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11 est fait évêque de Bamberg.

Il est sacré évêque à Ro

me.

s'y fit aimer de tout le monde autant par ses vertus et son savoir, que par ses qualités naturelles. Le duc de Pologne l'employa ulilement en diverses négociations.

19. La plus importante fut de traiter du mariage du duc avec la sœur de l'empereur Henri. Otton en fit la demande, et le mariage se fit. Ses divers voyages à la cour le firent connaître de l'empereur, qui le demanda pour son chapelain. Le duc de Pologne y ayant consenti, quoiqu'avec peine, l'empereur Henri ne s'en servit d'abord que pour réciter avec lui des psaumes et des prières, ensuite il le fit son chancelier, puis évêque de Bamberg, dont le siége était vacant par la mort de Rupert, arrivée en 1102. Otton refusa cet évêché comme il avait déjà refusé celui d'Augsbourg et celui d'Halberstat; mais l'empereur, n'ayant aucun égard à ses remontrances, lui mit au doigt l'anneau épiscopal, et la crosse à la main; et après lui avoir donné ainsi l'investiture, le mit entre les mains des députés de l'église de Bamberg, qui le reçurent comme leur père, croyant que son élection venait de Dieu.

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20. Cependant Otton se trouvait la conscience embarrassée à cause de la dispute qui était entre le pape et l'empereur au sujet des investitures; il alla toutefois à Bamberg, et y arriva le 1er février de l'an 1103, mais bien résolu de ne recevoir l'ordination épiscopale que de la main du pape, et l'investiture que sur la demande de son église. Il en écrivit par des députés au pape Pascal, à qui il disait « Après avoir refusé deux évêchés, le roi m'a nommé à un troisième qui est celui de Bamberg; mais je ne le garderai point si Votre Sainteté ne veut bien m'investir et me consacrer elle-même. » Le pape promit l'un et l'autre, et sur son invitation, Otton alla à Rome où il arriva le 7 mai, jour de l'Ascension; il raconta au pape comment s'était faite son élection 4, mit à ses pieds l'anneau et la crosse, et lui demanda pardon de son imprudence et de sa faute. Pascal II lui ordonna de reprendre les marques de sa dignité, et, ayant remis son sacre à la fête de la Pentecôte 5, 17 mai, il en fit lui-même la cérémonie, sans exiger de lui la prestation ordinaire du serment. Le pape, en le renvoyant à Bamberg, écrivit à cette Eglise qu'il avait sacré Otton suivant leur désir et sans

1 Olton Vita, ibid., pag. 380. 2 Ibid., pag. 381.

Ibid., pag. 383.

3 Ibid., pag. 382. • Ibid. 7 Ibid.

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Ibid.

préjudice des droits du métropolitain ". Il est remarquable que le pape, qui savait par la lettre d'Otton qu'il avait été longtemps au service de l'empereur Henri excommunié et déposé plusieurs fois, qu'il avait reçu de ce prince l'évêché et l'investiture, ne lui fit làdessus aucune difficulté, quoiqu'il n'ignorât pas qu'il le reconnaissait encore pour empereur légitime. Il paraît toutefois qu'Otton", depuis son voyage de Rome, prit absolument le parti du Saint-Siége, qu'il y demeura inviolablement attaché pendant tout le temps. du schisme occasionné par l'excommunication du roi Henri V, fils de Henri IV, de qui Otton avait reçu l'évêché de Bamberg.

Sa condu

épiscopat.

21. Pendant les vingt premières années de son épiscopat, il en remplit exactement les pendant s devoirs. Il fonda 8 un grand nombre de monastères, disant, lorsqu'on lui en faisait des reproches, qu'on ne pouvait bâtir trop d'hôtelleries pour ceux qui se regardent comme voyageurs en ce monde. Il fit autoriser toutes ces fondations par le Saint-Siége, c'està-dire par des bulles de Calixte II et d'Innocent II. Boleslas, duc de Pologne, voulant établir la religion chrétienne en Pomeranie, en écrivit à Otton 9, s'offrant de faire tous les frais du voyage, de lui donner des interprètes, des prêtres pour l'aider, et une escorte pour le conduire. L'évêque, croyant entendre la voix du ciel dans la lettre de ce prince, s'offrit volontiers, et après avoir obtenu la permission du pape Calixte et de l'empereur, il partit pour la Pomeranie le 24 avril 1125 10, portant avec lui tous les ornements d'église, et livres nécessaires pour le service de l'autel, les provisions suffisantes pour le voyage, et quelques présents en étoffes précieuses pour les plus considérables de la nation, sachant qu'en Pomeranie les pauvres étaient fort méprisés, et que des serviteurs de Dieu qui y étaient entrés sous des dehors vils et méprisables n'y avaient point été écoutés, parce qu'on les regardait comme ne cherchant qu'à soulager leur misère.

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était venu au devant d'eux avec cinq cents hommes, tous chrétiens comme lui, mais encore cachés par la crainte des païens. Il ordonna de recevoir l'évêque Otton et les autres missionnaires dans ses Etats, et fournit à leurs besoins. Ils prêchèrent d'abord dans les bourgades qui se trouvaient sur leur chemin, puis dans Pirits, ensuite à Camin, à Vollin, à Stettin. La parole de Dieu fit de grands progrès; mais avant d'admettre au baptême ceux qui avaient embrassé la foi, Olton leur ordonna de jeûner trois jours', de se baigner et de se revêtir d'habits blancs. Il fit faire trois baptistères entourés de rideaux, afin que tout se passât avec bienséance. Le jour destiné au baptême, il fit à tous une exhortation; puis, mettant les hommes à droite et les femmes à gauche, il leur fit l'onction des catéchumènes, et les envoya aux baptistères; chacun y venait le cierge à la main, accompagné de son parrain. Le prêtre baptisait le catéchumène en lui plongeant trois fois la tête, ensuite il lui faisait l'onction du saint chrême, puis le parrain le couvrait de l'habit blanc et l'emmenait.

23. L'auteur de la Vie d'Otton rapporte quelques articles de la doctrine que cet évêque enseignait aux Poméraniens. Il leur recommandait surtout de garder l'unité de la foi dans le lien de la paix 2, ensuite d'observer les jeunes des quatre-temps et du carême, les fêtes de la Naissance de Jésus-Christ, de la Circoncision, de son Baptême, de sa Transfiguration, de sa Passion, de sa Résurrection, de son Ascension, de la Pentecôte; les veilles et les fêtes des apôtres et des martyrs, et du dimanche. Il les instruisit sur l'observation du vendredi et sur toute la distribution de l'année chrétienne. A l'égard des sacrements, il les leur expliqua sommairement en cet ordre le baptême 3, qu'on ne doit administrer, hors le cas de nécessité, qu'à Pâques et à la Pentecôte; la confirmation, qu'on doit s'empresser de recevoir dans la ferveur de la jeunesse, parce qu'alors les tentations sont plus violentes; l'onction des malades, nécessaire à tous les mourants, parce que par elle le Saint-Esprit accorde la rémission des péchés; l'eucharistie, c'est-à-dire le corps et le sang da Seigneur, on doit s'y préparer par la confession, et la recevoir au moins trois ou quatre fois l'an; la pénitence, qui remet les pé

1 Otton. vita, ibid., pag. 395.

Ibid., pag. 396.

* Ibid., pag. 403.

3 Ibid., pag. 397.

Ibid., pag. 407.

chés commis depuis le baptême; le mariage, que l'on ne doit pas regarder comme un sacrement nécessaire à tous les chrétiens, mais facultatif, en sorte qu'il ne faut y contraindre personne; l'ordre ou la consécration des clercs, sacrement qui n'est pas nécessaire à tous les hommes, mais qu'il faut conférer à ceux qui ont des mœurs et de la science; non en les contraignant de le recevoir, mais en les y invitant. Il déclare sur le baptême, qu'il est absolument nécessaire, parce que quiconque meurt sans l'avoir reçu, est privé du royaume de Dieu, et souffre éternellement la peine du péché originel. Sur l'eucharistie, que l'on devait souvent entendre la messe et y recevoir la communion; sur le mariage, que les Poméraniens, qui jusque-là avaient eu plusieurs femmes, ne devaient plus en avoir qu'une, et la femme un mari; qu'ils devaient aussi abolir la mauvaise coutume où ils étaient de tuer leurs enfants dès leur berceau, surtout les filles, quand ils en avaient trop; sur l'ordre, qu'ils feraient bien de donner leurs enfants pour leur faire étudier les arts libéraux et la langue latine, afin d'avoir des prêtres et des clercs de leur langue, comme les autres nations.

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Second mission en

24. Ayant détruit, à Stettin, un temple des faux dieux qui renfermait de grandes riches- Pomeranie. ses, les habitants offrirent ces richesses à Otton et à ses prêtres qui les refusèrent. Otton se contenta d'une idole à trois têtes, appelée Triglaus, et, en ayant brisé le corps, il envoya les trois têtes au pape, comme le trophée de sa victoire et la preuve de la conversion de ces peuples. Son séjour en Poméranie dura près d'un an, n'étant revenu à Bamberg que le 4 avril de l'an 1126. Quatre ans après, c'est-à-dire en 1130, il y fit un second voyage 5 où il trouva que plusieurs, avaient apostasié; il les prêcha de nouveau, les réconcilia, en baptisa un grand nombre d'autres, et confirma la foi de tous par quantité de miracles 6. Son dessein était d'aller annoncer l'Evangile dans l'île de Ruden; mais n'ayant pu obtenir alors le consentement de l'archevêque de Danemark, de qui Ruden dépendait, il revint à Bamberg le 20 décembre de la même année; il y mourut le 29 ou 30 juin 7 de l'an 1139, mais il ne fut inhumé que le 2 juillet, et c'est en ce jour que l'Eglise honore sa mémoire depuis sa

Ibid., pag. 415, 416, 417, etc.

7 Ibid., pag. 366, num. 81.

Ecrits d'Otton de Bam

mélies.

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canonisation en 1189 par le pape Clément III. Divers auteurs ont pris soin d'écrire sa Vie2, savoir: André, abbé du monastère de SaintMichel, près de Bamberg, vers l'an 1489; Sefride, prêtre, et Ebbon, prêtre et moine. On la trouve dans Bollandus, au 2 juillet; dans Canisius, dans Surius, et ailleurs. 25. Saint Otton laissa un grand nombre berg. Ses ho- d'homélies qui n'ont pas encore été imprimées; nous avons les titres de trente-huit dans les préliminaires 3 des Bollandistes sur sa Vie, mais toutes ne paraissent pas être de cet évêque, et la trente-deuxième est intitulée du nom de saint Bernard. On remarque que ses homélies sont courtes; que dans celle qu'il prononça le jour de la fête de saint Michel, il y explique clairement en quoi consiste le ministère que les bons anges nous rendent, et les embûches que les démons nous dressent pour nous surprendre, ce qui lui donne occasion d'exhorter les fidèles à se recommander aux saints anges, surtout à saint Michel. Les autres homélies sont sur les fêtes du Seigneur, de la sainte Vierge et des Saints.

Ses lettres.

26. Le recueil épistolaire d'Ulric de Bamberg, fait en 1125, en contient plusieurs d'Otton et quelques-unes de celles qui lui ont été écrites ou au clergé de sa cathédrale 1. Il y en a trois de l'empereur Henri IV. Dans les deux premières, il lui demande du secours contre le prince Henri son fils; dans la troisième, il congratule Otton sur la bonne réception que lui avait faite l'église de Bamberg. Elle manquait de maitre pour présider à l'école qui y était établie : Otton écrivit à un homme habile dans les arts libéraux qu'il connaissait depuis longtemps, pour l'engager à se charger de cette école; sa lettre est au nom du prévôt, du doyen et de tout le clergé de la cathédrale. Il consulta un cardinal de l'Eglise romaine, qu'il ne nomme pas, sur le livre des Actes du concile de Nicée, disant qu'il ne trouvait pas dans ses archives les vingt canons de cette assemblée, ni les noms des évêques qui y avaient assisté. Aussitôt qu'il eut été sacré évêque par le pape Pascal, il en donna avis au clergé de la cathédrale de Bamberg; dans sa lettre, il eut soin de remarquer que le pape l'avait dispensé du serment que lui prêtaient ordinairement

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1 Bolland., ibid., pag. 367, num. 83 et seq. 2 Ibid., pag. 349 et seq.

3 Ibid., pag. 378. Voyez ci-dessous. Eccardus, de Script. medii ævi, tom. II, pag. 218,

tous ceux qui recevaient de lui l'ordination épiscopale. Le pape écrivit, sur le même sujet 9, au clergé et au peuple de Bamberg, marquant qu'il avait sacré leur évêque, sauf le droit du métropolitain. C'était l'archevêque de Mayence, à qui le pape écrivit aussi pour lui marquer 10 les raisons qu'il avait eues de sacrer Olton, ajoutant qu'en cela il n'avait prétendu porter aucun préjudice à son droit de métropolitain. Le même pape11 accorda, en 1111, à Otton et à ses successeurs, le privilége de porter le pallium pendant la célébration des saints mystères, les jours de Pâques, de la Pentecôte, de Noël, des saints apôtres Pierre et Paul, à la fête de saint Denis, à l'anniversaire de sa consécration et de la dédicace de son église. Otton reçut des reproches 12 des évêques de Salzbourg et de Munster, pour ne s'être pas trouvé à l'assemblée indiquée pour travailler au rétablissement de la paix et de la tranquillité du royaume, troublés depuis longtemps par le schisme; ces deux évêques le pressèrent de s'y rendre, à cause du désir que tous les princes avaient de l'y voir. Il reçut une semblable invitation 13 de la parl de Gauthier, archevêque de Ravenne, cardinal et légat du pape Innocent II, de se trouver au concile que le roi Lothaire devait tenir à Virzbourg au mois d'octobre 1130. Ce prince lui écrivit lui-même 14 sur ce sujet. Albert, archevêque de Mayence, le pria 15 d'intervenir dans l'accommodement qu'il souhaitait de faire entre l'évêque d'Halberstat et quelques chanoines réguliers. Il consulta encore Otton 16 sur ce qu'il y avait à faire dans un colloque indiqué par les princes de Bavière sur le parti qu'il y avait à prendre au sujet de Pierre de Léon, anti-pape. La lettre d'Otton à l'évêque de Prague est pour le consoler dans ses tribulations, en l'assurant que celui qui l'avait ordonné était en grand crédit à Rome; qu'il s'était conduit dans son ordination avec tant de prudence, qu'il n'y avait pas lieu de craindre qu'on dût toucher à ce qu'il avait fait. Il lui conseille toutefois de se concilier l'esprit des princes et des évêques, et de faire en sorte auprès du SaintSiége qu'on lui donnât un commissaire sur les lieux pour sa justification, et que le choix tombât sur Jean, cardinal.

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Autres let de saint

de Bamberg, imprimées dans le tome II des Ecrivains du moyen âge, par Georges Eccard, à Leipsick en 1723.

Pierre Ludevig, qui a fait imprimer la Vie de ce saint évêque dans le tome Ier de son Recueil, parmi les écrivains de l'évêché de Bamberg, à Francfort et à Leipsick en 1718, telle qu'elle fut écrite par André, abbé de Saint-Michel, avec diverses pièces appartenant à cette Vie, a donné, dans le même tome, l'acte de donation d'une chapelle 2 bâtie par Olton sur le mont Saint-Michel, à l'abbaye de ce nom, proche de Bamberg, et une lettre circulaire que cet évêque écrivit aux abbés et aux prévôts de tous les monastères qu'il avait fondés 3. L'acte de donation est de l'an 1126; il fut fait dans un synode assemblé à Bamberg, et confirmé en présence du peuple et du clergé. Dans sa lettre, il congratule les supérieurs de ces monastères du bon ordre qu'ils y observaient, de l'accroissement du nombre des religieux, et les exhorte tous à persévérer dans l'observance exacte de la discipline qu'ils avaient embrassée. [Meiller a fait imprimer, en 1736, un recueil in-4° de pièces touchant la Vie de saint Otton, dont une partie n'avait point encore paru.]

[28. Les lettres et diplômes de saint Otton Pont été recueillis, au nombre de quarantehuit, dans l'ouvrage intitulé Episcopatus Bamberg., Saint-Blaise, 1802, par Ussermann; mais plus de la moitié de ces pièces sont des lettres qui sont adressées au saint évêque par différentes personnes. Nous allons parler des lettres dont il n'a pas été question dans l'auteur. La première est écrite au pape Pascal II, en 1103; Otton lui fait part de son élection. Elle est reproduite au tome CLXIII de la Patrologie, col. 464 et suiv. Le pape, dans sa réponse, se réjouit de cette élection. Les cinq lettres suivantes sont de l'empereur Henri IV. La première est un diplôme en faveur de l'église de Bamberg, octroyé le 15 juillet 1103. Les deuxième, troisième et quatrième sont celles dont parle dom Ceillier. La cinquième est pour demander au pape du secours contre son fils Henri. La septième est adressée, en 1106, à Welfon, duc de Bavière, par l'Eglise de Bamberg, pour la délivrance. d'Otton, leur évêque. Otton se rendait à Rome en 1106, quand il fut arrêté, dans la vallée de Trente, par le comte Adalbert. La dou

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zième lettre est un privilége accordé par le pape Pascal II au monastère de Weissen (Weisenoense); elle est écrite par Jean Diacre, cardinal et bibliothécaire de la sainte Eglise romaine, à la place de Frédéric, archichancelier et archevêque de Cologne; ce qui montre que cet archevêque était encore archichancelier. Par la quatorzième, qui est de l'an 1112, Bruno de Trèves convoque Otton à l'examen de la cause de celui qui avait été élu pour Spire, et s'il y avait lieu à sa consécration. Par la quinzième, de l'an 1115, Frédéric de Cologne cherche à attirer Otton à son parti contre Henri V. Par la seizième, de l'année suivante, Henri le convoque à la diète de Spire. Les lettres dix-huitième, dixneuvième et vingtième, des années 1119 et 1122, regardent la fondation et la collation de droit paroissial au monastère de Michelsfeld, en l'honneur de saint Jean l'évangéliste. La vingt-deuxième est une charte de fondation pour le monastère d'Uraugen, l'au 1122. La vingt-troisième est une charte octroyée en 1123, par Otton, pour le monastère de Saint-Michel. Dans la lettre vingt-quatrième, écrite en l'an 1123, et dans la vingtseptième, de l'an 1124, le pape Calixte II confirme les monastères construits par Otton. Dans la vingt-sixième, Boleslas III, duc de Pologne, invite Otton à travailler à la conversion de la Poméranie. Cette lettre fut écrite vers l'an 1123. La vingt-huitième contient le récit de l'apostolat de saint Otton en Poméranie. Les lettres vingt-neuvième, trentedeuxième, trente-huitième, trente-neuvième, quarantième, quarante-unième et quarantedeuxième regardent des monastères. Par la quarante-quatrième, écrite en 1139, le pape Innocent confirme les règlements établis par Otton dans ces monastères. On la trouve au tome CLXXIX de la Patrologie, col. 405-407. Plusieurs évêques et princes écrivirent, en 1125, à Otton pour l'inviter à remplacer Henri par un nouveau roi. C'est l'objet de la lettre trentième à Adalbert ou Albert dont on a plusieurs lettres. Otton en écrivit une à cet évêque, Epist. 31. en 1125, pour l'inviter à venir au concile pour mettre ordre à l'église de Wirzbourg, et une autre, vers l'an 1127, pour l'avertir de l'excommunication qu'il avait prononcée, par le conseil de ses frères et des princes, contre Conrad, usurpateur du royaume. Wigand, abbé de Tharise, l'engage à laisser la Poméranie pour revenir au milieu des siens. Con- 35. rad, archevêque de Salzbourg, dans une

34.

33.

Discours de saint Otton.

lettre écrite en 1128, avertit Otton et les chanoines de Bamberg que leur doyen, Gilbert, venait d'être élu pour patriarche d'Aquilée. 29. Les lettres sont suivies du discours que Autres pièces. saint Otton adressa aux fidèles de Pirits, la première église qu'il avait fondée en Poméranie, au moment où il allait retourner à Bamberg après sa première mission. Ce discours et les lettres sont au tome CLXXIII de la Patrologie, col. 1313-1560. Un appendice qui suit contient : 1o Le récit de l'assemblée d'Uzedom en Poméranie, le jour de la Pentecôte, vers l'an 1128. Le saint apôtre y fit un discours aux nouveaux convertis, à qui il expliqua avec onction et clarté la doctrine de l'Eglise sur les sept sacrements. Il employa la semaine entière à baptiser les uns, à réconcilier les autres, à les instruire tous. Ce récit est tiré de Sefrid, prêtre. 2o Le discours qui fut prononcé aux funérailles de saint Otton par Embricon, évêque de Wirzbourg. 3o Les Annales de Bamberg, d'Ensdorf, d'Augusta en Bavière, par Heimon, prêtre et moine de Bamberg, contemporain d'Otton dont il fut chéri et qui brilla par sa science et ses écrits. Il composa, en 1555, une Chronographie où il corrigeait le comput des temps depuis le commencement du monde jusqu'à son temps. Il poussa le cycle pascal jusqu'à l'an 1596. Le livre d'Haimon fut porté, après sa mort, dans la bibliothèque de Saint-Michel, où, pendant quarante ans, on y ajouta des annotations historiques; mais on ne le trouve plus. Deux autres manuscrits en contiennent quelques extraits avec des augmentations. Le tout est reproduit d'après Pertz, Monum. Germaniæ historica. Script., tome X.] Anselme de 30. Sur la fin du xre siècle et au commencement du XII, l'Eglise de France eut deux docteurs fameux, Anselme et Raoul. Ils étaient frères et chargés successivement de l'école de Laon. Anselme était chanoine de l'église cathédrale de cette ville; il en fut ensuite doyen 1. Le siége épiscopal avait vaqué pendant deux ans depuis la mort d'Ingelvan, lorsque le clergé se détermina sur le choix. de Gaudry, référendaire du roi d'Angleterre. Gaudry était riche, mais plus guerrier qu'ecclésiastique. Anselme, ne le jugeant pas digne de l'épiscopat, s'opposa seul à son élection; mais il fut aussi le seul qui lui témoi

Laon.

1 Voir sur Anselme de Laon une notice tirée d'Oudin, et une autre tirée de l'Histoire littéraire de la France au tome CLXII de la Patrologie, col. 10691186. (L'éditeur.)

gna de l'attention dans ses disgrâces. Il avait entrepris de casser la commune ou société que les bourgeois de Laon avaient faite entre eux pour se défendre contre les nobles. Quarante des bourgeois jurèrent sa mort. Anselme l'en avertit; l'évêque prit ses précautions, mais ayant renvoyé ses gardes quelques jours après, les bourgeois l'attaquèrent, le hachèrent en pièces et le jetèrent nu dans la rue. Anselme, voyant que personne ne prenait soin de sa sépulture, le fit enterrer à la hâte dans l'église de Saint-Vincent. C'est ce que raconte Guibert de Nogent 2, témoin oculaire, qui ajoute que l'on disait alors qu'Anselme étant en conversation avec quelques personnes, avait dit qu'un crime de cette nature ne pouvait s'effacer que par l'incendie de l'église où il s'était commis, ce qui arriva on mit le feu à la maison de l'évêque, d'où il prit à l'église cathédrale. Anselme, au rapport même de Guibert, fit plus de catholiques par ses leçons sur l'Ecriture sainte et par la pureté de sa foi, que les erreurs du temps n'en pervertirent. Il eut parmi ses écoliers Guillaume de Champeaux et plusieurs autres illustres personnages qui furent élevés à l'épiscopat. Il était déjà trèsavancé en âge, lorsque Pierre Abailard vint prendre ses leçons. Soit que son grand âge le mit hors d'état de les continuer avec la même force et le même éclat qu'auparavant, soit que le disciple se crût plus savant que le maître, Abailard parle d'Anselme avec mépris 3, disant qu'il ne savait résoudre les doutes de personne, et qu'il devait plus au long temps qu'il avait enseigné, qu'à son esprit et à sa mémoire, la grande réputation. dont il jouissait. On met la mort d'Anselme en 1117.

Glose sur E

31. Il a composé plusieurs écrits dont quel- Seth, ques-uns ont été rendus publics. On trouve tere. d'abord une glose interlinéaire qui est entre les mains de tout le monde, et à laquelle on a joint la glose ordinaire de Nicolas de Lyre. Henri de Gand en fait mention dans son Catalogue des Ecrivains ecclésiastiques ; elle a été imprimée, avec la glose ordinaire de Hugues de Saint-Thierry, cardinal, à Bâle en 1502, et plusieurs fois avec celle de Nicolas de Lyre, à Bâle en 1498, 1501, 1509; à Paris en 1520; à Lyon en 1529; à Venise en 1588;

Guibertus de Novigento, lib. III, de Vita sua, cap. iv.

3 Abelardus, Epist. calamitatum suarum. * Cap. xxx.

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