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Saint-Esprit; et contre les autres disciples de Pierre, qui avaient répandu sa mauvaise doctrine et séduit quantité de personnes des Jake.. deux sexes. On comprend dans les anathèmes suivants ceux qui supposent une autre Trinité que celle du Père, du Verbe son Fils qui s'est fait homme, et du Saint-Esprit, et qui, pour réaliser leur imagination, attribuent au prophète Isaïe une vision qu'ils ont supposée; ceux qui introduisent d'autres livres sacrés que ceux que la tradition des saints pères reconnaît pour tels; ceux qui ont horreur du mariage contracté au nom du Seigneur, et des viandes dont Dieu a permis l'usage; qui ont de même en horreur la doxologie par laquelle l'Eglise finit ses prières, et ces prières mêmes, n'en voulant reconnaître d'autres que l'Oraison dominicale; qui fuient les assemblées publiques de l'Eglise et en tiennent de secrètes pour répandre plus facilement le venin de leur doctrine; qui appellent les églises établies en l'honneur de Dieu, des retraites de démons, et rejettent le culte des saintes images; ceux qui, méprisant la doctrine de Jésus-Christ et de ses disciples sur le baptême, le regardent comme 14,11. de la pure eau, sans aucune vertu; qui par

dérision appellent la croix vivifiante une fourche, et se vantent de donner d'eux-mêmes la rémission des péchés, qui est toute12. fois un don du Saint-Esprit; ceux qui disent1 que la communion du vénérable corps et sang de Notre Seigneur Jésus-Christ n'est que la participation du pain et du vin ordinaire. Euthymius ne doutait donc pas que le pain et le vin ne fussent changés au corps et a au sang de Jésus-Christ. Les deux derniers

anathèmes sont contre ceux qui, dans le baptême, au lieu du souffle usité par JésusChrist pour donner le Saint-Esprit, crachent sur le baptisé, et contre tous les hérétiques ensemble. Il finit son traité en souhaitant une longue vie au roi orthodoxe Porphyrogénète; c'était Jean Comnène que l'empereur Alexis, son père, avait déclaré son successeur avant de faire mourir Basile, chef des bogomiles; et au patriarche très-saint et œcuménique, c'était Nicolas, qui mourut quelque temps après le supplice de Basile, c'est-àdire en 1117; d'où il suit que ce traité a été écrit en cette année-là au plus tôt. Tollius y a

joint 2 la formule de la réception des manichéens et des pauliciens, lorsqu'ils se convertissaient à la foi catholique. On commençait par leur faire anathématiser toutes les erreurs de leur secte; ensuite on faisait sur eux les exorcismes; puis on les baptisait. 20. On n'a pas encore mis au jour les lettres d'Euthymius Zigabène. Lambécius en cite une 3 contre les bogomiles, et une autre contre les Arméniens théopaschites. On les conserve dans la bibliothèque impériale [de Vienne.] Il y a dans celle de Bodléï l'oraison funèbre qu'Euthymius prononça à la louange d'Eustathe, archevêque de Thessalonique. Il y témoigne qu'il avait un grand nombre de lettres écrites de la main de ce prélat, toutes remplies de belles choses, tant pour la correction des mœurs, que pour la réfutation des erreurs qui régnaient alors. Lambécius cite encore 5 de la bibliothèque impériale, la dispute de Zigabène avec un philosophe sarrasin sur la foi. On a dans celle du Vatican un petit traité du même auteur, pour prouver que Jésus-Christ célébra la Pâque légale avec ses disciples le jeudi de la grande semaine. C'est peut-être le même qui se trouve dans quelques bibliothèques d'Angleterre sous le titre de Discours sur le temps de la Pâque. On y trouve aussi un discours sur la ceinture de la sainte Vierge, et un autre sur la vénération due à cette sainte Mère de Dieu, et sur la dédicace de son tombeau; l'un et l'autre portent le nom d'Euthymius. [Le tome XIV de la Bibliothèque des anciens Pères, par Galland, contient, p. 332, une Exposition du Symbole, par Euthymius Zigabène.]

21. Il composa un commentaire sur tous les Psaumes et sur les dix Cantiques, qui fut imprimé à Vérone en 1530, in-folio, chez Etienne Nicolin. La version latine est de Philippe Saulus, évêque de Brunetto; mais elle ne parut qu'après sa mort, par les soins de Paulin Turchius de l'ordre des frères prêcheurs. Elle est dédiée au pape Clément VII. On la réimprima à Paris en 1543, 1547, in-8°, à Venise en 1568, in-8°; à Lyon en 1573, et dans le dix-neuvième tome de la Bibliothèque des Pères, imprimée en cette ville en 1677. La préface de ce commentaire a été donnée en grec et en latin par Etienne le Moine 7, mais

-5 Lam

1 Anathema iis qui dicunt communionem venerandi - Fabricius, t. VII Bibliot. Græcæ, p. 473. corporis et sanguinis domini ac servatoris nostri Jesu becius, lib. V, p. 206. 6 Oudin, t. II de Scriptor., Christi meri panis et vini esse participationem. P. 123. 7 Stephan. le Moine, Varia sacra, t. I - P. 127. — Lambecius, lib. V, p. 38, 134 et 127. p. 150; Simon, tom. II Bibliot. selectæ, pag. 48.

p. 982.

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Commentaire sur les

quatre En Bibl. Par

giles, t. XIX pag. 486.

pleine de lacunes, que Richard Simon et quelques autres ont remplies sur divers manuscrits. Dans la préface, Euthymius représente en huit articles le dessein de David dans la composition des Psaumes, et ce qu'ils contiennent, tant pour l'histoire ancienne, que pour le dogme et la morale, sur tout ce qui concerne les mystères de la Naissance, de la Passion, de la Résurrection et de l'Ascension de Jésus-Christ. Il traite de la nature, de l'origine, de l'usage des Psaumes; puis venant à leur auteur, il se range du côté de ceux qui les attribuent tous à David, et en donne des preuves fort solides que nous avons rapportées dans le premier 1 volume de cette histoire. Ensuite il parle des sept versions qui en ont été faites, à commencer par celle des Septante. La septième est celle du martyr Lucien, qu'il trouve la plus parfaite et la plus conforme à l'hébreu et à la version des Septante, remarquant que Lucien a eu soin de rejeter tout ce que les autres interprètes avaient dit de contraire à la vérité hébraïque. Il suit dans son commentaire la version des Septante, suivant l'usage des Grecs. Mais lorsque le texte souffre quelque obscurité, il tâche de l'éclaircir en recourant aux versions de Théodotion, de Symmaque, d'Aquila, et souvent au texte hébreu. Il donne le sens littéral, le moral et l'allégorique, et il suit la même méthode dans l'explication des Cantiques.

22.Son commentaire sur les quatre Evangiles est tiré pour la plus grande partie des écrits de saint Chrysostôme et des anciens pères grecs, d'Origène, de saint Basile, de saint Grégoire de Nazianze. Mais il ne les transcrit point en copiste. Il s'approprie leurs pensées, et montre beaucoup de choix dans ce qu'il emprunte de ces savants interprètes. Ce commentaire n'a pas encore été publié en grec, non plus que celui qu'il a composé sur les Psaumes, quoi qu'en disent plusieurs critiques. [Le tome XIV de la Bibliothèque de Galland, page 297, renferme, en grec et en latin, le commentaire sur le chapitre XXVI de saint Matthieu, et, page 323, un spécimen des scholies sur les Psaumes.] Jean Henténius l'a traduit en latin sur un manus

1 Pag. 129.

* Lib. III Hist. critic. Novi Testamenti, cap. XXIX. Idem, ibid., pag. 84, et Maldonat. in cap. XVII Matth., v. 8.

• Tom. XIX Bibliot. Pat., pag. 579, in cap. LXIV. Non dixit: Hæc sunt signa Corporis mei el Sanguinis mei sed: Hæc sunt corpus meum et sanguis

crit du monastère de la Sainte-Vierge de Guadalup, de l'ordre de saint Jérôme, dans le royaume de Castille. Cette traduction que l'on trouve plus correcte que celle du commentaire sur les Psaumes, fut imprimée à Louvain en 1544, in-folio, et remise sous presse à Paris en 1547, 1560, 1602, in-8°, et à Lyon en 1677, dans le dix-neuvième tome de la Bibliothèque des Pères. L'éditeura donné, à la suite de sa préface, ses variantes des différents exemplaires grecs qu'il avait sous les yeux, entre autres de celui de Comput. Richard Simon 2 en avait vu un dans la bibliothèque Mazarine, mais d'une main récente, où ce commentaire était attribué à Nicétas. D'autres l'ont donné à Ecuménius, à Ammonius et à Théophylacte, sur de pures conjectures. Le même écrivain en fait beaucoup de cas, de même que Maldonat 3, surtout pour son exactitude à remarquer toutes les propriétés des termes.

Do trine

sur la présence réelle.

23. C'est dans ce commentaire qu'Euthy d'Euthymin mius s'explique sur la présence réelle dans l'Eucharistie: « Puisque tous tant que nous sommes de fidèles, nous participons au même corps et au même sang de JésusChrist, la participation de ce mystère nous unit tous ensemble, et nous sommes tous en Jésus-Christ, et Jésus-Christ est en tous, selon que lui-même le dit : Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui. Le Verbe s'est uni à la chair par l'incarnation, et cette chair nous est unie lorsque nous participons à ce sacrement.>> Il avait dit plus haut: « Comme l'Ancien Testament a eu des hosties et du sang; le Nouveau en a aussi qui sont le corps et le sang du Seigneur.»> Il n'a pas dit 5 Ces choses sont les signes de mon corps et de mon sang; mais il a dit : Ces choses sont mon corps et mon sang. Il ne faut donc pas considérer la nature des choses qui sont mises sur l'autel, mais leur vertu. Car de même que le Verbe déifie (s'il est permis d'user de ce mot) la chair à laquelle il s'est uni d'une manière surnaturelle; de même il change par une opération ineffable le pain et le vin en son corps même, qui est une source de vie, en son précieux sang, et en la vertu de l'un et de l'autre. Or meus. Oportet ergo non ad naturam eorum quæ proponuntur aspicere, sed ad virtutem eorum; quemadmodum enim supernaturaliter assumptam carnem deificavit, si ita loqui liceat, ita et hæc ineffabiliter transmutat in ipsum vivificum corpus suum et in ipsum preciosum sanguinem suum, et in gratiam ipsorum. Euthymius, in Evang., cap. LXIV, pag. 579.

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Smite de la doctrine sar

Lealle.

il y a quelque rapport du pain au corps, et du vin au sang. Car le pain et le corps sont d'une matière terrestre, et le vin et le sang sont d'une matière chaude et subtile comme l'air; et comme le pain fortifie, de même le corps de Jésus-Christ fortifie en sanctifiant l'âme et le corps; et comme le vin donne de la joie, le sang de Jésus-Christ a le même effet, et est un puissant secours pour nous.

24. Mais il faut encore rapporter ce qu'Eupresence thymius dit dans la Panoplie pour réfuter l'er

reur des pauliciens sur l'eucharistie. Ces hérétiques enseignaient que Jésus-Christ, en instituant l'eucharistie, n'avait point distribué de pain ni de vin à ses disciples, et que ces mots Prenez et mangez, s'entendaient de ses paroles mêmes qu'il proposait à ses disciples comme leur pain et leur nourriture. D'où il suivait, selon eux, que communier n'était autre chose que méditer les paroles de Jésus-Christ et s'en nourrir. Euthymius les combat en employant contre eux les témoignages des pères de l'Eglise, nommément de saint Grégoire de Nysse et de saint Jean. Damascène. Il dit d'après le premier ', que le corps de Jésus-Christ entre en nous par le moyen du boire et du manger; que nos corps sont joints avec ce corps immortel; que ce corps étant un, es! distribué tous les jours à une infinité de personnes; que chacun le reçoit tout entier, et qu'il demeure tout entier en lui-même ; que le pain sanctifié est changé par la parole de Dieu au corps du Verbe 2, et qu'il devient tout d'un coup le corps du Verbe, étant changé par cette parole: Ceci est mon corps. Il dit avec saint Jean Damascène 3, que si l'on demande comment le pain est fait le corps de Jésus-Christ, et le vin son sang, il n'y a rien à répondre, sinon que le

1 Cum autem demonstratum sit fieri non posse ut nostra corpora consequantur immortalitatem nisi cum immortali corpore conjungantur, atque ita incorruptionem acquirant, considerandum est quomodo fieri queat, ut cum unum illud corpus assidue per totum orbem terrarum tot fidelium millibus impertiatur, totum cujusque per partem evadat et in seipsɔ totum permaneat. Gregor. Nysseni, apud Euthymium, t. XIX Bibliot. Pat., pag. 216 in Panoplia.

• Quamobrem recte nunc etiam Dei Verbo sanctificatum panem in Dei Verbi corpus credimus immutari... Ita ut corpus Verbi evadat... Per verbum statim in corpus mutatur, ut dictum est a Verbo : Quoniam hoc est Corpus meum. Ibid., pag. 216.

3 Corpus est vere conjunctum divinitati, ut corpus ex sancta Virgine, non quod corpus illud assumptum e cœlo descendat; sed quia panis et vinum in Christi corpus et sanguinem transmutatur. Sin quæris quo

Saint-Esprit descend et opère les choses qui surpassent la raison et l'intelligence des hommes; que ce corps joint à la divinité est le corps même qui est né de Marie; que comme le pain et le vin que l'on mange et que l'on boit, sont changés au corps et au sang de celui qui les mange et qui les boit, et ne deviennent pas un autre corps que celui qui était auparavant; de même le pain et le vin mêlé d'eau sont changés par l'invocation et l'avènement du Saint-Esprit, au corps et au sang de Jésus-Christ et ne sont pas deux corps, mais un même corps; que le pain et le vin ne sont pas la figure du corps du Seigneur, mais son corps même uni à la divinité.

25. Quelques-uns ont avancé que Henténius, hiéronymite de Malines, avait aussi traduit en lain, et fait imprimer à Louvain et à Paris les commentaires d'Euthymius Zigabène sur les Epîtres de saint Paul. Mais peut-être l'ont-ils confondu avec le commentaire sur les mêmes Epitres, imprimé souvent sous le nom de Théophylacte, archevêque de Bulgarie. Quoi qu'il en soit, je n'en connais point d'imprimé sous celui d'Euthymius, ni séparément ni dans les Bibliothèques des Pères. Gesner dit qu'il se trouve parmi les manuscrits grecs de Rome. Allatius cite quelques endroits de l'explication de l'Epitre à Timothée, sur les interstices des ordres chez les Grecs; dans un manuscrit de la bibliothèque impériale [de Vienne], la Panoplie est suivie du plan de la doctrine 5 de l'épître aux Romains, qu'Euthymius avait apparemment mis à la tête du commentaire sur cette épître. On ne rapporte rien de celui qu'il composa sur les Epitres catholiques. Simler l'avait vu parmi les manuscrits grecs de la bibliothèque de Jean Sambucus.

modo fiat, salis est tibi ut audias per Spiritum Sanctum, quemadmodum et ex Virgine Dei genitrice sibi ipsi et in seipso Dominus corpus substituit; et nihil amplius novimus nisi quod Dei Verbum est verum el omnipotens. Modus autem intelligi non potest. Illud tamen dicere non est alienum, quemadmodum naturaliter panis per cibum et vinum et aqua per potum in corpus et sanguinem comedentis bibentisque mutatur, nec fiunt aliud corpus præter id quod erut prius, sic propositionis panem et vinum et aquam per invocationem et adventum Spiritus Sancti, ratione naturam superante, in corpus et sanguinem trunsmutari, nec esse duo, sed unum atque idem... Non est figuru panis et vinum corporis Christi: absit; sed ipsum Domini corpus divinitate affectum. Ibid., pag. 217.

Allatius, pag. 196.

5 Fabricius, tom. VII Bibliot. Græcæ, pag. 471. 6 Fabricius, ibid.

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Jean Zonare, moine grec.

Annales de Zonare,

31. Euthymius eut pour contemporain Jean Zonare, également recommandable par son savoir et par sa naissance. On ne doute pas 7 qu'il ne descendît de Zonare, l'un des seigneurs de la cour de Constantin Porphyrogénète, fils de l'empereur Léon-le-Sage. Il eut lui-même une place très-honorable dans le palais de Jean et de Manuel Comuène, puisqu'il y exerça les fonctions de secrétaire d'Etat, l'une des premières dignités du sénat. Ayant perdu ce qu'il avait de plus cher, apparemment sa femme et ses enfants, il en prit occasion de rompre les autres liens qu'il s'était faits dans le siècle. Il quitta la cour, se retira dans une île éloignée, y prit l'habit monastique, et s'y occupa sérieusement de l'affaire de son salut. Il avait déjà passé quelques années dans cette retraite, lorsque ses amis l'exhortèrent à rendre ses moments de loisir utiles au public, en mettant par écrit les événements les plus considérables de l'histoire.

27. Zonare eut peine à se rendre aux instances de ses amis, parce qu'il manquait des livres nécessaires. Mais, soit qu'ils se fussent engagés à les lui fournir, soit qu'il en eût un bon nombre par devers lui, il se mit à l'ouvrage, autant pour se mettre à couvert des tentations de l'ennemi, qu'en vue de l'utilité publique. Il ne s'assujettit point à concilier les écrivains qui rapportaient différemment un même fait. Mais, choisissant ce qui lui paraissait de mieux constaté, il donne les faits comme il les trouvait, les rendant en son style, et ne cherchant point à se faire honneur aux dépens de ceux qui avaient travaillé avant lui. Quelques-uns lui ont reproché un défaut d'exactitude dans ce qu'il rapporte des Latins, avant le règne de Constantin; d'autres au contraire prétendent qu'il en a parlé exactement, et le prouvent, parce qu'il tire de Dion Cassius, que l'on avait alors entier, tout ce qu'il dit des Romains. A l'égard de Constantin et des princes de sa maison, personne, au jugement des plus habiles, n'en a parlé avec autant d'exactitude que Zonare, chez qui l'on trouve même bien des choses, qu'en vain on chercherait ailleurs. Il est vrai qu'il est moins diffus que Théophanes, que Cédrène, que Zilitzès, et quelques autres; mais il dit lui-même qu'il avait entrepris d'écrire,

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non l'histoire, mais l'abrégé de l'histoire. Si donc il n'a pas tout dit, ni avec étendue, c'est que ce n'était pas son dessein d'entrer dans un si grand détail. Il s'étend plus sur ce qui regarde les Juifs que sur les autres nations, ayant sans doute plus de connaissance des premiers que des peuples étrangers au culte du vrai Dieu. Au reste Zonare ne manque guère, dans l'occasion, de reprendre les abus qui s'étaient glissés de son temps, soit dans l'Eglise, soit dans le palais impérial, la simonie dans les ecclésiastiques, le luxe dans les courtisans, la tyrannie dans le gouvernement. Il va jusqu'à se plaindre de ce que les empereurs avaient quitté l'habit de la patrie, pour s'habiller comme les Barbares.

28. Il divise sa Chronique ou ses Annales en deux parties: Dans la première il donne l'histoire sainte ou du peuple de Dieu, tirée des Livres saints et des Antiquités juives de Josèphe; puis celle des anciens Grecs; ensuite l'histoire des Romains, qu'il conduit jusqu'au temps où leur république dégénéra en monarchie, c'est-à-dire jusqu'à Pompée, par qui commence l'histoire des empereurs romains. A la fin de cette première partie 5, Zonare s'excuse de son peu d'exactitude dans l'histoire des consuls et des dictateurs, sur ce qu'il n'avait pu trouver les livres où il en est parlé. On trouve dans la seconde partie les gestes des empereurs depuis le triumvirat jusqu'à la mort d'Alexis Comnène, en 1118. Il paraît par là que les Annales de Zonare étaient divisées en deux tomes, et non en trois, comme elles sont dans l'édition de Wolfius. Du Cange les a divisées en dixbuit livres pour la facilité des lecteurs, c'està-dire chaque partie en neuf livres; en sorte que la première finit avec le neuvième livre, et la seconde avec le dix-huitième.

29. L'édition de Wolfius était, comme on vient de le dire, en trois parties, et chargée de notes. Elle parut à Bâle en 1557, in-folio. Du Cange la revit sur plusieurs manuscrits, y ajouta de nouvelles notes, et une Chronique sommaire d'un anonyme, depuis Adam jusqu'à Alexis Comnène, déjà imprimée à Paris en 1616, par les soins du père Petau, avec l'Abrégé chronologique de Nicéphore de Constantinople. Cette seconde édition de Zonare est de 1686 à Paris, de l'imprimerie du Louvre. Elle a été remise sous presse à Ve

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Commen

taire sar ies

*potres et des conciles.

nise en 1729, [et, d'une manière plus exacte à Bonn, dans la nouvelle édition de la Byzantine, par Pinder.] On a une traduction italienne de ces Annales, par Marc-Emile Florentin, imprimée à Venise en 1560, in-4°, et deux françaises, l'une par Jean de Maumont, à Paris en 1560, in-folio, chez Vascosan, et l'autre de Jean Milèse de Saint-Amour, imprimée en la même ville, l'an 1583, in-folio.

30. Un autre ouvrage considérable de ZoCa des nare est son commentaire sur les canons des apôtres; sur ceux des Conciles généraux et particuliers, et sur les épîtres canoniques des pères grecs. Ses commentaires sur les Canons apostoliques ont été traduits en latin par Jean Quintin, et imprimés à Paris en 1558. Antoine Salmatia traduisit aussi en latin les commentaires sur les canons des Conciles et des pères, et les fit imprimer en cette langue à Milan en 1613. L'édition grecque et latine de Paris en 1618, in-folio, comprend les commentaires sur les Canons des apôtres et des conciles; mais on n'y a pas joint l'explication des épîtres canoniques; on y a mis en place les Constitutions apostoliques et les Actes du concile de Constantinople tenu sous Mennas en 536. Pour suppléer à celle omission, l'éditeur des œuvres de saint Grégoire Thaumaturge y a ajouté non-seulement les écrits de saint Macaire d'Alexandrie et de Basile de Séleucie, mais encore les commentaires de Zonare sur les épîtres canoniques, en grec et en latin, de la version de Salmatia. Enfin tous ces commentaires ont été réunis dans l'édition grecque et latine qui parut à Oxford en 1672 par les soins de Guillaume Bévérégius, in-folio, avec les commentaires de Théodore Balsamon. Zonare dit dans la préface, qu'il entreprit cet ouvrage, non de lui-même, mais à la persuasion de quelqu'un, peut-être de Manuel Comnène1. C'est la conjecture de du Cange.

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un autre traité où Zonare prouve, au nom des évêques, que deux cousins germains ne peuvent épouser successivement une même femme. Il y avait sur cette question deux sentiments parmi les Grecs; les uns soutenaient que ce mariage était légitime, les autres qu'il était défendu tant par les lois de l'Eglise que par celles de l'Etat. Zonare embrasse ce dernier parti comme conforme aux lois et à la décence. Il fit une préface sur les Sentences tétrastiques de saint Grégoire de Nazianze, ainsi appelées de ce que chaque strophe était de quatre vers iambiques. On dit cette préface imprimée à Venise en 1563 4. Elle se trouve manuscrite dans la bibliothèque de l'Escurial et ailleurs. Il y a dans celles de Vienne et de Coislin 5 une explication des Cantiques anastasimes de saint Jean Damascène. Allatius en cite une sur l'Octoée du même saint, ou le Livre des huit tons. Gretser rapporte quelques endroits des explications de Zonare sur les Anastasimes, dans son livre V de la Croix. Le Lexicon de Zonare, qu'on dit épais de quatre cents dix-huit feuillets, se conserve 7 dans la bibliothèque impériale [de Vienne]; Joseph Scaliger en parle dans sa quarante-huitième lettre à Isaac Casaubon.

32. Théodore Dousa, en revenant d'Orient, rapporta plusieurs lettres théologiques de Zonare, qu'il promit de publier à la tête de ses notes sur l'histoire de Georges Acropolita, imprimée à Leyde en 1614, in-4o. En attendant, il en communiqua trois à Bonaventure Vulcanius, savoir : la treizième, intitulée De l'Homme créé à l'image de Dieu; la trente-deuxième : Qu'on ne doit pas trop approfondir le mystère de l'eucharistie; et une partie de la dixième, où l'on voit les raisons pourquoi le Verbe ne s'est incarné que dans les derniers temps. Vulcanius les fit imprimer en grec et en latin à Leyde, en 1605, in-4o, dans ses notes sur le livre de saint Cyrille d'Alexandrie contre les Anthropomorphites. Mais les lettres de Zonare, qu'on fait monter à cinquante-six, se trouvent aussi, sous le nom de Michel Glycas, dans quelques manuscrits, et Allatius les cite indifféremment sous le nom de l'un et de l'autre 9.

33. Le Canon ou l'Hymne de Zonare sur la

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Lettres do Zonare.

Hymne sur

la très-sainte Vierge.

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