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Ce qu'il contient.

VIII.

des Pères à Paris; dans le douzième de celle de Cologne, et dans le vingt-deuxième de celle de Lyon. Il est divisé en ving! chapitres.

18. Voici ce qu'on y remarque 1: « On ne Cap. 1, 11. peut avoir une véritable paix qu'en se la procurant par la vérité, qui est la vie et le salut éternel; le premier pas à la vérité, est de se déplaire dans l'erreur. La porte du salut ne pouvait être ouverte au publicain, que par l'humble confession des péchés que le pharisien orgueilleux lui reprochait. Plus les choses passagères causent de plaisir, plus elles sont mortelles; l'attache que l'on Ꭹ a cause nécessairement du trouble, de la douIV. leur et de vaines craintes. L'âme humaine ne cesse de souffrir en elle-même, tant qu'elle V, VI, VII, aime autre chose que Dieu. Demander une longue vie, c'est souhaiter d'être tenté longtemps, parce que tout est pour nous un piége en celte vie, le boire, le manger, les vêtements, le sommeil, le désir de la gloire, des. louanges, des faveurs. » Guiges envisage les adversités du siècle comme un moyen dont Dieu se sert pour nous obliger à retourner vers lui. Il ne veut pas que l'on abandonne le pécheur, mais qu'on l'aime et qu'on le supporte, dans l'espérance qu'il se corriXVI. gera. « Vous ne devez point, dit-il, vous réjouir, s'il se trouve que vous soyez meilleur que les autres; mais plutôt vous affliger de ce qui leur manque en fait de vertu. » Il dit que l'amour du prochain doit être gratuit, parce que, si l'on ne rendait amour que pour amour, ce serait un change qui ne mériterait aucune récompense; que ce que les anges ont reçu de plus grand et de plus précieux de la part de Dieu, c'est la charité qui en effet est Dieu même. Il met la perfection de l'homme à estimer les choses autant qu'elles XIX, XX. valent; ce qu'il trouve renfermé dans les deux préceptes de l'amour de Dieu et du prochain « perfection, dit-il, dont le Verbe incarné nous a tracé lui-même le modèle. »

XIV.

XV.

XVII.

XVIII.

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Lettre og traité aux frè.

Dieu.

une connaissance particulière de ce saint évêque, d'en écrire la vie et les miracles opérés par son intercession. La lettre est datée de Pise, le 22 avril de cette année. D'autres personnes très-respectables avaient pressé Guiges sur le même sujet, et il s'en était excusé sur diverses raisons, notamment sur ses infirmités continuelles. Mais il ne put résister à l'autorité de saint Pierre que le pape avait employée. C'est ce qu'il dit dans sa réponse à la lettre du pape. On les a mises l'une et l'autre à la tête de la Vie de saint Hugues composée par Guiges, et rapportée par Surius et Bollandus au premier jour d'avril 2. 20. On n'est plus en doute que la lettre ou traité aux frères du Mont-Dieu, attribué res du Montlongtemps à saint Bernard, et quelquefois à Guillaume, abbé de Saint-Thierry près de Reims, ne soit de Guiges, cinquième prieur de la Chartreuse 3. Son nom se lit tout entier à la tête de ce traité dans un manuscrit très-bien écrit de l'abbaye de Pontigny, dont la date, qui est de la même main du manuscrit, est de 1156, dix-neuf ans après la mort de Guiges. On le lit encore après la préface, au commencement du traité et à la fin. Le copiste a même pris la précaution de désigner l'auteur par ses qualités, afin qu'à l'avenir on ne le confondît pas avec d'autres de même nom. Il l'appelle prieur de la Chartreuse ce qui ne convient ni à saint Ber- pag. 196 d:nard, ni à l'abbé Guillaume. Ce traité, dans le manuscrit de Charlieu, est aussi intitulé du nom de Guiges, prieur de la Chartreuse. Il est vrai que quelqu'un qui avait envie de le faire passer sous le nom de saint Bernard, a tâché d'effacer celui de Guiges; mais il n'a pas réussi on le voit encore, et on connaît la fraude par la main de l'imposteur, beaucoup plus réceute que celle du manuscrit qui est de plus de cinq cents ans, et conséquemment peu éloigné de l'âge du manuscrit de Pontigny. Ajoutons que l'auteur se déclare en plus d'un endroit, du même ordre que les frères du Mont-Dieu, qui étaient chartreux; qu'il avait passé quelque temps avec eux, et qu'il travaillait pour l'instruction de ceux qui embrassaient cet état.

mération des livres qu'il avait composés jusqu'alors et dont il conseille la lecture aux frères. Cet article manque à la vérité dans quelques manuscrits; mais comme il se rencontre dans les plus anciens, rien n'oblige à le rejeter à titre de fourrure. Voyez Hist. littér, de la France, tom. XII, pag. 313, et Biographie univers. de Michaud. (L'éditeur.)

Præfat. in

hunc tractat.

tion 1719.

Analyse de re traité, lib.

Cap. I.

21. Guiges écrivit ce traité dans le temps 1. pag. 203. que l'on bâtissait la chartreuse de MontDieu, c'est-à-dire vers l'an 1135. Il est divisé en trois livres. Gerson en cite le second dans son sermon sur la Cène du Seigneur, où il avertit qu'on doit lire avec précaution ce qui y est dit de l'union des justes avec Dieu. Cela n'empêche pas que l'ouvrage ne soit regardé comme un modèle achevé de la vie monastique, par ceux qui connaissent en quoi consiste la perfection de cet état. L'auteur adresse la parole à Haimond, prieur, et aux frères du Mont-Dieu, qu'il congratule d'avoir renouvelé la ferveur des anciens solitaires d'Egypte, et d'avoir mérité, par leur simplicité, que Dieu leur fit connaître les vérités inconnues au monde. Pour les engager à la conserver, il dit que le plus grand des mi. racles de Jésus-Christ est d'avoir subjugué le monde entier et toute la sagesse mondaine par un petit nombre de personnes simples, c'est-à-dire par les apôtres. Il passe de là à la sublimité de leur profession. « C'est aux autres, dit-il, de servir Dieu; et à vous de lui être unis. Ils doivent croire en lui, savoir qu'il est, l'aimer, l'adorer; vous devez le connaître et en jouir. La vertu doit vous être chère, non-seulement pour vous-mêmes, et pour en donner l'exemple à ceux qui vivent maintenant, mais encore pour servir de modèle à ceux qui viendront après vous. » Il entre dans le détail des avantages de la vie solitaire; mais il distingue le solitaire d'avec celui qui est seul. Celui-là est seul, avec qui Dieu n'est pas. Sa cellule n'est plus pour lui une cellule, c'est une prison. Le solitaire avec qui Dieu est, jouit librement de la joie que lui donne sa bonne conscience; et vivant suivant les règles de son état, il est plus dans le ciel que dans sa cellule.

II.

111.

IV.

Suite.

22. Il distingue aussi dans la vie religieuse Cap.. trois états: l'animal, le raisonnable, le spirituel; le premier est des commençants; le second, de ceux qui avancent dans la vertu; le troisième, des parfaits. La première chose que l'on doit enseigner au novice, est de mortifier son corps, et d'en faire une hostie vivante, sainte, agréable à Dieu. Ensuite il faut le prémunir contre les tentations, et lui apprendre les moyens de les surmonter. Il fait envisager l'oisiveté comme la sentine de toutes mauvaises tentations. C'est pourquoi il veut que l'on soit toujours occupé dans sa cellule, tantôt à la prière, tantôt à la lecture, tantôt à l'examen de sa conscience, tantôt

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VIII, IX, X. XI.

au travail des mains. Il s'étend sur toutes ces différentes occupations. Dès son temps les chartreux avaient introduit la somptuosité dans leurs bâtiments et fait même à ce sujet des emprunts. Guiges en témoigne de la douleur. Il invite ses frères à imiter les cap. xu. exemples des premiers moines, qui, aspirant à une cité permanente, ne se procuraient x d'autres logements en cette vie, qu'autant qu'il en fallait pour se mettre à couvert des injures de l'air. Enfin il veut qu'on enseigne XIV. aux commençants à s'approcher de Dieu par l'amour et par la prière.

23. Les instructions du deuxième livre Suite. sont pour les raisonnables, ou ceux qui ont Lib. 11, c. 1. déjà fait du progrès dans la vertu. Guiges Cap. 11 ne trouve rien de plus digne de l'âme raisonnable, unie au corps pour le gouverner, que de s'attacher à Dieu qui est son souverain bien, de l'aimer, de lui obéir. Quant au troisième état de la vie religieuse, qui renferme les spirituels ou parfaits, l'auteur fait consister cet état dans la ressemblance avec Dieu, telle qu'on peut l'avoir en ce monde, par la pratique de la vertu, et non dans la ressemblance que les saints ont avec Dieu dans le ciel par la perfection de leur charité.

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Suite.

24. Il explique dans le troisième livre ce que c'est que la béatitude, et il en distingue Lib. III, c. 1. de deux sortes celle qu'Adam possédait dans le paradis terrestre, et qu'il a perdue par son péché; et celle dont les saints jouis. sent dans le ciel. La première ne fut que pour un temps; la seconde est éternelle. Elle Cap. 11. est si grande, si admirable, que l'homme ne peut la concevoir, moins encore l'exprimer. Il donne une idée des qualités que les corps des saints auront dans le ciel, de leur beauté, de leur légèreté, de leur force, et compare cette légèreté à celle d'un rayon de soleil; il met parmi les qualités de l'âme des bienheureux la connaissance du passé, du présent, du futur; l'amitié ou la charité parfaite; la concorde avec tous les habitants de cette céleste patrie; le contentement de son sort ou de son degré de béatitude; le pouvoir qui s'étendra aussi loin que sa volonté; la sécurité entière de son état glorieux; une joie inexprimable; l'abondance de tous biens. Il finit son traité par la description des misères des damués.

25. De toutes ses lettres il n'en reste1 que

1 Tom. II, Oper Bernardi, pag. 1066.

III.

IV.

Lettres de Guiges.

quatre. Dans la première, qui est à Heiméric, cardinal et chancelier de l'Eglise romaine, il l'avertit que nous avons deux principaux ennemis à combattre, l'orgueil et la volupté; que si nous venons à bout de les vaincre, nous n'aurons plus rien à craindre. Les armes dont nous devons nous servir contre eux sont l'humilité et la mortification de la chair. Il ne croit pas que l'on puisse recourir aux armes matérielles pour soutenir ou agrandir l'Eglise; et il se plaint de ce que le luxe était passé des palais des rois dans les cours ecclésiastiques. La seconde, au prieur de la sainte milice, ou des chevaliers du temple, traite aussi de la guerre spirituelle contre les ennemis du salut. C'est à cette guerre que Guiges l'exhorte, et non à combattre les ennemis de l'Eglise. Par la troisième, adressée au pape Innocent II, il le rassure contre les efforts des schismatiques, par les victoires que l'Eglise a remportées en tout temps contre eux et contre les hérétiques. Il ajoute que le monde presque tout entier doit être considéré comme son diocèse; et que comme il n'y a qu'un Dieu, de même le vicaire de saint Pierre, c'est-à-dire le pape, doit être un. Guiges s'était appliqué à recueillir les ouvrages des saints pères, et à corriger les manuscrits qui les renfermaient. Il recueillit entre autres les lettres de saint Jérôme, dans lesquelles il corrigea quantité de fautes; mais il ne fit pas entrer dans son recueil

Il y en a six. La cinquième, adressée à Pierre-leVénérable, est la deuxième dans la Patrologie: c'est une lettre d'amitié en réponse à celle qu'il avait reçue de Pierre. La sixième, qui est aussi la sixième dans la Patrologie, est d'Hugues, de Guiges et des frères chartreux, aux pères du concile de Jouarre sur la mort de Thomas, prieur de Saint-Victor de Paris, qui avait été tué cruellement par des impies. (L'éditeur.) 2 Trithem., de Script. Eccles., cap. CCCLXXVI. 3 Pag. 112.

Les auteurs de l'Histoire littéraire de France refusent cet ouvrage à Guiges, 1o à cause de l'éloge que l'auteur donne aux chartreux, ce qui est contraire à la manière d'écrire de Guiges; 20 parce que l'auteur parle d'un voyage qu'il avait fait au Mont-Dieu, or les

celles que la différence du style et des sentiments rendait indignes d'un si savant homme; comme la lettre à Démétriade que saint Augustin assure être de Pélage. Il envoya une copie de son recueil aux moines de la Chartreuse de Durbon, en les avertissant de mettre sa lettre à la tête de toutes celles de saint Jérôme, afin qu'elle servit à faire distinguer les lettres de ce père d'avec celles qu'on lui a supposées. Cette quatrième lettre de Guiges a d'abord été donnée au public par dom Mabillon dans ses Analectes. Guiges corrigea encore les lettres qui sont véritablement de saint Jérôme.

26. André Duchesne, dans ses notes 3 sur la Bibliothèque de Cluny, cite sous le nom de Guiges un traité de la Contemplation 4, un autre des Quatre degrés spirituels, un troisième de la Vérité de la paix, et un quatrième à la louange de la vie solitaire. Mais peut-être sontils de Guiges II, prieur général de la Chartreuse, qui se démit de sa charge en 1176, et mourut en 1188. Le traité de la Contemplation ou de la Vie contemplative, se trouve dans le sixième tome 5 des œuvres de saint Augustin, et parmi celles de saint Bernard", sous le nom de Guiges 7, avec le titre d'Echelle du paradis ou des Cloitres. Guiges II écrivait avec noblesse; et dans un temps où la critique était peu cultivée, il en avait un goût très-sain et très-exact.

statuts de la Grande-Chartreuse, rédigés par Guiges, défendent au prieur de passer les limites de la montagne. Est-il vraisemblable que Guiges ait enfreint une loi que ses prédécesseurs avaient si religieusement observée, et que lui-même venait de renouveler? Cet ouvrage semble appartenir à Guillaume de Saint-Thierry. (L'éditeur.)

5 In appendice, tom. VI, pag. 643. 6 Pag. 325, edit. 1719.

7 Les auteurs de l'Histoire littéraire de France, tom. XI, refusent encore cet ouvrage à Guiges II, de même que le traité des Quatre degrés spirituels, celui de la Vérité de la paix, et celui de la Louange de la Vie solitaire. (L'éditeur.)

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Guillaume

de Some set. Ses écrits. Leurs édi tions.]

CHAPITRE XXVI.

Guillaume de Malmesbury ou de Somerset; Henri de Hungtington;
Siméon de Durham ou Dunelme; Jean d'Hagustadt.

[Ecrivains latins du milieu du XIe siècle.]

1. Guillaume fut nommé de Somerset, du lieu de sa naissance, et surnommé de Malmesbury, du monastère où il fit profession de la règle de saint Benoît, situé dans le comté de Wilt en Angleterre. Il en fut bibliothécaire et préchantre. Sa piété le fit respecter 1; et par son savoir il mérita d'être consulté, même par les plus grandes lumières du royaume, je veux dire par saint Anselme, successeur de Lanfranc dans le siége de Cantorbéry. On contestait à ce saint archevêque les droits de son Eglise. Guillaume, qui avait fait une étude sérieuse des anciennes coutumes de toutes les Eglises d'Angleterre, était en état de décider de celle de Cantorbéry. Il vivait encore en 1143, et se trouvait alors assez de forces pour donner de nouvelles productions de son esprit. On n'en connaît toutefois aucune qui soit postérieure à cette année. [On a dans la Patrologie latine, tom. CLXXIX, col. 939-1771, les divers écrits imprimés de Guillaume de Malmesbury. On y trouve d'abord une notice faite par Waitz, Monumenta Germaniæ historica, tome X, une notice littéraire tirée de Fabricius, l'épître dédicatoire mise à la tête de l'édition de Savilius; puis viennent les œuvres en cet ordre 1o Les Gestes des rois anglais; 2o les Histoires nouvelles. Ces deux ouvrages sont reproduits d'après l'édition publiée à Londres en 1840, in-8°, par Duffus Hardy, qui les a revus sur les manuscrits; une préface précède son édition; 3° les Gestes des évêques anglais, en cinq livres. Les quatre premiers sont reproduits d'après Savile, Londres 1596; le cinquième, qui contient la Vie d'Adelhme, évêque de Schirburn, est reproduit d'après Warton, Anglia sacra; 4o le livre de l'Antiquité de l'Eglise de Glaston, d'après Gale, Historia britannica, Oxford, 1691; 5° la Vie de saint Wulstan, d'après Warton, Anglia sacra, Londres, 1694; 6° une lettre à Pierre, moine de

'Mabillon., lib. LXIX Annal., num. 4.

Malmesbury, sur Scot Erigène; elle se trouve au tome CXXII de la Patrologie, col. 92, dans les Prolégomènes des œuvres de Scot; 7° des extraits tirés de l'abrégé d'Amalaire, fait par Guillaume; on en donne la préface à la fin du premier livre, et celle de l'ouvrage l'abréviateur prend la parole. Ces extraits sont reproduits d'après Alixius, Præfat. ad Joannis Parisiensis determinationes de modo existendi corpus Christi in Eucharistia, Londres 1686, in-8°, page 82.]

Histoire des

Francofurt.,

2. Son Histoire des rois d'Angleterre con- rois d'Angietient ce qui s'est passé de plus considérable terre Edit. en ce royaume, pendant environ sept cents. 1601. ans, en commençant à l'arrivée des Saxons vers l'an 449, jusqu'à la dix-huitième année du règne de Henri Ier ou l'an 1127. Elle est divisée en cinq livres et dédiée à Robert, comte de Glocester, fils naturel de ce prince. Le Vénérable Bède avait travaillé sur le même sujet et conduit l'histoire des Anglais jusqu'à son temps, c'est-à-dire jusqu'à l'an 731. Personne n'entreprit la suite de cette histoire. Eadmer se contenta de donner un précis des principaux événements depuis le roi Edgar jusqu'à la première année de Guillaume le Conquérant, en sorte qu'il laissa un vide de plus de deux cent vingt-trois ans. Ce fut pour le remplir et mettre dans un plus grand jour les événements des règnes mentionnés par Eadmer, que Guillaume de Malmesbury reprit la suite des temps depuis l'entrée des Saxons en Angleterre. Sans copier Bède, il en tira ce qui lui parut de meilleur.

3. Dans le premier livre, il donne l'histoire de ce qui se passa en Angleterre, depuis qu'elle fut occupée par les Saxons, jusqu'au roi Egbert, qui, ayant défait en divers combats les petits rois du pays, devint le seul monarque de presque toute l'ile de la GrandeBretagne, en 827, c'est-à-dire des quatre anciens royaumes de Westsex, Sussex, Essex et de Kent. Pour les autres, il les laissa à

Ce que cou tient cette bis

tire. Premier livres, pag. 7

et deuxième

et 36.

Troisième livre, pag. 94.

Quatrième

livre, p. 119,

des rois particuliers, à la charge de lui en faire
hommage et de payer un tribut. Le second
livre continue l'histoire des Anglais depuis
Ethelwolph qui reçut la couronne après la
mort de son père Egbert, en 837, jusqu'à
Guillaume Ier dit le Bâtard et le Conquérant,
qui se rendit maître du royaume d'Angle-
terre après la défaite et la mort d'Harold,
dernier roi saxon en 1066. Dans le prologue
l'auteur fait ces remarques: Ses parents lui
avaient inspiré de bonne heure le goût des
livres; l'étude faisait son principal plaisir; il
étudia la logique pour apprendre à raisonner;
la physique, pour sa santé; la morale, pour
former ses mœurs relativement à Dieu; en-
suite il s'appliqua à l'histoire, surtout à celle
de sa nation; à cet effet il acheta même les
livres historiques des nations étrangères dans
l'espérance d'y trouver quelque chose pour
celle d'Angleterre; et peu content de ce que
les anciens Anglais avaient écrit, il travailla
à donner une histoire plus exacte et plus
suivie.

la Croisade, que Guillaume commence au
concile de Clermont où le pape Urbain II la
proposa en 1095. Après avoir rapporté le
couronnement du roi Baudouin à Bethleem,
le jour de Noël de l'an 1100, par le patriarche
Daïmbert, il raconte le fait suivant: En l'an-
née 1101, la veille de Pâques, que le feu Pag. 147.
sacré avait coutume d'éclairer de bonne
heure, tarda plus qu'à l'ordinaire; on lut
alternativement les leçons de l'office tant en
grec qu'en latin; on chanta trois fois le
Kyrie eleison, et plusieurs choses en musique,
toujours dans l'espérance de voir paraître
ce feu, et l'on fut obligé de sortir de l'é-
glise sans cette consolation. Le lendemain
les Latins allèrent en procession au tem-
ple appelé de Salomon pour y implorer la
miséricorde de Dieu; les Syriens firent la
même chose au Saint-Sépulcre; et Dieu,
sensible aux instances des uns et des au-
tres, envoya le feu sacré qui, s'étant atta-
ché à une des lampes du Saint-Sépulcre,
l'alluma; ce qui rendit la joie à toute l'as-
semblée. Guillaume ajoute, que le patriarche

de la chapelle du Saint-Sépulcre, alluma un
cierge à la lampe, et fit ensuite voir le mi-
racle à tous ceux qui y accoururent. On
croyait donc dans le XIIe siècle qu'il y avait
ordinairement du miraculeux dans le nou-
veau feu de la veille de Pâques à Jérusalem.

4. Le troisième livre est occupé entière-
ment à l'histoire de Guillaume le Conqué-averti par un Syrien accourut, ouvrit la porte
rant. Les Normands en avaient fait dans leurs
écrits des éloges outrés. Les Anglais, au
contraire, le regardant comme un usurpa-
teur, l'avaient chargé de reproches. Notre
historien, qui tirait son origine de parents
dont l'un était Normand, l'autre Anglais,
prend le parti de ne louer ni blâmer qu'avec
beaucoup de réserve; de ne s'attacher qu'au
vrai, et à rendre son histoire utile et agréable
au lecteur. C'est ce qu'il observe dans l'his-
toire de Guillaume et de ses deux fils, Guil-
laume II dit le Roux, et Henri Ier.

5. Le premier monta sur le trône au mois de septembre de l'an 1088; le second, au mois d'août de l'an 1100. Quelques-uns trouvèrent mauvais qu'on écrivît leur histoire de leur vivant, disant que dans ces sortes d'écrits la vérité fait souvent naufrage, et que le mensonge prend sa place, la plume de l'historien étant guidée ou par la crainte ou par la flatterie. D'autres ne croyaient pas que Guillaume de Malmesbury fût assez habile pour écrire avec dignité l'histoire de ces deux princes. Les conseils de ses amis l'emportèrent. Il se rendit à leurs sollicitations, et comptant sur le secours du ciel, il renferma dans le quatrième livre les événements du règne de Guillaume le Roux, le premier des enfants de Guillaume le Conquérant. On trouve dans ce quatrième livre la relation de

6. Le cinquième livre est consacré à l'histoire de Henri Ier, second fils de Guillaume le Conquérant. L'auteur convient qu'il n'a rapporté qu'une partie des actions de ce prince, et sur la relation d'autrui; sa condition de moine ne lui ayant pas permis de pénétrer dans les mystères de la cour. Il convient encore qu'il n'en a pas dit tout ce qu'il en savait. Pour indemniser en quelque façon son lecteur, il l'instruit de quantité d'événements qui se sont passés dans les pays étrangers à l'Angleterre. Ces cinq livres sont intéressants par quantité de monuments qui regardent l'histoire ecclésiastique; par les lettres des papes contemporains des rois d'Angleterre dont il y est parlé; et par celles de ces princes ou d'autres personnes considérables. Il en a été dit quelque chose dans e cours de cette histoire, à mesure que l'occasion s'en est présentée. Henri Ier mourut au commencement de décembre l'an 1135, dans la soixante-huitième année de son âge après un règne de trente-cinq ans et quatre mois. Mais l'histoire que Guillaume de Mal

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