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Livres des Trois colom

maux p. 394.

mort de Hugues; ce qui s'est fait souvent dans ces sortes d'ouvrages. Ce qui appuie cette réponse, c'est que dans un manuscrit de la reine de Suède ', aujourd'hui du Vatican, la suite des rois de France, dans ce dixième livre, ne va que jusqu'en 1135, c'est-à-dire jusqu'au règne de Louis VI, dit le Gros, mort en 1137. Mais il reste toujours une difficulté considérable; savoir, que Hugues, après s'être occupé pendant sa vie d'ouvrages importants, enfantés par son propre travail, aura employé ses dernières années à piller de tous côtés pour donner quelque chose sur l'origine et la division des arts, soit libéraux, soit mécaniques; sur les Ecritures divines et profanes; sur l'ouvrage de la création; sur l'histoire sacrée depuis Adam jusqu'à Hérode, fils d'Antipatre; sur l'histoire des Scythes, des Assyriens, des Mèdes, des Perses, des Romains, des empereurs, des rois de France, et autres potentals de l'univers; car c'est ce que contiennent en abrégé ces dix livres d'extraits. On conjecture qu'ils sont de Richard de Cluny, qui écrivait vers l'an 1180 ou 1190; et que l'identité de nom, les a fait attribuer quelquefois à Richard de Saint-Victor. L'auteur, dans le prologue, divise ses extraits en trois parties les deux premières, de dix livres chacune; la troisième de quatre. Nous venons de donner le sommaire des dix premiers livres; les dix suivants, qui composent la seconde partie, sont les allégories sur l'Ancien Testament, avec les sermons sur divers sujets dont on va parler. La troisième partie, qui n'est que de quatre livres, comprend l'explication des quatre Evangiles, qui se trouve à la suite des allégories de l'Ancien Testament imprimées dans le tome Ier.

25. Parmi les manuscrits d'Alexandre Pebes et des ani- tau, qui sont à présent au Vatican, il y en a un sous le nom de Hugues de Saint-Victor 3, intitulé de la Nature des animaux mentionnés dans la sainte Ecriture. Il est dans le catalogue de ses ouvrages par Trithème 4, qui en donne le commencement en ces termes : Lectorem divinarum Scripturarum. On ne lit rien de semblable dans les livres des trois Colombes et autres animaux, imprimés dans le recueil des ouvrages de Hugues de SaintVictor. Les deux premiers sont attribués dans quelques manuscrits à Hugues Foliet ;

↑ Montfaucon., Bibliot. mss., tom. I, pag. 51. 2 Oudin, tom. II de Script. Eccles., pag. 1152. XIV.

les deux derniers à Guillaume Perault, dominicain dans le XIe siècle. Le quatrième livre contient les définitions des termes selon l'ordre de l'alphabet.

Sermons de Hugues de

pag. 478.

26. On a mis ensuite sous le nom de Hugues de Saint-Victor, cent sermons, sans y Saint-Victor, observer aucun ordre, ni de matières, ni de temps. On vient de voir que ce recueil doit faire le dixième livre de la seconde partie des Extraits, qui n'étant qu'une compilation, ne mérite pas de porter le nom de Hugues, qui avait assez de capacité pour en publier de son propre fonds. C'est par la même raison qu'on doit lui ôter le discours sur l'Assomption de la sainte Vierge, qui fait le cent unième. L'auteur, qui paraît être le même Pag. 633. que celui des Extraits, se reconnaît pour un compilateur, qui ne se réserve que le droit de changer quelquefois l'ordre des mots de son original.

Ouvrages contenus dans

tome.

Eruditions

pag. 1.

27. Les ouvrages de Hugues de Saint-Victor contenus dans le troisième tome, sont le troisième dogmatiques. Le premier intitulé: Eruditions didascaliques ou instructives, est distribué didascaliques, en sept livres. Dans le premier qui a pour titre de l'Application à la lecture, l'auteur remarque qu'il y a trois choses dans la lecture: 1o savoir ce qu'on doit lire; 2° en quel ordre on doit lire; 3o comment on doit lire. Les préceptes qu'il donne sur ces trois articles, regardent également la lecture des livres qui concernent les arts, comme ceux qui conduisent à l'intelligence des livres saints. Le dernier chapitre, c'est-à-dire le treizième, manquait à ce livre. Dom Mabillon l'a donné parmi ses Analectes 5, sur un manuscrit du monastère de Saint-Taurin au diocèse d'Evreux. Hugues traite dans le second livre, des arts libéraux et mécaniques, dont il donne des notions générales. Dans le troisième il fait connaître les inventeurs des arts, ceux auxquels les anciens s'appliquaient le plus, pour parvenir plus facilement à la pleine connaissance des vérités philosophiques : c'étaient les sept arts libéraux. Il traite dans le quatrième de l'Ecriture sainte, de l'ordre. et du nombre des livres, de leurs auteurs; du rétablissement des Ecritures par Esdras; du canon des Evangiles inventé par Ammonius; des canons des conciles généraux, nommément des quatre premiers; des écrits des pères; des livres apocryphes de l'Ancien

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Puissance et

de Dieu, pag.

55.

et du Nouveau Testament; et de ceux des
écrivains ecclésiastiques que l'Eglise catho-
lique et romaine a condamnés 1. Il explique
dans le cinquième les divers sens de l'Ecri-
ture sainte, et donne dans le sixième des
règles pour la lire avec fruit. Cela ne peut se
faire qu'en méditant sérieusement sur ce
qu'on a lu. C'est pourquoi il parle dans le
septième livre de la méditation, par laquelle
on parvient de la connaissance des choses
visibles à la connaissance des invisibles,
c'est-à-dire de Dieu et de la Trinité des per-
sonnes. Cet ouvrage fut imprimé séparément
à Paris en 1506, in-4°. On trouve quelque
chose 2 du septième livre dans la Vie de sainte
Lidwige, au 14 avril 3 dans Bollandus. Ce qui
3
est dit des arts dans les autres livres est im-
primé dans le Vocabulaire de Wenceslas
Brack en 1483.

Traité de la 28. Quelques-uns agitaient la question, de la volonté laquelle des deux est la plus grande, ou de la puissance de Dieu, ou de sa volonté; Hugues après avoir rapporté les difficultés qu'ils formaient là-dessus, décide en disant, que comme la puissance de Dieu n'est point restreinte en ce qu'il ne fait rien sans sa volonté, de même sa volonté n'est point resserrée, pour ne pas s'étendre à tout ce qui est en sa puissance. La puissance et la volonté étant en Dieu une même chose, parce que l'une ne saurait être séparée de l'autre; il prouve que Dieu fait également par sa volonté et par sa puissance tout ce qu'il fait. Ce traité n'est qu'un tissu de raisonnements scholastiques; on y trouve même divers termes inusités dans les autres ouvrages de Hugues *.

Des quatre volontés

pag. 56.

en

29. Il était encore question du nombre des Jésus-Christ, volontés en Jésus-Christ. Hugues établit d'abord le dogme des deux volontés, l'une divine, l'autre humaine; parce que JésusChrist est Dieu et homme tout ensemble. Puis il divise la volonté humaine, suivant ses différents rapports, en volonté de raison, volonté de piété, volonté de la chair. Suivant cette division il admet quatre volontés en Jésus-Christ. Par sa volonté divine il dictait les décrets de justice; par sa volonté de rai

1 Le livre IVe et une partie du Ve forment sauf de très-légères différences et des additions peu considérables, l'opuscule publié dans le tome ler des œuvres de Hugues, édition 1648, sous le titre de De Scripturis et scriptoribus sacris Prænotatiunculæ. (L'édit.) 2 Ex cap. XXVI, lib. VII.

3 Pag. 282.

son, il y obéissait; par sa volonté de piété, il avait compassion de nos misères; la volonté de la chair lui faisait trouver de la peine dans les souffrances; mais en cela même, il n'était pas contaire à la volonté divine, parce qu'il était dans l'ordre de Dieu, que la nature humaine s'opposât à sa propre destruction. Cet opuscule est intitulé dans Trithème 5, de la Triple volonté en JésusChrist.

30. Le traité de la Sagesse de Jésus-Christ est dédié à Gauthier de Mauritanie, prédicateur célèbre du temps de Hugues de SaintVictor. L'auteur y examine si la sagesse de Jésus-Christ a été égale à la sagesse divine; la difficulté était qu'en la supposant égale, il suivait de là une égalité de la créature avec le Créateur. Hugues répond qu'il y a une grande différence entre avoir la sagesse, et être la sagesse; avoir la sagesse, c'est l'avoir reçue par grâce; être la sagesse, c'est l'être par nature; Jésus-Christ a reçu la sagesse par grâce, c'est-à-dire par l'union de sa nature humaine avec la divine en une seule personne; ainsi l'âme de Jésus-Christ est par grâce tout ce que Dieu est par nature; il ne s'ensuit pas néanmoins que l'ouvrage du Créateur soit égal au Créateur lui-même, car la créature en recevant l'immensité de grâce, ne perdrait point pour cela la qualité de sa nature. La nature humaine par son union avec le Verbe, a reçu ce qu'elle n'avait pas; mais elle n'a pas cessé d'être ce qu'elle était. Elle a reçu la plénitude de la sagesse, dans laquelle et par laquelle elle est pleinement et parfaitement sage; mais elle n'a pas reçu d'être la sagesse même. D'où il suit que la sagesse de l'âme de Jésus-Christ ne peut passer pour égale à la sagesse de Dieu, ni même lui être comparée. Oudin en faisant imprimer le prologue de ce traité 6, donne à entendre qu'il manque dans l'édition de Rouen, où il est néanmoins tout entier.

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31. Les deux fragments, dont l'un a pour titre de l'Union du corps et de l'esprit, et l'autre, de l'Unité du Verbe de Dieu, sont tirés Verbe incstdu premier livre des Mélanges, dont il sera

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l'unité da

né, pag 63 el 35. Apologie

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De la Virg nite perné

rie, pag. 81.

32. Henri de Gand et Trithème mettent tuelle de Ma le traité de la Virginité perpétuelle de la sainte Vierge au nombre des écrits de Hugues de Saint-Victor 2; il se nomme lui-même dans le prologue ou épître dédicatoire à un évêque, dont le nom n'est désigné que par un G. Ce prélat lui avait donné avis de la façon indécente et peu respectueuse dont une personne avait parlé de la sainte Vierge, trouvant mauvais qu'on la qualifiât Vierge des Vierges. Hugues écrivit sur cela une lettre à cet évêque, où il se propose de prouver quatre articles; le premier, que la sainte Vierge, en consentant au mariage, ne changea pas le dessein de garder la virginité; le second, qu'elle conçut, non d'un homine, mais du Saint-Esprit; le troisième, qu'elle enfanta sans douleur et sans blesser sa virginité; le quatrième, que la consommation du mariage n'est pas essentielle au mariage. Il prouve la quatrième proposition en montrant, que l'essence du mariage consiste dans le consentement mutuel du mari et de la femme de former ensemble une société légitime et constante, dont le nœud est l'amitié et la charité; et que le commerce charnel n'en est qu'un Pag. 83. office, et non pas le lien; en sorte que sans

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lui, le mariage peut subsister. L'adversaire objectait ces paroles d'Adam, en voyant la femme que Dieu lui avait donnée pour aide : C'est là l'os de mes os, et la chair de ma chair: c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils seront deux en une chair; à ces paroles il joignait celles que Dieu prononça en bénissant le premier homme et la première femme qu'il venait d'unir Croissez et multipliez-vous. Ce qui prouvait, disait-il, que la première et principale cause du mariage est la propagation. Hugues répond que ces paroles: Il s'attachera

:

1 Henric. Gandav., cap. xxv, et Trithem., cap.

CCCLXIII.

2 Les deux catalogues du XIVe siècle, publiés par M. Hauréau, Bulletin des comités historiques, juillet

à sa femme, doivent s'entendre de l'affection du cœur, et du lien de l'amitié qui unit le mari à la femme, en quoi consiste le pacte matrimonial; et que les suivantes : Ils seront deux en une chair, désignent le mariage, qui a pour but la propagation; mais qu'elles n'en constituent pas l'essence. Il ajoute, que depuis même que Jésus-Christ a élevé le mariage à la dignité de sacrement, la vertu du sacrement conjugal n'est pas dans la chair, mais dans l'esprit et le cœur des conjoints.

33. Hugues trouve la preuve de sa pre- Suite. mière proposition dans la réponse de la sainte Pag. 85 et seq. Vierge à l'ange: Comment cela se fera-t-il, Lue 1, 33. car je ne connais point d'homme? En effet, si elle eût connu ou voulu connaître son mari, elle n'aurait point trouvé de difficulté dans le discours de l'ange. Sa crainte et son embarras étaient donc une preuve de la ferme résolution où elle était de demeurer vierge. Il était facile à Hugues de Saint-Victor de prouver la seconde proposition en rapportant la suite des paroles de l'ange, qui expliquent clairement comment Marie concevrait Le Saint-Esprit, lui dit-il, surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre. Le Saint-Esprit forma en elle, et de sa chair, la chair de Jésus-Christ. La vérité de la troisième proposition suit de la seconde. Si Marie a conçu du Saint-Esprit, elle a dû enfanter sans douleur; parce que les douleurs de l'enfantement dans les femmes, sont la suite du péché.

Luc 1, 38.

Suite.

34. Les réponses de Hugues de Saint-Victor n'ayant pas eu tout l'effet qu'il en atten- Pag. 89. dait, il fit une nouvelle tentative pour mettre fin aux discours indécents des ennemis de l'intégrité de la sainte Vierge. C'est la matière du quatrième chapitre de sa lettre, et de sa quatrième proposition, comprise dans la première. Il prouve donc une seconde fois, que la sainteté du sacrement conjugal, son essence ne consiste point dans le commerce charnel, mais dans le lien d'une société légitime, où excepté ce commerce, les deux conjoints s'engagent mutuellement et d'un commun consentement à demeurer inséparablement unis. S'il en est ainsi, disait-on, le mariage peut se contracter entre deux personnes d'un même sexe. Non, répond Hugues, et il n'en faut pas d'autre preuve

1851, attribuent aussi cet ouvrage à Hugues de SaintVictor, il en est de même d'un manuscrit du XIIe siècle conservé dans la bibliothèque de Laon. (L'éditeur.)

Livres des Mélanges d'é.

logique, pag.

91.

que l'institution du Créateur, qui a établi les mariage entre deux personnes de différents sexes. On peut encore en donner une autre, qui est qu'il y a deux choses dans le mariage, le sacrement du mariage et le sacrement de l'office conjugal. Le mariage consiste dans une alliance d'amitié qui unit les cœurs; et l'office du mariage, dans la génération des enfants. L'amour conjugal est le sacrement de l'amour spirituel qui est entre Dieu et l'âme; le commerce charnel dans les époux, est le sacrement de l'union qui est entre Jésus-Christ et son Eglise sur terre. Or, à cet égard, il est nécessaire que le sacrement de mariage soit entre deux personnes de différents sexes.

35. Les éditeurs des ouvrages de Hugues radition théo de St-Victor conviennent qu'ils avaient eu en mains deux cahiers manuscrits des Mélanges d'érudition, dont le premier était divisé en deux livres, le second en quatre. Le premier livre du premier cahier commence à la page 91 du troisième tome, et va jusqu'à la page 163. Il contient deux cents titres ou articles sur diverses matières, tant de théologie que de physique, d'histoire et de morale. Le second livre est imprimé dans le premier tome, depuis la page 50 jusqu'à la 75o. Il comprend quatre-vingt-deux titres, qui annoncent des remarques, ou réflexions morales, sur un grand nombre d'endroits des Psaumes. Les quatre livres du second cahier sont dans le même style et dans le même goût que les précédents. On les a placés dans le troisième tome, à la page 163, d'où ils s'étendent jusqu'à la 329°. Le quatrième livre ne traite que des rits et des offices ecclésiastiques. Les trois autres sont un mélange informe et sans aucun ordre d'un grand nombre de réflexions allégoriques et morales sur divers endroits de l'Ecriture, tant de l'Ancien que du Nouveau Testament. Quoiqu'on soit partagé sur l'auteur de ces Mélanges, on s'accorde à dire qu'ils ne sont point de Hugues de Saint-Victor, ni de son style; qu'ils ont été trouvés dans des manuscrits où il n'y avait aucun de ses ouvrages; enfin que le compilateur a tiré des écrits mêmes de Hugues quantité de choses raison qui suffit seule pour ne pas l'en croire auteur, car il est sans apparence qu'il eût composé un si long ouvrage des extraits des siens et de ceux des autres. Ce qui le prouve encore, c'est que parmi ces ex

1 Mabillon., in præfat. ad tom. III Actor. Ordin.

traits, il y en a plusieurs pris des écrits de saint Bernard, mort plus de dix ans après Hugues. Au reste, de qui on voudra que soient ces mélanges, soit de Richard de Cluny, ou de quelque autre, ils ne laissent pas de renfermer un grand nombre de choses très-utiles.

36. Il n'est rien dit du traité du Vou fait par Jephté, dans les anciens catalogues des œuvres de Hugues de Saint-Victor; aussi n'est-il pas digne de lui. On n'y lit point non plus le livre intitulé: Miroir des mystères de l'Eglise, dont le prologue seul fait voir qu'il est d'un écrivain plus accoutumé à traiter les matières de logique, ou séculières, que celles de théologie; ce qui ne se peut dire de Hugues. D'ailleurs le style en est bas, barbare et négligé; il y a des puérilités dans ses explications mystiques; les applications de l'Ecriture ne sont pas heureuses; et ce qui fait voir qu'il n'était ni chanoine régulier ni bénédictin, c'est qu'en parlant de l'heure de prime, il dit : « A cette heure nous chantons chaque jour cinq psaumes, auxquels nous joignons l'Exposition de la foi catholique, c'est-à-dire le symbole Quicumque; » ce qui ne se fait dans ces deux ordres que le dimanche; l'heure de prime, aux autres jours de la semaine, n'yant que trois psaumes, et point d'Exposition de foi.

37. Les trois livres des Cérémonies, des Sacrements, des Offices et des Rits ecclésiastiques, après avoir été imprimés sans nom d'auteur, ont été publiés sous celui de Hugues de SaintVictor, dans la Bibliothèque des Pères, à Paris, en 1644, puis dans le troisième tome de ses œuvres de l'édition de Rouen, en 1648. Mais dans un manuscrit de l'abbaye de Corbie, ils portent le nom de Robert Paululus, prêtre de l'Eglise d'Amiens. L'auteur dit dans le prologue qu'il y a peu du sien dans cet ouvrage; qu'il l'a composé de divers livres qui traitaient ces matières; qu'il n'a fait que les abréger, en prenant toutefois ce qu'il lui paraissait de meilleur, comme ferait un homme qui, pour avoir le grain le plus pur, en éloignerait les pailles; que s'il s'y trouve quelques autres remarques qui ne soient pas dans les livres où il a puisé, il les doit aux maîtres qui les ont faites de vive voix. Le Cartulaire de l'abbaye de Corbie contient plusieurs actes auxquels Robert Paululus souscrivit en 1174, 1179 et 1184, en ces termes : « Maître Robert Paululus, ministre de l'évêque d'Amiens. »

S. Bened., pag. 35 edit. Venetæ.

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1

Remarques

sur le traité

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357.

38. Le premier livre de cet auteur traite de de Robert la dédicace des églises, et des cérémonies tom. III, Op. usitées dans cette consécration, dont il donne Hagon. de S. Victor. pag. une explication allégorique et morale. Il traite aussi des sacrements. On faisait encore alors le scrutin de ceux qu'on destinait au baptême à la fête de Pâques, c'est-à-dire qu'on les instruisait de la foi qu'ils devaient professer. Cela se faisait le mercredi de la Lib 1. cap. quatrième semaine de carême. Ils recevaient

XVII et XIX.

Cap. xx.

le baptême la veille de Pâques, par la triple immersion. Les autres cérémonies qui accompagnaient l'administration de ce sacrement, étaient les mêmes qu'aujourd'hui, si ce n'est qu'à la suite du sacrement de Baptême on donnait aux nouveaux baptisés le corps et le sang de Jésus-Christ; ce que nous ne faisons plus. Si le baptisé était nouvellement né, le prêtre ayant trempé son doigt dans le précieux sang, le donnait à sucer à cet enfant, si cela pouvait se faire sans danger; autrement on ne l'admettait point à la participation de l'eucharistie. Robert se plaint de l'ignorance de certains prêtres, qui au lieu de donner aux baptisés le précieux sang sous l'espèce du vin, ne leur administraient que du xx. vin non consacré. D'après Robert, le sacre

Suite

ment de confirmation n'est pas nécessaire au salut, si toutefois ce n'est pas par mépris que l'on s'est abstenu de le recevoir; il appartient à l'évêque seul de le conférer, et conféré par un autre il doit être regardé comme de nul effet.

39. D'après Robert, la pénitence consiste à Cap. XXII. pleurer ses péchés, et à avoir la volonté de n'en plus commettre; pour qu'elle soit utile, trois choses sont nécessaires, la componction du cœur, la confession de la bouche, et la satisfaction; les péchés ne laissent pas d'être remis par la contrition du cœur, même avant la confession; il est néanmoins très-utile de confesser de bouche ses péchés, parce qu'encore que la coulpe et la peine de la damnation éternelle due pour les crimes, soient pardonnées, il y a encore la peine temporelle à suXXIV. bir; à l'égard de la pénitence publique, on

ne la réitère pas, quoiqu'on retombe dans les crimes qui l'ont méritée, afin d'en donner IV. plus d'horreur. Robert donne à l'extrême-onc

tion le titre de sacrement; il enseigne qu'elle a été instituée par les apôtres; qu'elle remet les péchés; qu'on peut la réitérer; que, sauf le mépris, on peut ne pas la recevoir sans I. courir risque d'être damné. Il met l'essence du sacrement de mariage dans le consente

ment des personnes exprimé par les paroles du temps présent; en sorte qu'après que les conjoints se sont donné mutellement la foi, ils ne peuvent plus se séparer, soit en contractant un autre mariage, soit en entrant dans un cloître, soit en faisant vœu de continence, sinon du consentement de l'autre partie, et à la charge qu'elle s'obligera aussi à la continence. Robert s'objecte quelques histoires, où il est dit, que des saints, près de consommer le mariage, ont quitté leur épouse et le lit nuptial, pour vivre dans le célibat; à quoi il répond que cela ne leur est arrivé qu'après les fiançailles, où la promesse n'est que pour le futur, et non après les noces où le consentement mutuel est donné par des paroles du temps présent. Il marque les empêchements du mariage, à peu près tels qu'ils sont encore, si ce n'est celui de parenté qu'il met jusqu'au septième degré.

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40. En parlant du sacrement de l'ordre et Suite. des différents degrés du ministère ecclésias- Cap. XLIII. tique, il dit que le pape est ainsi nommé, parce qu'il est le père des pères ; qu'on l'appelle universel, parce qu'il préside à l'Eglise universelle apostolique, parce qu'il tient la place du prince des apôtres et souverain pontife, parce qu'il est le chef de tous les évêques; que c'est à lui que sont données les clefs, comme elles furent données par JésusChrist à saint Pierre; que son office est d'ordonner les messes et les offices divins, de publier ou de changer les canons suivant l'utilité de l'Eglise, de consacrer l'empereur, d'envoyer le pallium aux archevêques, d'accorder des priviléges aux églises, et de gouverner l'Eglise entière comme vicaire de Jésus-Christ dont il tient la place.

Suite.

41. Les deux autres livres de Robert Paululus regardent le détail des offices ecclésias- Pag. 372. tiques et les rits de la messe, suivant la variété des temps et des circonstances. Dans le trente-deuxième chapitre du second livre, il marque en termes fort clairs le changement du pain et du vin au corps et au sang de Jésus-Christ par la vertu des paroles sacramentelles, ou de la vertu divine, qui opère le changement dans le moment que le prêtre prononce les paroles. Il met le commencement du Carême au mercredi de la Quinquagésime, et dit que dès ce jour on disait pendant tout le Carême la messe à l'heure de none, c'est-à-dire à trois heures, excepté les dimanches où on la célébrait à l'heure de cap. XIV. tierce, ou à neuf heures.

Lib. II, cap.

XXXII.

Lib. IIl

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