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foi dans la Suède, d'un grand nombre de Cap xxx martyrs chez les nations barbares, et de l'érection de nouveaux évêchés chez les Sclaves, les Suédois, les Norwégiens, les Anglais XL, L, L et les autres peuples du Nord. Il a soin de remarquer que les archevêques de Brême recevaient l'investiture de leur dignité par la crosse, que l'empereur leur mettait en main après leur élection, et que le pallium leur était envoyé par le pape. Sur la fin du second livre, Adam se plaint du relâchement des mœurs dans le clergé, et le regarde comme plus préjudiciable à l'Eglise, que ne le fut à celle de Brême l'incendie qui la consuma avec son trésor, son cloître, ses livres, ses ornements, et les édifices de la ville, environ deux cent soixante-dix ans depuis sa fondation par saint Willehade.

Troisième livre, pag. 33.

9. Adam commence son troisième livre par l'éloge de l'archevêque Adalbert, dont il Cap 111, relève la noblesse, l'esprit, le savoir, l'éloquence, la beauté, la prudence, la libéralité, la charité envers les pauvres et les étrangers, le zèle pour l'accroissement de la religion, la piété, et une dévotion si tendre, qu'il fondait en larmes lorsqu'il offrait le saint sacrifice. Dès la première année de son épiscopat, il s'appliqua à réparer l'église de Brême, le cloître, et les autres bâtiments nécessaires aux chanoines; et voyant que les ducs la vexaient continuellement, il lui rendit sa première liberté en faisant avec eux une 1. paix solide. Il envoya des députés aux rois du Nord pour lier amitié avec eux; écrivit aux évêques et aux prêtres établis en Danemarck, en Suède et en Norwége pour les exhorter à garder fidèlement leurs églises, et à travailler sans crainte à la conversion des païens; menaça d'excommunier Suénon, roi de Danemarck, s'il ne se séparait de sa parente qu'il avait épousée contre les règles de l'Eglise, ce que ce prince ne fit qu'après avoir reçu à ce sujet des lettres du pape; encore II. prit-il ensuite plusieurs femmes et plusieurs concubines. La reine Gunhilde, après cette séparation, se retira sur ses terres, où elle vécut dans la pratique de toutes les vertus; elle y reçut les députés que l'archevêque de Brême avait envoyés pour détromper le roi de *. Suède au sujet d'un nommé Osmund, qui se

XVI.

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disait ordonné archevêque de ce royaume par le pape, et en conséquence faisait porter devant soi la croix comme les archevêques.

10. En Norwége, le roi Harold exerçait une cruelle tyrannie, abattait les églises,

faisait mourir les chrétiens par divers supplices, s'exerçait aux maléfices, et loin d'être touché des miracles qui se faisaient au tom- Cap. XIX. beau du roi Olaf, son frère, en enlevait les offrandes qu'il distribuait à ses soldats. L'archevêque Adalbert lui envoya des députés chargés de lettres où il lui faisait des reproches sur tous ces désordres, et sur ce qu'au mépris de sa juridiction, il faisait venir des évêques de France et d'Angleterre. Harold renvoya les députés avec mépris, disant qu'il ne reconnaissait personne en Norwége, ni archevêque, ni autre comme plus puissant que lui. Adalbert en porta ses plaintes au pape Alexandre II, qui écrivit en ces termes au roi Harold « Comme vous êtes encore peu instruit dans la foi et la discipline canonique, nous devrions, nous qui avons la charge de toute l'Eglise, vous donner de fréquents avertissements; mais la longueur du chemin nous empêchant de le faire par nous-même, sachez que nous en avons donné la commission à Adalbert, archevêque de Brême, notre légat; or il s'est plaint à nous par ses lettres de ce que les évêques de votre province, ou ne sont point sacrés, ou se font sacrer pour de l'argent en Angleterre ou en France; c'est pourquoi nous vous admonestons, vous et vos évêques, de lui rendre la même obéissance que vous devez au Saint-Siége. »>

Suite.

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11. Adalbert songea ensuite à se réconcilier avec le roi Suénon, dans l'espérance que Cap xx si ce prince lui rendait son amitié, il faciliterait l'exécution de ses desseins sur le Danemarck pour l'agrandissement de l'Eglise; il persuada à l'empereur Henri III de conclure avec Suénon une alliance perpétuelle, et par là l'archevêque de Brême procura de grands avantages à son Eglise, et l'accroissement de la mission dans les pays du Nord. L'Evangile fit aussi de grands progrès dans les provinces au-delà de l'Elbe, en sorte xvii, xxix. qu'elles furent bientôt remplies d'églises et de monastères d'hommes et de filles, en même temps que d'évêques et de prêtres qui y prêchaient librement la foi de Jésus-Christ. Il y avait trois couvents à Meckelbourg, capitale des Obodrites; la religion prospérait aussi chez les Sclaves à la faveur de Gothescale, fils d'Uton, un des princes des Sclaves. Gothescale avait épousé la fille du roi de Danemarck, et par cette alliance il s'était rendu puissant comme un roi; il était pieux, ami de l'archevêque de Brême, et zélé pour la propagation de la foi; souvent il parlait dans l'é

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XXVII

rer la gloire de Dieu, qu'il ne négligeait pas les embellissements qui font une partie de la gloire humaine; ainsi, par ses soins, la ville de Brême, quoique petite, devint la Rome du Nord: on y accourait de toutes parts. Il se fit aussi un plaisir singulier de rendre respectable la métropole de Hambourg, qu'il appelait la mère des nations; il l'orna, il la fortifia pour la mettre en état de se défendre contre les Barbares; il y fit célébrer avec pompe les solennités de Pâques, de la Pentecôte et de la sainte Vierge, y assemblant à cet effet un grand nombre de clercs, ceux-là surtout qui par la douceur de leur voix pouXXIX. vaient plaire aux peuples. Il suivait dans la

Suite.

célébration des mystères, non le rit latin, mais un je ne sais quel mélange du rit grec et romain, il faisait, partout où il se trouvait, chanter trois messes, et y assistait. Il aimait aussi dans les cérémonies la fumée des aromates, un grand nombre de luminaires et un concert de voix fortes, pour imiter en quelque sorte ce qui se passa au mont Sinaï, lorsque Dieu y apparut à Moïse.

13. En 1051, la septième année de son Cap. xxx épiscopat, Adalbert assista au concile de Mayence, auquel le pape Léon IX présida, l'empereur Henri III présent; les archevêques de Mayence, de Cologne, de Trèves y assistèrent avec celui de Magdebourg, et plusieurs évêques. Celui de Spire, accusé d'adultère, s'en justifia par l'oblation du saint sacrifice. On fit dans ce concile des décrets contre la simonie et les mariages des prêtres, et il y fut ordonné que l'on chasserait de l'église et des villes les femmes puxxxxx, bliques. L'archevêque Adalbert était en grande considération tant auprès du pape Léon que de l'empereur Henri, et sa réputation avait pénétré jusqu'à l'empereur de Constantinople; flatté d'un si grand crédit, il essaya d'ériger l'Eglise de Hambourg en patriarchat, en quoi il était secondé par le

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Quatrième livre, pag. 44.

14. Herman, fils de Bernard, duc de Saxe, ravagea l'archevêché de Brême et de Hambourg; mais le roi Henri IV consola en quel- Cap. 11, 1. que façon ces Eglises, en leur envoyant des ornements, des vases d'argent, trois calices d'or, des chandeliers, des encensoirs d'argent, et des livres, dont un Psautier était écrit en lettres d'or. Adam raconte ensuite comment l'Eglise de Hambourg et de Brême devint riche et si puissante, qu'il n'y avait dans l'empire que celle de Wurtzbourg qui la surpassât; mais il se plaint amèrement v, VI. de ce que l'archevêque Adalbert, en voulant lui acquérir des comtés, un entr'autres situé dans la Frise, avait, pour en payer le prix, vendu ou fait briser des croix d'or ornées de pierres précieuses, des autels, des couronnes, et d'autres ornements, qui toutefois ne VI, VII purent former qu'environ la moitié de la somme, en sorte que l'Eglise de Brême tomba dans la désolation, et que son archevêque devint la risée de tout le monde.

Cap.

XII.

15. Vers le même temps le prince Gothes- Suite. calc, qui avait aidé à convertir une grande pX1, X partie de la Sclavonie, fut mis à mort avec le prêtre Yppon et un grand nombre de clercs et de laïques, pour la confession du nom de Jésus-Christ, par ceux-là mêmes qu'ils avaient convertis, mais qui étaient retombés dans l'idolâtrie. Ces Barbares ravagèrent ensuite toute la province de Hambourg, mettant tout à feu et à sang, et en chassèrent l'archevêque. «Tous ces maux, dit l'historien, nous avaient été annoncés par une comète qui nous avait apparu la même année vers la fête de Pâques. » L'archevêque fut trois ans xxx, X. hors de son Eglise, et, pour rétablir ses affaires, il se réconcilia avec ceux qu'il avait auparavant traité avec trop de hauteur. Sa mort, si l'on en croit Adam, fut précédée de plusieurs prodiges; on vit entr'autres à Brême les crucifix jeter des larmes. Il mourut à Goslar le 16 mars 1072, et fut rapporté à Brême, où on l'inhuma au milieu du chœur de la nouvelle église qu'il avait bâtie. On ne trouva rien dans son trésor que des reliques de saints et des ornements sacrés; le roi Henri s'en saisit; il prit aussi un bras de

Suite.

saint Jacques, apôtre, qu'Adalbert en pas. sant à Venise, avait reçu de Vital, évêque de cette ville.

16. Adalbert, voyant dans les provinces du Cap. XLII. Nord un nombre suffisant d'évêques, songea à tenir pour la première fois un concile en Danemarck son dessein était de réformer plusieurs abus qui s'étaient glissés dans ces nouvelles Eglises : les évêques vendaient les ordinations; les peuples refusaient de payer les dimes, et s'abandonnaient à de grands excès. Il indiqua ce concile à Sleswick par l'autorité du pape Alexandre II dont il était légat, et dans l'espérance que le roi de Danemarck lui prêterait secours; il n'y eut que les évêques d'outre-mer qui se firent longtemps attendre. Adam rapporte la lettre que le pape Alexandre II écrivit sur ce sujet à tous les évêques de Danemarck, et deux de celles que l'archevêque adressa aux évêques soumis à sa métropole pour les inviter au concile.

Suite.

XLIV, ILVI.

17. Il marque ensuite les évêques qu'ACap. XL, dalbert avait ordonnés, savoir : neuf en Danemarck; six en Suède; deux en Norwége; vingt en tout; mais trois d'entre eux demeurèrent inutiles, ne cherchant que leurs intérêts, et non ceux de Jésus-Christ. Cet archevêque traitait avec beaucoup d'honneur les légats du pape, disant qu'il ne reconnaissait que deux maîtres, le pape et le roi. Le pape lui accorda, ainsi qu'à ses successeurs, le privilége d'établir des évêchés par tout le Nord, même malgré les rois, dans tous les lieux où il le jugerait à propos, et de choisir de sa chapelle ceux qu'il voudrait pour les ordonner évêques.

Description

des provinces

65.

18. Voilà ce qu'il nous a paru de plus rede Nord, pag. marquable dans l'Histoire ecclésiastique d'Adam de Brême. Pour la rendre plus complète, il y a ajouté une description très-intéressante des royaumes et des provinces du Nord qui avaient de son temps embrassé la foi de Jésus-Christ, c'est-à-dire du Danemarck, de la Suède, de la Norwége, et des iles qui en dépendent; outre la description des lieux, il fait des remarques sur les mœurs Pag. 57. et les usages des peuples. D'après cet historien, quand quelqu'un d'entre les Danois est. convaincu d'un crime de lèse-majesté, il aime mieux avoir la tête tranchée que de souffrir les verges ou la bastonade; c'est une gloire pour eux de témoigner de la joie lors. qu'ils vont au supplice: ils ont les pleurs en horreur, en sorte qu'ils n'en versent ni pour

leurs péchés ni pour la mort de leurs parents. Dans la Courlande, les habitants sont si cruels, Pag. 59. que tout le monde les fuit, et aussi parce qu'ils sont très-attachés au culte des idoles; leurs maisons sont pleines de nécromantiens qui sont consultés de tous côtés, surtout des Espagnols et des Grecs. Les Islandais adorent 59. des dragons, auxquels ils immolent des hommes qu'ils achètent des marchands, après avoir examiné s'ils n'ont aucun défaut de corps.

61.

19. Les Suédois punissent de mort l'adul- co. tère et la violence faite à une vierge. Il regarde comme un opprobre de refuser l'hospitalité aux étrangers: c'est à qui d'entre eux les recevra, et ils les tiennent dans leurs maisons autant qu'ils souhaitent d'y rester. Ils font aussi beaucoup de caresses aux prédicateurs de l'Evangile, quand ils les connaissent pour chastes et prudents. Cette nation a un temple fameux à Upsal: il est tout revêtu d'or, et on y révère les statues de trois dieux; au milieu est le trône du plus puissant, qu'ils nomment Thor; des deux côtés sont les deux autres, nommés Vodan et Friccon. Thor, selon eux, gouverne l'air, le tonnerre, la foudre, les vents, les pluies, les saisons, les fruits; ils lui donnent un sceptre, et c'est comme le Jupiter des anciens Romains. Vodan est le dieu de la guerre, armé comme Mars. Friccon donne la paix et les plaisirs, et est représenté sous la figure infâme de Priape. Ils adorent aussi des hommes qu'ils croient être devenus dieux par leurs belles actions. Tous les neuf ans, ils célèbrent une fête solennelle où tous sont obligés d'envoyer leur offrande à Upsal; personne n'en est exempt; les chrétiens même sont contraints de se racheter de cette superstition. En cette fête on immole neuf animaux mâles de toute espèce, et on en prend les corps dans un bois proche du temple dont tous les arbres passent pour sacrés. On y voit aussi des corps humains suspendus pêle-mêle avec ceux des chiens. En temps de peste et de famine, on immole au dieu Thor; si on est en guerre, on sacrifie au dieu Vodan; s'il faut célébrer un mariage, c'est à Friccon qu'on offre des sacrifices.

62.

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Suite.

qu'il entend. En celte province, comme en plusieurs endroits de la Suède, les nobles, à la manière des anciens patriarches, gardent les troupeaux et vivent du travail de leurs mains. Le corps d'Olaph, roi et martyr, repose dans l'église de la métropole, à Trondemn, où il se fait de fréquents concours de peuple, à cause des guérisons miraculeuses qui s'opèrent à son tombeau.

21. Les habitants de l'île de Thyle sont de Pag. 64, 65. mœurs très-douces, et si charitables que tout est commun entre eux, comme avec les étrangers. Ils regardent leur évêque comme leur roi, ils se règlent sur sa volonté; et tout ce qu'il leur dit, soit de la part de Dieu, soit par l'autorité des divines Ecritures, soit selon l'usage des autres nations, ils le tiennent pour loi.

Epilogue

d'A dam à Lémar.

22. L'épilogue d'Adam à l'archevêque Liémar, successeur d'Adalbert, est en vers Pag. 67. hexamètres. Le poète y fait l'éloge de ce

prélat, de son éloquence, de son intelligence dans les divines Ecritures, de son assiduité à la lecture des pères. Il compare son élection à celles que l'on faisait anciennement dans l'Eglise, et la regarde comme l'époque du rétablissement de la liberté et de la paix dans l'Eglise de Brême et de Hambourg. 23. La première édition de l'Histoire des clésiastique Eglises du Nord, par Adam de Brême, est Brême. due à André-Séverin Velleus (Vedel), qui la

Editions de 'Histoire ec

d'Adam de

fit imprimer à Copenhague en 1579, in-4°. On n'y trouve point le livre de la Description du Danemarck et des autres provinces du Nord; mais Erpold Lindenbrogius lui donna place dans l'édition de l'Histoire ecclésiastique d'Adam, qu'il fit paraître à Leyde en 1595, in-4°, et depuis à Francfort, en 1609 et 1630, infol., et dans le Recueil des écrivains septentrionaux. Il y en a une cinquième édition par les soins de Joachin Madérus, à Helmstad, en 1670, in-4°. C'est sur celle-là qu'Albert Fabricius en a donné une sixième à Hambourg, en 1706, in-fol., avec plusieurs autres écrits qui ont rapport à l'histoire composée par Adam de Brême. Voici la liste de ces écrits L'Histoire des évêques de Brême depuis Charlemagne jusqu'à Charles IV, par un ano

1 Cette histoire est reproduite d'après Lappenberg,

nyme ; un petit Eloge de l'Eglise de Brême et de ses archevêques jusqu'à la mort de Louisle-Débonnaire; l'Histoire du pape Benoit V, mort à Hambourg en 841, et son épitaphe tirée de dessus la pierre de son tombeau en l'église cathédrale de Hambourg, où il fut inhumé; ses ossements furent depuis transportés à Rome; un poème en l'honneur de l'évêque Vicelin, qui avait enseigné à Brême sous l'évêque Adalbert; l'épitaphe de Godefroi, archevêque de Brême, mort en 1363; les priviléges accordés à cette Eglise par les empereurs, par les papes et par d'autres personnes puissantes; les Chroniques et les Annales sclavones; l'Histoire d'Eric, roi de Danemarck, de Wratislas VII, duc de Pomeranie, et celle de l'origine de la nation danoise, de ses rois et de leurs actions. A toutes ces pièces, Fabricius a ajouté la Vie de saint Anschaire, en prosc, par saint' Rembert, et en vers, par Gualdon, moine de Corbie; ce que Lambécius a écrit touchant les origines de la ville de Hambourg, et un recueil d'anciennes inscriptions par Théodore Hanckelmann. [Jean Lappenberg, archiviste de Hambourg, a publié une édition plus correcte de l'Histoire d'Adam de Brême, dans le tome VII des Monumenta Germaniæ historica, pag. 280 et suiv.; il l'a revue sur les manuscrits et sur les imprimés, et y a inséré des observations au bas du texte. Une préface savante précède cette édition, que l'on trouve reproduite au tome CXLVI de la Patrologie latine, col. 433-662. La Description des pays du Nord donnée par Lappemberg, se trouve pareillement à la suite de l'Histoire dans la Patrologie. De Chatelus, de Saumur, avait traduit les deux ouvrage en français; cette traduction n'a point paru. Buchholz a traduit en allemand la plus grande partie des II et III livres; c'est celle qui regarde Adalbert. Jean Frédéric Peringskioldius a fait en langue suédoise une version de l'Histoire ecclésiastique d'Adam; on l'a imprimée à Stokholm, en 1719, in-4°. Les Danois ont en leur langue une version de l'Histoire et de la Description données par Adam; elle est due à P. F. Suhm, t. IV de son Histoire du Danemarck.]

au tom. CXLVI de la Patrol. lat., col. 661-668. (L'édit.)

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Hilbert.

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CHAPITRE XVIII.

Le vénérable Hildebert, évêque du Mans, ensuite archevêque de Tours.

ARTICLE Ier.

HISTOIRE DE SA VIE.

[Ecrivain latin, 1133 ou 1134.]

1. Le lieu de la naissance d'Hildebert fut * le château de Lavardin, dans le Vendômois 1. On la met en 1057, et c'est l'opinion la plus appuyée. Quelques-uns le font naître en 1054, mais cette époque re s'accorde point avec les Gestes des évêques du Mans, comme la première. Quoique né de parents d'une fortune médiocre 2, Hildebert s'appliqua de bonne heure à l'étude des lettres. Ses ouvrages, soit en prose, soit en vers, sont des preuves de ses progrès dans les humanités. Il n'en fit pas moins dans les sciences supérieures. Bérenger fut un de ses maîtres 3; mais il n'en suivit point les erreurs. Voulant se perfectionner dans l'intelligence des Livres saints, il alla à Cluny, où cette sorte d'étude florissait sous l'abbé Hugues. On dit même qu'il y prit l'habit monastique 4.

2. La réputation de son savoir était parMans, est fait venue jusqu'au Mans. Hoël, qui en était évêEs que, le chargea du soin de l'école de son

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Eglise, puis l'en fit archidiacre en 1092, qui était la trente-cinquième année de l'âge d'Hildebert. Il fit les fonctions de cette charge pendant cinq ans, c'est-à-dire jusqu'en 1097. Alors, l'évêque Hoël étant venu à mourir, on lui donna pour successeur Hildebert, âgé de quarante ans.

3. Son élection souffrit quelque opposition ******** de la part de Goiffrède, doyen de la catbédrale. Mais les suffrages du reste du clergé prévalurent, et Hildebert fut sacré le jour de Noël de la même année 1097, par Raoul, archevêque de Tours. Cela n'empêcha pas le parti opposé de noircir la réputation du nou

↑ Vita Hildeb., in nova edit. Op., Paris 1708. Une charte publiée d'abord par Baluze, Miscell., tom. VII, pag. 209, nous apprend que le père d'Hildebert était d'une famille de chevaliers, de gente equestri. (L'éditeur.)

* M. Bourassé, dans la préface à la nouvelle édition

vel évêque. On l'accusa d'avoir mené une vie dissolue pendant qu'il était archidiacre, et cette calomnie fit impression pour un temps sur Yves de Chartres; mais dans la suite, il reconnut l'innocence de l'évêque du Mans, et ils vécurent en union.

4. Hildebert, dès le commencement de son épiscopat, eut d'autres persécutions à souffrir du côté des rois d'Angleterre Guillaumele-Roux et Henri ler son frère. Ces deux princes, prétendant que la ville du Mans leur appartenait, employèrent successivement les menaces et les caresses pour engager l'évêque à seconder leurs prétentions. Guillaume-leRoux, le voyant ferme, le tint un an en prison. Henri Ier le contraignit de passer en Angleterre pour s'y justifier du crime de trahison, dont on l'accusait; et voyant que tous les mauvais traitements qu'il faisait à Hildebert ne pouvaient vaincre sa résistance, il le dépouilla de tous ses biens. Les consuls du Mans, pour gagner les bonnes grâces du roi, nc cessèrent pendant trois ans de persécuter leur évêque, qui prit le parti de faire le voyage de Rome pour demander au pape Pascal II la permission d'abdiquer l'épiscopat. Son dessein était de se retirer à Cluny et d'y vivre en moine. Mais le pape n'eut aucun égard à ses remontrances. Il le renvoya à son Eglise, en lui ordonnant, de vive voix et par écrit, de reprendre ses fonctions épiscopales.

5. Hildebert, à son retour, trouva la ville. du Mans en paix, parce que Foulques Réchin, comte d'Anjou, avait contraint par la force des armes le roi d'Angleterre à repasser la mer. Mais en partant pour Rome, l'évêque avait laissé dans son diocèse une es

d'Hildebert, tom. CLXXI de la Patrologie latine, col. 19, prétend que cette assertion est dénuée de fondement; nulle part, dit-il, Hildebert n'a reconnu Bérenger pour son maître. (L'éditeur.)

* Cette assertion n'est point prouvée. Voyez Bourassé, ibid., col. 21. (L'éditeur.)

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