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175.

Histoires

mesbury en a faite, ne va que jusqu'en 1127, la vingt-huitième année du règne de ce prince. Il en reprit apparemment la suite dans un autre ouvrage qu'il intitula Chroniques, divisé en trois livres, qui n'ont pas encore été rendus publics.

7. Il en parle dans le prologue des deux Lovelles, P. livres qui ont pour titre : Histoires nouvelles, qu'il dédia encore à Robert, comte de Glocester. C'est un supplément à l'histoire de Henri Ier, et en même temps la suite des événements mémorables de l'Angleterre. Le premier livre commence à la vingt-sixième année du règne de Henri Ier, qui était l'an 1126 de l'ère vulgaire, et finit à l'an 1138, le quatrième du règne d'Etienne, fils d'Etienne, comte de Blois, et d'Adèle, fille de Guillaume le Conquérant. Le second continue l'histoire de ce prince jusqu'en 1143. Guillaume ne va pas plus loin, quoiqu'Etienne ait régné jusqu'au mois d'octobre 1154. Ces deux livres contiennent, comme les cinq précédents, divers traits intéressants pour l'histoire de l'Eglise, comme la tenue des conciles en Angleterre par les légats du Saint-Siége.

Les gestes

d'Angleterre, pag. 193.

8. Il manquait à l'Angleterre une histoire des reques suivie de ses évêques, et l'on ignorait même le nom de plusieurs. Guillaume de Malmesbury crut qu'il y avait de l'ignominie à laisser dans l'oubli ceux de qui l'on a reçu les premiers élements de la foi et les règles de la vie chrétienne; dans cette pensée, il entreprit d'en faire l'histoire. Elle lui coûta beaucoup plus que celle des rois d'Angleterre, parce qu'il trouva moins de secours. Les chroniques qu'il avait par devers lui le guidèrent dans le premier ouvrage. Il n'avait pour le second que des histoires fort embrouillées. La tradition vint à son secours, et apparemment l'archive de chaque Eglise. Il en a renfermé l'histoire en quatre livres, intitulés Les Gestes des évêques d'Angleterre.

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mence son second livre par le dénombrement des évêques de cette ville, dès lors très-opulente par son commerce avec toutes les provinces du monde, surtout avec l'Allemagne. Le premier évêque fut Mellite, envoyé de Rome à saint Augustin pour l'aider à la conversion des Anglais. L'auteur donne après cela la suite des évêques orientaux anglais, et des évêques occidentaux saxons; des évêques de Dorchester, de Winchester, de Schirburn, de Velles, d'Exester, de Cridien, de Cornouailles, de Selesig, et des abbés de divers monastères situés dans ces diocèses.

Troisième

11. La notice des archevêques d'York et des évêchés dépendants de cette métropole, occupe le troisième livre. Paulin en fut le livre, p. 258. premier archevêque sous le pape Honorius, de qui il reçut le pallium; et saint Wilfrid, le troisième. Guillaume fait mention des évêques de Haugustald et de Witerne, mais en avertissant qu'ils ne subsistaient plus; que de tous les évêchés du Northumberland soumis à la métropole d'York, on ne connaissait alors que celui de Lindisfarne. Il cite un fragment d'une lettre d'Alcuin à Higebald ou Hingebald, évêque, et à toute la congrégation de l'Eglise de Lindisfarne, dans laquelle il témoigne sa douleur des ravages que les païens y avaient causés, en souillant les sanctuaires de Dieu, en répandant le sang des saints autour de l'autel, et en foulant aux pieds les saintes reliques. Alcuin leur promet sur la fin de la même lettre de s'employer auprès de Charlemagne pour le rachat des enfants que ces païens avaient emmenés captifs. Guillaume parle ensuite de la fondation de l'évêché de Dunelme ou Durham, et de ses évêques.

Pag. 275.

Quatrième

12. Il n'y avait de son temps d'autres évêchés dans la province des Merciens, que Worcester, Herfords, Lichfelds, Cester, Lex- livre, p 278. cester, Lincolne et Cly. On voyait dans ces évêchés des monastères d'hommes et de filles. Il donne le dénombrement des évêques et des abbés. Il ajoute un précis de la vie de saint Wlstan, évêque de Worcester, qui après pag. 279. avoir rempli les devoirs de la vie monastique, et la charge de prieur, fut élevé à l'épiscopat. Mais on l'a toute entière dans le second tome de l'Angleterre sacrée, et [dans les Bollandistes] au tome sixième de mai 2 avec les notes d'Henschénius.

2 Bolland., ad diem 25 maii.

Vie de saint Wistan.

Remarques sur cette vie.

13. Cette Vie est divisée en trois livres, et dédiée à Guarin, prieur, et aux moines de Worchester, qui l'avaient engagé à l'écrire. Personne avant lui ne l'avait écrite; mais on conservait les mémoires que le moine Colemann mort en 1113 avait laissés en anglais. Les actions du saint et ses miracles étaient d'ailleurs connus et attestés par tant de gens de probité, qu'il y aurait eu de la témérité à les révoquer en doute. Colemann avait été disciple de saint Wlstan, et son chapelain pendant quinze ans. C'en était assez pour connaître ses mœurs et le détail de ses vertus. Guillaume eut donc ordre de travailler sur les mémoires de Colemann, d'en suivre l'ordre, et de ne rien ajouter du sien aux faits rapportés par cet écrivain.

14. Nous remarquerons sur cette Vie que Wistan, dès le lendemain de son ordination, Lib.I, cap. xiv. dédia une église sous le nom du bienbeu

Lib. III, cap. VII.

reux Bède, voulant consacrer les prémices de ses fonctions épiscopales en l'honneur de celui qui avait été le prince de la littérature chez les Anglais; qu'il recevait avec bonté les pénitents qui venaient lui confesser leurs péchés, pleurant avec eux sur leurs fautes, sans les rebuter; les exhortant à ne plus retomber et à prendre confiance en la miséricorde de Dieu; ce qui lui attirait des pénitents de toute l'Angleterre, qui n'osaient confesser leurs péchés à d'autres; qu'aussitôt qu'il apprenait la mort de quelqu'un, il récitait l'Oraison dominicale et trois psaumes, savoir les CXVI, CXXIX, CL; et qu'excepté les dimanches et les fêtes solennelles, il faisait chanter chaque jour une messe pour les Lib III, morts; qu'il changea en autels de pierre dans son diocèse tous ceux qui n'étaient que de bois suivant l'ancien usage du royaume.

Lib. III, cap. XI.

cap XIV.

Vie de saint Adelme, évèque de Schirburn

15. En parlant des évêques de Schirburn ou Salisbury, dans le second livre des évêques d'Angleterre, Guillaume de Malmesbury ne crut pas devoir entrer dans le détail de la vie de saint Adelme; remettant à le faire, quand il aurait recouvré les mémoires nécessaires. Il se donna à ce sujet tous les mouvements qui dépendirent de lui; parcourut tous les évêchés d'Angleterre, et trouva en divers endroits de quoi exécuter son dessein, sans recourir au recueil de l'abbé Fawicius, qui lui paraissait sans autorité. Guillaume composa non-seulement la

1 Warton, præfat. in tom. II Angl. sacræ, Londini an. 1691.

Vie de saint Adelme, il recueillit encore ses miracles, et fit une description du monastère de Malmesbury, dont ce saint était fondateur. C'est ce qui forme le cinquième livre des Gestes des évêques d'Angleterre. Il ne parut que longtemps après les quatre premiers. De là vient, que les exemplaires manuscrits en sont très-rares; au lieu qu'il y en a beaucoup des quatre autres.

16. Dom Mabillon a publié la Vie de saint Adelme dans la première partie du Ive siècle bénédictin; mais très-imparfaite et telle qu'il l'avait trouvée dans un manuscrit de la bibliothèque Cottonienne d'environ cinq cents. ans. Henri Warton s'étant aperçu qu'elle ne contenait guère que la huitième partie de l'histoire du saint, l'a donnée toute entière à la tête du second tome de l'Angleterre sacrée, sur un manuscrit de Jean Fox 1. On l'imprima en même temps à Oxford dans le second tome des Historiens d'Angleterre de Galeus. Warton, ayant trouvé cette édition plus correcte que la sienne en quelques endroits, mit ces corrections sur une feuille séparée, où il corrigea aussi un grand nombre des fautes de l'édition d'Oxford.

Editions de

cette vie.

Actions re marquables

me.

17. Guillaume a divisé la Vie de saint Adelme en quatre parties 2. Il fait voir dans de saint A del la première qu'il était d'une naissance illustre; et que s'étant appliqué à l'étude des arts libéraux et des belles-lettres, il fut le premier de l'Angleterre qui s'appliqua à faire des vers en anglais; qu'il écrivit grand nombre de lettres et composa plusieurs discours 3. Dans la seconde il fait le dénombrement des monastères fondés par saint Adelme, des priviléges et des biens dont il les enrichit. Guillaume rapporte l'épigramme, ou, comme il l'appelle, l'épithalame que le saint fit en vers hexamètres latins, pour la dédicace de l'Eglise des apôtres saint Pierre et saint Paul, Il raconte dans la troisième les actions merveilleuses qu'il fit étant jeune, et confirme ce qu'il en dit par divers fragments de ses lettres ou de ses écrits. Enfin la quatrième partie est employée à montrer les progrès du monastère de Malmesbury, et les évènements considérables sous les abbés qui l'ont gouverné successivement jusqu'en l'an 1125, quatre cent seize ans depuis la mort de saint Adelme.

18. Galeus a publié deux autres écrits de

1 Tom. II Angl. sac., pag. 1. 3 Voyez tom. XVII, pag. 753.

Autres écrits de Guillaume

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Ecrits de Guillaume

encore été im

primés.

19. Ce n'est là qu'une partie des ouvrages qui n'ont pas de Guillaume de Malmesbury; il s'en trouve beaucoup d'autres dans les bibliothèques d'Angleterre, que l'on n'a pas encore rendus publics. Voici ce qui en est dit par Leland, Baleus et Pitseus : quinze livres en vers de différentes espèces sur les Evangiles; quatre livres de commentaires sur les Lamentations de Jérémie; quatre livres des Miracles de la sainte Vierge; un recueil des miracles de saint André et des saints du pays; l'abrégé de l'histoire d'Aymon, moine de Fleury, depuis Justinien jusqu'à Charlemagne ; la Généalogie de Henri II, roi d'Angleterre; l'Itinéraire de Jean, abbé de Malmesbury, ou son Voyage à Rome avec Pierre, moine de son monastère; les Antiquités du monastère de Glessobourg; Vie d'Indract, roi d'Irlande; Vies de saint Patrice, de saint Bénigne et de saint Dunstan ; Histoire de Wgdenes ou Wugdenes; plusieurs lettres et plusieurs sermons; trois livres de chroniques; l'abrégé des livres des Offices ecclésiastiques d'Amalaire, dédié à un de ses amis, nommé Robert. Pierre Allix en a fait imprimer la préface à la fin de celle qu'il a adressée à Jean de Paris, sur la manière dont le corps de Jésus-Christ est dans l'eucharistie, à Londres en 1686. Guillaume y parle ainsi : « Si vous voulez savoir ce que signifient les différentes parties de la messe, lisez ce qu'en a écrit en vers Hildebert, évêque du Mans, et ensuite archevêque de Tours. Si vous êtes curieux de connaître les diverses significations des ornements sacrés, vous les apprendrez dans les discours d'Yves de Chartres. Ces deux évêques étaient trèsversés dans l'intelligence de ces sortes de matières, et les ont très-bien expliquées. A l'égard des offices divins, nous n'avons rien de plus profond que ce qu'en a écrit Amalaire. »

1 Leland., cap. CLXVI; Balæus, Centur. 11, 73; Pitseus, pag. 209; Lavus, ad an. 1130, pag. 661; Thomas Galæus, præfat. ad 15 Scriptor. Ang.

E nostris prope solus historicis munus explesse videtur. Savil., in Epist. ad Elisabeth reginam.

Jagement des écrits de

Malmesbury.

20. Guillaume est de tous les historiens anglais celui qu'on estime le plus, soit pour Gull-ume de sa candeur et son exactitude dans le récit des évènements; soit parce qu'il n'en est point parmi les anciens de sa nation qui nous ait donné une plus longue suite d'histoire. Il est presque le seul 2 qui ait rempli les devoirs d'un historien. C'est ce que dit Savill dans l'épître dédicatoire, à la tête de l'édition des œuvres de cet écrivain, imprimées à Londres en 1596, et à Francfort en 1601, infolio, chez Claude Marnius. Henri Warton ne laisse pas de suspecter quantité de chartes du monastère de Malmesbury, insérées par Guillaume dans son Histoire des évêques d'Angleterre, surtout celles qui exemptent ce monastère de la juridiction des évêques. Mais ce qu'il dit sur ce sujet n'attaque point la bonne foi de Guillaume, et prouverait tout au plus que cet auteur a employé quelquefois des monuments qu'une critique épurée lui aurait fait rejeter, s'ils sont supposés comme le dit Warton 3. [Waitz qui a donné des extraits de l'ouvrage de Guillaume sur les faits et les gestes des rois d'Angleterre dans le tome IX des Scriptores, tome XII des Monum. Germania historica, dit que Guillaume s'acquit une grande gloire. Historia suæ gentis antiqua elegantius et ornatius descripta, rebus vero suo tempore gestis satis fideliter et candide narratis; il ajoute que, lors même qu'au milieu des faits historiques il raconte des légendes, celles-ci ne sont pas inutiles, car elles font connaître les traditions répandues parmi le peuple au moyen âge.]

21. Suit dans la Collection des historiens anglais, par Henri Savill, l'Histoire des Anglais, par Henri 1, archidiacre de Hungtington 5, auparavant chanoine de Lincoln. Il l'écrivit à la prière d'Alexandre, évêque de cette ville, et la divisa en huit livres qui commencent à l'entrée des Saxons et des Anglais dans la Bretagne en 449, et finissent à la mort du roi Etienne en 1153. Pour donner une introduction à son histoire, Henri emploie le premier livre à celle des empereurs romains depuis Jules César, le premier qui déclara la guerre à la Grande-Bretagne, jusqu'à Théodose-le-Jeune qui perdit le pouvoir que ses prédécesseurs avaient eu sur ce

3 Warton, præfat. in tom. II Angl.sacr., pag. 2 et seq. Cette histoire est reproduite au tome CXCV de la Patrologie, col. 799-978. (L'éditeur.)

5 Voir sur Henri une notice tirée de Fabricius, au tome CXCV de la Patrologie, col. 797-800. (L'édit.)

Henri de

Hugtington. des Anglais,

Son Histoire

edit. Savil. an. 1596, et 1601, p. 296.

Le tre

de Henri de

royaume. A ces huit livres, l'archidiacre de Hungtington en ajouta quatre 1 qui n'ont pas encore vu le jour. Le neuvième traite des saints d'Angleterre et de leurs miracles. Le dixième a pour titre de la Sublimité des choses. Le onzième contient des satires et des épigrammes. Le douzième, des hymnes sacrées et autres pièces de poésies. Dans la préface qu'il écrivit en 1135, il traite de la fin du monde. Cette préface est suivie d'une lettre au roi Henri, contenant la suite des rois et des empereurs, des Juifs, des Assyriens, des Perses, des Macédoniens et des Romains jusqu'à son temps; puis d'une autre lettre à Warin-le-Breton, touchant l'origine des rois bretons depuis Brutus jusqu'à Cadwalladrus, dont il n'avait rien dit dans son Histoire, parce qu'il n'avait alors aucun mémoire sur ce sujet. Il en trouva depuis au Bec dans le livre de Galfrède Arthur; et c'est ce qui lui donna occasion d'écrire cette lettre. [Elle est reproduite au tome CLX de la Patrologie, col. 423 et suiv.]

22. Il y en a une troisième adressée à Hungtington. Wautier, évêque de Winchester, et intitulée : du Mépris du monde. Dom Luc d'Achéry et Henri Warton 2 l'ont rendue publique 3. Henri, pour s'imprimer à lui-même et à son ami le mépris des biens, des honneurs, des plaisirs du monde, propose plusieurs exemples d'évêques, de princes, de ministres d'Etat, de dignitaires ecclésiastiques, de grands seigneurs, qui après avoir vécu dans le luxe et satisfait leurs passions, leur avarice, leur cruauté, leur cupidité, leur gourmandise, sont morts misérablement, condamnés quelquefois à des supplices infâmes. Il passe de ceux qui en punition de leur vie licencieuse ont souffert une fin tragique, aux évêques qui ont vécu avec honneur et gouverné sagement leurs Eglises; et dit, que leur bonne vie ne les a pas dispensés de la mort; qu'il en sera de même de ceux qui vivaient de son temps. Ce qu'il conclut de tout cela, c'est que la mort étant pour nous une loi inévitable, nous ne devons point nous attacher à la vie présente, mais nous appliquer à nous rendre heureuse la vie future, qui ne finira pas. Avant de finir sa lettre, Henri apprit la mort de Wauthier à qui il l'écrivait; au lieu donc de la lui envoyer, il envoya une

1 Warton, ubi sup., pag. 29.

2 Tom. VIII Spicileg., pag. 178, et tom. II Ang. sac., pag. 684.

3 Elle est reproduite d'après Warion, au t. CXCV

épitaphe à mettre sur son tombeau 4. Elle est en seize vers élégiaques. Il y fait mention des épigrammes et de quelques pièces de poésie qu'il lui avait adressées autrefois, et qui se trouvaient dans son onzième livre de l'Histoire des Anglais. Les vers en l'honneur d'Elflède 5, reine des Merciens, et d'Alfred, roi d'Angleterre, font partie du cinquième livre. Henri rapporte dans le troisième livre les lettres de saint Grégoire et de ses successeurs touchant la mission de saint Augustin en Angleterre. Il est aussi parlé dans le quatrième de la conversion des Anglais. Le septième donne un précis de la croisade sous Urbain II, de sorte que l'on peut regarder l'ouvrage de Henri de Hungtington comme une histoire civile et ecclésiastique de l'Angleterre. On lui attribue encore un opuscule sur la province de Bretagne, dont le manuscrit se trouve dans la bibliothèque de Cambridge; et un autre opuscule intitulé De l'Image du monde, ou quelquefois du Désir du monde, ou des Evêques et des hommes illustres de son temps; mais ce n'est autre chose que la lettre à Wauthier dont on vient de donner le précis.

Siméon de Durham

23. Il a déjà été parlé plus haut de Siméon de Durham, moine bénédictin et premier Duneime. chantre de ce monastère. Jean Leland, qui en a écrit la Vie, le met au rang des plus savants de son siècle. Plein d'ardeur pour transmettre à la postérité l'histoire de son pays, il en fit une étude particulière, ne doutant pas que ravagé par les guerres continuelles des Danois, il ne manquât d'historiens, s'il ne prenait le soin de mettre par écrit les grands évènements de son temps, et de préserver de l'oubli ce qui s'était passé dans les siècles précédents. Il fit sur cela des recherches exactes, qu'il ne discontinua point jusqu'à ce qu'il eût trouvé une suite de mémoires qui le mirent en état de continuer l'histoire des rois d'Angleterre et de Danemark, depuis l'an 731, où le Vénérable Bède avait fini, jusque vers l'an 1130, cinq ans avant qu'Etienne s'emparât du royaume d'Angleterre, après la mort de Henri Ier.

ou

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Flesher. Le premier est l'Histoire de l'Eglise de saint Cuthbert, évêque de Durham 1. S'il faut en croire Siméon dans son apologie placée à la tête de cette histoire, il a entrepris son ouvrage par ordre de ses supérieurs et de ses anciens; il l'a composé sur des mémoires épars çà et là, après les avoir mis en ordre; et d'ailleurs la préface de l'ouvrage porte son nom; cette histoire lui est attribuée dans les manuscrits. Il est vrai néanmoins que les quatre premiers livres sont mot à mot les mêmes que ceux de Turgot, moine, et ensuite prieur de Durham, comme cela se prouve par un manuscrit de l'âge même de Turgot, et par plusieurs circonstances marquées dans le troisième, qui ne conviennent qu'à Turgot; mais Siméon de Durham a supprimé ou changé tout cela pour s'approprier l'ouvrage. On peut lire là-dessus la préface du premier tome de la collection de Selden. Il faut donc attribuer à Turgot l'Histoire de l'Eglise de Durham depuis l'an 635 jusqu'en 1097, et donner à Siméon la suite de cette histoire, depuis le sacre de l'évêque Ranulphe en 1099, jusqu'à l'ordination de Hugues en 1154. L'Histoire de saint Cuthbert, patron de l'église de Durham, et des donations faites à son église, appartient encore au moine Siméon, de mème que la

lettre à Hugues, doyen d'York, où il donne la suite des archevêques de cette métropole, depuis Paulin en 627, jusqu'à Roger qui gouvernait cette Eglise en 1154. Suit l'histoire du siége de Durham en 969 sous Ethelred, roi des Anglais, et Kined, roi des Ecossais.

Histoire des rois d'Angle

Danemark,

25. L'Histoire des rois d'Angleterre et de Danemark 2, par Siméon de Durham, s'étend, erre et de comme on vient de le dire, depuis l'an 731 jusque vers l'an 1130; ce qui fait une suite d'évènements d'environ quatre cents ans. Ce que dit Siméon du martyre d'Ethelbert et d'Ethelred vers l'an 616, est tiré du Vénérable Bède, de même qu'une partie de ce qu'il dit des rois de Northumberland et de Kent. Il fait entrer dans l'Histoire des rois d'Angleterre, celle de plusieurs évêques du royaume, et des disputes occasionnées entre l'Empire et le Sacerdoce, au sujet des investitures, des élections, et autres droits respectifs de l'une et l'autre puissance.

Jean d'Hagustad. Hisd'Angleterre.

26. Jean, prieur d'Hagustad, monastère de bénédictins, mais qui en 1113 fut cédé toire des rois aux chanoines réguliers, continua l'histoire de Siméon, depuis 1130 jusqu'en 1154 3. Contemporain des évènements qu'il rapporte, on le regarde comme un historien digne de foi.

Pierre A bail

méme sa vie.

CHAPITRE XXVII.

Pierre Abaillard, abbé [1142], et Héloisse, abbesse du Paraclet [1164].

[Ecrivains latins.]

1. Il est peu d'histoires plus connues que In celle d'Abaillard et d'Héloïsse, ni qui soit plus intéressante par la variété et la singularité des évènements. Elle a encore cet avantage qu'elle a été écrite par Abaillard même, qui en rapporte ordinairement les circonstances avec assez de candeur, racontant ses mauvaises comme ses bonnes actions, ce qu'il y avait en lui de blâmable ou de digne d'éloge. Il y a toutefois des endroits où il paraît trop de passion et qu'on doit lire. avec précaution.

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2. Pierre Abaillard naquit en 1079 au bourg de Palais, à trois lieues de Nantes en Bretagne. Son père se nommait Bérenger, et les lettres. sa mère Lucie. Ils se réunirent à faire prendre à leur fils une teinture des lettres, avant de l'engager dans le parti des armes. Pierre, préférant l'étude à la gloire militaire, s'appliqua particulièrement à la dialectique, et dans le dessein de s'y rendre habile, il parcourut diverses provinces, où il savait que l'étude de cet art était en réputation. Un de ses premiers maîtres, selon Otton de Frisin

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