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parce qu'ils avaient reçu des rois des villes, des tours, des duchés, des marquisats, des droits de monnaie et d'autres biens appartenant à l'Etat : c'est de là qu'était venu la coutume de ne point sacrer les évêques qu'ils n'eussent reçu l'investiture de la main du roi. Pascal dit que ces désordres avaient excité ses prédécesseurs à condamner en plusieurs conciles ces investitures; qu'il avait confirmé leur jugement dans celui de Latran. « Nous avons, ajoute-t-il, ordonné qu'on vous laissât, à vous qui êtes maintenant par notre ministère empereur romain, et à votre royaume, tous les droits royaux qui appartenaient manifestement au royaume du temps de Charles, de Louis, d'Othon, et de vos autres prédécesseurs. Nous défendons aussi aux évêques et aux abbés d'usurper ces droits royaux, ou de les exercer sans le consentement des rois; mais leurs églises avec leurs oblations en demeureront libres, comme vous avez promis à Dien au jour de votre couronnement. » 16. La Chronique de Viterbe raconte qu'au Veconcile de Latran le pape Pascal voulut re

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noncer au pontificat, s'en croyant indigne à cause du privilége qu'il avait accordé à l'empereur, mais que les évêques l'obligèrent à garder sa dignité. Craignant que les Allemands n'ébranlassent la constance de Guy, archevêque de Vienne, son légat, le pape lui écrivit de demeurer ferme à l'égard des investitures, et lui donna avis qu'il avait déclaré nuls et condamné à jamais les écrits faits au camp où il était retenu prisonnier, touchant les investitures; qu'il voulait se conformer, sur ce sujet, à ce qu'avaient ordonné les canons des apôtres, les conciles, et les papes Grégoire VII et Urbain II. Ce fut apparemment à la suite de cette lettre que Gui tint un concile à Vienne le 16 septembre 1112, où l'on condamna l'investiture des biens ecclésiastiques comme une hérésie, et où l'on déclara nul et odieux le privilége que le roi Henri avait extorqué du pape par violence. Henri y fut excommunié et séparé de l'Eglise jusqu'à une pleine satisfaction. Le concile fit part de ces décrets au pape par une lettre synodale; mais le pape fut quelque temps sans les confirmer, et ce ne fut qu'en 1116, dans le concile de Latran, par une lettre datée du 20 octobre.

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17. Le 26 mars de la même année, qui était le dimanche des Rameaux 4, Pierre, préfet de Rome, étant mort, quelques séditieux élevèrent son fils et le présentèrent, le jeudi-saint, au pape, pour le confirmer au commencement de la messe. Le refus qu'il en fit occasionna beaucoup de désordres. Les seigneurs romains se déclarèrent pour le pape, et les séditieux furent pour le fils du préfet. L'empereur Henri V étant venu à Rome l'année suivante 1117, prit le parti des séditieux; le pape, contraint de se retirer, passa d'abord à Mont-Cassin, et de là à Bénévent, où il tint un concile; il ne revint à Rome que pour la fête de Noël. A son arrivée, les chefs des séditieux se cachèrent et lui firent demander la paix. Voulant les réduire par la force, il tomba malade et mourut le 18 janvier 1118, après dix-huit ans, cinq mois et cinq jours de pontificat.

18. Il a laissé un très-grand nombre de lettres que l'on trouve en différents recueils; le tome X des Conciles en contient seul cent sept avec divers fragments tirés du Décret de Gratien [et le tome CLXIII de la Patrologie, col. 31-447, renferme ou indique jusqu'à cinq cent trente-neuf lettres et diplômes 5 authentiques, selon leur ordre chronologique, et reproduit deux priviléges comme douteux.] Nous avons déjà parlé de quelques-unes de ces lettres; donnons une notice de celles qui sont intéressantes.

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Dans la lettre à saint Anselme, il rejette Epist. 1, (1%). les faux bruits qui s'étaient répandus qu'il ne désapprouvait pas les investitures, et soutient que de les souffrir dans les laïques c'est avilir l'honneur de l'Eglise et énerver sa discipline; c'est pourquoi il écrivit à Henri, roi 9, (75). d'Angleterre, qui avait contraint saint Anselme de sortir du royaume, à cause de sa résistance inébranlable aux investitures, de le rappeler comme son père et son pasteur. Sa lettre à Didace, évêque de Compostelle, est 10 (57). pour l'engager à réformer les abus qui s'étaient glissés dans la discipline de l'Eglise pendant les guerres; à faire en sorte que les ministres des autels fassent chacun leurs fonctions sans empiéter les uns sur les autres, et à empêcher que les moines et les religieuses ne demeurassent dans une même maison. Celle qui est adressée aux évêques d'Anagnie 11, (281).

mes, quoique la table n'en porte que deux cent trente-six; car les chiffres 53, 84, 101, 118 et 263 sont répétés chacun deux fois et deux autres chiffres ne contiennent qu'une lettre. (L'éditeur.)

Epist. 16,

177).

18. (323).

et de Campanie regarde la canonisation de Pierre, évêque d'Anagnie, dont le pape fixe la fête au 3 août.

19. Le roi Henri s'était réconcilié avec saint Anselme par le moyen de l'archevêque et s'était soumis à l'Eglise romaine. Le pape, informé de cette nouvelle, écrivit à Anselme pour le congratuler, et lui donna pouvoir d'absoudre tous ceux qui, contrairement aux décrets du Saint-Siége, avaient reçu les investitures de la main des laïques, ou avaient fait hommage au roi pour quelque dignité 17, (146). ecclésiastique. Il obligea aussi Gérard, transféré du siége d'Erford à celui d'York, de rendre à saint Anselme, comme archevêque de Cantorbéry, la soumission qu'il lui devait. Pour étendre la juridiction de l'Eglise de Jérusalem, il écrivit à Baudouin, qui en était roi, de soumettre à cette Eglise toutes celles des pays qu'il avait conquis, et ordonna que tous les évêques de ces Eglises obéiraient au patriarche de Jérusalem comme à leur métropolitain. Le pape fit sur cela une bulle qu'il adressa à Gibelin; elle portait qu'il serait reconnu, lui et ses successeurs, en cette qualité, par les évêques de ces Eglises; mais sur les remontrances de Bernard, patriarche d'Antioche, Pascal déclara qu'il n'avait point prétendu préjudicier par cette bulle aux droits de son Eglise, honorée, comme celle de 20, (300). Rome, par la présence de saint Pierre. Il écrivit la même chose au roi Baudouin.

19, 28 et 29, ( 24, 346 et 359).

21, (307).

11, 14, 25, 26, 27, (200,

20. Uraca, fille du roi de Castille, avait épousé Alphonse, roi d'Aragon, son parent au troisième degré; Pascal II en étant informé, écrivit à Didace, évêque de Compostelle, de les obliger à se séparer. Sur les plaintes 204,427,412). que le clergé et le peuple d'Augsbourg portèrent au pape contre leur évêque, Pascal l'interdit de ses fonctions, en lui ordonnant de comparaître à Rome; depuis, l'évêque et ses diocésains se réconcilièrent, et le pape les en congratula; mais, ne se souvenant pas qu'il eût levé l'interdit, il renvoya l'affaire à (190). Arnold, archevêque de Mayence, pour la ter

30 (179).

miner. Dans une autre lettre, datée de Bénévent, il commet l'affaire à Gui, évêque de Coire, mais elle paraît avoir été supposée par Conrad, chanoine d'Augsbourg, qui y est nommé comme étant allé à Rome pour renouveler les plaintes contre l'évêque.

21. Après la mort de Thomas, archevêque d'York, arrivée au mois de février 1114, on

1 Baron., ad an. 1112, num. 25.

élut pour lui succéder un des chapelains du roi, nommé Turstain, du consentement de Raoul, archevêque de Cantorbéry; mais Raoul lui ayant demandé la même soumission que ses prédécesseurs avaient rendue aux archevêques de Cantorbéry, Turstain le refusa et se pourvut à Rome; Raoul se mit en chemin pour y aller, accompagné de Hé. bert, évêque de Norvich. Etant à Rome, il apprit que le pape était à Bénévent; il prit le parti de lui envoyer des députés avec des lettres. La réponse qu'il en reçut était adressée aux évêques d'Angleterre et au roi Henri; le pape y déclarait qu'il ne voulait diminuer en rien la dignité de l'Eglise de Cantorbéry, mais la conserver dans le même état que saint Grégoire l'avait établie et que saint Anselme l'avait possédée; cette lettre est du 24 mars 1117. Le 5 du mois suivant, le pape en écrivit une au roi d'Angleterre, où, sur l'exposé des députés du clergé d'York, il dit que celui qui a été élu archevêque de cette Eglise. ayant été privé de son siége sans avoir été jugé, on doit d'abord le rétablir; qu'ensuite, si les Eglises de Cantorbéry et d'York ont quelque différend entre elles, il sera examiné par le Saint-Siége en présence des parties.

Epist. 31 (19

22. Des prêtres, peu instruits de la disci- 32 (535). pline de l'Eglise, ne faisaient aucune difficulté de tremper l'hostie consacrée dans le calice où était le précieux sang, avant de la donner aux fidèles, croyant par là leur administrer la communion entière; c'était agir visiblement contre l'institution de l'eucharistie, où Jésus-Christ donna séparément son corps et son sang, et contre l'ordre romain, qui prescrit la communion sous les deux espèces séparément. Le vingt-huitième canon du concile de Clermont, en 1095, avait défendu cet abus; le pape Pascal, voyant qu'il continuait, le défendit encore par sa lettre à Pons, abbé de Cluny, où il ordonne de distribuer à la communion les deux espèces séparément, suivant l'institution et le commandement de Jésus-Christ. Il excepte les enfants et les malades qui ne pouvaient avaler l'espèce du pain.

34 (18).

23. La lettre à Daïmbert, archevêque de 33 (150). Sens, est pour l'assurer que l'ordination de l'évêque de Paris s'était faite à Rome sans préjudice des droits du métropolitain. La suivante, à Lambert, évêque d'Arras, est une confirmation du démembrement de l'évêché de Cambrai, et du territoire adjugé à celui d'Arras. Le pape, à la sollicitation de Gua- 35 (116).

lon, évêque de Paris, avait envoyé en France Richard, évêque d'Albane, pour l'absolution du roi Philippe. Il en donna depuis la commission à Lambert d'Arras. On a joint à cette lettre le serment que ce prince et Bertrade firent en présence des évêques de n'avoir b. plus ensemble de commerce illicite. Suivent ane commission à l'archevêque de Sens de juger un différend entre l'abbé de Vézelay et - celui de Fleury; la bulle de la légation de Girard, évêque d'Angoulême 1, dans les provinces de Bourges, de Bordeaux, de Tours, d'Auch et de Bretagne, et la confirmation de l'élection de Norigaud et d'Etienne, l'un et l'autre successivement évêques d'Autun.

24. Des cinq lettres adressées à saint Anselme, il n'y a que la troisième qui doive nous arrêter, parce que nous avons eu occasion de parler des autres. C'est une réponse du pape Pascal à diverses questions que cet archevêque lui avait faites. Voici, en substance, ce que le pape y dit : 1° Un évêque déjà consacré peut recevoir de la main d'un laïque les biens ecclésiastiques situés dans son diocèse, et non pas ceux qui sont dans un autre évêché; mais les abbés n'en doivent recevoir que par les mains de l'évêque, car dans ce cas c'est moins une donation qu'une restitution de la part des laïques; 2° il vaut mieux, à l'article de la mort, recevoir le viatique de la main de quelque prêtre que ce soit, fût-il marié, que de ne le pas recevoir du tout, et l'on doit punir comme homicides des âmes ceux qui refusent de le donner aux moribonds; 3° il n'est pas permis de recevoir des Eglises de la main du roi en indemnité des terres qu'il a usurpées sur l'Eglise; 4° un clerc ne doit point faire hommage à un laïque pour des biens temporels. Par la même lettre, le pape permit à saint Anselme d'user d'indulgence dans les cas où sa prudence le jugerait nécessaire; il lui renvoya aussi l'examen de l'évêque Renulphe, accusé de plusieurs crimes.

25. Les clercs du diocèse de Térouanne n'avaient aucun égard aux décrets des conciles et du pape Urbain II, qui privaient les clercs concubinaires de leurs fonctions et de leurs bénéfices; le pape Pascal leur écrivit que

1 Voir sur Girard la notice tirée de la Gallia Christiana, et reproduite au tome CLXXII de la Patrologie, col. 1311-1318. A la suite viennent : 1o deux décrets portés au concile de Laon en 1109, d'après le père Labbe; 2° plusieurs lettres et diplômes au sujet du procès survenu entre les moines de Sainte-Croix de

ceux d'entre eux qui continueraient à entretenir des femmes, soit publiquement, soit en secret, ou refuseraient de s'en séparer après une monition canonique de la part de l'évêque, seraient privés tant de leurs offices que de leurs bénéfices. Il défendit aux abbés de Epist. 49 (226). Saint-Pons, de Tomières et d'Alet de recevoir des personnes excommuniées ou interdites par l'archevêque de Narbonne, et de communiquer eux-mêmes avec les excommuniés.

26. La lettre à Rothard, archevêque de 50 (16) Mayence, est contre les investitures, que les rois donnaient aux évêques par l'anneau et le bâton pastoral. Le pape y renouvelle aussi le décret du concile de Plaisance, sous Urbain II, contre les clercs ordonnés dans le schisme, et renvoie leur cause au jugement d'un concile qu'il dit à Rothard d'assembler pour ce sujet, en l'avertissant du lieu et du temps, afin qu'il pût y envoyer un légat. II témoigne que, s'il se tenait en Italie, il y présiderait lui-même. Les six lettres suivantes sont en faveur de l'abbaye de Vézelay. L'é- 473, 501, 505, vêque d'Autun et ses archidiacres avaient interdit l'entrée de l'église aux pèlerins, plutôt par jalousie que pour quelque cause raisonnable. Le pape leva cet interdit; il prit l'abbaye sous la protection du Saint-Siége, écrivit au comte de Nevers de ne point l'inquiéter dans ses biens; à Daïmbert, archevêque de Sens, de la protéger; et aux évêques des Gaules, de punir selon les canons les meurtriers de l'abbé.

51, 12, 53, 54,55,16(104,

190).

27. Dans les deux lettres à Raoul, arche- 57,58 (140,341). vêque de Reims, et au clergé d'Arras, le pape confirme le rétablissement de l'évêché de

cette ville; et, dans les deux suivantes, il 59,00 (374,375). nomme des arbitres pour juger le différend entre le clergé d'Arras et les moines de SaintVaast, sans acception des parties. Le roi (354). Louis-le-Gros, informé que l'Eglise de Paris. souffrait beaucoup de dommage en ce qu'on ne voulait point recevoir en témoignage les serviteurs de cette Eglise, c'est-à-dire ceux qui étaient à son service, contre des hommes libres, accorda des lettres portant qu'ils y seraient reçus, et le pape confirma ces lettres.

Entre plusieurs priviléges qu'il accorda

Quimperlé en basse Bretagne, et ceux de Redon, pour la possession de Belle-lle, d'après Mabillon qui a emprunté ces relations à un moine de Quimperlé nommé Gurherden, mort en 1127; 3° une charte donnée par Girard, d'après Baluze. (L'éditeur.)

2 Il y en a huit dans la Patrologie (L'éditeur).

à l'abbaye et aux abbés de Cluny, est celui de se servir de la mître et des autres ornements pontificaux dans les huit principales fêtes de l'année. Le pape Urbain II l'avait accordé à l'abbé Hugues; Pascal II le confirma à l'abbé Pons, et lui permit, à lui personnellement, d'en user toutes les fois que l'on chanterait à Cluny l'hymne angélique, ou Epist. 7 (280). Gloria in excelsis, à la messe. Les abbés et moines de Cluny, après le départ de l'évêque de Mâcon pour la Terre-Sainte, firent consa75 (308). crer chez eux le saint chrême; le pape les en reprit, et leur défendit d'en user ainsi à l'avenir.

76 (21 Diversorum).

77 (149).

28. Otton de Bamberg, ayant reçu cet évêché de l'empereur, écrivit au pape qu'il ne le garderait point s'il ne recevait de luimême l'investiture et l'ordination; Pascal II l'en loua, et Otton alla à Rome se faire consacrer. Gualon, évêque de Paris, rapporta à son retour de Rome une lettre pour son clergé de la part du pape; il y faisait un grand éloge de ce prélat el exhortait le clergé de Paris à s'unir à lui pour le recouvrement et la conservation des biens de leur Eglise ; mais il désapprouve un usage établi parmi eux, savoir que les grands prébendés recevaient l'hommage des demi-prébendés. Il est fait mention, dans la même lettre, de la commission que le pape avait donnée à Gualon de réformer le monastère de Saint-Eloi. Il y (16,427,436, a quatre lettres à Gui, archevêque de Vienne.

74, 79, 80, 81

348).

89, tom. X

692, 595.

Dans la première, le pape lui confirme ses droits de métropolitain sur diverses Eglises épiscopales, et ordonne que celle de Tarentaise dépendra de sa primatie de Vienne. Il lui donne, dans la seconde, commission de juger le différend qui était entre les chanoines de la cathédrale de Besançon et ceux de Saint-Etienne en la même ville. La troisième est sur le même sujet. La quatrième est une confirmation de ce que Gui avait fait dans le concile de Vienne, en 1112, contre les investitures.

29. Les monastères étaient en possession Concil. pag. de plusieurs églises du consentement des évêques, mais ils étaient obligés de mettre un clerc titulaire pour chacune de ces églises; souvent l'évêque, en instituant ce clerc, se faisait payer un droit, et il exigeait des moines le même droit à toutes les mutations de personne, c'est-à-dire du clerc titulaire; ce droit se nommait rachat d'autel. Le concile de Clermont condamna cet abus en 1095, par son troisième canon, en conservant aux

monastères les autels ou les dimes dont ils élaient en possession depuis trente ans, sauf le cens annuel aux évêques, c'est-à-dire l'ancienne redevance nommée synodique ou cathédratique. Cette clause fut une occasion pour quelques évêques de joindre à ce cens annuel l'argent qu'ils exigeaient à chaque mutation de personne. Les abbés et les moines s'opposèrent à cette exaction, et le pape Pascal II en écrivit à Yves de Chartres et à Ranulfe de Saintes, les accusant d'avoir usé de ruse pour rendre inutile le décret d'Urbain II et du concile de Clermont. Il leur ordonne, à eux et à tous les évêques des Gaules, de l'observer à l'avenir en son entier.

Patrol.. cpist. 9).

Epist. 87 pag. 692, 780

30. La lettre au roi Henri est la bulle que le pape Pascal lui accorda étant prisonnier, (316). et avant sa délivrance; il y accorde à ce prince de donner l'investiture de la verge et de l'anneau aux évêques et aux abbés de son royaume élus librement et sans simonie. Dans celle qu'il écrivit aux Velletrans, il casse Epist. 84 (64 tout ce que l'antipape Guibert avait fait chez eux contre l'équité, et confirme leurs limites comme elles avaient été réglées par Grégoire VII. On avait érigé un évêché dans le 85,82). bourg de Lavelle, ce qui était contraire aux canons; le pape Pascal le supprima, et laissa ce bourg sous la juridiction de Guillaume, évêque de Melphe, et de ses successeurs. Il confirma à Gui, évêque de Pavie, tous les 99, 951 priviléges, droits et possessions de son église, et accorda de semblables grâces à plusieurs églises ou monastères.

86, 87, 8 89,90, 91,9

et suiv.).

96.97, 9 100,98 (42, 7

31. On a parlé ailleurs des lettres que le pape Pascal écrivit à Henri Ier, roi d'Angle-, 86, 6. terre, et à saint Anselme contre les investitures, el de sa lettre à Osbern, évêque d'Excestre, portant ordre de laisser les moines de Saint-Martin de la même ville, enterrer les corps de leurs confrères dans leur cimetière. Le pape avait suspendu de ses fonc- 101 (178). tions Guillaume, archevêque de Rouen; saint Anselme intercéda pour lui, et le pape lui écrivit de faire en son nom ce qu'il jugerait à propos pour le rétablissement de Guillaume; il en donna avis à cet archevêque, en l'avertissant d'éloigner de lui ceux dont les mauvais conseils l'avaient engagé dans plusieurs fautes. Dans la lettre à saint Anselme, le pape donne pouvoir à l'archevêque d'absoudre ceux qui avaient reçu les investitures, et d'ordonner ceux qui les avaient

1 Mabill., lib. LXIX Annal., num. 25.

reçues ou fait hommage au roi, jusqu'à ce qu'il put persuader à ce prince de s'abstenir pt. 102 de cet hommage. Il lui permettait aussi de recevoir à sa communion les trois évêques qui, en 1102, avaient fait un faux rapport au roi. Il l'autorisa par une autre lettre, à promouvoir aux ordres les enfants de prêtres; à recevoir à sa communion Richard, abbé d'Héli, et à lui donner le régime de son monastère, s'il l'en trouve capable.

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32. Saint Anselme avait prié le pape de consentir au démembrement de l'évêché de Lincoln, si étendu qu'un seul évêque ne pouvait y suffire, et d'instituer un évêché à Héli, c'est-à-dire dans l'ile d'Héli, où il y avait un monastère; il mettait pour condition que les moines de cette abbaye desserviraient l'église cathédrale, comme il était d'usage dans plusieurs évêchés d'Angleterre. Le roi et les seigneurs d'Angleterre souhaitaient cet établissement, et Robert, évêque de Lincoln, y 1 (2) consentait. Le pape l'accorda avec toutes les moditications spécifiées dans la lettre de l'archevêque de Cantorbéry, et congratula le roi Henri sur le bon ordre qu'il faisait régner dans ses Etats; mais il n'était pas si content de ce prince à l'égard de l'Eglise de Cantorbéry, dont il retenait les biens depuis la mort de saint Anselme; le pape lui fit diverses remontrances là-dessus, et d'autres personnes 1. de considération firent de même. Le roi se 24, ¿) rendit enfin, et assembla les évêques en 1114, pour les consulter sur le choix d'un archevêque; on proposa plusieurs sujets, mais on se réunit sur le choix de Radulfe [ou Raoul], de Rochester, qui avait fait les fonctions épiscopales à Cantorbéry pendant la vacance du siége. Le pape, à la demande du roi et des frères, c'est-à-dire des moines de la cathédrale de Cantorbéry, consentit à la translation de Radulfe. C'est le sujet des deux lettres, l'une au roi, l'autre au clergé de Cantorbéry; elles sont suivies d'une seconde lettre au roi, datée du 1er avril 1115, par laquelle le pape se plaint que, dans le royaume d'Angleterre, tout se décidait sans consulter le Saint-Siége, quoiqu'il fût d'usage de lui rapporter la connaissance des affaires considérables, ou du moins à ses légats.

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col. 426

et

la collection de Gratien. Nous y remarque- tom. CLXII. rons ce qui suit: les moines et les clercs qui suiv.) vivent en commun ne doivent point payer la dime des fruits provenant des terres qu'ils cultivent par eux-mêmes et pour leur nourriture; il n'est permis aux évêques de faire aucune de leurs fonctions épiscopales en faveur des abbés qui ne reconnaissent ni l'évêque diocésain, ni le métropolitain, ni le primat; on doit excommunier les clercs, abbés ou moines qui reçoivent des églises par le ministère des laïques, ou l'investiture de ces églises; on doit réprimer les abbés et les moines qui s'arrogent les droits épiscopaux, comme de donner la pénitence, la rémission des péchés, de tirer les dîmes, de desservir les églises sans la permission de l'évêque diocésain ou l'autorité du Siége apostolique; le mari peut, après la mort de sa femme, épouser celle de son compère; un homme ne doit pas épouser successivement les femmes de deux cousins germains; il est défendu aux laïques de s'approprier les oblations que les fidèles ont faites à l'église, de leurs propres biens; les clercs doivent la dime aux autres clercs qui leur administrent les choses spirituelles.

8

Antras let

Piscal.

34. Outre les lettres rapportées dans les collections des Conciles sous le nom de Pas- tres du pape cal II, il s'en trouve treize dans le V tome des Mélanges de Baluze, insérées dans le recueil des Actes de l'église d'Arras; cinq dans le 2 VII tome, six 3 dans le II, et quelquesunes dans les appendices du même auteur 4 au Marca Hispanica et à Réginon ». Il y en a six adressées aux Espagnols dans le III tome des Conciles d'Espagne, par le cardinal d'Aguire; trois dans Guillaume de Malmesbury 7; quatre dans le Ier tome des Anecdotes de dom Martène, et plusieurs dans le Ile tome des Ecrivains du moyen âge, par Eccard; dans les troisième, quatrième et cinquième livres des Nouveautés, par Eadmer, à la suite des œuvres de saint Anselme; dans l'appendice du Ve tome 10 des Annales de l'Ordre de Saint-Benoît, dans Guibert de Nogent, [et dans plusieurs autres écrivains, comme on le voit en parcourant le recueil des lettres de Pascal II dans le tome CLXIII de la Patrologie]. La plupart sont des priviléges, ou regardent des affaires particulières. La lettre que dom Luc d'Achéry rap

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