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Sa mort en 1142.

Ses écrits distribués en

des plus grands théologiens de son siècle. On l'appelait un second saint Augustin', ou la langue de ce saint docteur, parce qu'il s'était appliqué plus particulièrement à la lecture des écrits de ce père.

4. Entièrement occupé des exercices de la vie régulière et de l'étude, il ne fut élevé à aucun grade de supériorité à Saint-Victor. Trithème et quelques autres disent néanmoins qu'il en fut prieur. Il y en a même qui ont avancé, qu'après la mort de Gilon, cardinal et évêque de Tusculum, qui tenait le parti d'Anaclet, Hugues lui avait succédé. Mais on ne produit là-dessus aucun témoignage des écrivains contemporains. La veille de sa mort, Osbert, son infirmier, lui ayant administré l'extrême-onction en présence de toute la communauté, lui demanda s'il ne voulait pas encore recevoir le corps du Seigneur, qu'il avait déjà reçu deux jours auparavant. Hugues, d'un air et d'un ton qui marquaient sa surprise et une espèce d'indignation « Bon Dieu, lui dit-il, vous me demandez si je veux recevoir mon Dieu! Allez vite à l'église 2, et apportez-moi le sacré corps de mon Seigneur. » Osbert y courut aussitôt, l'apporta, et tenant entre ses mains ce pain de vie, il dit à Hugues : « Voici celui que vous avez désiré; reconnaissez et adorez le corps de notre Seigneur. » Alors se levant sur son séant et étendant les deux bras vers le Saint-Sacrement : « Oui, je l'adore, dit-il, en présence de cette compagnie, et je le reçois comme la source et le principe de mon salut.» Ayant demandé ensuite la croix, il la baisa; invoqua la sainte Mère de Dieu, et expira en présence de ses frères, un mardi, 11 février an 1142. Ses vertus le firent respecter avant et après sa mort. On allait sur son tombeau 3, où l'on assure qu'il se faisait des miracles. Son corps fut depuis transféré du cloître derrière le grand autel de l'église. de Saint-Victor, où l'on conserve les reliques du saint martyr, que Hugues avait apportées de Marseille.

A

5. Ayant passé toute sa vie à l'étude des trois tomes, belles-lettres, des beaux-arts, de l'Ecriture

imprimés

à

Paris en 1526, sainte, de la philosophie, de la théologie, de 1648 [et dans l'histoire sacrée et profane, Hugues se trouva

à Rouen en

1 Hugon. vita, ibid.

2 Curre cito in ecclesiam, et affer cito corpus Domini mei. Quod cum prout jusserat fecissem, veni ante lectum ejus, et tenens panem sanctum vitæ æternæ manibus meis : « Adora, inquio, et cognosce corpus Domini nostri. » Ille vero se erigens quanium valebat,

latine ea

en état d'écrire sur toutes sortes de matières, la Patrologie car il avait l'esprit très-pénétrant, et une 1854]. grande facilité d'écrire comme de parler. Ses ouvrages ont été imprimés en trois volumes in-folio, à Paris, en 1526; à Venise, en 1588; à Cologne, en 1617; à Rouen, en 1648. L'édition de Venise est de Thomas Garzon, chanoine régulier de Saint-Jean de Latran; celle de Rouen, des chanoines réguliers de Saint-Victor de Paris, chez Jean Berthelin. [Les tomes CLXXV, CLXXVI et CLXXVII de la Patrologie latine, reproduisent l'édition de Rouen, mais avec des modifications assez considérables. Les ouvrages supposés sont rejetés dans les appendices; les matières sont distribuées dans un meilleur ordre; on y trouve des préfaces nouvelles, et enfin divers opuscules qui étaient encore inédits. Le premier volume renferme d'abord les Prolégomènes qui comprennent : 1o un essai sur la fondation de l'école de Saint-Victor de Paris, par l'abbé Hugonin; 2o l'étude critique des œuvres de Hugues de Saint-Victor, par le même; 3° une notice sur Hugues de SaintVictor, par les religieux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur; 4o une notice tirée de Fabricius; 5° deux catalogues de Hugues de Saint-Victor, publiés par M. Hauréau. Viennent ensuite les préfaces de l'édition de 1525, et celles de l'édition de 1648; l'épître d'Osbert sur la mort de Hugues, et les témoignages des anciens sur Hugues. Les œuvres sont divisées en quatre parties. La première renferme les œuvres exégétiques; la deuxième, les œuvres dogmatiques; la troisième, les œuvres mystiques; la quatrième, les épîtres. Les œuvres exégétiques occupent la premier volume. Les ouvrages douteux y forment un appendice. Dans je tome II, on trouve les œuvres dogmatiques, les œuvres mystiques et les épitres. Un appendice aux œuvres dogmatiques termine le volume. Le troisième volume renferme 1o la suite de l'appendice aux œuvres dogmatiques de Hugues, c'est-à-dire les autres écrits dogmatiques qui ne sont point de Hugues de Saint-Victor; 2° un appendice aux œuvres mystiques dans lequel on reproduit les cent sermons attribués à Hugues de

et extollens utrasque manus suas ad sancta illa : Adoro, inquit, coram omnibus vobis, Dominum meum et accipio ut salutem meam, etc.» Osbertus, Epist. ad Joan., tom. I Oper. Hugon., in Vitu ejus.

3 Ibid.

Ecrits contenus dans le

premier tome, Rotomagi, p.

edit, an. 1648,

1.

Notes sur le Pentateuque,

Saint-Victor, et un autre sur l'Assomption de la sainte Vierge. Chaque volume est terminé par une table analytique des matières, avec une autre table des matières qui y sont traitées.

Les opuscules qui se trouvaient mêlés avec d'autres œuvres et qui sont reproduits à leur place sont les cinq Septenaires; l'explication du Magnificat; la Manière et de lire et d'apprendre, reproduite d'après Martène. Il en est de même du canon de la Cène mystique, ouvrage reproduit parmi les écrits supposés. Ce sont là toutes les additions que nous avons remarquées dans la nouvelle édition, qui ne renferme rien d'inédit.]

6. François Bordier, abbé de Saint-Victor, qui prit soin de la première édition des œuvres de Hugues, c'est-à-dire de celle de l'an 1526, la dédia à Michel Boudet, évêque de Langres. L'épître dédicatoire a été réimprimée dans les éditions postérieures. L'éditeur commence le premier tome par les Prolégomènes de Hugues sur l'Ancien et le Nouveau Testament, où il examine ce que l'on entend sous le nom d'Ecriture divine; les divers sens dont elle est susceptible; l'ordre, le nombre, l'autorité des livres dont elle est composée; qui en sont les auteurs; les différentes versions qui en ont été faites; quels sont les livres que l'on nomme apocryphes; comment on peut concilier les contrariétés apparentes des livres historiques de l'Ecriture; et plusieurs autres questions intéressantes.

7. Hugues donne ensuite de courtes notes p. 10 et saiv. sur les cinq livres de Moïse, que l'on nomme Pentateuque. Il suit dans ces notes le sens littéral et historique. Celles qu'il fait sur le Prologue de saint Jérôme au prêtre Didier, sont dans le même goût; de même que celles qu'il fait sur les livres des Juges, des Rois. On verra dans la suite que les notes sur les Psaumes ne sont pas de lui.

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1 On a ajouté à l'interprétation allégorique de saint Matthieu deux opuscules qui ne font nullement partie de ce commentaire. Le premier est une explication de l'Oraison dominicale, tom. 1, col. 770 des œuvres de Hugues dans la Patrologie latine; le second porte le titre de Septenarium ou de quinque Septenis, ibid., col. 406. Voyez ibid., Prolegomena, col. 11. (L'éditeur.)

Le catalogue publié par M. Hauréau, Bulletin du comité historique, juillet 1851, attribue à Hugues de Saint-Victor des notes sur saint Jean, et M. Hauréau

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Explications

du Nouveau Testament, p. 221.

10. Les Allégories sur l'Ancien Testament ne paraissent pas être de Hugues de Saint-Vic-allégoriques tor, non plus que celles sur les quatre Evangiles. On verra dans la suite qu'elles sont de l'auteur des vingt-quatre livres d'Extraits, et que cet écrivain était postérieur de plusieurs années à Hugues; que ces allégories faisaient la seconde et la troisième partie de ces extraits; et que la première, qui est imprimée dans le second tome, a un objet tout différent, ne traitant que des arts et de l'histoire 1. Ce qui suit, tant sur l'Evangile de saint Jean. que sur les Epîtres de saint Paul, n'est pas non plus de Hugues de Saint-Victor : ce n'est ni sa méthode, ni son style. C'est l'ouvrage de quelque scolastique du XIIIe siècle, où l'usage commun n'était d'éclaircir les difficultés que par demandes et par réponses. Celles qui regardent l'Evangile de saint Jean2, paraissent même être d'un autre interprète que les questions et les réponses sur les Epîtres de saint Paul. C'est un style différent. 11. Hugues, dans son commentaire sur la Hiérarchie céleste de saint Denis, suit la version latine de Scot Erigène. Il ne témoigne aucun doute sur la supposition de ce livre, qu'il croyait être de bonne foi de l'Areopagite. Ce commentaire fut imprimé séparément en 1502 3. On le trouve sous le nom de Hugues de Saint-Victor, parmi les manuscrits d'Alexandre Petaw, dans la bibliothèque du Vatican 1.

regarde l'ouvrage dont il est question comme authentique. (L'éditeur.)

3 Le livre De differentia divinæ ac mundane theologiæ forme dans l'imprimé le premier livre de la Hiérarchie céleste. (L'éditeur.)

Un des catalogues du XIVe siècle, imprimé par M. Hauréan, Bulletin des comités historiques, juillet 1851, mentionne un commentaire sur la Hiérarchie ecclésiastique; mais il n'est pas celui qu'indiquent les auteurs de l'Histoire littéraire de la France. Voyez Hauréau, ibid. (L'éditeur.)

Commentaire sur la

Hiérarchie céDenys,p.469.

leste de saint

Ouvrages contenus dans

le

deuxième mentaire sur

volume. Com.

le Décalogue, pag. 1.

Explication de la règle de

tin, pag. 5.

:

12. Le premier opuscule du second tome. est un commentaire sur le Décalogue, où l'on reconnaît aisément le style et le génie de Hugues de Saint-Victor. Mais le quatrième chapitre, intitulé de la Substance de l'amour, et de l'ordre de la charité, n'appartient point à ce commentaire. C'est un discours particulier que le copiste ou l'éditeur y a joint à cause de la ressemblance de la matière, et peut-être pour alonger le commentaire. Quoi qu'il en soit, ce discours est imprimé sans nom d'auteur dans l'appendice du sixième tome des ouvrages de saint Augustin. Mais il porte celui de Hugues de Saint-Victor dans un manuscrit du Vatican 2, de la bibliothèque d'Alexandre Petaw. Trithème le lui attribue, et on trouve dans ce discours certaines expressions particulières 3 qui se lisent dans quelques autres écrits de Hugues, savoir que Dieu a opéré la réparation du genre humain, partie par les hommes, partie par les anges, partie par lui-même. Cette période a été supprimée par l'éditeur des œuvres de Hugues, avec une partie du discours, qui est plus entier dans l'appendice de saint Augustin.

13. Le commentaire de Hugues sur la rèSaint Augus- gle de ce père contient des réflexions trèssolides et très-sages sur toutes les observances qui y sont prescrites. Il a été imprimé plusieurs fois séparément, à Venise, en 1561; à Côme, en 1605; à Rome, en 1625, et ailleurs.

Institution des Novices, pag. 26.

Du cloître

de l'âme, pag.

Hugues de Foliet.

5

14. Henri de Gand et Trithème reconnaissent Hugues pour auteur de l'Institution des novices. On y trouve quelques endroits qui ont rapport à ses observations sur la règle de Saint-Augustin. Quelques-uns ont néanmoins attribué ce traité à Guillaume Perault, dominicain, mort vers le milieu du XIIIe siècle. Mais l'écrit qu'il a composé sur cette matière a pour titre : Institution des religieux, et non des novices.

15. Les quatre livres du Cloitre de l'âme ne 40 11 est de sont point de Hugues de Saint-Victor, mais de Hugues de Foliet, ainsi surnommé du lieu de sa naissance, à quelque distance de Corbie en Picardie. Il se retira 7 au monastère de

1 Pag. 71.

2 Montfaucon., tom. I Bibliot. mss., pag. 66. 1bid., pag. 74.

Hugo, lib. IV de Arca morali, cap. III, v et IX;

et lib. II de Vanitate mundi.

5 Henricus Gandav., de Scripi. Eccles., cap. VII, in append.; et Trithem., cap. CCCLXII.

Saint-Laurent d'Helliac, où l'on observait la règle de Saint-Augustin. Hugues y menait une vie très-pauvre et très-austère, quand il fut choisi abbé de Saint-Denis à Reims, en 1149, au mois de mars. Il s'excusa d'accepter cette dignité par une lettre, où il dit qu'il ne croyait pas pouvoir sans scandale quitter sa retraite et sa vie laborieuse, pour aller vivre dans une abbaye opulente, et située près de la cour de l'archevêque. Dom Mabillon, qui rapporte cette lettre, digne d'être lue pour la modestie et la solidité des sentiments, dit avoir vu un grand nombre de manuscrits, où le traité du Cloître de l'âme porte le nom de Hugues Foliet, à qui Trithème l'attribue aussi 9. Cet ouvrage, qui sera toujours d'une grande utilité aux personnes consacrées à Dieu, est distribué en quatre livres. Le premier explique les tentations de ceux qui vivent dans les monastères, et les avantages de la religion. Hugues dit dans le second, où il traite de l'arrangement du cloître matériel, que le nombre des religieux doit être proportionné aux facultés de la maison; en sorte que la pauvreté ne soit pas un prétexte de vivre irrégulièrement; et que l'on ne prenne pas occasion du grand nombre pour leur procurer des choses défendues par la règle, sous prétexte de pourvoir à leurs besoins. Il n'approuve pas les celles où il n'y avait que deux, trois, quatre ou même cinq religieux, et il loue les Cisterciens, qu'il désigne sous le nom d'héritiers de saint Benoît, de l'usage où ils étaient d'envoyer ordinairement douze moines dans les monastères fondés nouvellement. Il permet le beurre, le lait, l'huile; mais il défend d'assaisonner les mets des frères avec de la graisse, et de leur servir de la viande, sinon en cas de maladie. Dans le détail des habits, il fait voir qu'il parlait à des chanoines réguliers; il donne même ce nom à ceux pour qui il écrivait. Il dit dans le prologue du troisième livre, où il est parlé de l'ordre du cloître de l'âme, que le régime de vie prescrit dans le second livre avait été approuvé de tous, excepté de quelques frères laïques ou convers, qui ne supportaient le joug qu'en murmurant, quoiqu'ils fussent

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Autres ou rages attri

gues Foliet.

plus à l'aise dans le monastère qu'ils n'étaient dans le monde. Le quatrième livre a pour objet le cloître qui n'est pas fait de la main des hommes, c'est-à-dire le ciel. Hugues y explique ce que c'est que la Jérusalem terrestre et la Jérusalem céleste; les chemins qui y conduisent; la beauté de cette demeure; la félicité de ses habitants; les mouvements qu'on doit se donner pour être du nombre. Il cite de temps en temps la règle de Saint-Benoît, dont il emprunte diverses pratiques; ce qui fait conjecturer que Hugues avant de se retirer dans le monastère de Saint-Laurent, avait été élevé à Corbie.

16. Outre les quatre livres du Cloitre de haes à Ha- l'âme 1, on trouve sous le nom de Hugues Foliet, dans quelques manuscrits, un traité sur les Noces charnelles et les spirituelles, adressé à un ami qui voulait se marier: Hugues l'en détourne et lui fait voir que l'union de l'âme avec Dieu est plus avantageuse que l'union des corps; un traité intitulé de la Médecine de l'âme, un des Pasteurs et des brebis, quatre livres de la Vanité du siècle, deux livres des Oiseaux et des bêtes féroces, et quatre livres de l'Arche mystique et morale. Mais quelques-uns de ces écrits se trouvent aussi dans divers manuscrits ayant en tête le nom de Hugues de Saint-Victor, de même que dans le catalogue de ses ouvrages 2 par Henri de Gand et par Trithème.

Livres de l'Ame et de

P. 133.

17. Des quatre livres de l'Ame et de ses sfections, affections, le premier est de Guillaume de Saint-Thierry, imprimé parmi les œuvres de saint Bernard sous le titre de Méditations et de Maison intérieure 3. Le troisième est aussi tiré de ces Méditations. Le second, que l'on a quelquefois attribué à saint Augustin, a été restitué à Isaac, abbé de l'Etoile, dans l'appendice du sixième volume des œuvres de ce père. Les onze premiers chapitres du quatrième livre sont tirés du manuel imprimé dans le même appendice 5. Le douzième chapitre est un extrait d'un traité anonyme de la Charité; les cinq chapitres suivants sont

1 Mabillon., lib. LXXIX Annal., num. 58 et seq. 2 Henric. Gaudav., cap. xxv; et Trithem., cap.

CCCLXIII.

3 Les quatre livres de l'Ame portent le nom de Hugues de Saint-Victor dans plusieurs manuscrits. Voyez Hauréau, ouvrage cité. M. Hauréau n'ose pourtant se décider pour lui. Le troisième livre porte dans les manuscrits et dans les catalogues le titre de Conscientia. L'opuscule de Confessione, qu'on donne comme inédit, commence au chapitre XXXII de ce troisième livre, et occupe les derniers chapitres.

des fragments mal cousus de divers ouvrages. On voit par le quatorzième chapitre que le compilateur était moine.

Livre de la Médecine de

48. On vient de dire que, dans quelques manuscrits, le livre qui a pour titre de la l'âme, p. 211. Médecine de l'âme, portait le nom de Hugues de Saint-Laurent, ou Foliet. Dans celui de l'abbaye d'Alne en Flandre, le prologue 6 commence par ces mots : Cogis me, frater charissime. Dans nos éditions, on lit Rogas me, frater. Cette différence n'est pas considérable, et je ne sais si elle suffit, avec l'autorité de Trithème 7, pour laisser Hugues de Saint-Victor en possession de cet ouvrage. Le style n'en est point de Hugues de SaintVictor 8.

19. Je ne vois point qu'on lui dispute le Soliloque de l'âme ou de l'Arrhe de l'âme, adressé aux serviteurs de Dieu qui demeuraient à Hamerlève. C'est un dialogue où les interlocuteurs sont l'homme et l'âme. Le sujet de l'entretien est l'amour et son objet. L'homme prouve à l'âme que Dieu seul est aimable pour lui-même; qu'après tant de bienfaits de sa part, c'est manquer de gratitude de ne pas l'aimer; qu'elle n'a point d'autre époux à choisir que le Fils de Dieu, qui l'a rachetée de l'esclavage où elle était tombée par ses péchés; que la chambre nuptiale est l'Eglise; que c'est là qu'elle reçoit de lui tous ses ornements, le baptême, la confirmation, l'eucharistie, les grâces nécessaires pour la pratique des vertus, les saintes Ecritures qui servent comme d'un miroir où elle peut voir quels ornements lui conviennent, enfin les moyens d'effacer les fautes commises depuis le baptême. Ce soliloque finit par une confession où l'homme et l'âme se répandent en sentiments de reconnaissance, d'amour envers Dieu, et de regrets de leurs péchés passés.

20. L'Eloge de la charité et la Manière de prier portent le nom de Hugues de SaintVictor, tant dans les manuscrits que dans les imprimés et dans Trithème 9. Hugues com

C'est un dialogue entre un moine et son abbé. (L'éditeur.)

In append. tom. VI Augustin., pag. 35.

5 Pag. 135, ibid.

6 Mabillon., ubi supra.

7 Cap. CCCLXIII.

8 M. Hauréau, dans le Bulletin des comités historiques, mois de juillet, n'ose se prononcer ni pour ni contre Hugues. (L'éditeur.)

Montfaucon., Bibliot. mss, tom. I, pag. 66.

Soliloque, pag. 223.

L'Eloge de la

charité, p.223. prier, p. 237.

La Maniere de

Discours

sur l'amour

de l'Epoux et

de l'Épouse,

pag. 245. L

vre des fruits

de la chair et

de l'esprit, p. 217.

Livres des Noces et de la Vanité du siè

posa le premier pour se renouveler dans le souvenir d'un de ses amis nommé Pierre, et ranimer son amitié envers lui. Il fait voir que c'est la charité qui a fait d'Abel un martyr, engagé Abraham à sortir de son pays et JésusChrist à souffrir pour racheter les hommes; que Dieu est la charité même; que posséder cette vertu, c'est posséder Dieu; que l'on ne peut entrer dans le chemin de la justice que par la charité, mais aussi qu'elle est inséparable de la pratique des commandements de Dieu. Dans le traité de la Prière, il montre que nous devons nous y exciter, et par la considération de nos misères, et par la vue de la miséricorde de Dieu. Quelques-uns disaient A quoi bon réciter dans nos prières des psaumes, ou quelques autres endroits de l'Ecriture qui n'ont point de rapport avec ce que nous demandons pour nous et pour les autres? Hugues répond qu'il y a cette différence entre les prières que nous adressons à Dieu, et celles que nous adressons aux hommes : « Ceux-ci ne peuvent connaître nos besoins, si nous ne les leur exposons. Au contraire, Dieu les connait par lui-même. Nous pouvons donc, sans les lui exposer toujours, mêler dans nos prières des psaumes. qui n'y aient point d'autre rapport que de nous faire souvenir de nos misères, en louant la bonté de Dieu et ses miséricordes. En nous souvenant de nos misères, nous en devenons plus humbles; en nous rappelant ses miséricordes, nous nous sentons plus portés à l'aimer dispositions utiles à la prière. »

21. Il faut joindre aux écrits que l'on sait certainement être de Hugues de Saint-Victor, le petit discours sur l'Amour de l'Epoux et de l'Epouse, de Jésus-Christ et de l'âme fidèle; mais on ne voit rien de lui dans le livre intitulé des Fruits de la chair et de l'esprit. Ce n'est qu'une suite de définitions des vertus et des vices 2.

22. Les deux livres des Noces charnelles et spirituelles, dont il a été parlé plus haut pacle, pag. 256 raissent être de Hugues Foliet. Trithème

et 265.

1 Les Bénédictins et après eux M. Hugonin, tome CLXXV de la Patrol., col. 115, le rejettent comme indigne de Hugues de Saint-Victor. (L'éditeur.)

2 La sécheresse du style ne paraît pas à M. Hugonin, ibid., un motif suffisant de l'ôter à Hugues. (L'éditeur.)

3 Les auteurs de l'Histoire littéraire de la France, attribuent le traité de la Vanité du siècle à Hugues de Saint-Victor, il en est de même de M. Hauréau, dans l'ouvrage cité plus haut. (L'éditeur.)

Dans un des chapitres de l'Arche mystique, Hu

:

n'en dit rien dans le catalogue des écrits de Hugues de Saint-Victor. Il y fait mention de l'ouvrage qui a pour titre de la Vanité du siècle; mais il paraît n'en avoir connu que le premier livre, dont il rapporte le commencement. Il y en a quatre livres dans les imprimés, qui sont en forme de dialogue. Quelques-uns les donnent encore à Hugues Foliet. Je doute qu'ayant presque toujours vécu dans la retraite, il ait assez connu le monde pour en faire la peinture, telle qu'on la trouve dans ces livres.

Livres de la Méditation,

et de l'Arche 284 et 286.

de Noé, pag.

23. Hugues enseigne dans son opuscule de la Manière de méditer, à s'instruire dans les divines Ecritures de ce que l'on doit faire et éviter; puis à examiner tous les mouvements du cœur, leur origine, leur but; ensuite à régler tellement ses mœurs, que le prochain en soit édifié, et que la conscience n'ait rien à se reprocher. Après avoir donné une des- Pag. 290. cription mystique de l'arche de Noé, il en donne une morale en quatre livres, la faisant envisager comme la figure de l'Eglise. Dans l'énumération des papes, il finit à Honorius II, sous le pontificat duquel il écrivait. Ainsi il fit la description mystique de l'arche au plus tard en 1130, qui fut celui de la mort de ce pape.

Livres des Extraits, pag.

24. On a attribué les dix livres d'Extraits, tantôt à Hugues de Saint-Victor, tantôt à Ri- 332. chard de Saint-Victor, son disciple. Mais si l'on fait attention qu'il est parlé dans le dernier chapitre du règne de Philippe-Auguste, fils de Louis VII, qui fut sacré à Reims le 1er novembre 1177, et ne commença à régner qu'au mois de septembre de l'année 1180, après la mort de son père; on verra que l'histoire des rois de France depuis Pharamond jusqu'à Philippe-Auguste, rapportée dans le dixième livre de ces Extraits, ne peut être de Hugues de Saint-Victor, mort en 1142, ni de Richard de Saint-Victor, dont on met la mort vers l'an 1173. On pourrait répondre, que les noms de Louis II, et de Philippe, son fils, ont été ajoutés après la

gues s'engage à mieux expliquer ailleurs la situation respective de l'Egypte et de la Palestine. « Ce dernier ouvrage, disent les auteurs de l'Histoire littéraire de la France, tome XII, s'il existe, échappe à nos recherches; mais il n'y a pas à douter que la mappemonde, qui en était l'objet, ne fût une carte géographique. » Les deux catalogues publiés par M. Haureau font mention de cette mappemonde ; elle existait donc au xive siècle, mais on ne sait ce qu'elle est devenue depuis cette époque. (L'éditeur.)

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