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Nicétas Sai

dus.

Eustrace, métropolitain de Nicée.

CHAPITRE XI.

Nicétas Seidus; Eustrace, métropolitain de Nicée [écrivains grecs];
Pierre Grosulan, archevêque de Milan [écrivain latin]; Jean Fernus,
Nicétas de Byzance, Théodore Prodrome, Grégoire, abbé d'Oxia,
Euthymius Zigabène [écrivains grecs].

[Tous du XIIe siècle.]

1. On met sous le règne d'Alexis Comnène 1 un écrivain nommé Nicétas Seidus, qui fit un traité contre les Latins, où il prétendait montrer que ce qui est ancien n'est pas toujours plus respectable que ce qui est nouveau; que l'antiquité n'est absolument vénérable que dans Dieu, et non dans les choses créées; que les démons, quoique plus anciens que nous, sont plus méprisables; qu'Abel, plus jeune que Caïn, valait mieux que lui. Il rapportait quantité d'autres exemples pour faire voir que Rome, pour être plus ancienne que Constantinople, ne méritait pas pour cela plus d'honneur. Il dit que si les Latins usent des azymes, parce qu'ils sont anciens, ils devraient encore pratiquer la circoncision et estimer plus la piscine probatique et le Jourdain que le baptême. Il semble même contester à l'Eglise de Rome son antiquité, et soutient avec d'autres qu'elle n'avait pas reçu ses priviléges de Jésus-Christ par saint Pierre, mais des pères et des empereurs. Il accuse 2 les Latins d'être tombés en diverses erreurs depuis leur séparation d'avec les Grecs, dont il rapporte l'origine à la dispute touchant les images. Il leur attribue 3 trente-deux chefs d'erreurs, parmi lesquels il n'oublie pas de remarquer qu'ils croyaient que le Saint-Esprit procède du Fils comme du Père, qu'ils se servaient d'azymes dans le sacrifice, qu'ils rejetaient le mariage des prêtres. Son traité n'est pas venu jusqu'à nous, mais nous en avons de longs fragments dans les livres d'Allatius, intitulés De l'accord des deux Eglises grecque et latine, et dans ce qu'il a écrit contre Hottinger.

2. Sous le même Alexis Comnène vivait

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Eustrace, métropolitain de Nicée. Anne Comnène parle de lui avec éloge dans le livre XIV de l'Alexiade, et le fait passer pour le plus habile de son temps dans la dispute; c'est pourquoi l'empereur Alexis voulut qu'il fût présent, lorsque l'évêque de Milan entreprit 5 de prouver devant ce prince que le SaintEsprit procède du Père et du Fils. Pierre, c'était le nom de l'évêque de Milan, mit ses raisons par écrit et les adressa à l'empereur. Allatius a fait imprimer cet écrit dans sa Grèce orthodoxe. Eustrace le réfuta 7 dans un ouvrage divisé en deux livres, où il prétendit montrer que le Saint-Esprit procède du Père seul. Il paraît qu'il traita une seconde fois la même matière, puisque Allatius dit avoir vu de lui cinq traités sur la Procession du Saint-Esprit. Nous avons d'Eustrace des commentaires sur le livre Il des Analytiques d'Aristote. Cet évêque les composa, étant déjà vieux, à la prière d'une reine de Chypre ou de quelque autre endroit. Ils ont été imprimés à Venise en 1534, in-fol., de la traduction d'André Gratarole. Eustrace écrivit encore deux livres contre les Arméniens 9; mais, en voulant réfuter les erreurs des autres, il en avança lui-même qu'il désavoua dans un concile tenu à Constantinople en 1107. On conserve sa rétractation parmi les manuscrits de la bibliothèque impériale. Enfin, il composa les commentaires sur les dix livres des Morales d'Aristote, imprimés à Paris en 1543, chez Jean Boigny. La traduction de ces commentaires est de Bernard Félicien.

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3. Le traité manuscrit de Pierre Grosulan, dont parle Allatius 10, et que Baronius croyait que d

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lan.

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perdu, se conserve dans la bibliothèque du roi; mais on ne sait sur quoi ces deux écrivains ont fondé sa légation à l'empereur Alexis de la part du pape Pascal II. Il n'en est parlé dans aucun des historiens du temps. On sait seulement que, selon le rapport de Landulphe le Jeune, écrivain contemporain', Grosulan fit, en 1110, un voyage à la TerreSainte, et qu'il n'en revint que deux ans après. Ce fut sans doute en passant à Constantinople qu'il eut une dispute avec les Grecs sur la procession du Saint-Esprit, et qu'il composa contre eux le traité dont nous parlons, et qui fut combattu par plusieurs Grecs. Trithème le cite et lui attribue encore un livre sur la Trinité, divers autres traités, des lettres et des sermons, avouant toutefois qu'il n'avait vu aucun de ces écrits.

4. Entre ceux qui écrivirent contre le traité de l'archevêque de Milan, on compte Jean Fernus, le même qu'on dit avoir aidé 4 Euthymius Zigabénus à composer sa Panoplie. Allatius la croit de Zigabénus seul. L'ouvrage de Fernus contre les Latins n'a pas été rendu public, ni la réponse que lui fit l'archevêque de Milan. Elle est citée dans Allatius. 5. L'édit de Nicétas de Byzance 5 se trouve, à ce que l'on dit, parmi les manuscrits de la bibliothèque de Bavière. Quelques-uns lui ont attribué l'apologie du concile de Chalcédoine contre le roi d'Arménie, accusé de favoriser l'hérésie d'Eutychès. Mais Allatius prétend que cette apologie est de Nicétas David, et c'est sous ce nom qu'il l'a fait imprimer dans le premier tome de sa Grèce Orthodoxe. On cite encore de Nicétas de Byzance un livre contre Mahomet, et la réfutation des lettres adressées par les Agaréniens à l'empereur Michel, fils de Théophile; l'un et l'autre se lisent dans les manuscrits du Vatican.

7

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les hymnes en l'honneur de Jésus-Christ, par les saints Cosme, évêque de Majume, et Jean Damascène; des réponses aux Questions d'Irène de Sébaste; des poèmes sur diverses histoires de l'Ecriture sainte; l'épithalame d'Alexis Comnène; un poème sur le mariage du fils de ce prince; une hymne à Jean Comnère; un poème sur Jésus-Christ, sur le jardin, sur le tombeau de saint Jean, sur saint Paul; un écrit touchant la procession du Saint-Esprit, où il combattait le sentiment des Latins, apparemment de l'évêque de Milan, car il avait été présent à la dispute de ce prélat, et avait pris le parti de l'empereur Alexis. Allatius 8 avait vu ce traité de Théodore, mais il ne l'a point mis au jour. Cet écrivain fit aussi un abrégé des commentaires de Théodoret sur les Psaumes; un Poème astronomique; un autre poème divisé en deux livres; dans le premier il déplore sa pauvreté, en s'adressant à l'empereur Manuel Comnène; dans le second, il invective contre son abbé : ce qui fait voir qu'il n'était que simple moine, mais apparemment considéré à la cour pour son savoir. Ce poème est cité par du Cange dans son Glossaire grec, et se trouve dans la bibliothèque du roi. On y voit une dissertation de Théodore sur ces paroles d'un poète Le sort des pauvres est la sagesse Elle a été imprimée à Paris en 1608, in-8°, par Frédéric Morel. On a encore de Théodore un poème sur la Providence, où il demande pourquoi elle est favorable aux méchants et défavorable aux bons. Eustache Swartius l'a mise en vers iambes, et fait imprimer à Leyde, en 1616, in-4°. Celui qui a pour titre L'Amitié bannie du monde, est en forme de dialogue; il parut d'abord en grec à Bâle, en 1536, in-8°, avec les autres poèmes de cet auteur; puis à Zurich, en 1543, 1559, de la traduction de Conrad Gesner, et à Paris, en 1559, traduit par Laétius; Jean Figon le mit en français, et on l'a imprimé en cette langue à Toulouse, en 1558, in-8°. Théodore aimait les belles-lettres; il composa plusieurs ouvrages sur la grammaire et sur des matières profanes. On peut en voir le catalogue dans Fabricius et dans Oudin 9: Quelquesuns lui en firent des reproches, et le firent

7 Fabricius, tom. VI Bibliot. Græcæ, pag. 691.

8 Allatius, de Consensu, pag. 630.

9 Fabricius, tom. VI Bibliot. Græcæ, pag. 815 et seq., et Oudin, de Script. eccles., tom. II, pag. 973 et seq.

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Euthymius Zigabène.

Panoplie

d'Euthymius tom. Xix Bi

Ziga bène

bloth. Patr., pag. 1.

8. La réputation d'Euthymius Zigabène fut beaucoup plus grande; il était moine du monastère de la Mère de Dieu à Constantinople, grammairien parfait, instruit de la rhétorique, et très-habile dans la connaissance des dogmes de l'Eglise. Son mérite le fit connaître de la mère de l'impératrice Irène et de tout le clergé; l'empereur Alexis, qui le connaissait aussi, le chargea de composer un traité sur toutes les hérésies, avec la réfutation de chacune, tirée des écrits des saints pères, d'exposer même et de réfuter celle des bogomiles, telle que Basile, leur chef, l'avait publiée depuis peu. L'ouvrage de Zigabène étant achevé, l'empereur lui donna pour titre : Panoplie dogmatique, c'està-dire Armure complète de doctrine : c'est, dit Anne Comnène 3, le titre qu'il porte encore.

9. Il est divisé en deux parties, et chaque partie en plusieurs titres. Il commence toujours par établir les dogmes de la religion; ensuite il réfute les hérésies qui les ont attaqués; cette méthode lui parut la meilleure, parce que la vérité étant bien connue, il est facile de la défendre contre le mensonge. Dans la première partie, il prouve d'abord que Dieu est un en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit; ensuite il traite des attributs et des noms de Dieu, de ses ouvrages, de sa miséricorde envers les hommes, qui s'est si bien fait connaître dans l'incarnation du Fils pour le salut du genre humain. Il établit la doctrine de l'Eglise sur tous ces points par les passages des pères, et réfute par la même voie les hérétiques, en commençant par les juifs, puis les simoniens, les marcionites, les manichéens, les sabelliens, les ariens, les eunoméens. Il suit la même méthode dans la seconde partie, où il prouve la divinité du Saint-Esprit et sa consubstantialité avec le Père et le Fils;

1 Lambecius. tom. V Bibliot. Vindobon., pag. 232. 2 Alexiad., lib. XV, pag. 387. 3 Ibid.

établit qu'il y a en Jésus-Christ deux natures et deux volontés; que l'on doit un culte aux images; que la sainte Vierge est mère de Dieu; qu'il n'y a qu'un principe de toutes choses; que l'Ancien et le Nouveau Testament ont Dieu pour auteur. Il rapporte sur la transsubstantiation deux longs passages, l'un de saint Grégoire de Nysse, l'autre de saint Jean Damascène, qui prouvent clairement qu'il croyait lui-même la présence réelle dans l'Eucharistie. Les hérétiques qu'il réfute dans cette seconde partie sont les apollinaristes, les nestoriens, les eutychiens, les monothélites, les sévériens, les aphtardocites, les théopaschites, les iconoclastes, les pauliciens, les massaliens, les bogomiles, les sarrasins ou mahométans.

Hérésie des Bogomiles, pag. 220, tit.

23.

10. Il a été parlé presque de tous ces bérétiques dans le cours de cette histoire, hors des bogomiles et des sarrasins, qu'il est bon de faire connaître, en nous en rapportant à ce qu'en dit Zigabène. Les premiers se nommaient ainsi du nom de Bog, qui, en langue sclavone, qui était la leur, signifie Dieu, et Miloui, que l'on rend par: ayez pitié de nous. Ils étaient donc nommés bogomiles, parce qu'ils imploraient la miséricorde, vantant beaucoup la prière, à l'imitation des anciens massaliens, de qui ils avaient pris plusieurs dogmes et divers usages. Basile, leur chef, Num. 1. était médecin de profession. Ils rejetaient les livres de Moïse et le Dieu dont il y est fait mention, à l'exemple des pauliciens ou nouveaux manichéens, qui avaient pour auteur de leur secte Paul, fils de Callinice, dont Photius réfuta les erreurs en quatre livres. Le premier a été traduit en latin et imprimé dans le catalogue des manuscrits grecs de la bibliothèque Coisline, à Paris, en 1715, par les soins de dom Montfaucon. Les trois autres n'ont pas encore vu le jour. Cependant les bogomiles faisaient un grand cas du Psautier. Ils admettaient aussi les seize prophètes, les quatre évangiles de saint Matthieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean, les Actes des apôtres avec toutes leurs épîtres et l'Apocalypse; quand ils trouvaient dans les autres livres de l'Ecriture de quoi appuyer leur doctrine, ils les citaient; mais lorsqu'on alléguait contre eux quelques endroits des livres qu'ils recevaient, ils les détournaient en un sens allégorique.

Pag. 349, 375.

l. 2, 3.

11. Quoique, pour séduire les simples, ils feignissent de croire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, ils ne confessaient la Trinité que de paroles, attribuant au Père seul tous les trois noms, et disant que le Fils et le Saint-Esprit n'existaient que depuis cinq mille cinq cents ans. Selon eux, le Père avait engendré le Fils; le Fils, le Saint-Esprit; et le Saint-Esprit, Judas le traître et les onze 4,4 apôtres. Outre ce Fils, Dieu en avait eu auparavant un autre nommé Satanaël, qui, s'étant révolté contre Dieu avec les anges, fut chassé du ciel; il fit un second ciel pour lui servir de demeure, créa le firmament et le reste des créatures visibles; trompa Moïse, le peuple juif, et lui donna la loi; c'est la puissance de Satanaël que Jésus-Christ est venu détruire; il l'a en effet renfermé dans l'enfer, et ayant retranché une syllabe de son nom qui était angélique, il a voulu qu'il s'appelât Satanas.

11.

12. Les bogomiles ne reconnaissent pour saints que les patriarches dénommés dans les généalogies de saint Matthieu et de saint Luc, les seize prophètes, les apôtres et les martyrs. Quant aux évêques et aux prêtres qui ont vécu saintement, ils les méprisent pour avoir rendu un culte aux images et aux 12. reliques des saints; persuadés que ce qui est

dit dans les Ecritures de l'incarnation du Verbe, de sa vie sur terre, de sa passion, de sa mort, de sa résurrection, ne s'est fait qu'en apparence. Ils rejettent la croix avec. mépris; notre baptême, qu'ils disent être celui de saint Jean, parce qu'il s'administre avec de l'eau; le sacrifice du corps et du sang de Jésus-Christ, ne reconnaissant point d'autre communion que celle de demander le pain quotidien en récitant l'Oraison dominicale. 11. Ils n'admettent point d'autres prières; aussi . ils la récitent sept fois le jour et cinq fois la nuit, quelques-uns plus souvent et à genoux.

13. Fondés sur ces paroles : « Sauvez votre vie par toutes sortes de moyens, » qu'ils ont ajoutées à l'Evangile, ils se croient permis tout ce qui peut la sauver, et conséquemment de dissimuler leur mauvaise doctrine, d'où vient qu'il n'est point facile de les découvrir; ce qui aide encore à les cacher, est l'habit de moines dont ils se servent pour s'insinuer plus aisément dans les compagnies et y répandre leurs erreurs. Quoiqu'ils se soient prescrit un jeûne jusqu'à none, les lundis, mercredis et vendredis, ils ne tiennent compte de cette obligation quand quel

Num. 27, 28.

qu'un les invite à manger en ces jours-là, et boivent comme des éléphans. On juge de là qu'encore qu'ils condamnent la fornication, ils ne sont pas plus difficiles que les autres sur les plaisirs de la chair. Pour prouver leur doctrine par des passages de l'Ecriture, ils la tournent en allégories arbitraires, appelant leur synagogue Bethléem, et l'Eglise catholique Hérode; ils défendent de manger 37. de la chair et des œufs, condamnent le mariage et toute union des deux sexes, prouvant la nécessité du célibat sur ce qu'il est dit dans l'Evangile, qu'après la résurrection 39. il n'y aura ni mariage ni femmes.

14. Ils donnent aux catholiques qui culti- 40. vent les sciences les noms de scribes et de pharisiens; appellent faux prophètes les docteurs de l'Eglise, comme saint Basile, saint Grégoire, saint Chrysostôme; ils les mettent 45, 46. au nombre des ouvriers d'iniquité que JésusChrist chassera de sa présence au jour du jugement. Par les deux démoniaques qui habitaient dans les sépulcres, ils entendent les deux ordres du clergé et des moines qui habitent continuellement des temples faits de mains des hommes où l'on garde les os des morts c'est ainsi que les bogomiles appellent les reliques des saints.

15. Les Sarrasins sont appelés aussi Ismaélites, Agaréniens, d'Agar, servante d'Abraham, mère d'Ismaël; Mahométans ou Musulmans, à cause de Mahomet dont ils ont embrassé les erreurs. Orphelin dès son enfance, il fut élevé par une de ses parentes qui était veuve; lorsqu'il fut en âge, il l'épousa. Maître de ses biens, il les employa au négoce. Dans un voyage qu'il fit en Palestine, il conversa avec les Hébreux ou les Juifs, puis avec les ariens, ensuite avec les nestoriens, et prenant quelque chose de ses trois sectes, il en composa une. Cependant il tomba malade, sa femme en fut inquiète; il la consola en lui faisant entendre qu'il y avait du merveilleux dans cette maladie, qu'elle ne lui était arrivée que parce qu'il n'avait pu soutenir la vue de l'ange Gabriel, lorsqu'il lui révélait des choses mystérieuses. Sa femme, pleine de joie, fit aussitôt connaître à ses amies que son mari était un prophète, et ce bruit passa bien vite des femmes aux hommes. Alors Mahomet commença à répandre sa doctrine, assurant que pendant son sommeil il lui était tombé du ciel un livre contenant la doctrine suivante :

49.

Sarrasins on Mahometans.

16. Il n'y a qu'un Dieu, auteur de toutes Leur doctrine.

Editions de la Panop'ie.

choses, qui n'engendre point et n'est pas engendré. Le Verbe de Dieu et l'Esprit sont des choses créées. Ils sont l'un et l'autre entrés dans Marie, sœur de Moïse et d'Aaron. C'est ainsi que Mahomet confond Marie, sœur de ce législateur, avec la sainte Vierge, mère de Jésus. Marie conçut Jésus-Christ sans le commerce d'aucun homme; Jésus était prophète et serviteur de Dieu. Les Juifs poussés d'envie voulurent le crucifier, mais ils ne crucifièrent que son ombre, et ne le firent pas mourir lui-même, parce que Dieu qui l'aimait l'enleva dans le ciel. Là, Dieu lui demanda s'il s'était dit Fils de Dieu et Dieu; Jésus répondit négativement, et ajouta qu'il ne rougissait pas de se dire son serviteur. Zigabène passe sous silence d'autres inepties qu'on lisait dans le livre que Mahomet soutenait être descendu du ciel; puis après avoir dit que les prophètes ont prédit le mystère de l'Incarnation, la passion de Jésus-Christ, sa résurrection, son ascension au ciel et son second avénement pour juger les hommes, il prouve que Mahomet n'a été promis par aucun prophète, qu'il n'a donné aucune preuve de sa mission, ni établi que la loi qu'il a prêchée aux Sarrasins fût de Dieu. Il rapporte d'après le moine Evodius, un grand nombre d'histoires fabuleuses forgées par Mahomet, et dont il a rempli son Alcoran pour donner cours à ses erreurs, et finit sa Panoplie par le fragment d'une lettre de Photius à Michel, prince des Bulgares, où il est parlé des sept conciles œcuméniques.

17. La Panoplie d'Euthymius, dont on conserve encore le texte grec dans les bibliothèques d'Angleterre, de Florence et de Vienne, fut traduite en latin par Pierre - François Zinus, de Vérone, et imprimée en cette langue à Venise en 1555, in-fol., à Lyon en 1556, in-8°, à Paris en 1580, in-8°, et dans le dix-neuvième tome de la Bibliothèque des Pères, à Lyon en 1677. Il s'en trouve des fragments grecs dans le premier tome des Dogmes du père Peteau; dans les notes de Cotelier sur le premier tome des Monuments de l'Eglise grecque, et dans le Glossaire grec de Du Cange. Fabricius dit avoir vu la Panoplie d'Euthymius imprimée en grec, avec l'épître dédicatoire d'Athanase à Etienne, en 1710, et rapportée d'Orient par Michel Eneman, mort en 1714. Le titre vingt-deu

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xième de la seconde partie, qui regarde l'hérésie des massaliens, se trouve dans le premier tome des Monuments de l'Eglise grecque de Cotelier, et dans le premier tome 3 des œuvres de saint Jean Damascène, de l'édition du père Lequien; le vingt-troisième, qui traite des bogomiles, dans l'histoire de cette secte par Wolsius, à Wittemberg en l'an 1712, in-4o, et le vingt-quatrième, contre les Sarrasins ou Musulmans, dans l'histoire. qu'en a faite Sylburge, imprimée à Heidelberg, chez Commelin, en 1595, in-8°, dans l'Auctuaire de Fronton-le-Duc, à Paris, en 1624, et dans le douzième tome de la Bibliothèque des Pères, qui parut en cette ville en 1654. [Le chapitre sur les dogmes des Israélites est reproduit au tome XIV de la Bibliothèque des anciens pères, par Galland, pag. 277.]

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Traité con

liens.

19. Outre ce que Zigabène y dit de l'hérésie des massaliens au titre vingt-deuxième, tre les mass il composa contre eux un traité intitulé: Victoire et triomphe de l'impic secte des Massaliens, appelés aussi Bogomiles, Euchites, Enthousiastes, Encratites et Marcionites. Il se trouve dans un manuscrit de la bibliothèque de Vienne, par forme d'appendice à la Panoplie, et c'est sur ce manuscrit qu'il a été publié en grec et en latin avec les notes de Jacques Tollius, dans son Voyage italique, imprimé à Utrecht en 1696, in-4°. Ce traité, qui comprend quatorze anathématismes opposés aux erreurs des massaliens, [est reproduit au tome XIV de la Bibliothèque des anciens pères, par Galland, pag. 293.] Lambécius 7 avait déjà donné les trois premiers. Ils sont 115, Authe contre Pierre, chef des massaliens, qui se faisait appeler Christ, et se vantait qu'il ressusciterait trois jours après sa mort; contre Tychique, son disciple, corrupteur des divines Ecritures, entr'autres, de l'Evangile selon saint Matthieu, attribuant à son maître tout ce qui y est dit de Dieu le Père et du

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Tullius,pa

1, 2 ct 3.

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