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sortes d'appellations. Si l'on établit cette nouveauté, l'autorité des évêques périra, et la discipline de l'Eglise n'aura plus aucune vigueur. Quel ravisseur menacé d'anathème n'appellera pas aussitôt? Quel prêtre ne continuera pas sa vie scandaleuse à l'abri d'un pareil frustratoire? Les sacriléges, les pillages, les adultères, se multiplieront de toutes parts, tandis que les évêques auront la bouche fermée par des appellations superflues. Je sais, ajoute-t-il, et toute l'Eglise l'enseigne, que le secours de l'appellation est dû à ceux qui sont blessés par un jugement; qui tiennent leurs juges pour suspects, ou qui craignent la violence d'une multitude emportée ; d'où vient qu'il est dit dans un des décrets du pape Corneille Si quelqu'un connaît que le juge lui est contraire, qu'il se serve de la voie d'appellation, qu'on ne doit refuser à personne. » Cette épître décrétale du pape Corneille passait pour authentique. Fpist. 12. La huitième lettre est une supplique au pape

33, 34.

pour la confirmation d'une aumône annuelle accordée par Henri Ier, roi d'Angleterre, au monastère de Fontevrault. Dans la neuvième, Hildebert se plaint au pape de ce qu'il avait absous et rétabli dans leurs bénéfices des clercs de l'Eglise de Tours, excommuniés, sans lui en avoir écrit auparavant, et sans leur avoir ordonné aucune satisfaction.

18. Hildebert était souvent inquiété par le roi de France, et par quantité d'autres personnes, parce qu'il soutenait avec vigueur les droits de son Eglise; il prenait le parti alors de recourir à la protection du ciel, à l'exemple de Joseph et de David; et il avait pour maxime qu'on devait agir envers les princes par voie de remontrances respectueuses, et non par des réprimandes ou des châtiments. C'est pourquoi il s'adressa à Girard d'Angoulême, légat en France, pour adoucir l'esprit du roi, qu'il n'avait néanmoins aigri, qu'en usant des droits que lui donnait sa qualité d'archevêque. Cette lettre et la précédente sont de l'an 1128. Aimeric, évêque de Clermont, avait interdit les fonctions sacrées à un prêtre, qui attaqué par un voleur qui en voulait à sa vie, l'avait lui-même tué d'un coup de pierre. Le temps de l'interdit écoulé, il demanda à Hildebert s'il pouvait rétablir ce prêtre dans ses fonctions. La ré

1 On le voit clairement, Hildebert n'a point condamné les appels à Rome, mais uniquement leur extension abusive. C'est aussi à tort qu'on l's accusé d'avoir ménagé fort peu la papauté dans ses vers.

ponse de l'archevêque fut que, comme il Epist. 43. n'était pas permis à un prêtre de répandre le sang d'autrui pour conserver sa propre vie, il ne croyait pas qu'on pût lui permettre l'administration des choses saintes; qu'au reste, si ce cas lui était arrivé, il en aurait demandé la décision au Saint-Siége.

48.

52.

19. La quarante-cinquième lettre que l'on 45. a mise dans les Bibliothèques des Pères de Paris en 1589, de Cologne en 1618, et de Lyon en 1677, au nombre de celles d'Hildebert, n'est qu'un fragment de la lettre de saint Jérôme à la vierge Démétriade. Il 46. paraît par la suivante, que cet évêque était rentré entièrement dans les bonnes grâces de Henri Jer, roi d'Angleterre, et que ce prince s'était même employé auprès du roi de France pour l'engager à rendre à Hildebert une prévôté de l'Eglise de Tours, dont il s'était emparé depuis quatre ans : celte lettre est de l'an 1131. On ne sait pas la date de celle qui est adressée à Guillaume, archidiacre du Mans. Hildebert lui donne avis qu'il avait suspendu du diaconat un clerc qui l'avait reçu par simonie, et qu'il lui avait aussi défendu de se faire promouvoir au sacerdoce. Dans une autre lettre, il reproche à un prêtre d'avoir employé la torture de la question pour découvrir un vol qu'on lui avait fait; et il soutient que cette sorte de voie n'est connue que dans les justices civiles, et non dans les tribunaux ecclésiastiques. La dernière lettre du second livre est la préface de la Compilation des décrets ou des règles ecclésiastiques, par Hildebert. L'auteur y fit entrer des extraits des épîtres décrétales des papes; des actes des conciles, des ouvrages des pères; des ordonnances des princes catholiques. Cette compilation commençait par ce qui regarde la foi; puis on y traitait des sacrements; ensuite de ce qui concerne les mœurs. Hildebert commença, mais n'acheva pas ce recueil. On croit qu'Yves de Chartres y mit la dernière main. D'où vient que Juret, dans son édition, met cette lettre pour la deux cent quatrevingt-huitième d'Yves de Chartres.

53.

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Voici ce qu'elles contiennent de plus imporEpist. 2. tant. Hildebert n'ayant pas de planète pour le service de l'autel, pressa la comtesse de Blois de lui envoyer celle qu'elle lui avait 3. promise. Il envoya à un de ses amis une copie de l'histoire des miracles de l'Eglise d'Exester: on ne sait pas ce qu'elle est devenue. Le pape Calixte II avait ordonné aux évêques de deçà les Alpes de se rendre en 1102 au concile que l'on devait tenir à Rome. Hildebert se disposa à ce voyage, mais il n'est 7. pas certain qu'il l'ait exécuté. Il y alla en 1106 ou 1107, pour demander au même pape 8. d'être déchargé de l'épiscopat. On croit qu'il assista la même année au second concile de Troyes; et pour y aller avec plus d'aisance, il pria la comtesse de Blois de lui permettre l'usage de la voiture qu'elle avait procurée à l'évêque de Chartres.

Suite. Epist. 15.

Joan. VIII, 6.

29, 30.

25.

21. Il reçut de Réginold, moine de SaintAugustin, l'histoire du moine Malch, qu'il avait écrite en vers. Un de ses amis lui ayant demandé ce que Jésus-Christ avait écrit sur la terre lorsque les Pharisiens lui présentèrent la femme adultère, il répondit avec saint Ambroise, qu'il avait écrit ces paroles prophétiques qui sont dites de Jéchonias dans Jerem. xx, Jérémie : Terra, terra, scribe hos viros abdicatos 1. Dans une autre lettre, que l'on conjecture être adressée à saint Anselme de Cantorbéry, Hildebert le remercie des sandales pontificales qu'il lui avait envoyées; il remarque qu'en France elles étaient ouvertes par dessus, en sorte qu'on voyait le pied. Il en rend cette raison mystique, que le prédicateur ne doit ni cacher ni découvrir à tout le monde les mystères de l'Evangile, et ajoute que c'est de là qu'est venue la coutume de porter à l'évêque le livre de l'Evangile ouvert, au lieu qu'on le porte fermé aux autres.

Epist. 31.

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2 Ces

1 La Vulgate porte: Scribe virum sterilem. lettres sont d'Odon, premier abbé de Saint-Pierre d'Auxerre. Voy. le Spicileg. d'Achéry, t. II. (L'édit.) 3 Muratori, Anecdot., tom. III, pag. 216-219, a publié deux lettres qui ne se trouvent point reproduites dans l'édition de Beaugendre; elles se lisent au tome CLXXI de la Patrologie latine, col. 311-312. La première est à un ami à qui Hildebert avait recommandé Etienne et Radulphe ou Raoul, doyen de l'Eglise de Tours. La deuxième est à un anonyme pour

Hildebert était encore évêque du Mans, ses prédécesseurs s'étaient choisi leur sépulture dans l'abbaye de Saint-Vincent, comme les chanoines, et avaient ordonné qu'une partie du cimetière serait destinée aux clercs; à cet effet, les moines de cette abbaye devaient jouir d'une prébende: mais contrairement à cet établissement, quelques chanoines avaient porté ailleurs un de leurs confrères, et l'avaient même enterré en un lieu non consacré. Hildebert prie donc le pape de maintenir les moines dans leur droit, et dans la jouissance de la prébende qui leur avait été adjugée 3.

§ II.

Des Sermons d'Hildebert.

Sermons d'Hildeber

res.

1. Il y a tant de conformité de style entre les sermons que l'on nous a donnés sous le sur les Myste nom de cet évêque, et ses autres écrits, que l'on ne peut refuser de l'en reconnaître auteur. On voit partout le même génie, le même tour de phrase, les mêmes expressions, les mêmes consonnances. C'est sur cette conformité que dom Beaugendre a restitué à Hildebert plusieurs discours que l'on avait trop légèrement attribués à d'autres auteurs, ou qui se trouvaient anonymes dans les manuscrits. Jusqu'en 1708, où parut la nouvelle édition des œuvres d'Hildebert, on n'avait mis au jour que trois de ses sermons. Dom Antoine Beaugendre en a publié cent quarante, savoir: huit sur l'Avent, trois sur la Naissance de Jésus-Christ, un sur la Fête de la Circoncision, trois sur l'Epiphanie, un sur le Troisième Dimanche qui suit cette fête, un sur le Dimanche de la Septuagésime, un sur le Commencement du Carême, où l'auteur traite de la pénitence, un sur le Premier Dimanche, neuf sur le Carême, cinq sur le Dimanche des Rameaux, sept sur la Cène du Seigneur, deux sur sa Passion, deux sur la Fête de Pâques, quatre sur les Rogations, deux pour la Fête de l'Ascension, deux pour celle de la Pentecôte, un sur la très-sainte Trinité, un pour la Fête du sacrement de l'Eucharistie.

le remercier des bienfaits qu'il en avait reçus. On a aussi douze diplômes ou chartes d'Hildebert. Dom Beaugendre en avait déjà publié six; les uns et les autres sont à la suite des lettres. (L'éditeur.)

Il faut y ajouter un sermon sur les Rameaux qui se trouve à la fin des œuvres de Marbode, et deux autres édités par Muratori; l'un est sur l'Avent, et l'autre fut prononcé dans le concile de Chartres. Ainsi nous avons cent quarante-trois sermons d'flil. debert. (L'éditeur.)

Sermons arles Saints.

Sermons sur divers sajets.

Doctrine Hildebert

Jesus-Christ.

2. Suivent les sermons en l'honneur des saints: un de l'Annonciation de la sainte Vierge, trois pour la Fête de la Purification, trois pour celle de l'Assomption, un à la louange de sainte Geneviève, deux sur saint Jacques et saint Christophe, un sur saint Jean-Baptiste, trois sur la Solennité de saint Pierre et de saint Paul, un pour sainte Madeleine, un sur saint Pierreaux-Liens, un sur l'Exaltation de la sainte Croix, un Eloge de la Croix, trois sermons pour la Fête de tous les Saints, un sur saint Nicolas, un sur saint André, apôtre, deux sur saint Etienne, premier martyr, deux sur saint Jean l'Evangéliste, six sur la Dédicace.

3. Les discours sur divers sujets sont au nombre de cinquante-deux. Tous les discours 1 d'Hildebert respirent une piété solide, et l'on y trouve des traits fort intéressants pour le dogme, la morale et la discipline de l'Eglise. Voici les plus importants. 4. « Aucun des hommes nés avant la venue sur la foi en de J.-C. n'a pu être sauvé 2 sans la foi en ce médiateur de Dieu et des hommes. Sorti du sein de Dieu, son père, de toute éternité, c'est-à-dire engendré de lui avec une égalité parfaite, il est venu en ce monde, non en changeant de lieu, parce qu'il était dans le monde par son immensité, mais en se revêtant de la chair pour se montrer, sans aucun changement de sa nature. C'était le moyen le plus convenable pour racheter les hommes, ce qui était le motif de son incarnation. Le premier homme avait perdu tous ses descendants; il fallait que le nouvel homme les délivrât de l'esclavage du démon. S'il eût été vaincu par tout autre que par un homme, la victoire n'aurait pas été juste, parce qu'il y aurait eu de l'injustice d'enlever de force au démon l'homme qui s'était assujetti volontairement à son empire; d'un autre côté, il fallait que cet homme rédempteur fût Dieu, afin qu'il ne fût pas lui-même sujet au péché. »

4

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5.« Voici ce que Dieu a fait de nouveau sur la terre Jésus-Christ est né de la chair sanctifiée d'une vierge, par l'opération seule du Saint-Esprit. Né donc Fils de Dieu dans la vérité de sa nature, il est né aussi fils de l'homme dans la vérité de sa nature, en sorte qu'il est vrai Dieu et vrai homme, mais un seul Fils et un seul Christ par l'union des deux natures sans confusion ni mélange. Nous disons que la sainte Vierge est la mère non-seulement de l'homme, mais de Dieu, parce que celui que le Père a engendré de toute éternité, la sainte Vierge l'a conçu et enfanté dans le temps. »

6. « La nature humaine qu'il venait racheter était corrompue dans l'âme comme dans le corps. Pour guérir l'un et l'autre, il a livré son âme et son corps; et c'est pour les représenter que nous mettons sur l'autel du pain et du vin, afin que par le pain fait corps et reçu dignement de nous, notre corps participe en quelque manière à l'immortalité et à l'impassibilité de celui de Jésus-Christ, et que par le vin changé en sang et reçu de nous, notre âme devienne conforme à celle de Jésus-Christ, soit dans ce monde, soit dans la gloire. Il ne faut pas toutefois s'imaginer qu'en recevant le sang de Jésus-Christ nous ne recevions que son âme, et son corps seul quand nous recevons son corps. Nous recevons Jésus-Christ tout entier, vrai Dieu et vrai homme, soit en ne recevant que son sang, soit en ne recevant que son corps; et quoique nous recevions séparément le sang et le corps, nous ne recevons pas pour cela deux fois Jésus-Christ, mais une seule fois. L'usage de recevoir séparément le corps et le sang s'est introduit dans l'Eglise à l'exemple de Jésus-Christ, qui, dans la dernière cène, donna séparément son corps et son sang à ses disciples. L'eau que l'on mêle avec le vin dans le sacrement, est pour représenter l'eau qui coula avec le sang du

et separatim sanguinem, non tamen bis, sed semel Christum accipimus..... Nec dubitare debemus quin panis per sacra verba benedictionis sacerdotis in verum Domini corpus immutetur, ita ut panis substantia non remaneat, sed colorem et saporem panis voluit Christus remanere, et sub illa specie veram corporis Christi substantiam latere, ne si in ea qualitate, in qua revera est, appareret verum hominem animus hominis sumere abhorreret... Debet autem necessario credere christianus manibus sacerdotis cujuslibet tantummodo sacerdotii ordinem habentis, sive mali, sive boni, æqualiter per verba potestativa benedictionis corpus Domini posse consecrari, et tunc Spiritum Sanctum in consecratione illa adesse. Hildeb., Serm. 38, pag. 422, 423.

Sur l'Incarnation.

Sur l'Eucharistie,

Sur la Prédestination et la Gráce.

côté de Jésus-Christ. Au reste, nous ne de-
vons pas douter que le pain ne soit changé
au vrai corps du Seigneur par les sacrées
paroles de la bénédiction du prêtre, en sorte
que la substance du pain ne demeure plus.
Jésus-Christ a voulu que la couleur et la sa-
veur du pain demeurassent, en cachant sous
cette espèce la vraie substance de son corps,
de peur qu'en se présentant à nous sous la
qualité d'homme, nous n'eussions horreur de
manger sa chair. » Hildebert, pour marquer
le changement du pain et du vin au corps et
au sang du Seigneur, se sert du terme de
transsubstantiation 1, et c'est le premier qui
l'ait employé; les autres théologiens, comme
Pierre de Celle, Etienne d'Autun, s'en sont
servis depuis. Il exige de tous les chrétiens
qu'ils croient indubitablement que le corps
de Jésus-Christ peut être consacré par tous
les prêtres, soit bons, soit mauvais, en pro-
nonçant les paroles de la consécration, qu'il
appelle potestatives, et que le Saint-Esprit
est présent en cette consécration.

7. Hildebert dit, en parlant de la prédes-
tination 2, « que le Fils de Dieu, qui a pré-
paré de toute éternité ce qui était nécessaire
pour l'établissement de l'Eglise, a prévu
aussi, par une disposition et une élection
éternelle, le nombre et le mérite des élus,
afin que ce qu'il avait arrêté avant les siècles,
se fit dans le temps en la manière qu'il l'a-
vait arrêté. » S'adressant à l'homme déchu
de son premier état par le péché originel, il
lui dit : « Vous qui, créé dans le bien 3 et
placé dans un lieu de félicité, avez vieilli
dans la misère et le péché, étant fait mem-
bre du vieil homme; réparé ensuite et récon-
cilié par la grâce du nouvel homme, vous
tombez tous les jours, et toutefois la grâce
secourable ne vous abandonne pas. » Il en-
seigne en un autre endroit 5,
«< que la grâce

de Dieu est très-officieuse envers les hommes
et comme engagée par serment à les secou-
rir ; que si la créature n'est pas juste, c'est

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sa faute, et non celle de Dieu; qu'il veut que tous les hommes soient bons, et que, pour ôter toute excuse, il leur prépare sa grâce qui les soutient; qu'il distribue des moyens pour les aider, qu'il offre des récompenses pour les exciter, qu'il menace pour les intimider. » Cette doctrine suppose de la part d'Hildebert celle de la transfusion du péché originel, qu'il établit en effet 7.

Sur la Conception

8. Il semble se déclarer pour la conception immaculée de la sainte Vierge, en disant que, vierge sans tache et exempte de tout maculée. qu'elle n'a point connu le péché ni senti en péché, elle a mis au monde le Saint des Saints; elle le foyer de la concupiscence, parce qu'il était éteint. Ailleurs, il dit seulement que le Saint-Esprit descendit sur elle, et [que le Fils de Dieu, au moment d'entrer en elle] la trouva purifiée du péché d'autrui et exempte de péchés propres. Il s'explique plus nettement sur son assomption dans le ciel en corps et en âme 10, et il appuie son sentiment sur de ce jour, différente de celle que nous chanl'oraison que l'Eglise chantait alors à l'office tons aujourd'hui.

100

Sur queldiscipline.

9. 11 exhorte les séculiers à s'abstenir de lui, aux jours des Rogations, le jeune et l'absviande dans le temps de l'Avent 11. D'après ques points de tinence étaient indispensables 12; on passait aussi ces jours en prières, et les fidèles confessaient leurs péchés. Hildebert distingue entre les péchés véniels et les mortels, les péchés secrets 13 et les péchés publics : tous devons, dit-il, confesser les grands péchés ou sont matière de confession; « mais nous les crimes à ceux qui ont reçu les clefs du ciel ce sont les évêques ou les prélats, et dispensé de se faire absoudre 14 les docteurs de la sainte Eglise. » On n'est par le prêtre que dans le cas de nécessité, c'est-à-dire lorsqu'il ne se trouve point de ministres de l'Eglise. L'on devait se confesser avant de commencer le jeûne du Carême 15 ', parce que c'est renverser l'ordre, que de punir les péchésavant

8 Serm. 61, pag. 537, et Serm. 69, pag. 580.
9 Serm. 101, pag. 731.

10 Serm. 59, pag. 527. 11 Serm. 1, pag. 215.
12 Serm. 45, pag. 463.

13 Est confessio venialium, et est confessio morta-
lium; sunt peccata occulta, sunt et manifesta: majora
peccata seu delicta illis confiteri debemus, qui claves
acceperunt; hi sunt prælati atque doctores Ecclesiæ.
Hildeb., Serm. 45, pag. 458.

14 Pœnitens, nisi necessitate mortis cogatur, solvendus est a ministro ecclesiæ. Idem, Serm. 29, p. 366. 15 Serm. 18, pag. 301.

Ser Far

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de les confesser. Les pénitents étaient exilés de leurs propres maisons 1 pendant le temps de leur pénitence. On les couvrait d'un cilice ; on jetait sur eux de la cendre; il leur était défendu de se raser la barbe et de se faire couper les cheveux; on les chassait de l'Eglise; pour l'ordinaire, ils étaient réconciliés le jour du jeudi-saint, afin qu'ils pussent recevoir le corps de Jésus-Christ à Pâques avec les autres fidèles, et quelquefois on leur accordait en ce jour 3 la grâce de la réconciliation, quoiqu'ils n'eussent pas achevé leur pénitence. Les jours de jeûne, on ne mangeait que le soir. Le dimanche des Rameaux 5, on lavait la tête aux enfants, afin qu'elle fût nette le samedi-saint, lorsqu'on leur ferait les onctions saintes.

10. La fête de tous les Saints était suivie de de la commémoraison des fidèles trépassés; on jeûnait ce jour-là et on faisait d'autres bonnes œuvres pour procurer aux âmes détenues dans le purgatoire, ou leur délivrance, ou l'adoucissement de leurs peines. En considération des fatigues que souffraient les fidèles qui venaient de tous côtés pour assister à la dédicace des églises, les saints pères avaient ordonné qu'on leur accorderait des indulgences en ces solennités 7. A la procession du dimanche des Rameaux, on portait des fleurs et des palmes que l'on bénissait ensemble . A celle du jour de la Purification, on portait des cierges, suivant le décret des pères. Hildebert dit que de son temps l'on avait coutume dans l'Eglise de prier la sainte Vierge avec plus d'affection que les autres saints, et que, lorsque l'on prononçait son nom 10, on fléchissait les genoux. Lorsque le pape ordonnait un prêtre 11, celuici, tenant un cierge en ses deux mains, l'offrait au pontife qui l'ordonnait. L'habit ordinaire des clercs 12 était une tunique qui descendait jusqu'aux talons. Dans le sermon quatre-vingt-dixième, où Hildebert fait cette remarque, il cite un traité de la Virginité, et il en fait aussi mention dans la lettre quarante-cinquième du livre II; cet opuscule n'a pas encore été rendu public.

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prêtres.

pensables aux ministres sacrés 13, et l'on ne fonctions des doit ordonner aucun prêtre qui ne s'y engage. Celui qui entre dans les dignités de l'Eglise par la main des laïcs, dit Hildebert 14, n'y entre pas par la porte: ce n'est pas aux laïcs qu'a été confiée la dispensation des choses spirituelles; c'est aux vicaires du Seigneur, c'est-à-dire à ceux qui tiennent la place des apôtres. Etre avare 15, c'est être indigne du nom de prêtre. Ceux-là sont simoniaques, qui vendent les sacrements, qui tirent de l'argent pour les messes, le baptême, les confessions, la prédication, la sépulture.

§ III.

Des Opuscules d'Hildebert.

Viɔ de sainte Rade

1. Entre les opuscules d'Hildebert, le premier dans la nouvelle édition de ses œu- gonde, p. 886. vres est la Vie de sainte Radegonde, reine de France. Dom Mabillon, à qui on l'avait envoyée de Rome, s'était proposé de la mettre au jour; mais, occupé de divers autres projets, il s'est contenté d'en publier le prologue parmi ses Analectes, laissant à dom Beaugendre de publier la Vie entière, qui n'avait. pas été jusque-là mise sous presse. Le manuscrit d'où elle a été tirée représente Hildebert aux pieds de cette sainte, à qui il offre un livre, pour signifier apparemment celui de sa Vie. L'éditeur rapporte à la fin une autre préface tirée d'un manuscrit de Poitiers, et différente de celle que dom Mabillon avait dans son manuscrit; mais il est à remarquer qu'il y a eu d'autres Vies de sainte Radegonde et d'autres recueils de ses miracles, d'où cette préface peut avoir été tirée.

Vie de saint Hugues, abbo de Cluny, p.

2. Le second opuscule d'Hildebert est la Vie de saint Hugues, abbé de Cluny, sous lequel il avait vécu dans ce monastère et étu- 909. dié les divines Ecritures; il la composa à la prière de Pons, successeur de saint Hugues. En un endroit 16, Hildebert appelle Hoël, évêque du Mans, son prédécesseur, d'où il suit qu'il était évêque du Mans lorsqu'il écrivit cette Vie. On la trouve dans Surius, au 29 avril, et dans la Bibliothèque de Cluny, par dom Martin Marrier, avec les notes d'André

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