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Opuscules

cemment.

§ V.

Autres Opuscules d'Hildebert.

1. Baluze publia en 1715 1, dans le septième tome de ses Mélanges, trois chartes d'Hildebert. La première est de l'an 1114; la seconde, du 21 septembre; la troisième, sans date. Ce sont toutes des donations faites à l'abbaye de Marmoutiers 2. Nous devons l'édition de son poème élégiaque sur la Création du monde et l'Ouvrage des six jours à Polycarpe Leyserus, qui l'a fait entrer dans son Histoire des poètes du moyen âge 3, sur un manuscrit de la bibliothèque de Leipsik. Le poème sur la Création fut aussi imprimé dans le Journal théologique, en 1723. On a déjà remarqué que nous n'avions plus l'histoire qu'Hildebert avait faite des miracles de l'église d'Exester, dont il fait mention lui-même dans sa lettre à Clarembauld 5; ni les statuts qu'il avait composés pour le diocèse du Mans; ni le livre de la Virginité, qu'il témoigne écrit avant l'âge de trente ans.

avoir

2. [La nouvelle édition des œuvres d'Hilpubliés ré debert contient plusieurs opuscules inédits : on y trouve un recueil d'inscriptions chrétiennes pour les églises, au nombre de cinquante-cinq, un poème sur la conception de la bienheureuse Vierge, qu'on pourrait mieux intituler: Sur l'Annonce de la conception et de la naissance de Jésus-Christ; un poème sur la bienheureuse Vierge, déjà imprimé dans les additions du tome XI de l'Histoire littéraire; un opuscule en vers intitulé Hieronymus in Annalibus Hebræorum de 15 signis quindecim dierum ante diem judicii. L'éditeur doute si ce dernier est d'Hildebert; mais comme ils sont à la suite d'un ouvrage d'Hildebert, il pense qu'ils sont pareillement de la composition de ce prélat.

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font juger que ces vers sont l'oeuvre d'Hildebert . Philippe de Bergame attribue à cet auteur une exposition sur tout le Psautier, et il cite à ce sujet Vincent de Beauvais qui n'en parle point. On ignore si Philippe avait vu ce traité. Les fables d'Hildebert à l'imitation de celles d'Esope ont été publiées par M. Robert en 1825, Paris, 2 vol. in-8°, parmi les fables inédites des XII, XIIIe et XIVe siècles. Un auteur du moyen âge, sous le pseudonyme de Romulus, avait mis en prose assez libre les vraies fables d'Esope: Hildebert composa sur cette prose des vers qui eurent une grande vogue dans les XIIIe et XIVe siècles. Le poème sur la ruine de Troie a été donné au public par Leyser dans l'ouvrage intitulé: Historia poetarum et poematum medii ævi, Hales 1721, pag. 398 et suiv., d'après un manuscrit de Leipsick; il y vient immédiatement à la suite de l'ouvrage sur les Six jours. Les auteurs de l'Histoire littéraire, tome XI, regrettent beaucoup un ouvrage d'Hildebert sous le titre de Lamentation de l'âme pécheresse. M. Bourassé l'a retrouvé dans un manuscrit de la bibliothèque de Tours, et l'a publié dans la nouvelle édition des œuvres d'Hildebert. Parmi les œuvres de Philippe, abbé de Bonne-Espérance, se trouvaient neuf pièces de poésies qu'il a restituées à Hildebert. Nous avons parlé plus haut des autres ouvrages qui entrent dans la nouvelle édition.]

S VI.

Jugement des écrits d'Hildebert. Editions qu'on en a faites.

Jugement

de ses poè

mes.

1. Il est surprenant qu'un homme occupé de tant d'affaires, agité de tanɩ de persécutions, ait trouvé assez de loisir pour composer un si grand nombre de vers et de toute espèce. On les fait monter à plus de dix mille, soit en poèmes, soit en épigrammes, soit en épitaphes. Mais il faut se souvenir qu'il cultiva de bonne heure les belles-lettres, qu'il s'y appliqua sérieusement, et qu'il y réussit de façon que, suivant le rapport des Actes des évêques du Mans, il surpassa dans praefat. la science des beaux-arts presque tous ses condisciples, et qu'il s'acquit dans la suite par ses écrits, tant en prose qu'en vers, une

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Adop. Hild.

Jugement

et de ses autres écrits.

réputation qui s'étendit jusque dans les provinces les plus éloignées. Orderic Vital témoigne la même chose, et il va jusqu'à l'appeler un versificateur incomparable, à mettre ses vers en parallèle avec ceux des anciens, et à dire qu'il les égalait ou même les surpassait. Des critiques de ce siècle [XVII] n'en ont pas jugé si favorablement. Ils trouvent ces pièces poétiques grossières, et se plaignent qu'il n'y ait pas même observé les règles de la quantité. Mais si Hildebert a péché en cela, ce n'a pas été par ignorance, puisqu'il y a de ses poèmes, où il s'est assujetti, avec autant d'exactitude que nos poètes modernes, aux règles de l'art poétique. S'il a été moins scrupuleux en d'autres, c'est qu'il était plus permis à un évêque 2 qui traite des matières d'édification, et dont le fond est tiré des divines Ecritures, de ne pas s'astreindre si rigoureusement aux lois de la grammaire, qu'à des laïques qui s'occupent de matières profanes. Nous ajouterons que, écrivant dans un siècle qui n'était pas dépouillé de toute barbarie, il y aurait un manque d'équité d'exiger qu'alors il eût écrit. comme dans le nôtre, où l'on a, à tous égards, plus de facilité de former de bons vers. Pour juger sainement de ceux d'Hildebert, il faut lire ses poèmes sur l'ouvrage des six jours, sur l'ornement de l'univers, sur Suzanne, sur les rois et les reines d'Angleterre, sur son exil, sur la vraie amitié, sur les mathématiques, et quelques autres sujets qu'il a remplis très

exactement.

2. A l'égard de ses lettres, elles sont bien de ses lettres écrites, d'un style correct, élégant, poli, net, agréable. Saint Bernard en admirait l'érudition et la douceur. Il y a moins d'élégance dans ses sermons, et peu de feu. Mais ils sont solides, très-instructifs, pleins de sentiments. de piété, et propres à l'inspirer. On y apprend la plus saine théologie, et le sens de plusieurs anciens rits de l'Eglise. De tous ses opuscules, le plus intéressant est son Traité théologique. Celui de l'Eucharistie est moins clair pour le style; ce qui vient apparemment de la difficulté de bien traiter un si profond mystère. [Il cite souvent l'Ecriture suivant la version des Septante, qui était encore en usage de son temps, de même que la Vulgate 3.]

1 Hic sacer heros Hildebertus tam divinarum quam sæcularium eruditione litterarum studiosus temporibus nostris incomparabilis versificator floruit, et multa carmina priscis poematibus æqualia vel eminentia

ticulières ses @nvres.

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3. La Vie de sainte Marie d'Egypte par Hil- Editions pardebert a été imprimée dans Bollandus au tome Ier d'avril; et celle de saint Hugues, abbé de Cluny, au tome III du même mois, et dans la Bibliothèque de Cluny, par André Duchesne, et dans Surius. En 1637, Rivinus rendit publics à Leipsick les Actes du martyre de sainte Agnès, sous le nom du même évêque. Ils avaient déjà été publiés par Barthius au chapitre XII de son trente-unième livre. Son hymne et ses rhythmes sur la Trinité, avec son oraison au Seigneur, se trouvent dans le traité du Symbole par Usserius, et ont été imprimées séparément à Helmstad, et dans le Supplément des Pères, du père Homey, à Paris en 1684. Le poème sur le Mystère de la Messe, a été souvent publié sans nom d'auteur. Il est sous celui d'Hildebert dans l'édition de Paris en 1548, par Gui de Mont-Rocher, dans la collection de Melchior Hittorpius à Cologne en 1568, in-folio, et dans les Bibliothèques des Pères, de Paris, de Cologne et de Lyon. Le poème de la Création du monde et de l'ouvrage des six jours, avec celui du Siége de Troie, fait partie de l'Histoire des Poètes latins du moyen âge par Polycarpe Leyserus.

4. En 1708, dom Antoine Beaugendre publia une édition de tous les ouvrages d'Hildebert, chez Laurent Le Conte, en un volume. in-folio. Elle est dédiée au cardinal d'Estrées. Dans une préface générale, dom Beaugendre rend compte de son édition, et nomme avec éloge les savants de qui il a tiré quelques secours. Ensuite il donne la Vie d'Hildebert, les Gestes des évêques du Mans, où il est parlé de lui; des notes sur ces Gestes; les témoignages que saint Bernard, saint Anselme, Yves de Chartres, et quelques autres, ont rendus à son savoir et à sa vertu. Suivent les œuvres d'Hildebert dans l'ordre où nous les avons analysées; l'éditeur a mis au bas des pages des notes ou théologiques, ou historiques, ou grammaticales, selon qu'il en est besoin pour l'éclaircissement des endroits difficiles. Il a mis aussi, à la tête des trois livres de lettres, des sermons, des opuscules et des poésies d'Hildebert, de savantes observations, pour assurer à cet évêque les écrits qui sont de lui, ou lui ôter ceux qui lui sont faussement attribués. Dom Beaugendre avoue

condidit. Orderic. Vital., lib. X Hist., pag. 770. 2 Grammaticæ leges plerumque Ecclesia spernit. 3 Cette phrase se trouvait ailleurs; elle est ici à sa place naturelle. (L'éditeur.)

Pag. 391,398.

Edition gé nérale.

humblement dans sa préface que ses notes et ses observations ont été retouchées par dom Massuet, auteur de l'édition de saint Irénée. C'était bien imiter l'esprit de modestie qui règne dans les écrits d'Hildebert. A ses notes, dom Beaugendre a joint celles de Loyauté, avocat au parlement de Paris, sur quelques lettres d'Hildebert; et il a eu soin d'en avertir dans une préface particulière. Les savants ont estimé son édition qui est en

effet bien exécutée. Il était octogénaire lorsqu'il l'acheva, et il ne l'avait commencée que quelques années avant sa mort, qui arriva le 16 août 1708, en l'abbaye de SaintGermain-des-Prés à Paris. [Cette édition a été reproduite avec des changements et des améliorations notables, au tome CLXXI de la Patrologie latine. M. Bourassé l'a augmentée de plusieurs opuscules et pièces inédites, comme nous l'avons indiqué plus haut.]

Marbode, évêque de

tions de seS

euvres

CHAPITRE XIX.

Marbode, évêque de Rennes [1123].

[Ecrivain latin.]

1. Après avoir revu les ouvrages d'HildeRennes. Edi- bert, dom Beaugendre travailla aussi à l'édition de ceux de Marbode, évêque de Rennes. On en avait déjà publié quelques-uns à Rennes en 1524, à Fribourg en 1531, à Cologne en 1539, à Francfort chez Egenolphe en 1540, à Lubeck en 1575, chez Balhorne, à Leipsick en 1585, à Leyde en 1695. Cette dernière édition est de Jacques Gronovius. Celle de dom Beaugendre parut en 1708. L'éditeur joignit dans un même volume les écrits de cet évêque et ceux d'Hildebert; mais en donnant à ceux-ci la première place, parce que l'édition en fut achevée, avant qu'il songeât à en donner une des écrits de Marbode. S'il en eut voulu suivre l'ordre chronologique, les ouvrages de cet évêque eussent précédé, puisqu'il fut sacré évêque de Rennes en 1096, et mourut en 1123; au lieu qu'Hildebert n'est mort qu'en 1134, et n'avait été fait évêque qu'en 1097. [La plus récente édition des œuvres de Marbode est celle qui se trouve dans la Patrologie latine, t. CLXXI, à la suite des œuvres d'Hildebert. Elle est due à M. Bourassé; on y trouve plusieurs ouvrages qui n'avaient pas été reproduits par Beaugendre, et d'autres qui étaient restés manuscrits.]

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par la sollicitation des savants que par la rareté des exemplaires. Il n'en trouva pas même un dans la ville de Rennes, où s'était faite la première édition en 1524; et de toutes les bibliothèques de Paris, celle du collége Mazarin fut la seule où il rencontra un exemplaire de cette édition. Mais elle ne contenait qu'un très-petit nombre d'opuscules de Marbode, non plus que celle que Pistorius fit paraître à Fribourg en 1531, et Allard à Cologne en 1539. Les manuscrits recueillis en divers endroits ont fourni à dom Beaugendre plusieurs autres ouvrages de Marbode qui n'avaient pas encore été mis sous presse. C'est ce qui rend son édition la plus complète de toutes, et en même temps la plus correcte, par la confrontation qu'il a faite du texte imprimé avec les meilleurs manuscrits.

Qui était

3. Autant qu'il a pu le connaître par les diplômes de l'abbaye de Saint-Aubin d'An- Marbode ? gers, il paraît que Marbode était né dans l'Anjou, et même à Angers, d'une famille noble et nombreuse. Dès ses premières années 2, il se consacra à Dieu et au service de l'Eglise, et fut fait chanoine de cette ville. Comme il était très-versé dans les beauxarts, et qu'il s'était acquis la réputation d'éloquence, on le choisit pour présider aux écoles d'Angers. Il semble même qu'il fonda

latine. (L'éditeur.) - 2 Præfat. in Op. Marbodi, pag.

1381.

15

Sa mort en 1123.

Ecrits de Marbode. Ses lettres.

pag. 1387.

dans la suite l'université de cette ville. Après y avoir enseigné pendant quatorze ans, depuis 1067 jusqu'en 1081, il fut fait archidiacre de cette Eglise. Il remplit les fonctions de cette dignité avec tant d'exactitude, sous trois évêques, Eusèbe ler, Geoffroi Ier, Geoffroi II, que celui de Rennes étant mort en 1096, l'on choisit Marbode pour lui succéder, et cette élection se fit par le pape Urbain II, dans le concile tenu à Tours la même année.

4. Contraint d'accepter l'épiscopat, il gouverna l'Eglise de Rennes avec beaucoup de prudence, de sagesse, de douceur et de fermeté pendant vingt-huit ans; c'est-à-dire jusqu'à 1123 qu'il abdiqua, pour se retirer au monastère de Saint-Aubin d'Angers, où il fit profession de la règle de Saint-Benoît. Il y mourut la même année, le 3 septembre, âgé d'environ quatre-vingt-huit ans. Les moines de SaintAubin donnèrent avis de sa mort par une lettre circulaire, où ils font l'éloge de sa vertu et de sa science. Ils relèvent la douceur de ses mœurs et de ses discours, son érudition et son éloquence, qui était telle qu'on le regardait comme le prince des orateurs, et le premier maître de l'éloquence française. Ulger, son successeur dans l'archidiaconé d'Angers et ensuite évêque de la même Eglise, fit son éloge funèbre en trente vers élégiaques, que l'on grava sur son tombeau, et un autre en sept vers hexamètres . Il y en a un troisième de Rivallon, archidiacre de Rennes. Marbode est au nombre des saints dans le Martyrologe d'André du Saussai. On trouve son nom parmi les évêques qui assistèrent au concile tenu à Troyes dans le commencement d'avril de l'an 1104.

5. Des six lettres que nous avons de lui, à la suite des œuvres d'Hildebert, et dans le vingt-unième tome de la Bibliothèque des Pères, la première est à Raynaud, évêque d'AnEpist. 1, gers. Marbode avait favorisé son élection, engagé l'archevêque de Tours à le sacrer, et fait le voyage de Rome pour la faire confirmer par le pape Pascal II. Raynaud de Martigné, oubliant tous ces services, conçut de la haine contre Marbode, trouva le moyen de le dépouiller, lui et les siens, des biens qu'ils avaient dans le diocèse d'Angers, lui en défendit l'entrée, et la communication avec ses clercs. Marbode se plaignit à Raynaud même d'une conduite si injuste. Ils se

1 Voir sur Ulger la notice tirée de l'Histoire littéraire et reproduite au tome CLXXX de la Patrologie,

réconcilièrent si bien, que Raynaud obligé d'aller à Rome en 1109, confia à Marbode le soin de son diocèse. Tel est le sujet de cette première lettre.

6. La seconde et la troisième sont à Ingil- Epist. 2, 3. ger, solitaire et prêtre, de grande réputation pour la sainteté de ses mœurs. Mais on l'accusait de ne vouloir pas entendre la messe d'un prêtre qui n'était pas de bonnes mœurs, et d'empêcher le peuple de recevoir de ce prêtre quelque sacrement que ce fût. Ingilger avait communiqué ses sentiments aux solitaires qu'il avait sous sa conduite. Marbode les attaque tous dans ses lettres; leur fait voir par l'exemple de Jésus-Christ, qui donna l'eucharistie à Judas de même qu'aux autres apôtres, et par l'autorité de saint Augustin, et du pape Nicolas dans sa lettre aux Bulgares, que le défaut de probité dans le ministre n'empêche ni la réalité, ni l'effet du sacrement. La réponse d'Ingilger fut qu'il ne doutait pas de la validité des sacrements administrés par de mauvais prêtres, mais qu'il pensait qu'on devait éviter les hérétiques et déposer les prêtres fornicateurs. Marbode lui dit dans une seconde lettre, qu'on ne devait condamner personne que suivant les règles de l'Eglise, et l'exhorta à corriger les pécheurs avec douceur, et à prier pour eux, ou à les accuser devant leurs juges, afin qu'étant convaincus ils fussent punis.

4.

7. Dans la quatrième lettre, il prie Vital, fondateur d'un monastère de filles, d'y recevoir une pauvre orpheline qui, quoique bien instruite, n'avait pu trouver place dans d'autres monastères où, par abus, on préférait l'argent à la science. Il s'offre toutefois de donner quelque chose, si Vital l'exige. La cinquième lettre est une instruction sur les . devoirs de la vie chrétienne, et sur le danger de renvoyer au temps de la vieillesse la conversion de ses mœurs.

8. La sixième ne porte dans aucun ma- Suite. nuscrit le nom de Marbode, ni celui de la Epist. 6. personne à qui elle est adressée. Mais elle lui est attribuée dans l'édition de ses œuvres à Rennes en 1524, et inscrite à Robert d'Arbrissel. L'éditeur ne rend aucune raison de cette attribution. Comme il est tombé dans des fautes très-grossières, on ne doit pas l'en croire aisément sur sa parole. Nous ne citerons qu'un exemple de son peu d'exac

col. 1641-1648, et ce qui en est dit à la suite de cette histoire. (L'éditeur.)

Tade saint

1418.

titude. Au frontispice de son édition, il met la mort de Marbode en 1180, tandis qu'elle est fixée à 1123 dans la lettre circulaire des moines de Saint-Aubin d'Angers, qu'il rapporte à la page suivante. Il y a apparence que cette lettre est de quelques-uns des clercs concubinaires, contre lesquels Robert d'Arbrissel invectivait souvent dans ses discours publics, et qui, pour se metttre à couvert de ses reproches, l'accusaient des fautes dont ils étaient eux-mêmes coupables.

9. On avait à Angers une Vie de saint LiAngers, cinius, évêque de cette ville, mais d'un style frop diffus et peu châtié. Marbode, à la prière des chanoines, la mit en un style plus poli et plus précis. En reconnaissance, le chapitre lui promit des prières de son vivant et après sa mort. Quelques-uns ont inféré de là que Marbode n'avait pas été chanoine d'Angers. Mais, outre qu'il appelle ces chanoines ses frères, il est arrivé souvent que des chanoines ont fait dans leurs propres églises des fondations, pour avoir après leur mort les suffrages de leurs confrères. On en voit des exemples dans les obituaires des Eglises de Paris et de Chartres. Quel inconvénient y avait-il donc qu'on en promît à Marbode pour avoir retouché la Vie de saint Licinius? C'est la même que les Bollandistes ont donnée au 13 février. Marbode était archidiacre d'Angers quand il mit la main à cet ouvrage.

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10. Vers le même temps, il mit en meilleure forme la Vie de saint Robert abbé de la Chaise-Dieu écrite auparavant par Gérauld de Venne, disciple du saint et témoin oculaire de ses actions, mais d'un style si dur et si prolixe, qu'il ennuyait les lecteurs. L'ouvrage plut si fort à l'abbé et aux moines de la ChaiseDieu, qu'ils pressèrent Marbode de retoucher encore un second écrit de Gérauld, intitulé: Des Vertus du bienheureux Robert. Marbode les satisfit et dédia cet ouvrage à l'abbé; il ne le nomme pas, mais on sait qu'il s'appelait Seguin. Le moine Gérauld fit, quelque temps après la mort de Robert, un voyage à Rome, où, ayant fait récit de ses vertus en présence du pape et des cardinaux, il obtint que l'on en ferait la fête. La Vie du bienheureux Robert se trouve dans les Actes de l'ordre de Saint-Benoît par dom Mabillon, en la seconde partie du vi° siècle, et dans Bol

1 Sigebert., de Scriptor Eccles., cap. LXIX. Bolland., ad diem 4 feb., tom. I, pag. 480 et seq.

landus, au 17 avril, telle qu'elle a été corrigée par Marbode.

Vie de saint Magnobode,

Histoire de Theophile, en

vers, et lu

des

sieurs Vies saints, pag. 1507 et

11. Il était évêque de Rennes lorsqu'il retoucha la Vie de saint Magnobode [ou Maim- pag 1463. bœuf], évêque d'Angers, publiée par un anonyme, avec trop d'étendue. Il fut engagé à ce travail par les chanoines de la collégiale érigée sous l'invocation de ce saint, qui, pour marque de leur gratitude, lui accordèrent la même grâce que les chanoines de SaintMaurice lui avaient offerte pour avoir mis en meilleur style la Vie de saint Licinius, c'està-dire des prières pendant sa vie et après sa mort. Dom Beaugendre a fait précéder la Vie Bolland. de saint Maimbœuf par Marbode de celle que l'anonyme avait composée, parce que celleci ne paraît ni dans Bollandus ni ailleurs. 12. Toutes les Vies dont on vient de parler sont en prose. Marbode en écrivit plusieurs autres en vers presque tous hexamètres, savoir la Vie de Théophile, le Martyre seq. des Machabées, celui de saint Laurent, de saint Victor, de saint Maurice et de ses compagnons, la Vie de sainte Thaïs, les Actes de la passion des saints Félix et Adaucte, la Vie de saint Maurille, évêque d'Angers. La Vie de Théophile, économe de l'Eglise d'Adane dans la Cilicie, vers l'an 538, fut écrite en grec par Eutychès, et traduite en latin par Paul, diacre de l'Eglise de Naples, sous le règne de Charlemagne. Sigebert fait mention de cette traduction. Bollandus l'a suivie, mais il a aussi donné la Vie de Théophile en vers, de la façon de Marbode, après avoir démontré l'authenticité 2 de l'histoire de ce Théophile, que quelques critiques avaient sans raison fait passer pour fabuleuse. Quelques-unes des autres Vies mises en vers par Marbode se lisent dans l'édition de ses œuvres, à Rennes en 1524, chez Jean Macé. Surius 3 a donné celle de saint Lau

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