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nous sauvions en croyant à la parole de Dieu, qui nous ordonne de manger son corps et son sang dans ce sacrement. >>

Cap. v. 18. A la question pourquoi Jésus-Christ a choisi préférablement le pain et le vin pour la consécration de son corps et de son sang, Alger répond que ç'a été parce que l'homme se nourrit ordinairement de ces deux espèces, et qu'elles ont une ressemblance avec ce qui se passe dans ce mystère. « En effet, dit-il, de même que le pain et le vin se changent en chair et en sang, ainsi ils sont changés dans le sacrement au corps et au sang de Jésus-Christ. » Il en donne encore d'autres raisons.

VI.

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19. On lui demandait aussi pourquoi JésusChrist ayant dit : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang, a la vie éternelle, »> nous ne passons pas à cette vie aussitôt que nous avons reçu l'Eucharistie. Il répond que Dieu diffère de nous faire jouir de la vie éternelle, afin qu'en y arrivant avec plus de mérites par la pratique de la vertu, nous la recevions avec plus de plénitude.

20. Sur la question, pourquoi Dieu punit ou récompense éternellement des mérites temporels, Alger dit que Dieu ne regarde pas l'action temporelle, mais qu'il punit ou récompense la volonté éternelle du mal ou du . bien. Il résout ainsi cette question, pourquoi l'on consacre les deux espèces séparément, le pain au corps et le vin au sang. « Ce n'est pas, dit-il, que le corps de Jésus-Christ soit sans le sang, ni le sang sans le corps, puisque le Sauveur est tout entier sous chaque espèce; mais telle est la coutume de l'Eglise qui l'a reçue de Jésus-Christ même, qui, à la dernière cène, consacra et donna séparément son corps et son sang. » Il décide que l'on peut consacrer avec du pain, de quelle couleur il soit, mais qu'il est de la décence de prendre le plus blanc; et après avoir combiné les raisons des Grecs et des Latins sur l'usage du 1. pain fermenté et du pain azyme, il dit qu'en

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dire que hors de l'Eglise il n'y a point de vrai sacrifice; qu'ainsi ni les hérétiques, ni les schismatiques ne consacrent validement. Ensuite il remarque que ce sen- Cap. II, III. timent est sujet à de grands inconvénients, parce qu'il s'ensuivrait que les sacrements dépendraient, non de la grâce de Dieu, mais du mérite des ministres; qu'alors le baptême ni l'eucharistie ne seraient pas les mêmes, quant à l'effet, dans un bon comme dans un méchant ministre, ce qui en détruirait l'unité.

22. Alger ayant donc posé pour principe, IV, V, VI, VII. que la validité des sacrements ne dépend ni de la foi, ni de la piété du ministre, puisqu'un laïque même peut baptiser en cas de nécessité, fût-il encore payen; il en conclut que, comme les schismatiques et les hérétiques peuvent baptiser validement, ils peuvent aussi consacrer l'eucharistie validement, ces deux sacrements étant égaux en dignité, et l'eucharistie, le complément et la perfection du baptême.

VIII.

IX.

23. Il apporte en preuve les passages de saint Augustin, où ce père dit : « Comme c'est Jésus-Christ qui baptise, c'est lui aussi qui, par la même vertu, change le pain et le vin en sa chair et en son sang, » et ce qu'il dit dans ses livres à Vincent le Donatiste, << que les sacrements des bérétiques et des schismatiques sont de l'Eglise, et se font dans l'Eglise, pourvu qu'ils les administrent et les consacrent suivant les rits de l'Eglise catholique. » Par le même principe, il soutient que x. ceux qui ont été ordonnés prêtres suivant les mêmes rits, conservent les pouvoirs du sacerdoce; et que comme le baptême demeure entier en eux, il en est de même de l'ordination « Aussi saint Augustin dit que le sacrifice chez les hérétiques est non-seulement véritable, mais salutaire à ceux qui y participent dignement, ce qu'il entend des catholiques, qui ne pouvant faire autrement, reçoivent les sacrements consacrés par des schismatiques. »

24. Alger répond aux passages des pères qui paraissent contraires à son sentiment, qu'on doit les entendre, non des sacrements en eux-mêmes, comme s'ils les avaient crus nuls lorsqu'ils sont consacrés ou administrés par des hérétiques ou des schismatiques, mais de l'abus que ces ministres en font, et de l'inutilité des sacrements à leur égard, puisqu'au lieu d'en tirer de l'avantage, ils tournent à leur perte et à leur condamnation, comme

XI.

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XIII.

Jugement

ger. Editions qu'on en faites.

faisant illicitement les fonctions du sacré ministère. Alger pensait donc que les hérétiques et les schismatiques consacraient validement, mais non licitement.

25. En examinant si les sacrements sont valides lorsque, soit par malice, soit par négligence, l'on ajoute ou l'on change quelque chose aux paroles sacramentelles, il dit, par rapport au baptême, que pourvu que l'on prononce les paroles essentielles de la forme ordinaire, le sacrement a son effet, eût-on omis quelque cérémonie ou changé par ignorance quelque chose dans les paroles sacramentelles. C'est sur ce principe que le pape Zacharie approuva le baptême conféré en cette sorte par un prêtre qui ne savait pas le latin Baptizo te in nomine Patria, et Filia, et Spiritua Sancta. Mais Alger ajoute que le baptême donné par les hérétiques dans une autre forme que celle de l'Eglise, doit être rejeté. En général il défend d'introduire dans la célébration des mystères les nouveautés des sectes et des hérésies, et veut que l'on s'en tienne exactement à ce qui a été institué par Jésus-Christ.

26. Nous avons dit plus haut que Pierre, de l'écrit d'Al- abbé de Cluny, préférait le traité d'Alger sur l'Eucharistie à ceux que Lanfranc et Guitmond d'Averse ont écrits sur le même sujet. Ses paroles sont remarquables. « Lanfranc, dit-il, a bien écrit sur l'eucharistie, pleinement, parfaitement; Guitmond encore mieux, plus pleinement, plus parfaitement; et Alger très bien, très - pleinement, très - parfaitement. » Erasme 2 disait, en parlant de cet excellent ouvrage, à un évêque : « Je n'ai jamais douté de la vérité du corps et du sang de Jésus-Christ; mais j'avoue que la lecture de ce livre, également pieux et docte, m'en a fortifié la croyance et augmenté le respect.»> Ce fut aussi le traité d'Alger que Jean Ulimer, chanoine régulier de Louvain, choisit avec ceux de Lanfranc, de Paschase et de Guitmond, pour les opposer aux protestants de Hollande, par l'édition qu'il en fit à Louvain

1 Petrus, contra Henrician., lib. II.

2 Erasm., Epist. 28, edit. Londinens., pag. 1. 8 Mabillon., in Analectis, p. 130.

Quant à la forme même du livre, c'est moins une collection de canons dans le sens habituel, qu'une exposition systématique de la discipline ecclésiastique. Partout les principes sout posés d'abord; puis viennent à l'appui des passages des pères de l'Eglise, saint Cyprien, saint Augustin, saiut Ambroise, saint Jérôme, saint Isidore, Sirice, Innocent ler, saint Léonle-Grand, saint Gélase, saint Grégoire-le-Grand, et du

en 1561; il fut réimprimé dans les Bibliothèques des Pères de Paris en 1575, 1589, 1644, 1654; de Cologne en 1618; de Lyon en 1677; [et dans la Patrologie latine, t. CLXXX, col. 727-854, d'après l'édition donnée par M. Malou, à Louvain, chez Fonteyn, 1847, in-32.]

27. Le traité d'Alger intitulé: De la Miséricorde et de la Justice, est demeuré longtemps caché dans les Bibliothèques manuscrites. Dom Mabillon en donna la préface dans ses Analectes 3, avec la Vie d'Alger par Nicolas de Liége. Depuis, l'ouvrage entier a été publié par dom Martène, dans le tome V de ses Anecdotes, [d'où il a passé au tome CLXXX de la Patrologie latine, col. 857-970.] Il est divisé en trois parties, dont la première traite de la miséricorde prescrite par les canons envers les pécheurs. Alger examine en quelle manière on doit en user, et jusqu'à quel temps. La seconde traite de la justice; l'auteur y fait voir comment et en quel ordre elle doit se rendre dans l'Eglise, pour le maintien de la discipline. Il est question dans la troisième des diverses hérésies : en quoi leur doctrine diffère de celle de l'Eglise catholique, et en quoi elles sont différentes entre elles. Alger n'avance rien qu'il ne le prouve par l'autorité des papes, des pères et des conciles; mais il ne rapporte pas toujours leurs passages entiers. Souvent il n'en prend que ce qui sert précisément à son sujet. Ce qu'il rapporte des papes est presque toujours tiré des fausses décrétales. Les différentes erreurs que l'on répandait de son temps, et les schismes dont l'Eglise était affligée alors, l'engagèrent à composer cet écrit, afin que les fidèles ayant sous les yeux les règles de l'Eglise, les bons se confirmassent dans la vérité, el les méchants ne pussent se refuser à l'autorité évidente des canons 4.

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28. Voici ce que nous remarquons dans la première partie. Il y a des préceptes, soit partie, ibid. divins, soit ecclésiastiques, dont il faut quelquefois dispenser, à raison des circonstances des temps, des personnes, de la nécessité, de

Liber Pontificalis; en même temps il cite un grand nombre de canons du pseudo-Isidore. Il est facile de voir par là que quant à l'exposition et à la rédaction de la matière, son livre a de grandes ressemblances avec le décret de Gratien. En effet, Richter, Essais sur la connaissance des sources du droit canon, a démontré que Gratien se servit du livre d'Algerus, nonseulement en empruntant de nombreuses citations, mais en prenant de temps à autre toute une série de ses pensées. Voyez Algerus dans le Dictionnaire encyclopédique de la Théologie catholique. (L'édit.)

l'utilité. Dieu avait commandé à David de bâtir un temple, mais voyant ensuite qu'il était un homme de sang, il révoqua cet ordre. Saint Paul avait défendu la circoncision aux gentils; cependant il circoncit Timothée pour empêcher que les simples ne tombassent dans l'erreur, en s'imaginant que la circoncision était aussi sacrilége que l'idolâtrie. Pag. 1039. D'après saint Augustin, il faut quelquefois tolérer les méchants pour le bien de l'unité 1041. de l'Eglise et de la paix; il n'est pas nuisible

de recevoir les sacrements de la main des ministres indignes; le baptême donné, même 1044. par un païen, ne doit pas être réitéré; avant la consécration, le pain et le vin sont substantiellement du pain et du vin, et après la consécration ils sont changés, en sorte que c'est la chair et le sang du Seigneur, en la même chair dans laquelle il est né de la 1050. Vierge, et est assis à la droite du Père. Dans le baptême, et dans le sacrement de pénitence, nous recevons, par le ministère d'un mauvais prêtre, mais catholique, la rémission 1051 et 1052. de nos péchés, et il en est de même des

autres sacrements. Quand le mal s'est emparé de la multitude, il ne reste aux bons 1062. qu'à gémir et à souffrir, de peur que la sévérité de la correction n'occasioune un schisme.

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1 Dans la première partie, l'auteur énumère les conditions auxquelles la sévérité de la discipline peut être adoucie à l'égard de certaines personnes, dans certaines circonstances. Dans cette seconde partie il traite de l'organisation de la discipline, notamment des accusations des évêques et des prélats, de la pénitence et de la réintégration des prêtres délinquants, du témoignage et des appels au Saint-Siège. (L'éditeur.) 2 La troisième partie roule sur les sacrements et ceux qui sont hors de la communion de l'Eglise. (L'éditeur.)

3 Voilà ce que le pieux et savant Alger établit dans le XIIe siècle, non par aucune fausse décretale, mais par les décrétales très-authentiques du pape Gélase

XIV.

Pag. 1100 et seq.

L'hérésie est un dogme contraire à la foi catholique le schisme, une séparation de l'Eglise catholique. Les sacrements conférés par les schismatiques sont valides, mais inutiles à ceux qui sont dans le schisme; s'ils reviennent à l'Eglise, on ne réitère en eux ni le baptême, ni l'ordination; on se contente de leur imposer les mains: on les impose aussi à ceux qui ayant été baptisés par les hérétiques, embrassent la foi catholique, pourvu que le baptême leur ait été conféré au nom des trois personnes de la sainte Trinité. Alger s'élève fortement contre la simonie; distinguant la puissance royale d'avec la puissance pontificale, il dit que, comme les prêtres doivent être soumis aux rois en ce qui regarde les choses terrestres, les rois doivent être encore plus soumis aux prêtres en ce qui regarde la religion. Il établit les préro- Pag. 1132. gatives du Siége apostolique sur toutes les Eglises, son droit de juger leurs causes par appel, de condamner seul les hérétiques, et d'absoudre ceux qui auraient été condamnés injustement dans quelque synode 3.

1134

Histoire de P'Eglise de

31. Alger s'était appliqué à recueillir tout ce qu'il avait ouï ou trouvé par écrit tou-ége. chant la dignité et les priviléges de l'Eglise de Liége; et afin qu'à l'avenir quelques clercs. inquiets et amateurs de nouveautés ne s'avisassent pas de contester à cette Eglise ses anciennes prérogatives, il fit là-dessus un traité historique. Nicolas de Liége le cite dans ses remarques sur les écrits d'Alger; mais il n'est pas venu jusqu'à nous, non plus qu'un livre de vers ou de poèmes, car Trithème dit qu'Alger était poète. Nous avons aussi perdu grand nombre de lettres sur des affaires ecclésiastiques. Trithème fait encore mention d'un traité d'Alger sur la Grâce et le Libre arbitre. Il a été publié depuis quelques années par dom Bernard Pez, au tome IV de ses Anecdotes. [Il a été reproduit au tome CLXXX de la Patrologie latine, col. 967-972.]

qui florissait à la fin du ve siècle. S'il en cite quelques-unes de fausses dans les deux premières parties de son livre, elles ne regardent que l'espèce d'équité compatissante, qui doit présider aux jugements ecclésiastiques et les formes de procédure qui doivent les accompagner; formes qui ont été trouvées si sages qu'elles ont passé dans la jurisprudence de toutes les nations catholiques. Rohrbacher, Hist. univers, de l'Eglise cathol., 3e édit., p. 378. (L'éditeur.) Tom. V Anecdot. Marten., pag. 1021. Trithem., de Script. Eccles., cap. CCCXXVIII, et lib. III, cap. xc de Illustrib. ord. S. Bened. 6 Tom. V Anecdot. Marten., pag. 1021.

25

Traité de la Grâce et du

32. Voici ce que contient ce petit traité diLibre arbitre, visé en cinq chapitres 1. Adam, avant son péché, était tellement libre, qu'il ne pouvait être contraint ni pour le bien ni pour le mal. Il pouvait tomber de lui-même dans le péché, et ne pouvait se soutenir dans l'état où il avait été créé, sans le secours de la grâce de Dieu. Se fiant trop à ses forces, il consentit librement aux mauvais conseils du démon. Par sa chute, tous ses descendants en devinrent les esclaves, et ils l'ont été jusqu'à ce que le Seigneur nous ait rétablis dans notre premier degré de liberté. La prédestination des bons à la vie éternelle et la prescience des méchants à la peine éternelle, ne nuisent en rien à notre libre arbitre. Dieu a prévu que par son secours nous serions vertueux, ou que de nous-mêmes nous serions méchants. Quel inconvénient y a-t-il à ce que, selon les divers mérites qu'il a prévus, il ait préordonné les uns à la gloire, les autres aux supplices? Sa prévision éternelle n'impose aucune nécessité aux bons, ni aux mauvais.

Cap. III.

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bien de lui-même vouloir le mal, mais non pas le bien sans l'inspiration de la grâce de Dieu.

Alger, dans ce traité, n'allègue aucune autorité des pères de l'Eglise, ni même de l'Ecriture, qui ait un rapport direct à sa matière. Il ne procède que par voie de raisonnement. Trithème 3 parle de ce traité, et il porte le nom d'Alger dans le manuscrit d'Uf- fenbach, sur lequel il a été donné au public par dom Pez. Nicolas de Liége n'en dit rien, peut-être le comprenait-il dans le nombre des lettres de cet auteur. C'est la conjecture de l'éditeur.

Traité du Saint Sacrifi

34. [Le cardinal Maï a publié au tome IX de sa Collectio veterum scriptorum, page 371, ce de la Messe. d'après un manuscrit de la bibliothèque royale de Paris, no 812, un petit opuscule sur le Sacrifice de la messe. Ce traité ne porte pas le nom d'Alger; mais comme il se trouve copié par la même main et avec le traité de la Grâce et du libre arbitre, qui est certainement d'Alger, le cardinal, ainsi que le père Theiner, qui lui a communiqué une copie du manuscrit parisien, ne doute point que cet ouvrage ne soit d'Alger. Au reste il en est digne, dit M. Malou 5. L'auteur y explique brièvement les prières et les rites usités dans le saint sacrifice. M. Malou a donné cet opuscule à la suite du traité de l'Eucharistie; on le trouve aussi au tome CLXXX de la Patrologie latine, col. 853-856.]

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et Guillaume envoyé à l'abbaye de SaintThierry, proche de Reims, pour prendre la place de l'abbé Geoffroi que l'on venait de transférer à Saint-Médard de Soissons; c'était en 1120.

2. Guillaume, n'étant encore que moine à Saint-Nicaise, fit un voyage à Clairvaux, sur le bruit que saint Bernard, dont les vertus éclataient partout, y était tombé malade. Ce fut dans cette première entrevue que se forma entre eux cette liaison d'estime et d'amitié qui subsista toujours entre eux. Guillaume, autant attiré à Clairvaux par la pauvreté et la simplicité de la vie de saint Bernard, que par la douceur et l'onction de ses entretiens, se présenta plusieurs fois pour y être reçu dans la communauté; mais voyant que le saint abbé lui refusait cette grâce, il quitta volontairement son abbaye de SaintThierry, et se retira au monastère de Signy, ordre de Câteaux, dans le diocèse de Reims.

3. Il faut mettre sa retraite en 1134, puis qu'il est constant par le catalogue des abbés de Saint-Thierry, que Guillaume y remplit les fonctions de cette dignité pendant quatorze ans et cinq mois. Il fit vou de stabilité à Signy, en 1135, et y vécut pendant environ quinze ans dans la pratique exacte de la règle, toujours occupé de la méditation des choses célestes. Il mourut vers l'an 1150, après avoir écrit le premier livre de la Vie de ce saint, qui fut continuée par Arnaud de Bonneval. Saint Bernard faisait tant de cas de l'érudition et de la doctrine de Guillaume, qu'il lui dédia son livre de la Grâce et du libre arbitre, en le soumettant à sa censure. Luc, abbé de Cuissi, l'ayant consulté sur quelques difficultés, il lui répondit : « Je suis surpris qu'étant si éloigné, vous vous soyez adressé à moi pour résoudre vos questions, tandis que vous avez près de vous un homme sage, qui est porté d'inclination pour votre maison, je veux dire l'abbé de Saint-Thierry. »

4. Les ouvrages de Guillaume de SaintThierry ont été recueillis par dom Bertrand Tissier, dans le quatrième tome de la Bibliothèque de Citeaux, imprimée à Bonne-Fontaine en 1669, in-fol. En voici le catalogue: le Miroir de la foi; l'Enigme de la foi; un livre de Méditations, publié à Louvain en 1546, à

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sés

Anvers en 1550, 1590, et dans le vingtdeuxième tome de la Bibliothèque des Pères, à Lyon en 1677; le traité de la Nature et de la dignité de l'amour divin, qui a été imprimé à Louvain, à Anvers, avec le livre des Méditations, et dans les nouvelles éditions de saint Bernard. On y trouve un autre traité de Guillaume de Saint-Thierry, intitulé de la Contemplation de Dieu. Il composa aussi deux livres de la Nature du corps et de l'âme, adresThéophile; trois autres qui ont pour titre Dispute des pères catholiques contre les dogmes de Pierre Abaillard, dédiés à Hugues, archevêque de Rouen, avec une lettre à Geoffroi, évêque de Chartres, et à saint Bernard; un traité des Erreurs de Guillaume de Conches; un commentaire imparfait sur le Cantique des Cantiques; un sur l'Epître aux Romains, dont il est fait mention dans l'appendice 2 à Henri de Gand; et un traité du Sacrement de l'autel. Trithème en parle dans le Catalogue des écrivains ecclésiastiques. Tous ces écrits sont contenus dans le quatrième tome de la Bibliothèque de Citeaux. Il y en a d'autres imprimés ailleurs, savoir un commentaire sur le Cantique des Cantiques, à la fin du premier tome des œuvres de saint Ambroise, et un second commentaire sur le même livre tiré des écrits de saint Grégoirele-Grand. Ce dernier commentaire a été rendu public par Casimir Oudin, avec quelques opuscules des anciens écrivains de France et de Flandre, à Leyde, en 1692, in-8°. Le premier livre de la Vie de saint Bernard, par l'abbé Guillaume, se trouve dans Surius et dans Bollandus au 20 août, et dans diverses éditions des œuvres de ce père. Trithème fait mention d'un livre de Guillaume, sous le titre de Sentences de la foi. Oudin dit en avoir donné un à dom Thomas Blampin, pour le mettre dans l'appendice au dernier tome des ouvrages de saint Augustin; on ne l'y trouve point: et les sentences mêlées d'un auteur inconnu imprimées dans l'appendice du sixième tome, n'ont point de rapport à cet opuscule, étant plus morales que dogmatiques. Mais il faut entrer dans le détail de quelques-uns des ouvrages de Guillaume 5.

5. Il était autrefois d'usage aux personnes

d'une notice tirée de Fabricius et d'une autre tirée des auteurs de l'Histoire littéraire de la France, tom. XII. Les ouvrages seulement indiqués sont la plupart parmi les œuvres supposées de saint Bernard. (L'éditeur.)

Livre des Méditations,

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