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Drogon, cardinal. Sa vie.

verna cette maison depuis l'an 1122 jusqu'à l'an 1138. Dom Martène a fait imprimer le prologue de cet ouvrage dans le tome Ier de ses Anecdotes. Les éditeurs de la Patrologie l'ont reproduit au t. CLXIII, col. 1479-1482. 25. On ne possède aucuns renseignements positifs soit sur la patrie, soit sur la famille de Drogon. Dom Marlot le fait naître dans le territoire de Reims, et François Duchesne, au contraire, en fait un noble picard, auquel il prête même des armoiries comme preuve de sa noblesse. Mais ni l'un ni l'autre ne citent rien à l'appui de leur assertion. Ce qu'il y a de certain, c'est que Drogon eut une sœur appelée Mathilde, et un neveu, nommé Beaudouin, qui lui succéda sur son siége abbatial. Drogon embrassa la vie monastique à Saint-Nicaise de Reims, sous l'abbé Joramne, qui le fit son prieur claustral. Le désir d'une plus grande perfection lui inspira ensuite le dessein de passer dans l'ordre de Citeaux. Il choisit l'abbaye de Pontigny et s'y rendit à l'insu de son abbé. Cette retraite fut très-sensible à Joramne, qui se voyait privé par là de sa plus chère consolation. Il mit tout en œuvre pour ramener à lui le fugitif, et malgré les instructions de saint Bernard et les efforts de l'abbé de Montigny pour le retenir, il eut le bonheur de le voir rentrer à Saint-Nicaise, où il continua de se distinguer par son mérite. En 1128, les religieuses de l'abbaye de Saint-Jean de Laon ayant été chassées pour faire place à des bénédictins, Drogon fut mis à la tête de la nouvelle communauté. Hériman rend à son administration le témoignage honorable qu'on ne vit point dans toute la France de monas. tère plus régulier que le sien et où l'hospitalité fût exercée avec plus de décence et de charité. Innocent II, dont il avait acquis l'estime pendant le séjour de ce pape en France, le fit venir à Rome après son retour, et lui conféra l'évêché d'Ostie, titre qui emportait dès lors le cardinalat. Les historiens modernes sont partagés sur l'époque de cette promotion. Ciaconius la place en 1133, Frizon et Ughelli en 1134; mais les monuments de l'abbaye de Saint-Jean de Laon prouvent qu'il ne la quitta qu'en 1136, puisqu'on y conserve des chartes signées de lui en qualité d'abbé dans le cours de cette année. Arnoul Wion le fait passer de l'évêché d'Ostie à celui de Laon, et Possevin adopte lui-même cette rêverie qui n'a aucun fondement dans l'antiquité. Il est certain que Drogon garda son

(vêché d'Ostie jusqu'à sa mort, rapportée par Robert du Mont à l'année 1138, en ces termes << Drogon, d'heureuse mémoire, évêque d'Ostie, illustre par sa piété et son savoir, mourut en cette année. » Le nécrologe de Saint-Jean de Laon marque son obit et celui de sa sœur Mathilde le 19 décembre. Tous les écrivains qui ont parlé de lui ne l'ont fait qu'avec éloge. Outre Hériman et Robert du Mont, Guillaume de Nangis le loue comme un homme respectable par sa science et par ses mœurs. Trithème, dans ses Hommes illustres de l'ordre de Saint-Benoît, le met au rang des personnages les plus distingués par la valeur de ses connaissances, par le don de la parole et par une piété sincère. Il allègue comme preuve de ses talents littéraires les productions de sa plume qui ont passé à la postérité. Comment a-t-il pu l'oublier dans son Catalogue des Ecrivains ecclésiastiques?

Eerits de

26. Les écrits qui portent le nom de ce prélat répondent mieux aux éloges que les Drogon. anciens ont faits de sa piété, qu'à l'idée avantageuse qu'ils nous ont donnée de ses talents. Ils sont au nombre de quatre. Le premier a pour titre Du sacrement de la Passion du Sauveur. C'est une explication allégorique en forme de sermon, sur toutes les circonstances de la Passion. L'auteur, en donnant l'essor aux sentiments de sa dévotion, n'a pas gardé l'ordre et la liaison nécessaires pour faire un discours suivi. Souvent ses pensées manquent de justesse et ses raisons de solidité. Son style, dans lequel il affecte d'employer les expressions mêmes de l'Ecriture, est bien éloigné, quoi qu'en dise Marlot, de la brillante élocution de saint Bernard. Cet écrit parut pour la première fois en 1547, à Paris, chez Nicolas Leriche, en un volume in-8° qui contenait en même temps l'explication des Psaumes par Alcuin. C'est le premier livre sorti des presses de cet imprimeur, et, comme il le dit lui-même, ce sont les prémices de ses travaux. Il faut avouer que ce coup d'essai lui fait honneur. Cette édition fut reproduite en 1589 par Barthélemy Macé. On trouve encore ce premier écrit de Drogon parmi les Orthodoxographes publiés à Bâle, en un volume in-fol., en 1555. Lippen en cite une autre édition faite en la même ville en 1557. Enfin il a passé, avec les autres écrits du même auteur dans toutes les Bibliothèques des Pères, et en dernier lieu, dans le tome CLXVI de la Patrologie, col. 1513-1564, avec une notice tirée de Fabricius.

Prémontré

Le titre du second est : De la Création et de la Rédemption du premier homme. Ces deux objets y sont traités assez brièvement et dans un goût particulier. Le but de l'auteur est d'exciter l'homme à la reconnaissance des grâces que Dieu lui a faites par l'incarnation de son Fils, en le rétablissant dans la possession des biens que sa désobéissance lui avait fait perdre. Il ne cite qu'une fois saint Augustin, mais on s'aperçoit aisément que ce père lui avait fourni la plupart de ses pensées et de ses réflexions. Il serait à souhaiter qu'il en eût également adopté la méthode. Cet écrit n'est pas entièrement imprimé. Un manuscrit de l'abbaye d'Elnone, cité par Sandérus, contient un sermon de notre prélat sur ces paroles d'Isaïe: Vous puiserez avec joie les eaux aux sources du Sauveur. Ce sermon est une suite du précédent et continue d'expliquer le mystère de la rédemption.

Le troisième écrit de Drogon est intitulé: Des sept dons du Saint-Esprit et des sept beatitudes, et il est d'une brièveté si obscure qu'on ne sait pas trop ce que l'auteur a voulu prouver.

On remarque plus d'arrangement et de clarté dans le quatrième, dont l'inscription est: Des Offices divins et des Heures canoniales. Drogon n'avait en vue, dans la composition de cet ouvrage, que d'exciter les religieux, par des réflexions pieuses, à réciter l'office divin avec l'attention et le recueillement convenables, et il n'a pas mal réussi dans son dessein.

Quelques biographes lui font honneur de quelques ouvrages que nous ne trouvons nulle part reproduits sous son nom 1.

Vivien de 27. Vivien, d'après Martène et Durand 2, Patrol, tom. fut un des premiers disciples de saint Nor1319 et saiv. bert. Il s'inscrit lui-même le plus petit de

CLXVI, col.

l'Eglise de Prémontré: Vivianus pauperum Ecclesiæ Præmonstratæ minimus, expressions qui désignent plus que vraisemblablement un institut naissant. Ces deux critiques font remonter son écrit intitulé Harmonie de la grâce et du libre arbitre à l'an 1130. On ignore l'époque de sa mort. L'ouvrage est dédié à Gérard, doyen de Saint-Quentin. L'auteur. annonce, dans le début, l'occasion qui l'engagea à prendre la plume. Ce fut une dispute qui s'agita de vive voix entre deux personnes dont l'une faisait dépendre la grâce du libre arbitre, l'autre soumettait le libre

1 Presque toute cette notice est extraite de l'Histoire littéraire de France, tom. XI, pag. 699 et suiv.- 2 Marten., Collect., tom. IX, p. 1073.- 3 Liberum arbitrium est habilitas rationalis voluntatis qua bonum eligitur,

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se décider pour le dernier sentiment. Quoique l'abbé de Clairvaux eût traité cette question avec la supériorité de lumière qui lui était ordinaire, il se crut néanmoins permis de donner l'essor à son zèle en mettant ses réflexions par écrit. Sa doctrine est parfaitement conforme à celle de ce père, dont il reconnaît avoir emprunté les pensées et quelquefois les propres paroles, ainsi que des plus célèbres docteurs qui se sont signalés pour la défense de la même cause. Il définit le libre arbitre une faculté de la volonté raisonnable par laquelle, aidée de la grâce, elle choisit le bien, et, dépourvue de la même grâce, elle préfère le mal 3. Après avoir expliqué cette définition, il vient aux différentes espèces de libertés. Il en distingue trois : liberté de nécessité, liberté de péché, liberté de misère. « La première, dit-il, convient indifféremment à Dieu et à toute créature raisonnable, bonne ou mauvaise. Ni le péché, ni la misère ne l'affaiblissent, loin de la faire perdre. Elle n'est pas plus grande dans un juste que dans un pécheur, dans un ange que dans un homme. Car, de même que le consentement de la volonté humaine tourne vers le bien par le secours de la grâce, rend l'homme librement bon et libre dans le bien, par cela seul que cette grâce rend ce consentement volontaire et ne l'entraîne pas malgré lui, ainsi, lorsque par sa propre pente ce même consentement se précipite dans le mal, l'homme n'en est pas moins libre et exempt de contrainte, parce qu'aucune violence intérieure, mais sa seule volonté l'engage à devenir mauvais; et comme un ange du ciel et Dieu même persévèrent avec liberté dans le bien et n'y sont attachés par aucune nécessité qui vienne du dehors, on doit dire aussi que le diable s'est livré au mal et qu'il y persiste par un mouvement purement volontaire, et non par une impression étrangère. Pour rendre ceci plus sensible, il est important d'observer que le libre arbitre ne tire pas sa dénomination d'une puissance ou facilité qu'on lui supposerait égale entre le bien et le mal, puisqu'ayant bien su tomber par lui-même, il ne peut cependant se relever que par l'assistance de l'Esprit saint; au

gratia cooperante, et malum ipsa deserente. Sans la grâce on peut encore choisir le bien; mais ce ne sera plus alors le bien surnaturel. L'assertion contraire a été condamnée dans la 27 proposition de Baïus. (L'éditeur).

trement on serait forcé d'avouer que les saints anges, qui sont tellement bons qu'ils ne peuvent être mauvais, et les anges prévaricateurs, qui sont tellement mauvais qu'ils ne pourraient devenir bons, manquent également du libre arbitre; il faudrait encore affirmer la même chose de nous après la résurrection, lorsque, par l'effet du jugement dernier, nous serons inséparablement unis, les uns aux justes, les autres aux réprouvés. Au reste, il est facile de prouver que ni Dieu ni le diable ne sont dépourvus du libre arbitre. Comment, en effet, pourrait-on l'ôter au premier, lui qui n'est incapable de faire le mal que par une volonté ferme, ou, si l'on veut, une fermeté volontaire dans le bien; et comment en dépouiller le second, tandis qu'affranchi pleinement de la tyrannie d'autrui, rien ne l'empêche d'aimer le bien que le penchant opiniâtre de sa volonté pour le mal? C'est donc plutôt parce qu'il rend sa volonté parfaitement libre, soit dans le bien, soit dans le mal, que le libre arbitre est ainsi nommé, puisque personne ne doit être dit et ne peut être réellement bon ou mauvais qu'autant qu'il veut être l'un ou l'autre; et ainsi, il n'y aura nul inconvénient de dire que le libre arbitre est égal pour le bien et pour le mal, non à raison d'une égale facilité dans le choix, mais parce qu'il y a toujours la même liberté, quelque parti que l'on prenne dans la volonté. Il est aisé de s'apercevoir, d'après ce raisonnement, que, bien loin de rejeter cette liberté foncière sur le bien et le mal qui est inhérente à l'état de l'homme voyageur, notre auteur n'en veut ici qu'à l'équilibre de pouvoirs ou de forces dans lequel les adversaires plaçaient l'essence de la liberté. C'est une règle qu'il faut avoir toujours présente à l'esprit en lisant les ouvrages des anciens théologiens.

Vivien développe avec la même précision les deux autres espèces de liberté. Il prouve

1 Presque tout ce qui précède est extrait de l'His

:

ensuite que l'homme innocent les a possédées toutes trois, mais que, depuis sa chute, il ne lui est resté que la première. De là il passe à la grâce dont il marque la nature et les effets. Après avoir dit qu'elle opère tout dans le libre arbitre ou par le libre arbitre, il se fait cette question : « Ici quelqu'un me demandera peut-être que fait donc alors le libre arbitre de l'homme? Je réponds en deux mots il est sauvé. Otez le libre arbitre, il n'y a plus rien à sauver; ôtez la grâce, il n'y aura plus moyen d'être sauvé. Ce grand ouvrage du salut ne peut se faire sans le concours de deux choses: l'une qui l'accomplit, l'autre dans laquelle il est accompli. Dieu est auteur du salut que le libre arbitre est seulement capable de recevoir. Nul autre que Dieu ne peut donner ce bienfait ineffable; nul autre n'en est susceptible que le libre arbitre. Ce qui est donc accordé par Dieu seul au libre arbitre ne peut non plus être sans le consentement de celui qui le reçoit, que sans la grâce de celui qui le donne, et c'est ainsi que le libre arbitre coopère à la grâce qui opère le salut, lorsqu'il consent ou bien lorsqu'il est sauvé, car consentir n'est autre chose qu'être sauvé. »

Ces passages de la doctrine de Vivien doivent faire juger du mérite de l'ouvrage et de la capacité de son auteur dans les matières de théologie. Il est à remarquer que quoiqu'il fasse un fréquent usage des principes de la dialectique, il n'emploie que les expressions consacrées par l'antiquité. Elles lui ont paru suffisantes pour expliquer une matière qu'elle avait discutée à fond et sur laquelle il est presque aussi dangereux d'innover dans le langage que dans la façon de penser1.

L'ouvrage de Vivien a été publié par Martène au tome IX de l'Ampliss. collect.; c'est de là qu'il a passé au tome CLXVI de la Patrologie, col. 1319-1336.]

toire littéraire de France, t.

Honorias II,

pape en 1124.

Sa naiss1Der

82% emplois

panta.

CHAPITRE XXII.

Les papes Honorius II [1130], Innocent II [1143], Célestin II [1144], Lucius II [1145], Eugène III [1153].

1. Après la mort de Calixte II, arrivée le 12 décembre de l'an 1124, on lui donna d'abord pour successeur Thibaud, cardinalprêtre de Sainte-Anastasie, sous le nom de Célestin. Mais Thibaud, voyant que l'on pensait à traverser son élection, céda le jour même, et on élut à sa place Lambert, évêque d'Ostie, à qui l'on donna le nom d'Honorius II. Cette seconde élection ne s'était point passée sans tumulte; Lambert, craignant qu'elle ne fût pas canonique, quitta, sept jours après, la mitre et la chape rouge en présence des cardinaux. Touchés de cette démarche édifiante, ils rectifièrent ce qu'il y avait eu de défectueux dans son élection, et le reconnurent unanimement comme pape.

2. Cette reconnaissance se fit le 21 décem. avant la pa bre; comme ce jour tombait au dimanche en 1124, il est probable qu'il fut ce jour-là même sacré et couronné. Il était né dans le comté de Bologne 1, d'une famille médiocre; mais son savoir engagea le pape Pascal II à le faire venir à Rome et à lui donner l'évêché de Vélitre ou d'Ostie, car ces deux villes ne firent, quelques années après, qu'un seul diocèse. En 1121, le pape Calixte II l'envoya légat en Allemagne 2, avec Saxon, cardinalprêtre, vers l'empereur Henri, pour conclure la paix entre l'Empire et l'Eglise. La négociation réussit, et il se fit une paix solide au gré du pape et de l'empereur.

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1 Papebroch., in Conatu Chronic. ad Honor. II. * Pandulphus, in vita Callisti.

3 Pet. venerabil., lib. II de Miraculis, cap. XIII. Voir sur Ponce le tome CLXVI de la Patrologie, col. 835-852. On y trouve une notice sur Ponce tirée de la Gallia christiana, les statuts donnés par cet abbé, et deux donations pieuses faites par lui; une lettre de Hugues, moine de Cluny, et les donations qui furent faites à l'abbaye de Cluny, sous le gou

cardinal 3, qu'il envoya à Cluny en qualité de légat, avec Hubald, primat de Lyon. L'année suivante, qui était l'an 1126, il fit venir Ponce à Rome pour rendre compte de sa conduite, et, le trouvant rebelle à ses ordres, il confirma l'élection de Pierre-le-Vénérable, choisi par ceux de Cluny depuis l'abdication de Ponce. Il excommunia encore Conrad, duc de Franconie, et Fridéric, duc d'Allemagne, pour s'être révoltés contre Lothaire, et Roger, comte de Sicile, parce qu'il s'était emparé du duché de Pouille après la mort de Guillaume II. Il assembla même contre Roger un concile à Troyes, en 1127, où il l'excommunia une seconde fois. Cela n'empêcha pas ce prince d'entrer en Pouille avec une grande armée. Le pape se mit en devoir de l'en chasser, secondé du prince de Capoue. Cette tentative ne réussit pas. Roger fit sa paix avec le pape, de qui il reçut l'investiture du duché de Pouille par l'étendart. Le traité fait entre eux est du 22 août 1128. 4. La même année, Honorius déposa les Il dépose patriarches d'Aquilée et de Venise, comme ches d'Aquiles patriar. fauteurs de la révolte de Conrad de Franconie contre Lothaire; ce fut par le même motif qu'il dépouilla Anselme, archevêque de Milan, de sa dignité. En 1129, le roi de Danemark lui ayant demandé un légat, il députa Grégoire de Crescent 7, cardinal-diacre du titre de Saint-Théodore, avec une lettre pour ce prince, dans laquelle il relève le mérite du légat et s'explique sur les pouvoirs qu'il lui avait donnés d'arracher et de planter dans tout le royaume de Danemark, suivant les intentions du roi.

6

8

5. Le pape Honorius étant tombé malade

vernement de Ponce. Dans sa lettre, Hugues parle de saint Hugues et de Ponce; il dit comment il a été élevé à la dignité de cardinal et avec quelle dévotion il vénère les cendres de saint Pierre et de saint Paul portées à Cluny du temps de saint Maïeul. (L'édit.) 5 Alexander, de rebus Rogerii. 6 Guido, in Chronico Belgico.

7 Pagi, ad an. 1129, num. 7.

8 Honor., Epist. 4,

lée et de Vénise.

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Sas lettres, tom. X Con

cil. pag. 908.

Epist. 1.

dans le palais de Latran, et se voyant en danger de mourir, se fit transporter au monastère de Saint-André 1, où il mourut le 14 février 1130, après cinq ans et deux mois de pontificat. Onuphre ajoute trois jours, d'autres mettent cinq ans six mois et vingt-neuf jours.

6. Il nous reste onze lettres de ce pape 2. La première 3 est à Pierre, abbé de Cluny, à qui il témoigne qu'en considération de ce monastère il avait accordé à Ponce une sé2. pulture honorable. Dans la seconde, qui est au clergé et au peuple de Tyr, et aux suffragants de cette métropole, Honorius leur donne avis qu'il avait accordé le pallium à Guillaume leur archevêque, consacré par 3 et 5. le patriarche de Jérusalem. Il écrivit la même chose à Guéremond, patriarche de Jérusalem, et c'est le sujet de la troisième lettre 5. Par la cinquième, adressée à Louis VI, roi de France, il marque à ce prince qu'il a pris sous la protection du Saint-Siége Henri, son fils, qu'il destinait au saint ministère. C'est le même prince qui fut depuis moine de Clairvaux, ensuite évêque de Beauvais, puis archevêque de Reims.

Suite.

7. La sixième lettre 7 est une confirmation Epist. 6. de la sentence d'excommunication prononcée par son légat contre Foulques, comte d'Anjou, parce qu'il ne voulait pas consentir au divorce ordonné de sa fille avec le fils du 7. comte Robert. Le pape renouvelle, dans la septième, tous les priviléges que ses prédécesseurs avaient accordés à l'abbaye de Cluny; elle est de l'an 1125, signée de lui et de neuf cardinaux. Les trois lettres suivantes font partie des Actes du concile de Londres en la 8. même année. L'une est adressée à Jean de Crême, prêtre-cardinal du titre de SaintChrysogone, légat en Angleterre, à qui il recommande de se comporter, dans sa légation, avec la même sollicitude que Calixte II 9. lui avait déjà recommandée. L'autre est aux archevêques, évêques et abbés de ce royaume 10, qu'il prie de prêter leurs secours à son

1 Papebroch., in Conatu, et Pagi, ad ann. 1130, num. 1 et 2.

2 Les lettres et les priviléges recueillis dans le tome CLXVI de la Patrologie, col. 1217-1314, sont au nombre de cent douze. A la suite viennent quelques fragments tirés des lettres et décrets de ce pape et des lettres qui lui furent adressées. Une notice historique extraite de Mansi et une notice diplomatique tirée de Jaffé, Regesta pontif. rom., précèdent ces diverses pièces. (L'éditeur.)

3 C'est la 56 dans la Patrologie. (L'éditeur.)

légat, pour l'extirpation des désordres et la réformation des mœurs et de la discipline, et pour l'accroissement de la religion. Dans la Epist. 10. lettre à David, roi d'Ecosse 11, Honorius l'engage à obliger les évêques de ses Elats à se rendre aux conciles qui seront indiqués par Jean de Crême. Il marque au même prince que le légat était chargé d'examiner la cause des deux archevêques, Turstain d'York et Guillaume de Cantorbéry, et de renvoyer au Saint-Siége la sentence définitive de leur différend. Jean de Crême les emmena l'un et l'autre à Rome pour y plaider leur cause devant le pape.

8. La onzième lettre s'adresse aux évêques 11. de la province de Tours 12, qu'il exhorte à observer les décrets qu'Hildebert avait faits au concile de Nantes en 1125, contre les mariages incestueux et les abus qui se commettaient dans la collation des bénéfices, et dont il avait demandé la confirmation au SaintSiége.

Autres lettres du pape

9. L'appendice du tome X des Conciles rapporte une lettre d'Honorius II aux clercs de Honorius 11. l'Eglise de Tours 13. Informé que son légat avait prononcé une sentence d'excommunication contre Foulques, comte d'Anjou, pour n'avoir pas voulu consentir à la dissolution ordonnée du mariage de sa fille avec Guillaume, fils du comte Robert, et pour avoir aussi maltraité les envoyés du légat, le pape confirme cette sentence et veut qu'elle ait son exécution jusqu'à satisfaction de la part de Foulques.

[10. La plupart des cent douze lettres recueillies au tome CLXVI de la Patrologie, col. 1217-1320, sont des priviléges pour des églises et des monastères. Plusieurs, néanmoins, sont des lettres proprement dites; nous ne parlerons que de celles-ci. Il y en a deux à Henri de Verdun. La première, écrite en 1125, le 11 mars, est pour lui ordonner de restituer ou de faire restituer à l'abbé de Saint-Viton les biens qui avaient été enlevés par le prédécesseur de l'évêque. Henri avait

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Epist. 5, col. 1225.

Epist. 20, col. 1237.

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