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que les écrivains sacrés s'expriment de fa-

çon, sur l'efficacité de la grâce, qu'ils lui at-

tribuent toute la bonne action, comme si le

. libre arbitre n'y avait aucune part, et qu'ail-
leurs ils donnent tout le salut de l'homme à
la force de son libre arbitre, comme s'ils en
excluaient l'opération de la grâce. Pour ne
laisser aucune ambiguité dans cette question,
il déclare qu'il s'agit ici des adultes, qui ne
peuvent mériter le salut sans le libre arbitre,
et de la grâce sans laquelle personne n'est
sauvé. Après quoi il dit qu'il est bien vrai
que dans les enfants la grâce seule opère le
salut, mais que dans les adultes elle l'opère
avec le libre arbitre en l'aidant, parce qu'en
effet le libre arbitre ne pourrait rien faire
pour le salut sans elle, ni même conserver la
rectitude que l'homme a acquise par la grâce.
Il explique les passages de l'Ecriture qui sem-
blent tout donner à la grâce à l'exclusion du
libre arbitre, et ceux qui paraissent tout attri-
buer au libre arbitre à l'exclusion de la grâce.
5. Le livre du Pain azyme et du pain levé
du pain for ou fermenté, porte, dans quelques manus-
crits, le titre Du Sacrifice offert avec du pain
azyme ou fermenté. On l'avait mis parmi les
lettres dans l'édition de Cologne en 1612. II
fait partie des traités dans la nouvelle, où on
l'a divisé en chapitres. Il est parlé, dans le
premier, du livre de la Procession du Saint-
Esprit, qui fut écrit entre l'an 1101 et 1103;
celui du Pain azyme est donc postérieur. Il
In prolog. est adressé à Valéranne, évêque de Naum-
bourg dans la métropole de Magdebourg. Cet

évêque, qui était encore alors engagé dans

le schisme, ayant eu quelque dispute avec

les Grecs, consulta sur cela saint Anselme,

qui lui envoya d'abord son traité de la Pro- Cap. I.

cession du Saint-Esprit, puis celui du Pain

azyme et du pain levé. Il y établit que ni l'une

ni l'autre de ces qualités ne changeant la

substance du pain, on peut, sauf l'essence du

sacrifice, offrir avec du pain azyme ou avec

du pain fermenté; qu'il est mieux, toutefois,

de ne sacrifier qu'avec du pain azyme, parce

que Jésus-Christ en a usé ainsi; qu'en imi-

tant le Sauveur en ce point, les Latins ne

sont point censés judaïser, parce qu'ils ne le

font pas pour observer la loi qui défendait

l'usage du pain levé pendant la fête de Pâ-

ques,

mais pour une autre cause qui n'a point

de rapport avec la loi judaïque. Il ajoute qu'ils
pourraient, sans être accusés de judaïser,
observer d'autres préceptes de la loi, s'ils
étaient nécessaires ou pour la santé du corps,
ou pour quelque autre raison étrangère à la
loi. Il explique les passages que les Grecs
objectaient, à peu près comme l'avaient fait
avant lui les anciens qui étaient entrés en
dispute avec les Grecs sur ce point, et il fait
voir que ceux-ci n'avaient aucune raison de
blâmer les Latins, en ce qu'ils permettaient
de contracter mariage au-delà du sixième
degré de parenté, puisqu'il n'y a point de loi v
qui le défende et qu'il est souvent nécessaire
de permettre ces sortes de mariages.

6. Les reproches que saint Anselme fit à

Valéranne sur son adhésion au schisme, eu-

rent leur effet. Cet évêque se réconcilia avec

l'Eglise romaine, et reconnut de bonne foi le

pape Pascal II. C'est ce qu'il déclare dans le

dernier chapitre de la lettre qu'il écrivit à

saint Anselme pour lui demander raison de

la variété des cérémonies dans l'administra-

tion des sacrements, notamment du sacrifice

de l'autel. On administrait différemment en

Palestine, en Arménie, à Rome, dans les

Gaules et en Allemagne. Valéranne craignait

que cette variété ne nuisît à l'unité de l'E-

glise, et il ne concevait pas pourquoi l'on ne

s'en était pas tenu exactement à la liturgie

que l'on avait reçue des anciens pères. En

quelques Eglises on ne faisait qu'un signe de

croix sur le pain et sur le calice, lorsqu'on les

bénissait. L'ancien Ordre romain le prescri-

vait ainsi, conformément à ce qui est dit dans

l'Evangile, que Jésus-Christ, prenant le pain,

le bénit une fois, et qu'il fit la même chose à

l'égard du vin. En d'autres, on faisait plu-

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Lettre da
saint Ansel
Valéranne à
me. Pag. 137.

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sieurs signes de croix sur le pain et le vin.
Can. Valéranne demandait en particulier à saint
Anselme pourquoi l'on couvrait le calice d'un
voile ou d'une palle dès le commencement
de la messe, puisque Jésus-Christ fut offert
nu sur la croix.

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7. Saint Anselme, après avoir, dans sa ré-
ponse, congratulé cet évêque sur son retour
à l'unité de l'Eglise, lui dit qu'il serait à sou-
haiter que les cérémonies usitées dans l'ad-
ministration des sacrements fussent les mêmes

CL dans toute l'Eglise; mais que la diversité qui

s'y rencontre à cet égard ne tombant ni sur

l'essence ou la substance des sacrements, ni

sur la foi, on doit plutôt la tolérer en pa-

tience, que de la condamner avec scandale.

Il fonde sa décision sur celle des saints pères,

qui ont enseigné, que la différence des cou-

tumes ne nuit pas à l'unité de la foi dans la

charité. Cette variété lui paraît venir des dif-

férentes idées des hommes sur une même

chose. Ce qui plait à l'un, est désapprouvé de

l'autre. Saint Anselme convient aussi que

l'on aurait pu ne pas multiplier les signes de

croix et se contenter de deux, l'un sur le pain,

l'autre sur le calice; mais que l'on peut aussi

varier sur ce point sans préjudicier à la vérité

ni à l'essence du sacrifice. Il paraît ne point

approuver les raisons mystiques que l'on ap-

portait pour couvrir ou ne point couvrir le

calice avant la consécration; mais il en trouve

une physique et littérale, qui est d'empêcher

qu'il ne tombe dans le calice quelque mouche

ou quelque autre chose indécente, comme il

est arrivé souvent, et à quoi il serait toujours

exposé si on le laissait découvert.

8. Le petit traité des Clercs concubinaires

gest tiré de la lettre de saint Anselme à Guil-
Jaume, abbé d'Hirsauge, sur la fin du XI
siècle. Il se trouve néanmoins 3 des manus-
crits où il est séparé de cette lettre, et par-
mi les opuscules; l'éditeur a cru devoir sui-
vre cette disposition. Saint Anselme y décide,
conformément aux anciens canons, que les
prêtres dont le crime d'incontinence est venu
à la connaissance du public, doivent être pour
toujours interdits des fonctions de leur ordre;
mais que si leur péché est secret, qu'ils s'en
soient confessés et en aient fait pénitence, on
doit leur laisser l'exercice de leur ministère.
Saint Anselme cite la fausse décrétale du
pape Calixte aux évêques de Gaule, et celle

de saint Grégoire-le-Grand à Secundus, que
l'on croit supposée. Dans quelques éditions
de la Bibliothèque des Pères, ce traité est at-
tribué à Honorius d'Autun; erreur qu'il est
aisé de détruire en le comparant avec la let-
tre à l'abbé Guillaume, que personne ne con-
teste à saint Anselme.

Traité des

tre parents.
Pag. 141.

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9. L'édition de ses œuvres, à Cologne en
16124, est la première où l'on ait fait entrer Mariages on-
le traité des Mariages entre parents; encore
l'a-t-on mis parmi les lettres. Comme il est

dogmatique, on lui a donné place entre les

opuscules dans la dernière édition, où l'on

dit qu'il est de saint Anselme, et parce qu'il

porte son nom, et à cause qu'on y remarque

ses façons de parler et de raisonner. Mais on

ne fait pas connaître la personne à qui l'écrit

est adressé. L'auteur la qualifie son frère, et il

semble que cet inconnu lui proposait de temps

en temps des questions à décider. Celle qui

fait le sujet de ce traité regarde le mariage

entre parents, jusqu'à quel degré il est dé-

fendu d'en contracter, et la raison de cette

défense. Saint Anselme dit que rien n'est

plus fréquent, dans les conciles et dans les

écrits des pères que la défense aux parents

de se marier; mais qu'il n'en a lu nulle part

la raison, si ce n'est dans l'Ancien Testament

où Dieu défend les mariages entre les per-

sonnes de différente tribu, de peur que ce mé-

lange n'entraîne la diminution des biens et des

héritages dans les tribus. Il ajoute que dans

la loi nouvelle, où la charité est plus estimée

que les héritages temporels, le mariage en-

tre parents est défendu jusqu'au sixième de-

gré, parce qu'en ce degré on est encore assez

proches parents pour conserver dans une fa-

mille l'amitié et la charité qui doivent y ré-
gner; mais que cette liaison s'affaiblissant
dans les degrés ultérieurs, il est permis de
la ranimer par le mariage. Saint Anselme
avait dit, dans le traité de l'Azyme et du fer-
menté 5, que le mariage entre parents est dé-
fendu jusqu'au septième degré; et cette dé-
fense avait été autorisée dans les conciles
d'Angleterre, auxquels il s'était trouvé. Com-
ment donc n'étend-il ici cette défense que
jusqu'au sixième degré? On peut répondre
qu'en un endroit il ne l'étend qu'au sixième
degré inclusivement, et en l'autre jusqu'au
septième exclusivement; ou bien que, s'il ar-
rivait que des deux parents l'un fût au sixième

• Censura lib. de Nuptiis consanguin.

5 Cap. VII, pag. 137.

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degré, l'autre au septième, le mariage pou-

vait alors se contracter au sixième degré ; ou

qu'on ne le pouvait qu'au septième, s'ils

étaient l'un et l'autre parents au sixième.

Telle est la disposition du concile de Londres

sous Lanfranc en 1075.

10. Le dialogue qui a pour titre le Gram-

mairien est une introduction à la Dialectique,
ou à l'art de raisonner juste. C'est pourquoi
saint Anselme y donne des notions claires
de ce qu'on entend par les termes de subs-
tance et de qualité sur lesquels roulent toutes
nos idées. Il intitula ce traité Le Grammairien,
parce que ce terme présente tout à la fois
l'idée d'une substance et d'une qualité. Il est
Pag. 109. rappelé dans le prologue du livre de la Vérité.
11. On a vu plus haut que saint An-
Pg. selme, dans un traité de la Volonté en géné-
ral, distinguait trois volontés en Dieu une

Honél es

de saint An-

se.me.

qui opère, une qui approuve, une qui per-
met. Il traita depuis la même matière avec
un peu plus d'étendue, et au lieu des trois
volontés en Dieu, il fit voir que l'on pouvait
y en distinguer quatre, que l'on connait par
les effets. Dieu, par sa volonté efficace, fait
ce qu'il veut. Par un autre acte de sa vo-
lonté, il approuve ce qui lui plaît; telle est
sa volonté pour le salut de tous les hommes.
Quelquefois il accorde, comme à l'homme,
de se marier, s'il ne veut pas un état plus
parfait. Enfin il permet des choses mêmes
qui lui déplaisent. C'est ainsi qu'il tolère le
pécheur dans son endurcissement.

Des Homélies de saint Anselme et de ses

Méditations.

1. Les traités dont nous venons de parler
composent la première partie des écrits de
saint Anselme. La seconde renferme ses ou-
vrages parénétiques ou exhortatoires, moraux
et ascétiques. Il n'est pas douteux qu'un évê-
que aussi zélé que lui, et qui avait l'éloquence
en partage, n'ait souvent instruit publique-
ment ses peuples. Eadmer 2, son historien,
le remarque plus d'une fois, et on voit, par
la neuvième homélie 3, que n'étant qu'abbé
du Bec, il prêchait souvent ses religieux.
Cependant il ne nous reste que seize homé-
lies sous son nom. Il ne s'en trouve qu'une
dans l'édition de Venise en 1549. Celle de

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3. On trouve sous son nom une homélie sur

la Dédicace, dans un manuscrit 5 du collége

de Saint-Benoît à Cambridge, et une sur la

félicité éternelle, dans un recueil de divers

opuscules des pères, imprimé à Lyon en 1615,

in-12, par les soins de Thomas Galletti. Mais

un manuscrit de l'abbaye du Bec l'attribue

à Eadmer, qui en prit la matière dans les

ouvrages de saint Anselme. L'exhortation au

mépris des choses temporelles et à l'amour

des éternelles, n'a été rendue publique qu'en

1630, par Théophile Raynaud, et c'est sur sa

parole 7 qu'on l'a mise depuis parmi les vé-

ritables écrits de saint Anselme, car il n'a

apporté aucune preuve qu'elle soit de cet

archevêque. Comme on y trouve plusieurs

maximes tirées presque mot pour mot de la

règle de saint Benoît, il est au moins vrai-

semblable que cette exhortation est l'ouvrage

d'un bénédictin.

4. C'est aussi le père Théophile Raynaud

qui a le premier publié l'avertissement à un

moribond effrayé de la vue de ses péchés. Il

porte le nom de saint Anselme dans le ma-

nuscrit du Vatican, sur lequel il a été rendu

public, et dans quelques autres où il est in-

titulé Comment on doit interroger le ma-

lade à l'article de la mort, et comment il

doit répondre. Ces formules sont différentes,

suivant la qualité du mourant. Aux inter-

rogations sont jointes des prières tirées des

Psaumes, une oraison à la sainte Vierge

pour implorer son secours au moment de la

mort, et quelques avis au moribond. Entre

↳ Bibliot. Angl. manusc., part. III, num. 1532, 27.

6 Montfaucon, Bibliot. Bibl., pag. 1252.

7 Censura Exhortat.- -8 Censura Admonit,

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autres demandes qu'on lui fait, nous remar-
querons celles-ci : « Avez-vous la volonté de
vous corriger, si Dieu vous en donne le loi-
sir? Croyez-vous que Jésus-Christ est mort
pour vous, et que vous ne pouvez être sauvé
que par sa mort? » Le malade répond affir-
mativement.

Pene da 5. Le poème du Mépris du monde n'est

qu'en partie dans l'édition des œuvres de

saint Anselme faite à Cologne en 1573; mais

il est tout entier dans celle que l'on fit en la

même ville en 1612, sur un manuscrit de

l'abbaye de Saint-Victor de Paris; [il est re-

produit au tome CLVIII de la Patrologie, col.

687-708]. On le trouve encore en d'autres

manuscrits, dans aucun sous le nom de

saint Anselme. Il y en a qui l'attribuent à

Bernard de Cluny; celui de l'abbaye du Bec

le donne à Roger de Caen, moine du Bec

sous saint Anselme, qui en est effectivement

l'auteur. Dom Mabillon ne témoigne là-

dessus aucun doute, et le nom de Roger qui

se trouve à la tête du manuscrit de la mai-

son même où ce poème a été composé, est

une preuve suffisante pour le lui attribuer.

Il est visible d'ailleurs que l'attribution qui

en est faite dans le manuscrit de l'abbaye

d'Oudenbourg à Bernard, moine de Cluny,

est fautive. Il est vrai que Bernard a écrit en

vers sur le même sujet : mais son poème est

en vers héroïques, et divisé en trois livres :

au lieu que celui de Roger est en vers élé-

giaques et sans aucune division. La poésie

en est même beaucoup au-dessus de celle de

Bernard, plus douce, plus coulante, plus

moelleuse. Le poème de Bernard a été im-

primé plusieurs fois à Bâle en 1557, in-8°,

par les soins de Matthias Flaccius, entre

les poèmes de l'Etat corrompu de l'Eglise, à

Brème en 1597, in-8°; à Rostoch en 1610,

in-8°; à Rintel en 1626; à Lunébourg en

1640, in-12. Celui de Roger du Bec ne se

trouve que dans les éditions des œuvres de

saint Anselme depuis celle de Cologne en

1612. Il était né à Caen en Normandie. S'é-

tant consacré à Dieu dans l'abbaye du Bec

sous l'abbé Herlouin, dont il était parent, il

en fut depuis prieur, et on le compte 2 pour

le troisième qui remplit cet emploi depuis la

fondation de ce monastère. Il vivait encore

en 1090.

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6. Son poème est de plus de huit cents

vers. Il y fait une description détaillée des

devoirs d'un moine, en remarquant d'abord

que ce n'est ni la tonsure, ni l'habit qui fait

le moine, mais l'austérité de la vie, la cons-

tance dans la vertu, l'humilité, le mépris du

monde, la pureté de la vie, la sobriété, l'ac-

complissement des voeux faits à Dieu. Maître

de ses passions avec le secours de Dieu, il

doit laver ses fautes passées dans ses larmes;

s'appliquer continuellement à l'étude des Li-

vres saints, ou à des études utiles et honnê-

tes; se persuader que, Dieu étant présent

partout, ses plus secrètes actions lui sont

connues; ne se relâcher en rien de la ri-

gueur de la discipline. Il repasse tous les ob-

jets du monde qui peuvent exciter nos pas-

sions, et en fait voir le vide; montrant qu'il

y a bien plus de paix et de tranquillité dans

la pauvreté volontaire que dans l'abondance,

dans les honneurs, dans les plaisirs du siècle et

dans tous les autres avantages que le monde

estime. Il s'étend beaucoup sur les dangers

que court un moine dans des liaisons avec

des personnes d'un autre sexe. Ce poème fut

publié en 1612, par Jean Picard, chanoine

de Saint-Victor de Paris, avec deux autres

petites pièces de poésie, dont la première,

qui est en grands vers rimés, est aussi inti-

tulée du Mépris du monde; l'autre, Que l'on

ne doit aimer que Dieu. Celle-ci est en vers

élégiaques, on n'en connaît point l'auteur:

et c'est une pure conjecture de les attribuer

à Roger, parce qu'elles se sont trouvées dans

le même manuscrit que le long poème dont

on vient de parler. Barthius fait l'éloge

d'un autre poème sur le mépris du monde,

qui, dans quelques manuscrits, porte le nom

de Roger. Mais il n'est guère à présumer

qu'un même poète se soit exercé jusqu'à

trois fois sur une même matière, après l'a-

voir surtout traitée avec autant d'étendue;

à moins qu'on ne veuille faire passer les deux

autres pour des

coups d'essai.

7. Le recueil des Méditations de saint An-

selme en comprend vingt-une, mais on ne

les croit pas toutes de lui. Il en est parlé

dans sa Vie 5 par Eadmer, et le saint en parle

lui-même dans ses lettres 6. Elles se trouvent

3 dans un grand nombre de manuscrits. Il y

en a que l'on n'a pas encore mises au jour. Le

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Deuxième Mélitation. Pag. 207.

Troisième Méditation et suivantes. Pag. 208.

Septième et huitième Mé

prologue qui est à la tête de ces Méditations nous apprend que saint Anselme les composa pour exciter ses lecteurs à aimer et à craindre Dieu, et les aider à s'examiner et à se connaître eux-mêmes. C'est pourquoi il leur conseille de les lire dans un temps de tranquillité, lentement et peu à la fois, sans s'astreindre à en lire une entière de suite. Il les partagea en plusieurs paragraphes, afin qu'il fût libre à chacun de commencer ou de finir à quel endroit il voudrait, et d'éviter par ce moyen l'ennui que cause la prolixité. La première méditation a pour matière la dignité de l'homme considéré comme fait à l'image et à la ressemblance de Dieu, et sa misère depuis sa chute dans le péché. Elle est divisée en quatorze paragraphes, et c'est déjà une raison de l'attribuer à saint Anselme. Une seconde preuve est, qu'elle porte son nom dans quelques manuscrits; et la troisième, c'est qu'on y trouve plusieurs choses qu'il répète à peu près en mêmes termes dans son Monologue et son Prosloge.

8. La seconde méditation lui est aussi attribuée dans tous les imprimés, comme dans tous les manuscrits. Il l'avait, ce semble, envoyée à Durand, abbé de la Chaise-Dieu, et depuis évêque de Clermont, qui l'en remercia par une lettre où il en fait un grand éloge. Elle est intitulée de la Crainte du jugement de Dieu. Saint Anselme la composa n'étant que prieur du Bec, et avant l'épiscopat de Durand, qui commença en l'an 1076.

9. On peut rapporter au même temps la troisième méditation, et la mettre au nombre des opuscules propres à inspirer de la componction, dont il est parlé dans la lettre de l'abbé Durand, que l'on vient de citer. Cette méditation a pour objet d'exciter à la douleur et à la pénitence des péchés commis dans la jeunesse. Elle est sous le nom de saint Anselme dans tous les manuscrits 2, de même que les trois suivantes. Le pécheur trouve dans la quatrième des motifs pour l'engager à se corriger; dans la cinquième, les avantages d'une bonne mort, et les suites funestes de la mort des impies; dans la sixième, des préservatifs contre le désespoir, dont le principal consiste dans une véritable pénitence de ses péchés.

10. La septième méditation est composée

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Pag. 214,215

de quatre paragraphes, dont les deux pre- ditation. miers se lisent sous le nom de saint Anselme dans un manuscrit de Saint-Martin de Tournay les deux autres sont du style et du génie de saint Anselme. Il est vrai que l'on trouve les deux premiers dans le livre intitulé de la Contrition du cœur, imprimé dans l'appendice du neuvième tome des Euvres de saint Augustin. Mais il faut remarquer que ce livre n'est qu'un extrait des Méditations et des Oraisons de ce père. Le père Théophile Raynaud a donné la huitième méditation sur un manuscrit du Vatican. Elle ne contient rien qui ne soit digne de saint Anselme. On y voit un pénitent qui crie vers Dieu pour obtenir sa miséricorde. Dans la septième, après s'être représenté les bienfaits dont Dieu l'a comblé, il déplore son ingratitude, et confesse son péché dans l'amertume de son cœur.

11. Les titres de la neuvième méditation varient suivant les différents manuscrits. Elle est intitulée tantôt 3: De l'Humilité de JésusChrist, tantôt : Le Miroir de la parole évangélique, tantôt: L'Aiguillon de l'amour divin. On l'a quelquefois attribuée à saint Bernard, mais elle n'est point de son style; on n'y remarque non plus aucune des expressions familières à saint Anselme : elle est toutefois sous son nom dans toutes les éditions de ses œuvres, et dans quelques manuscrits; mais elle se trouve aussi intitulée du nom d'Ecbert, abbé de Saint-Florin, ou Schonauge au diocèse de Trèves, dans trois manuscrits: et c'est sur leur autorité que dom Bernard Pez la lui a attribuée dans le tome VII de sa Bibliothèque ascétique, imprimée à Ratisbonne en 1725, in-8°. Il y a plusieurs autres écrits de cet abbé, dont il sera parlé dans la suite. La dixième a été publiée par le père Théophile Raynaud, sur un manuscrit du Vatican. On n'a pas d'autre preuve qu'elle soit de saint Anselme. La onzième est constamment de lui. Eadmer dit qu'il la composa 5 étant à Lyon, en 1099. Elle roule sur l'économie de la rédemption du genre humain par l'incarnation du Fils de Dieu.

12. La douzième méditation a été publiée pour la première fois par le père Raynaud sur un manuscrit de Bigot, où elle est parmi les Méditations de saint Anselme. On y remarque aussi son style: mais on ne le re

3 Anselm. vit., lib. II, pag. 23. 6 Censura Meditat.

Neuvièm dixième et

me Medi tion. Pag. 1 et seq.

Douzii treizième Méditalic

nato z
g

$4.

22

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