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Lettre à Laurent, abbé

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porte dans ses notes 1 sur Guibert, est adressée à Hilgot ou Hilgaud, qui, ayant abdiqué l'évêché de Soissons, s'élait fait moine à Marmoutiers, et en avait été choisi abbé malgré lui. Le pape Pascal lui confirme par cette lettre, à lui et à ses successeurs, tout ce que cette abbaye possédait alors, soit par concession des princes ou des papes, ou par les oblations des fidèles, et défend à toutes personnes de les troubler dans leur possession. Il réserve au jugement du Saint-Siége toutes les affaires considérables du monastère et des moines, défendant à tout archevêque ou évêque de les excommunier pour aucune raison; leur permet de célébrer les offices divins et tous leurs exercices pendant l'interdit du diocèse, mais en fermant les portes de leur église; les maintient dans la possession où ils étaient de se choisir eux-mêmes leur abbé; les relève de l'excommunication prononcée par l'archevêque de Tours; leur permet de faire bénir leur abbé ou par le pape, ou par quelque évêque catholique, comme il leur plaira; mais il veut que pour le saint chrême, les consécrations d'autels et les ordinations, ils s'adressent aux évêques diocésains, les déclarant au surplus exempts de toute juridiction, et soumis aut Saint-Siége seul, en donnant au palais de Latran la redevance annuelle d'un denier d'or. La lettre est signée du pape Pascal, d'Odon d'Ostie, de Milon de Préneste, de Payen et d'Albéric, cardinaux; elle fut écrite. par Jean, diacre et cardinal, le 19 de novembre 1100.

35. Au mois de juin de l'année précédente de Saint-Van [de l'an 1114], il défendit à Laurent, abbé de Saint-Vanne 2, et à ses religieux, de donner etim. ep st. aucune marque d'obéissance ou de soumission

(Patrol CLXIII, ep.

292. Vide

271)

aux clercs de l'église de Verdun, qui voulaient en exiger d'eux; le pape agit ainsi parce que ces clercs, étant excommuniés et séparés de l'unité de l'Eglise, pour leur attachement au schisme de l'antipape Guibert, n'avaient aucun droit de se faire rendre l'obéissance de la part de l'abbé de Saint(Ibid., epist. Vanne. Par une lettre adressée à l'abbé de Savigny, il lui permit 3 de célébrer les offices divins pendant l'interdit jeté sur le diocèse. Il accorda à Bégon, abbé de Conches, d'assister à l'élection de l'évêque de Rhodez,

457.)

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Patr, ibid., (pist. 404.

Ibid., epist. 184.

dans le diocèse duquel ce monastère est situé, regardant comme un avantage qu'une personne caractérisée comme lui, eût part à une élection où l'on observait ordinairement peu de règles. Otton, élu évêque de Bamberg, étant allé à Rome, muni des lettres du clergé et du peuple, le pape le sacra évêque sans préjudice des droits du métropolitain; c'est ce qui paraît par sa lettre au clergé et au peuple de cette ville. Il refusa 6 à l'évêque d'Halberstat la grâce qu'il lui avait demandée, pour avoir, contrairement aux décrets des pères, reçu son église par l'investiture de la main des laïques. Dans sa Ibid., 215, lettre aux évêques, abbés, princes, chevaliers et à tous les fidèles des Gaules, il les avertit de se donner de garde d'un nécro- Ibil, 268. mancien nommé Werner, du royaume teutonique, qui, appelé à Rome par les partisans de l'antipape Guibert, l'avaient introduit dans l'église de Latran, et déclaré pape à la place de Guibert, mort depuis quelque temps. Il ajouta que ce monstre, connu dans Rome par ses opérations magiques, en était sorti honteusement, et que l'on ne savait quel chemin il avait pris; que pour lui, il était tranquille en cette ville, el qu'aucun des siens n'avait été séduit. Ce Werner est peut-être le même que Maginulphe, que les schismatiques élurent après Théodoric.

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Vie de Pas el 11, far

Pise.

36. Pascal II cut pour historien Pierre de Pise, son contemporain, et le seul qui nous Pierro de ait transmis l'histoire de son pontificat. Les Bollandistes l'ont rapportée dans l'Essai chronologique sur le catalogue des souverains pontifes au premier tome du mois de mai, [d'où elle a passé au tome CLXIII de la Patrologie, col. 13-28.] Doublet 10, dans l'Histoire de l'abbaye de Saint-Denis, dit que ce pape est le premier qui, au plomb des bulles où l'on ne mettait ordinairement que le nom du pape régnant, fit ajouter au revers de l'inscription les têtes de saint Pierre et de saint Paul séparées par une croix; mais il faut bien que ses successeurs n'en aient pas usé de même, puisque, au rapport 11 de Raynaldus, garde de la bibliothèque Vaticane, on ne trouve point de bulles plombées en cette manière avant le pontificat d'Adrien IV, qui commença en 1154.

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CHAPITRE X.

Alexis Comnène, empereur [1118]; l'impératrice Irène; Anne Comnène [après l'an 1148]; Nicéphore Brienne [1137].

[Ecrivains grecs.]

1. Quoique Zonare nous ait appris les Cm principales circonstances de la vie et du règne d'Alexis Comnène, nous les tirerons de l'histoire qu'Anne Comnène, sa fille, nous en a faite, et nous rendrons compte, dans un même chapitre, des écrits du père, de la mère, de la fille et du gendre, nonobstant le long intervalle qu'il y eut entre la mort des uns et des autres. Alexis était fils de Jean Comnène et d'Anne Dalassenne. Il apprit l'art militaire sous Romain Diogène 2, et fit ses preuves sous la conduite d'Isaac 3, son frère aîné. Envoyé par Nicéphore Botoniate, empereur, contre Nicéphore Bryenne, il remporta sur lui la victoire 4. Il vainquit aussi Bésilac 5, et s'en rendit maître. Sa valeur lui gagna l'amitié de l'armée.

me par le

2. La famille des Ducas 6 lui était aussi très-favorable, et Isaac, son frère, quoique son aîné, pensait à lui procurer l'empire. On dit qu'étant un jour tous deux ensemble, un inconnu, qu'ils crurent depuis être saint Jean l'évangéliste, prédit à Alexis qu'il serait empereur; il fut en effet proclamé par les troupes à Andrinople, du vivant de Nicéphore Botoniate. Alexis entra à Constantinople le premier jour d'avril 1081, et Botoniate quitta l'empire 7 pour se retirer dans un monastère où il prit l'habit monastique. Quelqu'un des siens lui ayant demandé un jour comment il se trouvait de ce changement, il répondit qu'il avait peine à supporter l'abstinence de la viande, qu'il était moins sensible à tout le reste.

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3. Alexis fut couronné avec l'impératrice Arch Irène, sa femme, par le patriarche Cosme; mais touché de remords des violences exercées à Constantinople lorsqu'il y entra, il assembla quelque temps après, par le conseil de sa mère, ce patriarche, des évêques et des moines de réputation, et s'étant pré

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senté à eux en habit et en posture de pénitent, il leur accusa toutes les fautes dont il croyait s'être rendu coupable en cette occasion, et les pria de lui imposer, à lui et à ses complices, une rigoureuse pénitence. Ils lui prescrivirent, ainsi qu'à tous ceux qui avaient eu part à la révolte, de jeûner quarante jours, de porter un cilice sur la chair et de coucher à terre avec une pierre pour chevet, L'empereur Alexis accomplit exactement cette pénitence, de même que tous ceux qui lui avaient aidé à le mettre sur le trône. Leurs femmes mêmes, quoiqu'elles n'eussent eu aucune part à la révolte ni à l'effusion du sang, subirent les mêmes peines, par la raison seule de l'union conjugale, en sorte que le palais était rempli de larmes et de gémissements.

Alexis est battu par Ro en 1031.

4. Environ six mois après son avénement à l'empire, Alexis, ayant appris que Robert bert Gaiscard Guiscard, duc de Pouille, avait passé la mer avec une grande flotte, alla au-devant de lui avec une puissante armée 10 pour s'opposer à son passage. La bataille se donna le 18 d'octobre 1081. Alexis la perdit, fut blessé, et aurait perdu la vie sans un mouvement extraordinaire de son cheval, ce qui fut regardé comme un miracle. Les finances de l'empire étaient épuisées l'empire étaient épuisées 11 par la mauvaise conduite de Nicéphore Botoniate; il fallut donc, pour soutenir les frais de cette guerre, prendre des moyens extraordinaires. Isaac Comnène, que son frère avait laissé à Constantinople, assembla le clergé de cette ville et les évêques qui y étaient, et leur proposa d'employer les vases sacrés et les richesses des églises d'Asie pour payer les troupes. Les prélats firent quelque résistance; mais l'autorité l'ayant emporté, l'on fondit l'argenterie des églises par tout l'empire.

5. Cette entreprise excita l'indignation pu

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Bulle d'or

d'Alexis Com. nène.

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blique; pour l'apaiser, Alexis publia 1, au mois d'août de l'an 1082, une bulle d'or que l'on a insérée dans le Droit Grec-Romain 2 et dans les Bibliothèques des Pères. L'empereur y déclare qu'il n'en est venu à celte extrémité que par la nécessité des affaires publiques, et la faute qu'il a commise en cette que occasion n'a eu pour principe ni le mépris de Dieu, ni le blâme de ceux qui avaient donné ces vases sacrés aux églises; il fait une description de la fâcheuse situation de l'empire, environné d'ennemis et manquant de secours; reconnaît que ce qu'il avait pris aux églises ne lui avait été d'aucune utilité, qu'au contraire, il paraissait qu'il avait attiré par là la colère de Dieu; que l'on ne doit point convertir à des usages profanes les choses consacrées à Dieu; il promet de restituer à chaque église ce qui en a été enlevé, el s'engage, tant pour lui que pour ses successeurs, à ne plus toucher aux choses sacrées, sous quelque prétexte que ce soit. Anne Comnène, sa fille, assure 3 qu'il ordonna aussitôt que l'on prendrait chaque année des sommes considérables sur le fisc, pour indemniser les églises, et que cela s'exécutait encore avec soin dans le temps qu'elle écrivait.

6. Le comte Boémond, à qui Robert Guiscard, son père, avait laissé le commandement de l'armée, fut plus d'une fois attaqué 4 par l'empereur Alexis, mais il sortit toujours victorieux du combat. Alexis, ayant éprouvé la valeur de ce général, commença à le craindre; mais il ne fut pas moins inquiet lorsqu'il vit ses Etats remplis par l'armée des croisés que l'on faisait monter à trois cent mille hommes 5. Il craignait que, sous le prétexte de la croisade, ils n'en voulussent à sa couronne; ces soupçons le portèrent à traiter leurs chefs avec honneur, mais à leur nuire en tout ce qu'il pourrait. Il eut dans son palais une entrevue avec Boémond, lui fit donner un logement à Constantinople, et une grande somme d'argent en reconnaissance de l'hommage qu'il lui avait rendu, suivant la coutume des Latins. Il alla plus loin, et voulut lui faire accepter tout ce qu'il avait de plus précieux dans ses trésors. Boémond donna d'abord dans le piége; mais honteux d'avoir accepté ce qu'on ne lui avait

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offert que pour le tenter, il renvoya les présents. Cependant Alexis fit un traité avec les croisés, et les laissa continuer leur route.

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11 agit contre les croi

7. Mais n'ayant aucune volonté de tenir ce qu'il avait promis, il ne pensa qu'à se sai se. sir de leurs conquêtes; il leur prit Nicée 7, leur refusa son secours pour le siége d'Antioche; il déclara la guerre à Boémond, et l'aurait faite aussi à Tancrède 10, prince d'Antioche depuis la mort de Boémond, s'il n'en eût été dissuadé par ses officiers.

8. Cependant il témoignait en beaucoup d'occasions du zèle pour la foi catholique. Etant averti que la secte des bogomiles se répandait dans l'empire (c'étaient des espèces de manichéens ou une branche de pauliciens), il en fit amener quelques-uns à son palais, et apprit d'eux qu'ils avaient pour chef un nommé Bazile " qui, suivi de douze disciples qu'il appelait ses apôtres, et de quelques femmes, semai! partout sa doctrine. L'empereur le fit venir, le reçut avec politesse, le fit manger à sa table, et feignit de vouloir être son disciple avec son frère Isaac. Bazile, gagné par ses démonstrations d'amitié, expliqua sa doctrine à ces deux princes, et répondit à leurs questions. Alexis avait fait mettre derrière le rideau un secrétaire qui écrivait tout ce que disait Bazile. Après qu'il eut expliqué à fond toutes ses erreurs, ce prince assembla le sénat, les offi. ciers militaires, le clergé, et le patriarche Nicolas, et fit lire en leur présence l'écrit qui contenait la doctrine de Bazile. Celui-ci l'avoua, s'offrit de la soutenir, et déclara qu'il souffrirait plutôt le feu, les tourments et la mort, que de s'en départir : c'est qu'ils s'étaient persuadés, lui et ses disciples, qu'un ange les tirerait du bûcher. En vain on les exhorta à se convertir, il demeurèrent endurcis; Bazile fut condamné au feu et brûlé vif dans un bûcher que l'on avait dressé dans un hippodrome; ceux de ses sectateurs que l'on put découvrir furent envoyés en prison, où ils moururent dans leurs erreurs. Le moine Euthymius Sigabenus les mit par écrit et les réfuta. Il en sera parlé dans la suite.

Soo zèle pour la foi, li hérétiques bo

Cendamue los gomiles.

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liciens.

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avaient été transportés par l'empereur Jean Zimisques, d'Asie en Thrace, aux environs de Philippopolis, pour défendre cette frontière contre les incursions que les Scythes faisaient de temps en temps dans la Thrace. De défenseurs du pays ils en devinrent les tyrans, vexèrent les catholiques, pillèrent leurs biens, et firent tout leur possible pour les pervertir. Les Arméniens et les Jacobites se joignirent à eux, ce qui faisait un mélange de diverses hérésies, mais qui s'accordait dans la révolte aux ordres du souverain. L'empereur Alexis les soumit partie de force, partie sans combat. On connaissait 1 peu personnes dans l'empire qui se fussent appliquées plus que ce prince à la méditation des livres saints. Il entreprit de convertir ces hérétiques, et pour cet effet, il disputait avec eux depuis le matin jusqu'au soir, et quelquefois une partie de la nuit. Il avait pour témoins et pour aides Eustathe, évêque de Nicée, très-instruit des sciences divines et humaines, et l'archevêque de Philippopolis. Plusieurs des manichéens se convertirent, allèrent trouver les prêtres, leur confessèrent leurs péchés, et demandèrent le baptême; mais leurs chefs Couléon, Cousin et Phelus, au lieu de se laisser persuader, s'obstinèrent à défendre leur mauvaise doctrine reprenant l'un après l'autre la dispute qu'ils avaient eue avec l'empereur, ils suppléaient à ce qu'ils auraient dû alléguer pour combattre ses raisons. Ce prince, désespérant de les vaincre, les envoya à Constantinople; mais il continua de travailler à la conversion des autres; quelquefois 2 il en convertissait cent par jour, et quelquefois davantage : de ce nombre était Couléon; les deux autres persévérèrent dans leur endurcissement.

10. L'empereur Alexis avait défendu aux Latins qui demeuraient dans ses Etats, de célébrer les mystères avec du pain azyme, voulant les obliger à se conformer au rit grec. Le pape Urbain II lui fit faire là-dessus des remontrances par ses nonces Nicolas, abbé de la Grotte-Ferrée, et le diacre Roger. Le prince reçut bien ce qu'ils lui dirent de la part du pape; et par une lettre qu'il lui écrivit en lettres d'or, il l'invita à venir à Constantinople avec des hommes doctes, afin d'y examiner, dans un concile, la question des

1 Pag. 358, 359. 2 Pag. 368.

Tom. X Concil., pag. 438.

• Chronic. Usperg., ad an. 1099. Chronic. Cassin., lib. IV, cap. XLVI.

3

en

azymes entre les Grecs et les Latins, promettant de suivre exactement ce qui serait réglé sur ce sujet suivant l'autorité des pères. Le même pape lui donna avis de ce qui avait été ordonné au concile de Clermont 1095, touchant la croisade, en le priant d'aider de tout son pouvoir l'armée des Croisés qui devait passer sur ses terres. La Chronique d'Usperge rapporte que ce prince écrivit lui-même plusieurs lettres au pape Urbain pour lui demander du secours contre les Barbares qui ravageaient les églises d'Orient, promettant de fournir aux troupes qui lui seraient envoyées d'Occident toutes les choses nécessaires tant sur terre que sur mer. L'empereur Alexis fut aussitôt en liaison avec le pape Pascal, et sachant les mauvais traitements que l'empereur Henri V lui avait fait souffrir, il envoya à Rome 5 une ambassade pour lui témoigner combien il était sensible à ces outrages; il fit même remercier les Romains d'avoir résisté à ce prince, et leur témoigna que, s'ils étaient dans les dispositions qu'on lui avait marquées, il irait à Rome, luimême ou son fils Jean, recevoir la couronne de la main du pape, à l'exemple des anciens empereurs. La Chronique de Mont-Cassin, d'où nous apprenons ce fait, ajoute que l'empereur Alexis envoya en diverses occasions des offrandes à ce monastère et à celui de Cluny.

11. Il mourut à Constantinople le 15 août, âgé d'environ soixante-dix ans, après un règne de trente-sept ans, quatre mois et quelques jours. Sa mort fut si sensible à Anne Comnène sa fille, qu'elle ne savait 7 comment elle pouvait survivre à son père; elle n'oublie point dans la relation des soins qu'on se donna pour la guérir de sa dernière maladie, les aumônes et les prières que l'on fit partout; on intéressa pour sa convalescence non-seulement les moines des monastères de Constantinople, mais aussi les solitaires & qui vivaient sur les montagnes et dans des cavernes.

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Pag. 191.

Autres con stitut ons de

qui il appartenait de les instruire, ou ne le faisaient pas, ou n'en étaient pas capables. Il s'en trouvait qui avaient du savoir, mais dont les mœurs n'étaient pas assez pures. 11 fut ordonné que l'on examinerait avec beaucoup de soin ceux qui, par leur science et leurs mœurs, seraient dignes du sacerdoce; que l'on éprouverait les autres qui témoignaient du zèle pour le service de l'Eglise, mais qui n'étaient encore ni assez sages ni assez instruits, et qu'à l'égard de ceux qui, après avoir été avertis de travailler à s'instruire et à se rendre capables, seraient demeurés dans l'indolence, on les rayerait du nombre des prêtres. Il parait que cette ordonnance regardait principalement les clercs de la grande église de Constantinople, et qu'elle fut faite dans un concile, l'empereur Alexis présent. On use d'indulgence à l'égard des vieillards, comme étant hors d'état d'apprendre, et on les continue dans leurs grades, nonobstant leur peu de capacité. L'empereur étend ses soins sur les régions voisines, et veut qu'on y établisse des prêtres capables non-sculement d'instruire et d'édifier les peuples, mais de reprendre les délinquants, et de les obliger à rentrer dans leur devoir; et de juger de la capacité des pères spirituels préposés pour entendre les confessions, de peur qu'au lieu de pasteurs il ne se trouve des loups. Il désapprouve ceux qui, étant trouvés dignes d'être promus au sacerdoce, ne s'empressent pas d'y parvenir dans la vue de se rendre plus utiles aux peuples, et ordonne que ceux d'entre les doctes qui se feront promouvoir à la prêtrise auront une prébende plus considérable.

13. Pour multiplier le nombre des clercs propres à instruire, ce prince veut qu'on en prenne parmi les moines et les laïques, quand il s'en trouve de savants et de bonnes mœurs. Il ordonne la lecture du Nomocanon dans le concile, afin que chacun se rafraîchisse la mémoire de ses devoirs; et menace de censures canoniques ceux qui apporte- ront quelqu'obstacle à la réformation du clergé, exhortant les évêques à se joindre au patriarche de Constantinople pour le rétablissement de l'ancienne discipline, et le maintien des canons.

14. L'empereur Alexis fit plusieurs autres

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constitutions. Il s'en trouve onze dans le Code l'empereur Justinien 2, publié par Godefroi, à Paris, en 1628, chez Vitré, et dans le premier tome du Droit grec-romain 3, par Leunclavius, à Francfort, en 1596. Il y en a quatre autres dans le second tome. Dans celle qui est du mois de septembre de l'an 1086, Alexis confirme la Novelle d'Isaac Comnène 5, pour le règlement de la canonique des évêques, c'est-à-dire de ce que les laïques doivent chaque année à l'évêque à raison des prémices. Un village de trente-deux feux payait une pièce d'or, deux d'argent, un mouton, six boisseaux d'orge, six de farine, six mesures de vin, et trente poules. Les autres villages payaient à proportion du nombre de leurs habitants. La même constitution porte que pour l'ordination d'un évêque on donnera sept pièces d'or, une pour le simple clerc ou lecteur, trois pour le diaconat, autant pour la prêtrise; l'évêque recevait aussi quelque chose pour les mariages. Il est dit dans la constitution du mois de juin de l'an 1084 6, que les fiançailles contractées à l'âge de sept ans seront nulles, que l'on ne pourra en contracter qu'à l'âge de douze ou quatorze ans, et qu'elles ne se feront pas le même jour que les noces. Il y en a une autre du mois de mai 1087, faite en présence d'un concile, portant qu'il sera au pouvoir de l'empereur d'ériger les évêchés et archevêchés en métropoles, sauf le droit ordinaire des métropolitains. Par une autre constitution datée du mois de novembre, il permet à ceux qui sont élus pour des évêchés d'Orient, dont les revenus étaient possédés par les infidèles, de garder les abbayes ou autres bénéfices qu'ils avaient avant leur élection, parce que autrement ils n'auraient pas eu de quoi subsister. Cette constitution est la septième dans les Novelles rapportées au Code Justinien sous le nom de l'empereur Alexis. La première règle l'âge de ceux qui entrent dans les offices et dans les dignités. On lit dans la quatrième, qu'il n'est pas permis de rompre. les fiançailles bénites par le prêtre. La sixième traite des docteurs de l'Eglise et de ceux à qui il est permis d'enseigner. La neuvième, des témoins et de la bénédiction du mariage des serfs. La dixième, des oblations' et autres droits ecclésiastiques. La onzième,

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Pag. 123, tom. I. Pag. 134.

8 Pag. 138, et Balsamon ad can. 37, Concil. VI. Tom. I Juris græc.-roman., pag. 141.

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