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Concile de Reims en 1131.

Innocent II retourne à

Loi, couvert d'un voile. Alors le pape fit pour eux cette prière: Plaise au Dieu toutpuissant d'ôter le voile de vos cœurs!

19. Le 18 octobre de la même année 1131, il assembla un concile à Reims, où assistèrent treize archevêques 1, deux cent soixantetrois évêques, grand nombre d'abbés, de moines et de clercs, tant français et allemands, qu'anglais et espagnols. Saint Bernard était du nombre. L'élection d'Innocent II y fut solennellement déclarée canonique, et l'antipape Anaclet excommunié jusqu'à ce qu'il revint à résipiscence. Philippe, fils aîné de Louis-le-Gros, avait été couronné à Soissons, le 14 avril 1129. Mais ayant été tué à Paris par un accident, le roi fit couronner par le pape, Louis son second fils. Le pape fit en plein concile un discours, où, s'adressant au roi : « Dieu, lui dit-il 2, a pris votre fils aîné dans l'innocence pour le faire régner dès à présent avec lui dans le ciel, vous laissant plusieurs autres enfants pour régner ici-bas après vous. C'est à vous à nous consoler nous autres étrangers chassés de notre pays comme vous avez fait en nous recevant avec tant d'honneur et nous comblant de tant de bienfaits, dont vous recevrez une récompense éternelle. » Le pape fit aussi dans ce concile 3 la cérémonie de la canonisation de saint Godebard, évêque d'Hildesheim, selon que Bernard, évêque de cette ville, l'en avait prié au concile de Liége. [Les actes du concile de Reims sont reproduits, d'après Mansi, au tome CLXXIX de la Patrologie, col. 575-586.]

Rome çais

1133.

en

20. Le pape, après avoir reçu des Fran4 toutes les marques de soumission et d'amitié qu'il pouvait désirer, repassa les monts, et entra en Lombardie. Il était à Ast le jour de Pâques 1132. Elant passé de là à Plaisance, il y assembla un concile des évêques de la Lombardie, de la province de Ravenne et de la Basse-Marche. Il était encore en Lombardie lorsque le roi Lothaire y arriva à la tête de son armée. Ce prince tint à Roncaille avec le pape et les Lombards une assemblée générale pour régler les affaires de l'Eglise et de l'Empire. Il eut avec le pape une seconde conférence à Pise, où il fut con

1 Ordericus Vital., lib. XIII, pag. 895, et Chronic. Corneri, pag. 673.

2 Chronic. Mauriniucens., pag. 378. Pagi, ad an. 1131.

Orderic. Vital., lib. XIII, pag. 895, 896. 5 Tom. II Spicileg., pag. 480.

venu de marcher incessamment à Rome. Ils y entrèrent le 1er mai de l'an 1133. Le pape logea au palais de Latran, et non au Vatican qui était occupé par l'antipape. Le roi campa avec son armée sur le mont Aventin. Innocent II, pour reconnaître les services de Lothaire, le couronna empereur, et la reine Richise son épouse, impératrice, dans l'église du Sauveur à Latran. Cette cérémonie se fit le 4 juin. Lothaire donna avis 5 par une lettre circulaire à tous les prélats et fidèles de l'Eglise catholique de ce qu'il avait fait pour mettre fin au schisme; et ne se trouvant pas assez de forces pour attaquer Anaclet dans ses forteresses, il reprit le chemin de l'Allemagne. Le pape Innocent, ne se croyant. pas non plus en sûreté à Rome, revint à Pise.

21. Dans le concile qu'il y assembla le 30 mai 1134, les Milanais qui avaient jusque-là suivi le parti de l'antipape Anaclet se réunirent à Innocent II. L'antipape y fut excommunié 7; l'on déposa ses fauteurs en leur ôtant toute espérance de rétablissement; et l'on condamna l'hérétique Henri, qui troublait la France depuis le pontificat de Pascal II. Le pape Innocent resta à Pise jusqu'en 1137, qu'il partit pour Viterbe, où il voulait s'aboucher avec l'empereur Lothaire qui y était venu avec une armée beaucoup plus nombreuse que la première. Leur dessein était d'obliger Roger, roi de Sicile, à quitter le parti de l'antipape. La voie des armes n'ayant pas réussi, on prit celle de la négociation qui fut aussi inutile.

Conci.e de Pise.

elet en 1138

22. La mort de l'antipape Anaclet, arri- Mortdelan vée le 7 janvier 1138, aurait dû mettre fin tipape Anaau schisme; mais le roi Roger 10 permit aux cardinaux de son parti de lui donner un successeur. Ils élurent Grégoire, prêtre-cardinal, à qui ils donnèrent le nom de Victor. Mais environ deux mois après son élection, il quitta la mître et la chape, et se soumit à l'obéissance d'Innocent II, le 29 mai 1138. Alors le pape, rentré dans Rome dès le premier jour du même mois, et peut-être auparavant, s'appliqua à y rétablir le service divin, et à réparer les ruines que le schisme avait occasionnées.

6 Orderic. Vital., lib. XIII, pag. 897.

7 Arnal., Vita Bernard., lib. II, cap. II.

8 Mabillon., in Analectis, tom. III, pag. 341.

9 Falco in Chronico, pag. 303, et seq.

10 Vita Bernardi, lib. II, cap. VII.

cape In

st re

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23. Les frères de l'antipape Anaclet1 reconnurent Innocent II pour vrai pape, et vincerent lui jurer fidélité. Paisible possesseur de son siége, il convoqua, pour le 8 avril 1139, un concile à Rome. C'est le second de Latran, que l'on met parmi les conciles généraux. Arnaud de Bresce y fut condamné, et l'on déclara nulles toutes les ordinations faites par l'antipape Anaclet et les autres. schismatiques, c'est-à-dire qu'on leur interdit leurs fonctions, et qu'on les déposa de leurs siéges. Le roi Roger y fut aussi excommunié; mais ayant fait la paix quelques temps après avec le pape, lui et ses deux fils lui promirent obéissance 3, et le pape de son côté donna à Roger l'investiture du royaume de Sicile par l'étendard. Innocent II mourut le 24 septembre 1143, après treize ans, sept mois et neuf jours de pontificat.

Ses Lettres,

24. Des quarante-trois lettres qu'on a de lui dans la collection des Conciles, les troisième, douzième, trente-cinquième, trentesixième, trente-septième, trente-neuvième et quarantième, ne sont que des confirmations de donations, droits et priviléges accordés à Epist. diverses églises. Voici quelle fut l'occasion de

la première lettre 1, adressée à Rainaud, archevêque de Reims, à Hugues de Rouen, à Hugues de Tours, et à leurs suffragants. Etienne, évêque de Paris, revenant de l'abbaye de Chelles, où il était allé pour réformer quelques abus, fut attaqué, avec ceux qui l'accompagnaient, par une troupe de gens armés, qui massacrèrent entre ses mains Thomas, prieur de Saint-Victor. C'était en 1133, le 20 août. Vers le même temps Jean, intrus dans la dignité d'archidiacre à Orléans, ne pouvant souffrir qu'Archambaud, sous-doyen de la même église, s'opposât à ses vexations, le fit tuer. Saint Bernard et Pierre de Cluny écrivirent au pape de punir sévèrement ces deux meurtriers, et de confirmer la sentence portée contre eux dans le concile de Jouarre. Innocent II confirma non-seulement la sentence rendue dans cette assemblée, mais la trouvant trop modérée, il ordonna de plus, que partout où les meurtriers seraient présents, on ne célébrerait point l'office divin; que tous leurs fauteurs seraient excommuniés; qu'en outre Thibaud Notier, et les au

Falco, ubi supra.

2 Chronic. Mauriniac., ad an. 1139, pag. 383. Falco, ad an. 1139.

5

* Tom. X Concil., pag. 977. [Epist. 164, t. CLXXIX de la Patrologie, col. 214.]

tres qui avaient acquis ou conservé leurs bénéfices par les crimes de leurs parents, en seraient privés. On s'était contenté à Jouarre d'excommunier les auteurs de ces deux meurtres, et de menacer de la même peine ceux qui leur donneraient le logement, ou communiqueraient avec eux.

Epist. 4. Patrol, tom.

CLXXIX. 30.

epist. 321, c.

25. Par la seconde lettre 7, le pape cède à Epist. 2. Lothaire et à Richise, sa fille, mariée à Henri de Bavière, les biens allodiaux que la comtesse Mathilde avait donnés au Saint-Siége, à charge par ce prince et sa fille d'en rendre par chaque année cent livres d'argent au pape et à ses successeurs, et à la condition que lesdits biens, après la mort de Lothaire et de Richise, retourneraient au Saint-Siége. Foucher, second archevêque de Tyr entre les Latins, ayant été sacré par Guillaume, patriarche de Jérusalem, en 1138, voulut, à l'exemple de ses prédécesseurs, aller à Rome demander le pallium; mais il n'y arriva qu'avec bien de la peine, parce que le patriarche lui fit dresser des embuches sur le chemin, pour l'empêcher de le continuer. A son retour à Tyr, le patriarche fit encore difficulté de rétablir cette Eglise dans son ancienne dignité, et de réparer les dommages faits à l'archevêque Foucher. Il lui avait entre autres òté trois évêchés dépendant de sa métropole, Acre, Sidon et Béryte; et le patriarche d'Antioche avait usurpé sur Tyr les évêchés de Biblis, de Tripoli el d'Antarade. Le pape Innocent écrivit sur cela deux lettres au patriarche de Jérusalem, qui, en conséquence, rendit à Foucher les trois suffragants qu'il lui retenait. Il écrivit aussi aux évêques de Biblis, de Tripoli et d'Antarade de re- 348, venir sous la juridiction de leur métropolitain; au patriarche d'Antioche, de les rendre à l'archevêque de Tyr; et aux évêques d'Acre, de Sidon et de Béryte, de rendre au même archevêque leur respect et leur obéis

sance.

Epist. 4, 5. Patrol.. ibid.,

epist. 321, c. col. 400.

370; ep. 351,

Epist. 6, Ptrol., epist.

col 399.

ibid.,

Epist. 7, 8. Patrol.,ibid.,

epist. 319, c. 350, col. 400.

399; epist.

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Epist. 10 et 11, Patrolog.

448, col. 517.

six cents squifates: c'était une monnaie d'or marquée d'une coupe ; c'est le premier titre de ce royaume qui a depuis pris son nom de la ville de Naples. La date est du 27 juillet 1139.

27. Les archevêques de Sens et de Reims ibid., epist. ayant envoyé au pape les propositions d'Abaillard qu'ils avaient condamnées dans le concile de Sens en 11402, Innocent II, après avoir pris le conseil des évêques et des cardinaux, les condamna et tous les autres dogmes erronés de cet auteur, avec sa personne et les fauteurs de ses erreurs, déclarant qu'ils devaient être excommuniés. Il ordonna de plus aux archevêques de Sens, de Reims et à leurs suffragants, de faire enfermer en des monastères Pierre Abaillard et Arnaud de Bresce, et de faire brûler leurs livres.

Patrol.ib d., epist. 447, col.

515.

Epist. 13, (Patrol. ibid..

epist. 137, c.

180); 14. (Pat.

ibid. epist.

138, col. 181);

ibid., epist.

139, col. 181; 182; ep. 141;

epist. 140, c.

epist. 142, c. 183-186.)

28. Les lettres à Adalbéron, archevêque de Hambourg; à Nicolas, roi de Danemark; au roi de Suède; [à Ascère, évêque de Lun

15. (Patrolog den; aux évêques de Suède], sont datées du 27 mai 1133, et tendent à maintenir les droits de métropole à l'Eglise de Hambourg, sur les évêchés de Lunden et autres, situés dans le Danemark, la Suède, la Norwège, [et autres pays du Nord. Le 4 juin, le pape rendait la même justice à saint Norbert, évêque de Magdebourg, pour quelques évêchés situés en Pologne et au-deçà.] La lettre que le pape Innocent écrivit à Hugues, archevêque de Rouen, est au contraire pour l'engager à se relâcher envers Henri, roi d'Angleterre, et duc de Normandie, du droit d'exiger des abbés la profession et l'obéissance. La raison epist. 111, c. qu'il en donne est qu'il faut quelquefois se relâcher de la rigueur de la justice, et que dans le cas présent, cette indulgence pourrait mériter à l'Eglise de Rouen les bonnes grâces de ce prince.

Epist. 16, Patrol. ibid.,

160.

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Cang. Gloss., et Fleury, lib. LXVIII, Hist. Eccl., tom. XIV, pag. 533.

2 Tom. X Concil., pag. 1022.

3 On pourrait croire d'après dom Ceillier que toutes ces lettres sont du même temps. Il n'en est rien. D'abord il n'est pas vrai, comme il le prétend, que la lettre aux archevêques et évêques ait été écrite à Cluny. Elle est datée de Valence le 8 mars 1132. Innocent II avait quitté Cluny le 17 février. De plus la

Patrologi ibid, epist

les archevêques et évêques, où il confirma tous les priviléges accordés à Cluny par ses prédécesseurs 3. Il confirma aussi l'autorité. accordée à l'abbé de Cluny sur tous les monastères de sa dépendance; la donation que Henri, roi d'Angleterre, avait faite à cette 7, col. 96. abbaye d'un cens annuel de cent marcs d'ar. gent; et la commutation de cent marcs en un bien fonds par Etienne, aussi roi d'Angleterre 4. Il consentit encore que le monastère de Saint-Facundus et de Saint-Primitif en Espagne, fût soumis à l'abbé de Cluny, pour en rétablir les biens et la discipline.

Epist. 3 Patrol. ibid epist. 194. c 166.

Epist. 18 Patrol. ibid

165.

Epist. 19. Patrol, ibid

epist. L52, e

620.

Epist. 20,

Patrol, sled

epist. 34, c.

30. Le pape Innocent chargea Etienne, évêque de Paris, et Geoffroi de Chartres, de epist. 122, c faire restituer à Archambaud, sous-doyen d'Orléans, et à tous ceux que l'archidiacre Jean avait dépouillés ou destitués, leurs biens et leurs dignités : cette lettre fut donc écrite avant le meurtre d'Archambaud, en 1133; [elle est en effet de l'an 1132, 5 novembre]; il pria jusqu'à deux fois le même évêque de Paris de lever l'interdit qu'il avait jeté sur l'église de Sainte-Geneviève. Il renvoya l'abbé de Vézelay à l'évêque d'Autun, pour en recevoir la bénédiction abbatiale, 394. en lui recommandant en même temps ce monastère, qui avait depuis peu beaucoup souffert dans le spirituel et dans le temporel. L'abbé de Vézelay se nommait Ponce. Etienne, chanoine d'Auxerre, se plaignit de lui au pape, qui lui ordonna de répondre aux plaintes en présence de l'évêque de Langres et de saint Bernard. Ponce répondit au pape par un exprès, que son église avait joui pendant plus de trente ans de ce qu'E- 633. tienne lui contestait, et qu'elle en avait joui par un privilége du pape Pascal 5. Sur cela, Innocent II écrivit à saint Bernard qu'il fal- Patrolita 1 lait laisser l'abbaye de Vézelay dans sa profession.

Epist. 21 Patrol. ibid epist. 574, c

633.

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Epist. 24 Patrol. ibid.

93.

Epist. 95

Patrol. ibid

31. Alvise, abbé d'Anchin, élu évêque d'Arras, refusait d'accepter cet évêché. Le epist. 13, col pape le lui ordonna, en lui remontrant que cette Eglise avait autant besoin de ses conseils, que de son bon exemple 6. Il exhorta Otton, évêque de Bamberg, à maintenir dans epist. 58, col lettre touchant la donation d'Henri, roi d'Angleterre, et la commutation faite par Etienne, lettre qui, par la place qu'elle occupe dans notre auteur, semblerait de la même époque, n'est que du 19 mai 112, tandis que les autres sont de 1132. (L'éditeur.)

Patrol., tom. CLXXIX, epist. 528, col. 594. Dans cette lettre adressée à Ponce, le pape conserve les droits de l'abbaye de Vezelay. (L'édit.)

Les lettres quarante-septième et quarante-hui

108.

son diocèse, et même dans les monastères en dépendant, le même bon ordre qui s'y était observé avant lui, et de n'y rien changer, si ce n'était en mieux; d'en bannir surtout la simonie, s'il s'apercevait qu'on voulût F26, l'introduire dans les élections. Le pape prit sous la protection du Saint-Siége Hugues, archidiacre d'Arras, et tous les biens qu'il possédait canoniquement, lui permettant, au cas qu'on l'inquiétât dans ses biens, ou dans sa personne, d'en appeler au Siége apostolique.

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32. Sur les contestations entre Pierre, abbé de Cluny, et Pierre, abbé de Saint-Gilles, le pape décida que si la discipline régulière venait à s'affaiblir dans le monastère de SaintGilles, ce serait à Pierre de Cluny ou à ses successeurs à la rétablir. Quand Pierre, l'abbé de Cluny, irait dans ce monastère, ou ses successeurs, on les recevrait honorablement, et on les entretiendrait avec les siens pendant tout le séjour qu'il y ferait; il y prendrait même la place de l'abbé, et assemblerait le chapitre, l'abbé même présent; toutefois l'abbé de Saint-Gilles venant à mourir, ou à être transféré ailleurs, les religieux de cette abbaye auraient la liberté de se choisir un autre abbé; mais de Cluny seul, si cet abbé était seulement passé à un autre monastère; ils pourraient au contraire le choisir de leur corps, si l'abbé était mort. Il fut aussi adjugé à l'abbaye de Cluny une compensation des dépenses qu'elle avait faites pour le monastère de Saint-Gilles. La ettre d'Innocent II à ce sujet est du mois de février 1 1132. Celle qui est à l'évêque de Lucques regarde la qualité et les motifs de ceux qui déposent touchant les degrés de parenté entre deux personnes 2. Par la quaranteLe troisième, le pape charge Guy, prieur de la Chartreuse, d'écrire ce qu'il savait de la vie et des miracles de Hugues, évêque de Grenoble, qu'il venait de canoniser.

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I. reg 8.1844

33. [L'appendice du tome X des Conciles contient quatre lettres du pape Innocent II. La première, à Conrad, archevêque de Salzbourg, qu'il laisse le maître de continuer l'interdit sur certaines églises, quoique Henri,

tième de la Patrologie regardent encore Alvise. Dans la première, le pape recommande Alvise au clergé et au peuple d'Arras. Dans la seconde il ordonne aux moines de Saint-Vaast d'obéir à Alvise. (L'édit.) 1 Elle est du 8 mars. (L'éditeur.) - Je ne trouve point cette lettre dans la collection Migne. (L'éditeur.) 3 Patrologie, tom. CLXXIX, Epist. 314, col. 361. (L'éditeur.)

duc de Carinthie, s'en fût plaint. Il ordonne à Conrad de se comporter envers Hugues de Bresce suivant ce que les conciles avaient ordonné touchant les partisans de l'antipape Guibert 3. Par la seconde lettre, qui est encore à Conrad, il le charge de montrer à l'évêque de Ratisbonne la lettre par laquelle il le suspendait de ses fonctions épiscopales, pour avoir refusé à l'Eglise romaine l'obéissance qu'il lui avait promise, et pour n'avoir pas même voulu recevoir la lettre qui lui avait été portée, de la part du Saint-Siége, par l'abbé de Saint-Emmeram. Henri, c'était le nom de l'évêque de Ratisbonne, pour se venger de cet abbé, l'avait destitué et cherchait les moyens de soustraire son monastère à la juridiction du Saint-Siége d'où il dépendait. Le pape Innocent lui écrivit de rétablir en entier l'abbé, et de rendre à l'Eglise romaine l'obéissance qu'il lui devait, le déclarant interdit de ses fonctions jusqu'à ce qu'il eût obéi. Le pape ne lui donnait que vingt jours pour exécuter l'ordre porté par sa lettre, qui est la troisième 4. Dans la quatrième, adressée à Henri, évêque de Toul 5, le pape confirme l'accommodement fait entre lui et Frédéric, comte de Toul, et règle le droit d'hospitalité que ce comte prétendait exiger de l'évêque et de ses chanoines, le déclarant privé de la communion du corps et du sang de Jésus-Christ, au cas qu'il exigeât au-delà de ce qui était réglé.

On trouve encore deux lettres d'Innocent II dans le second tome des Mélanges de Baluze 6, l'une à Ulger, évêque d'Angers, par laquelle le pape confirme tous les biens et les priviléges de cette église; l'autre à Robert, abbé d'un monastère de chanoines réguliers, sous la règle de saint Augustin, dans le diocèse d'Angers, dont il confirme aussi les droits et les priviléges. Le Code d'Ulric de Bamberg en contient deux du même pape. La première 7 est adressée au clergé et au peuple du royaume teutonique. Innocent leur recommande son légat, et la fidélité à Lothaire, qu'ils avaient choisi pour roi, et qui devait venir à Rome dans peu pour y recevoir la couronne impériale. Il les prie de lui prêter

Ibid., Epist. 563, col. 627. (L'éditeur.)

5 Patrol., ibid., Epist. 181, col. 228.

6 Tom. II Miscellan., pag. 198 et 209. [Patrologie, tom. CLXXIX, Epist. 59, col. 108, et Epist. 218, col. 205.

7 Tom. II Scriptor. medii ævi par Eccard, pag. 351. [Patrologie, tom. CLXXIX, Epist. 320, col. 369, et Epist. 4, col. 55.]

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Epist. 1, cǝl. 53-54.

Epist. 2, col. 53-54.

secours, tant pour soutenir sa dignité que pour la défense de l'Eglise. La seconde est à Lothaire ; il lui fait part de son élection en l'invitant à venir à Rome, accompagné des archevêques et des grands de son royaume, pour y être couronné empereur. Il dit beaucoup de choses contre Pierre de Léon, connu sous le nom de l'antipape Anaclet.

34. Le tome CLXXIX de la Patrologie, col. 55-658, renferme ou indique cinq cent quatrevingt-dix-huit lettres et priviléges d'Innocent II. Voici les lettres qui paraissent les plus importantes après celles que dom Ceillier a fait connaître.

Innocent écrivit, le 18 février 1130, au roi Lothaire, pour lui annoncer son élection et lui faire savoir que Conrad, qui avait envahi les Etats de ce prince, avait été excommunié par Honorius. I invite Lothaire à venir à Rome l'hiver prochain, pour se faire couronner empereur. Il confirme en outre la légation de Germanie donnée au cardinal Gérard. Cette légation fut confirmée le même jour par une lettre qu'il adressa aux Germains. Dans la lettre adressée le 20 juin aux col. 56-57. archevêques, évêques, abbés et princes du royaume teutonique, Innocent comble d'éloges le roi Lothaire et déclare que marchant sur les traces d'Honorius, il a mandé ce prince à Rome, pour y recevoir la couronne impériale; il les invite à l'accompagner et les exhorte à l'exciter à honorer et à servir l'Eglise. Cette lettre est datée de Pise les Epist. 6, précédentes étaient datées de Rome. C'est de

Epist. 5,

col. 57-53.

Epist. 7, col. 58; epist. 8, col. 59.

Pise aussi qu'il confirma les grâces et les indults accordés à la congrégation de Vallombreuse, et la reçut sous la protection du Saint-Siége.

Le 2 et le 3 août, il écrivit à Didace, archecoopt vêque de Compostelle, pour le remercier des

présents qu'il en avait reçus et lui faire connaître que le roi Alphonse avait aboli l'abus par lequel les revenus de l'évêché de Compostelle, après la mort de l'archevêque, passaient entre les mains du roi, ce qui faisait souvent prolonger la vacance du siége. Epist 9, Le même jour, il écrivit aux évêques d'Espagne de ne point empêcher l'accomplissement des vœux faits annuellement à SaintEpist. 10, Jacques de Compostelle, et à Pélage, archevêque de Brague, au sujet des plaintes que l'archevêque de Compostelle faisait contre lui touchant des fermes cédées à l'Eglise de

col. $9.

col. 59.

1 Pag. 360.

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Epist. 14, col. 62 61,

Par la lettre adressée à Berthold, abbé de Saint-Blaise, Innocent confirme la liberté et les possessions de son monastère. Elle est écrite de Cluny, le 2 novembre, par la main du cardinal Aymeric. Gerbert, qui a publié cette bulle, fait observer que le pape arriva à Cluny vers le 18 octobre 1130, y passa quelques jours, et qu'il fit la dédicace de l'église de cette abbaye en ce temps et non le 25 octobre 1131, comme le veut la Bibliothèque de Ciuny, car c'est le jour où il sacra à Reims le roi Louis-le-Jeune. Parmi les lettres qui furent écrites de Cluny, on peut remarquer celle qu'il adressa à Suger, abbé de de Saint-Denis, pour confirmer le décret col. 6. donné par Honorius pour la réforme du monastère d'Argenteuil. Le 4 novembre, étant à Roanne, il confirma la substitution des moines aux religieuses dans le monastère de Sainte-Marie de Laon.

les

Epist. 15,

Epist 17,

col. 68-69.

Epist. 20,

Il y a plusieurs lettres datées de Clermont Dans celle qui est adressée, le 29 novembre, col. fo. aux évêques de la province de Narbonne, le pape leur prescrit de faire en sorte que moines d'Aniane obtiennent satisfaction et réparation d'un meurtre commis, par des soldats de leur province, sur l'intendant dudit monastère.

Epist. 86, col. 125.

Epist. 21,

Epist. 64,

Epist. 77,

col. 118.

Les chanoines de Saint-Etienne de Dijon et les moines étaient en discussion par rapport à deux églises. Innocent chargea Guillaume, évêque de Langres, de terminer cette col. controverse qui troublait la paix des deux communautés, et il adjoignit à Guillaume saint Etienne de Citeaux et saint Bernard de Clairvaux. C'est aussi l'objet de la lettre que le pape adressa de Reims, le 4 novembre 1131, col. 112. à saint Etienne, abbé de Citeaux; de celle qu'il écrivit d'Auxerre à Guillaume, évêque de Langres, le 30 décembre. Cette affaire fut terminée par les bons offices de saint Etienne de Citeaux, comme on le voit par la lettre que le pape adressa de Cluny, le 12 février col. 1251%. 1132, à Herbert, abbé de Saint-Etienne de Dijon. Mais les moines de Saint-Seine ne se soumirent pas à ce jugement, et le pape chargea Hugues, duc de Bourgogne, de défendre l'abbé de Saint-Etienne contre les moines de Saint-Seine, qu'il déclare avoir excommuniés.

Epist. 86,

Epist. 133,

col. 176.

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