusieurs oraisons, mais rarement au-delà de sept; elles IV. sont ordinairement tirées du Sacramentaire de saint Grégoire. En Afrique, on n'en réci- v. tait point du temps de saint Augustin qui n'eussent été approuvées dans les conciles; elles doivent toujours être adressées au Père selon les préceptes de Jésus-Christ qui, enseignant à ses disciples la manière de prier: Voici, leur dit-il, comment vous prierez: No- VI. tre Père, etc., mais on doit les terminer en disant par Notre Seigneur, c'est-à-dire prier Joan. XVI, 23. le Père par le Fils, qui nous promet luimême l'effet de nos prières, si nous demandons au Père en son nom. Dans les exorcismes, au lieu de finir l'oraison en cette manière, par Notre Seigneur, nous disons, par celui qui viendra juger, afin de conjurer le cap. VII. diable par le jugement de Dieu.

IX.

4. L'Eglise romaine permet aux seuls sous- vIII. diacres, parmi les degrés inférieurs, de chanter l'épître revêtus des habits sacrés; c'est une indulgence, il serait mieux que le prêtre la lût lui-même; les canons défendent aussi à d'autres qu'à ceux qui sont destinés par l'Eglise, de chanter les psaumes en public, ou l'Alleluia, ou de lire, ou d'exorciser. Lorsque le diacre chante l'évangile sur l'ambon, tous les assistants se lèvent, et ils se tournent au midi, qui est le côté destiné aux hommes dans l'église, el non au septentrion où les femmes sont placées. En quelque endroit on a renversé cet ordre, et contre l'usage de l'Eglise romaine, le diacre se tourne vers le septentrion. Lorsque le diacre monte sur l'ambon, il est précédé de l'encens, et, avant de lire l'évangile, il fait le signe de la croix sur son front et sur sa poitrine, tant pour marquer qu'il ne rougit point de l'Evangile, que pour chasser les mauvaises suggestions du démon, qui pourrait empêcher le diacre d'annoncer l'Evangile d'un cœur pur.

in Microlog., tom. XVIII Bibliot. Pat., pag. 471.

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5. Aussitôt après la lecture de l'évangile, on fait l'oblation, pendant laquelle on chante l'antienne nommée Offertoire; on met les oblations sur le corporal, le calice où il y a du vin mêlé d'eau au côté droit du pain, comme pour recevoir le sang qui a coulé du côté du Sauveur car nous ne doutons pas que le pain ne soit changé au vrai corps de Jésus-Christ, et le vin en son sang. On couvre le calice, non par aucune raison mystérieuse, mais par précaution. L'oblation faite, le prêtre dit cette prière marquée dans l'ordre gallican Veni, Sanctificator, etc. On infère de cet endroit que l'auteur était français. En plusieurs autres il fait voir qu'il n'écrivait point à Rome. Il remarque que dans l'ordre romain il n'y a point de prière entre l'oblation et l'oraison secrète, au lieu qu'à la précédente nous en ajoutons une autre qui commence ainsi : Suscipe, sancta Trinitas. Après la secrète, suit la préface, puis le canon de la messe. On ne doit point la célébrer sans lumières, c'est-à-dire des lampes ou des cierges allumés, non pour chasser les ténèbres, puisqu'on la célèbre en plein jour, mais pour représenter cette lumière divine dont nous célébrons les sacrements, et sans le secours de laquelle nous sommes à midi comme à minuit.

6. On ne sait point qui a composé le canon de la messe, mais les pères y ont ajouté plusieurs choses, entre autres saint Grégoire et saint Léon; le premier ayant ordonné qu'on y réciterait l'Oraison dominicale, quelquesuns en murmurèrent; le saint pape leur répondit qu'il y aurait de l'indécence à omettre une prière que l'on croyait avoir été ordonnée par les apôtres dans la célébration des mystères, tandis que l'on y disait celle qu'un certain scolastique avait composée. En certains jours de fête comme à Noël, l'Epiphanie, Pâques, l'Ascension et la Pentecôte, on en fait mémoire dans le Communicantes; mais on n'y doit rien ajouter à ce qui a été réglé par les saints pères, pas même le nom de quelque autre saint que de ceux qui y sont nommés. Toute prière particulière doit aussi être retranchée, et c'est inutilement qu'après les noms du pape et de l'évêque diocésain, l'on ajoute et omnibus orthodoxis, etc.

7. Quant aux signes de croix que l'on doit faire sur les oblations, ils doivent tou

1 Nam oblatam sive panem in verum Christi corpus, sicut et vinum in sanguinem dominicum converti non

jours être en nombre impair; et pour la quantité, l'auteur s'en rapporte à ce qu'il en avait appris du Siége apostolique qu'il avait vu occupé par Grégoire VII, instruit luimême exactement de tous les rits ecclésiastiques sous dix de ses prédécesseurs, ayant été élevé et nourri à Rome. Le prêtre, à l'i- Cap. xv. mitation du Sauveur, bénit le pain et le vin; et pour faire une mémoire plus marquée de sa passion, outre ce qu'il en dit dans le canon, il tient toujours ses bras étendus en forme de croix et ses mains ouvertes, sans plier ni fermer les doigts, comme font quelques-uns par trop de précaution; seulement xvi. il a soin de ne toucher avec ses doigts que le corps de Jésus-Christ. Après l'Oraison dominicale il rompt l'hostie en trois parties, dont il en met une dans le calice; la seconde est pour lui, il la doit prendre avant de boire le calice; il réserve la troisième pour la communion du peuple ou des malades.

XVII.

XVIII.

8. Mais avant la communion, les fidèles se donnent la paix, afin que personne ne communie avant de s'être réconcilié avec son frère. Pendant la communion on chante une antienne prise du même psaume que l'Introit, s'il n'y en a pas une propre; et s'il est nécessaire, on y joint le Gloria Patri. En distribuant la communion, le prêtre dit: Le corps 11. et le sang de Jésus-Christ, etc., car on communiait sous les deux espèces, et il était défendu de tremper l'hostie consacrée dans le sang de Jésus-Christ: cela ne se faisait que le jour du vendredi saint, où, selon l'ordre romain, le prêtre jette une partie de l'hostie consacrée de la veille dans le calice où il n'y a que du vin non consacré, afin que le peuple puisse communier pleinement. La communion est suivie d'une ou plusieurs oraisons en même nombre qu'avant l'épître et avant la préface; puis le prêtre ou le diacre dit: Benedicamus Domino, ou Ite Missa est, si c'est un jour de fète où l'on doive dire le Gloria in excelsis. Si l'évêque est présent, c'est lui qui bénit le peuple; sinon, la bénédiction se donne au peuple par le prêtre célébrant. Suivent dans le Micrologue les priè- xi. res que le prêtre doit réciter après la messe; puis un ordre particulier de la messe avec le canon en entier, et les rubriques des cérémonies qui accompagnent la récitation du canon et du reste de la messe.

dubitamus. Microlog., cap. x.

XXI.

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9. La seconde partie traite de diverses autres pratiques de l'Eglise sous le pontificat de [saint] Grégoire VII. Ce pape, remarquant que l'on ne s'accordait point en toutes les Eglises sur le jeune des Quatre-Temps, fixa celui de mars ou du printemps à la première semaine de carême, comme cela s'était pratiqué anciennement, et celui d'été, à la semaine de I la Pentecôte. Il ne décida rien sur les Quatre-Temps d'automne et d'hiver; celui-ci, suivant la tradition de l'Eglise romaine, se célèbre la troisième semaine de l'avent, et l'autre, la troisième de septembre. Le Micrologue rapporte en détail les parties de l'of. fice des Quatre-Temps, et des quatre dimanches qui les suivent immédiatement; ils se prennent ordinairement de la quatrième férie précédente, parce qu'anciennement ces dimanches n'avaient aucun office, à cause qu'ils étaient occupés par les ordinations; mais depuis on a remis les ordinations au samedi, et pris l'office de la quatrième férie pour servir le dimanche.

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10. En Avent, on ne dit ni le Te Deum ni le Gloria in excelsis, ni Ite Missa est, si ce n'est qu'il arrive la fête d'un apôtre, ou la dédicace d'une église; et jusqu'à la Pentecôte, on ne fait pas mémoire de la Croix à vêpres ni à matines; ceux qui en font mémoire depuis la Parification jusqu'à la Septuagésime, ne pensent pas que l'office de ce temps-là a plus de rapport à l'enfance de Jésus-Christ qu'à sa passion. On n'est point uniforme sur l'évangile du premier dimanche de l'avent: quelques-uns lisent le chapitre de saint Luc qui commence par ces paroles: Erunt signa, usage dont ils n'ont d'autre raison sinon que c'est le sujet de la première homélie de saint Grégoire sur les Evangiles. L'évangile du jour des Palmes, Cum appropinquaret, tiré de saint Matthieu, convient mieux, et il est ordonné pour le premier dimanche de l'avent par le livre intitulé: Comes ou Lectionnaire, attribué à saint Jérôme. Le Micrologue fait aussi quelques remarques sur la disposition des offices de l'avent, sur la nuit de Noël, sur l'office de la fête de saint Etienne et des Innocents, qu'on célèbre, dit-il, avec moins de solennité, car bien qu'ils aient souffert le martyre, ils ne parvinrent pas aussitôt à la gloire dont l'entrée ne fut ouverte que par l'ascension de Jésus-Christ au ciel. L'auteur continue ces observations sur l'office du dimanche et de l'octave de la Nativité, sur la fête de l'Epiphanie et les dimanches qui suivent.

Cap. XLII.

11. Dans la concurrence de deux fêtes à neuf leçons, on fait de la plus solennelle avec commémoraison de l'autre, ou on la transfère à un autre jour. Grégoire VII donna un XLII. décret portant que l'on célébrerait partout la fête de tous les papes martyrs, et l'on trouve des offices pour plusieurs d'entre eux dans le graduel de saint Grégoire. On ne doit faire des octaves que des saints à qui la tradition des pères rend un témoignage. Le Credo, suivant les canons, se dit chaque di- XLIV. manche à toutes les fêtes du Seigneur, de la sainte Vierge, des apôtres, de la sainte Croix, de tous les saints, et au jour de la dédicace. A la Septuagésime on commence la XVI. lecture de l'Heptateuque; si la Purification XLVII. tombe après ce dimanche, on en fait l'office à l'ordinaire en retranchant seulement Alleluia.

XLVIII

12. A la tête du carême, ou le mercredi XLIX. des cendres, on dit la messe à none, et tout se fait comme en carême. La raison en est que ces quatre jours ayant été ajoutés pour compléter le jeûne de quarante jours, il est nécessaire de les passer dans l'observance prescrite en carême; ainsi l'on commence dès ce jour à ne manger qu'après vêpres, au lieu que dans les jours de jeûne pendant l'année, on mange après none. Les préfaces L, LI. de la messe dans le Micrologue sont les mêmes que celles que nous disons pendant les quatre premières semaines et au dimanche de la Passion; chaque dimanche de carême, les fidèles communient. Depuis le dimanche L. de la Passion jusqu'à Pâques on cesse de dire le Gloria Patri après les répons, et le Venite exultemus. Le samedi saint, on bénit le cierge pascal: cette fonction appartient au diacre. Pendant l'octave de Pâques on attribue aux fidèles des morceaux de ce cierge. Il y a un office particulier pour la Pâque an- LVI. notine, ainsi appelée, parce que ceux qui, l'année précédente, avaient été baptisés à Pâques, s'assemblaient au même jour l'année suivante dans la même église où ils avaient reçu le baptême.

13. Il n'y a rien de bien remarquable dans ce qu'on lit touchant les litanies, les rogations, l'office de la semaine et de l'octave de la Pentecôte; mais on voit par ce qui y est dit de l'office de la sainte Trinité, que l'on n'en faisait point la fête à Rome dans le commencement du XIe siècle, et qu'on n'approuvait pas même qu'on la fit ailleurs en un jour particulier, parce que chaque dimanche, ou même

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