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attendant ils souffrent dans les airs, par les différentes vicissitudes des saisons. Il dit Cep. VI. que le démon était non-seulement bon de sa nature quand Dieu l'a créé, mais très-bon; qu'après son péché, sa substance n'est plus bonne, ni créature de Dieu; ce qu'il explique ensuite en disant qu'il a corrompu lui-même et dégradé sa nature par son péché. Pullus, suivant la doctrine de quelques théologiens de son temps, ne distinguait pas la substance, ou la nature, de ses facultés.

Cap. vi. le Père et le Fils sont deux principes du Saint-Esprit, non à raison de leur nature, qui est une, mais parce que ce sont deux personnes distinguées l'une de l'autre. Il n'a donc pas cru, comme il semble le dire d'abord, que le Père et le Fils soient deux principes distingués en substance; mais seulement que ces deux personnes en produisent une troisième par une action ou spiration, qui, quoique réellement la même, peut être regardée comme distincte, à cause des deux 1. personnes qui la produisent. Il admet les deux prédestinations dans le sens de saint XIV. Augustin. Il dit, en parlant de la prière des fidèles pour les morts, qu'elle profite à ceux qui ont mérité en cette vie, qu'elle leur proAug. Enchi- fitera en l'autre; ce qui est encore le sentiment de saint Augustin.

rid. cap. cx.

Deuxième livre, pag. 62.

Cap. 1. Eccli. xvi, 1.

9. Dans le second livre, Pullus enseigne que Dieu a créé le monde quand il a voulu; qu'il pouvait le créer plus tôt, et en créer plusieurs, si c'eût été sa volonté. Moïse dit que l'ouvrage de la création fut achevé en six jours; on lit ailleurs que toutes choses furent créées ensemble. L'auteur explique cette contrariété apparente, en disant que Dieu a fait tout à la fois, parce que depuis le jour du repos qui était le septième, il ne créa plus rien. Il agite plusieurs questions touchant les anges, le moment de leur création, leur demeure, leur persévérance dans le bien, et la chute de plusieurs d'entre eux. Cap. 11. D'après Robert Pullus, ils ont été créés avec le ciel, et dans le ciel qui devait leur servir d'habitation; ils ont été créés tous bons et III, IV. sages; doués du libre arbitre, et d'une liberté

supérieure à celle de l'homme; tous pouvaient persévérer dans le bien avec le secours de la grâce; le péché de ceux qui sont tombés a été l'orgueil; les autres, pour avoir usé avec reconnaissance du secours de Dieu, ont persévéré dans la vérité et y ont été conv. firmés; en sorte qu'ils ne peuvent plus en déchoir, comme l'homme ne pourra plus pécher après la résurrection. Il ne doute pas que les anges n'aient connu Dieu clairement, et qu'ils ne l'aient vu dès le moment de leur création; et c'est dans cette vue intuitive de Dieu qu'il fait consister leur béatitude. Quant aux anges apostats, il croit, avec plusieurs anciens, qu'ils ne sont pas encore tourmentés par les flammes de l'enfer; qu'en

1 Ergo dum sanguis tibi infunditur de calice, memineris pro te sanguinem Christum fudisse ex latere : dum corpus Christi quasi conterendum ore sumis,

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Troisième livre, pag. 96. Cap. 11, III.

11. C'est ce que Pullus établit dans le troisième livre. Mais il met cette différence entre l'obligation du baptême et celle de la circoncision, que la loi du baptême étant générale, oblige en tout temps et toutes sortes de personnes; au lieu que celle de la circoncision n'obligeait que les mâles, et seulement au huitième jour; en sorte que les enfants qui mouraient auparavant, n'encouraient aucune faute ni châtiment pour n'avoir pas subi cette loi. Il remarque que l'on n'inhumait pas dans le cimetière commun des fidèles, les enfants morts sans baptême, ceux mêmes que l'on tirait du sein de leur mère dans le dessein de les baptiser s'ils avaient vie. Il s'étend sur la différence des préceptes VI, VII, VIII. et des observances de la loi ancienne et de la nouvelle; et après avoir montré que la grâce était moins abondante pour le juif que pour le chrétien, il fait mention de l'u- Ix. sage ancien, et qui durait encore, d'administrer le sang du Seigneur aux fidèles par les mains des diacres, dans la célébration des divins mystères, et s'exprime ainsi 1 : « Lorsque l'on vous donne à boire du sang du calice, souvenez-vous que Jésus-Christ a fait couler le sang pour nous de son côté; et lorsque vous prenez son corps avec votre bouche, comme pour l'écraser avec vos dents, souvenez-vous qu'il a souffert pour

nous. >>

Christum pro te tribulatum reminiscere. Pullus, lib. III Sent., cap. IX, pag. 103.

Cap. XIV.

12. Pullus traite ensuite des sacrements et des promesses de l'Ancien Testament, et montre que n'ayant été que les figures des sacrements du Nouveau, les premiers ont cessé aussitôt après que Jésus-Christ eut substitué dans la dernière Cène, à la Pâque légale et à ses cérémonies, une autre Pâque, savoir la participation de son corps et de son XV, XVI, XVII. sang. Il remonte de la passion du Fils de Dieu à son incarnation dans le sein de la sainte Vierge par l'opération du Saint-Esprit; et à cette occasion, il établit l'union des deux natures, la divine et l'humaine, à une seule personne, sans changement ni confusion des natures. Il emploie sur cela les expressions du Symbole attribué à saint Athanase, soit pour expliquer comment JésusChrist, Fils de Dieu, est moindre que son Père selon la nature humaine, et égal à son Père selon la divinité; soit pour montrer qu'il a pris non-seulement un corps, mais XVIII, XX, XX. aussi une âme humaine. Par le moyen de la distinction des deux natures unies personnellement en Jésus-Christ, il explique toutes les difficultés que l'on a coutume d'objecter sur le mystère de l'Incarnation. Selon lui, le Fils de Dieu s'unit successivement à la masse du sang dont il forma son corps; puis au corps et à l'âme humaine, lorsqu'elle anima ce corps; ce qu'il prouve par les paroles du Symbole de Constantinople, où les pères du concile disent d'abord : Il a été fait chair par l'opération du Saint-Esprit; et ensuite Il a été fait homme. « Il n'y a pas plus de répugnance, ajoute-t-il, à ce que le Verbe ait été uni à une chair inanimée dans le sein de la Vierge, que dans le tombeau, lorsque son âme descendit aux enfers. » Il croit que Jésus-Christ a eu toutes les faiblesses de la nature humaine, excepté le péché et l'ignorance; mais il ne pense pas qu'il ait eu dès le moment de sa conception cette connaissance humaine que nous appelons expérimentale; et il ne doute pas qu'il n'y ait fait des progrès avec l'âge. Pour ce qui est de sa science, Pullus embrasse l'opinion de ceux qui attribuent à Jésus-Christ une science égale à sa toute-puissance; et parce qu'il suivait de là que Jésus-Christ était égal au Père, Pullus répond qu'il lui était inférieur, en lui supposant même cette science infinie, parce qu'il l'avait reçue comme un don de Dieu 1. Dom Hugues Mathoud rapporte une lettre de

XXI, XXII, XXIII.

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1 Observat in Pullum, p. 333, 334.

Gauthier de Mauritanie à Hugues de SaintVictor, où, prenant le milieu entre les théologiens qui attribuaient à Jésus-Christ la plénitude la science, et ceux qui soutenaient qu'il avait ignoré quelque chose, Gauthier dit que Jésus-Christ étant selon sa nature divine égal à son Père, il a, selon la même nature, tout ce que le Père a lui-même, et conséquemment la plénitude de la science; mais qu'étant moindre, selon la nature humaine, que le Père, il a aussi une science inférieure à la sienne.

Quatrième

13. Pullus emploie lui-même cette distinction, pour résoudre plusieurs questions qu'il livre, p. 334. se propose sur l'Incarnation dans le quatrième livre. Il y rapporte les divers sentiments des théologiens sur l'impeccabilité de Jésus-Christ. Quelques-uns ont cru qu'il pouvait Cap. 1. pécher, parce que n'ayant rien rejeté de ce qui est essentiel à la nature humaine, il a pris le libre arbitre qui, de sa nature, peut pécher ou ne pas pécher 2; d'autres soutiennent que l'homme-Christ n'a pu pécher, et il paraît que Pullus penche plus pour ce senti- v. ment que pour l'autre. Il prouve que les trois personnes divines sont égales en puissance, et que les œuvres de la Trinité sont indivises, parce que leur substance et leur nature sont une ainsi l'ouvrage de la création est également l'ouvrage des trois personnes. A ceux qui prétendent que le Fils ne peut engendrer comme le Père, ni procéder comme le Saint-Esprit, Pullus répond, qu'engendrer en Dieu, n'est pas opérer, et ne marque pas dans le Père une puissance, mais la propriété singulière de sa relation avec le Fils.

14. D'après Pullus, la crainte qui est séparée de la charité parfaite, n'a pas été en Jésus-Christ; mais il a eu cette crainte sainte, qui demeure même dans les bienheureux, et qui, à proprement parler, n'est que le respect et la révérence que l'on doit à Dieu; au lieu de la foi, qui est comme un miroir dans lequel nous voyons Dieu en ce monde, Jésus-Christ voyait la Divinité très-clairement, et comme elle est. Quoique les anciens justes aient été égaux en vertus, et supérieurs à plusieurs de la loi nouvelle par le mérite de leur foi, leurs fautes n'ont pu être remises que par le sang de l'agneau qui est venu ôter les péchés du monde, les sacrifices des taureaux et des autres animaux n'ayant pas eu ce pouvoir; c'est pour cela que ces justes

2 Vide notas, pag. 334.

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IX.

XVI.

Cap. XVII. sont demeurés en enfer, où Dieu ne leur procurait aucun bien. parce qu'ils n'en étaient pas encore dignes; et où il ne les faisait pas non plus souffrir, leur foi renXVIII, IX, XX. dant leurs fautes excusables. Pullus s'étend

Cinquième livre, p. 145. Cap. 1, 11, III, IV, etc.

XIV, XV.

beaucoup sur la détention de ces justes dans les enfers, et sur leur délivrance par le mérite du sang de Jésus-Christ et de sa descente en ces lieux où ils étaient, jusqu'à ce que purifiés par ce sang précieux, ils furent transportés dans le ciel.

15. Dans le cinquième livre, il est question de la résurrection de Jésus-Christ, de son ascension au ciel, de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres, de leur dispersion chez les Gentils pour leur annoncer l'Evangile, de la nécessité du baptême pour le salut, de l'efficacité de la foi et du martyre, lorsqu'il ne se trouve point d'eau, ni de ministre du ,, baptême. Pullus enseigne avec toute l'Eglise, qu'on ne peut baptiser avec d'autre liqueur que l'eau; que cependant elle ne suffit pas sans l'invocation de la sainte Trinité; que cette invocation est nécessaire; qu'il convient de conférer le baptême par la triple immersion; que le défaut de probité dans le ministre n'empêche point l'effet du baptême, pourvu qu'il observe ce qui est prescrit pour le baptême, quand même il tournerait intérieurement cette cérémonie en dérision; qu'au contraire celui qui le recevrait par dérision serait frustré de son effet, quand même le ministre le lui conférerait selon la règle de l'Eglise. Il ajoute qu'il en est de même de l'absolution des péchés dans le sacrement de pénitence. En faisant le parallèle du baptême et de la passion du Sauveur, il dit que l'on XVII. plonge trois fois en baptisant, non-seulement

en l'honneur des trois personnes de la Trinité, mais aussi à cause des trois jours que Jésus-Christ fut dans le tombeau. On peut encore remarquer ce qui suit: Hors le cas de nécessité, l'on doit différer le baptême XVI. jusqu'à Pâques, afin de prendre le loisir

ΧΙΧ.

d'instruire les catéchumènes, de faire sur eux les prières, et de s'assurer de leur foi, comme d'une condition nécessaire à la validité du baptême. On donne aux enfants des parrains, parce que ne pouvant avoir la foi que demande ce sacrement, il faut qu'ils soient présentés au prêtre par le ministère de ces parrains, afin que ceux-ci, ayant été témoins de leur baptême, on n'ait dans la suite aucun doute qu'ils ne l'aient reçu; car toutes les fois qu'il y a doute sur le baptême d'un en

fant, on doit le baptiser, de crainte qu'il ne périsse éternellement, faute de ce sacrement. Les saints pères n'ont pas cru que ce fût réitérer le baptême, quand on ne savait qu'il eût déjà été conféré. Il est du devoir des parrains de répondre pour les enfants qu'ils lèvent des fonts, et d'être la caution de leur foi et de leurs promesses; c'est pourquoi ils doi- Cap. xx. vent veiller à ce qu'étant adultes ils accomplissent ce qu'ils ont promis pour eux au baptême, lorsque le prêtre les a interrogés sur leur foi et leur renoncement au démon. Quoi- xx1. qu'on différât le baptême des catéchumènes adultes jusqu'à Pâques, il était d'usage de ne pas retarder le baptême des enfants, à cause de la faiblesse de leur santé, et du danger qu'ils ne fussent surpris par la mort sans avoir été baptisés.

XXIII,

16. Le prêtre est le ministre du baptême; III. néanmoins toute personne peut baptiser dans le cas de nécessité; mais le baptême ne doit jamais se réitérer. Il en est de même de la confirmation qui, une fois reçue, suffit. L'effet de ce sacrement est de remettre les péchés, de confirmer dans le bien le baptisé, et de l'armer comme un athlète, contre les ennemis du salut. On doit administrer la confirmation même aux enfants, et c'est une faute à ceux qui en sont chargés, quand ils les laissent mourir sans ce sacrement. Comme il n'est point aussi nécessaire au salut que le baptême, c'est aux évêques seuls à l'administrer, et cet usage est de tous les siècles depuis les apôtres. Il y a d'autres sacrements XXIV. qu'on peut réitérer, comme la pénitence et l'eucharistie; le premier, parce qu'il est nécessaire de confesser nos péchés toutes les fois que nous en commettons; le second, pour nourrir notre âme, et affermir notre esprit contre l'infirmité de la chair. C'est en effet le fruit que nous retirons de l'eucharistie, quand nous nous en approchons dignement elle remet même les péchés, mais elle produit un effet contraire, quand on la reçoit mal. Pullus met cette différence entre la circoncision et le baptême la circoncision ne remettait que le péché originel; le baptême, au contraire, efface l'originel et l'actuel; il en remet même la peine, et ouvre la porte du ciel à ceux qui meurent aussitôt après l'avoir reçu.

17. Il en est de même du martyre, dit-il; mais la confession des péchés n'a pas ce privilége, parce qu'elle doit être suivie des fruits de la pénitence. Il est encore néces

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XXVII, XXVIII.

XXIX.

Cap. xxx.

Cap. XXXI

6 partis et notar., pag. 349.

saire que la confession des péchés soit accompagnée de la douleur de les avoir commis: c'est dans cette douleur que la correction des mœurs prend son origine; et celui qui s'accuse d'un péché qu'il ne hait pas, se condamne lui-même en s'accusant, n'y eût-il qu'un péché dont il ne voulût point se corriger. Pullus reconnaît l'utilité de la crainte et cap. XLIX. des peines de l'enfer, et la regarde comme un don de Dieu, mais il ne croit pas qu'elle obtienne le pardon seule; il ne la regarde que comme une disposition que Dieu met dans le pécheur, pour l'exciter à recourir aux gémissements de la pénitence. Il dit que personne n'est juste que par la charité; qu'on peut la perdre, et conséquemment la justice; mais il admet une autre charité, qu'il appelle charité mûre, que l'on croit être la grâce de la prédestination, par le bénéfice de laquelle les justes, quoique sujets à tomber quelquefois dans le péché, s'en relèvent finalement et sont sauvés.

Cap. XXXVII,

et xxxix.

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XIX.

autres suites du péché, et résout quelques cas de conscience sur des faits arrivés par x, etc. ignorance. D'après notre auteur, Dieu, dans les guerres comme dans beaucoup d'autres événements, se sert des passions des hommes pour accomplir ses desseins. « Ainsi, ditil, voulant détruire la Judée, il laissa agir les Romains, qui, mécontents des Juifs en ce qu'ils refusaient de payer les tributs, les attaquèrent et ravagèrent leur pays. » Dieu se sert de mauvais comme de bons ministres pour exécuter ses volontés; il emploie des anges, ou des hommes, ou même des démons. Pullus croit que chaque âme, tant qu'elle est unie au corps, a son bon ange pour la garder; qu'il y en a aussi de constitués à la garde des nations, pour combattre les puissances de l'air, pour porter les prières des fidèles aux pieds du souverain Juge, et introduire les âmes des saints dans le paradis. Il explique les différents ordres d'anges, ou d'esprits célestes, leurs offices, leurs noms, la subordi

XXII, XXIII, XXIV et seq.

XXVII, XXIX.

XXX1 et seq.

1 Cette discipline n'a pas été générale, et maintenant partout il est ordonné d'administrer le sacre

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LI.

19. 11 descend dans le détail des moyens qui conduisent à Dieu, et que le prêtre doit prendre pour remettre les pécheurs dans la voie du salut. Un de ces moyens est la confession des péchés faite au prêtre avec candeur et avec douleur, sans lui cacher aucune des injustices commises. Comme la pénitence du cœur est inutile sans la confession de la bouche, celle-ci est aussi infructueuse sans l'autre. Ce n'est pas même assez d'avoir du regret de ses péchés, d'en espérer le pardon, et de les confesser, si l'on n'en fait pénitence. Mais, dira-t-on, Pierre et Marie ont obtenu le pardon de leurs péchés sans les avoir confessés, et saint Ambroise n'a-t-il pas écrit: «Que les larmes lavent le péché dont on a honte de se confesser. » Pullus répond : << 1° Tout ce qui est arrivé n'est pas écrit ; 2o la présence du Seigneur a pu opérer sur saint Pierre et sur Marie, ce que les pécheurs ne peuvent ordinairement espérer; 3° la confession des péchés est ordonnée par l'Ecriture et par l'Eglise; 4° il est bien vrai que les larmes effacent les péchés que l'on confesse avec pudeur; et qu'ils ne s'effaceraient point par les ris, ni par une confession impudente. » Quant au prêtre, Pullus veut qu'il examine attentivement la qualité du crime que le pénitent confesse, et toutes ses circonstances; qu'ensuite il lui ordonne une pénitence proportionnée à ce crime, en faisant toutefois distinction d'un pénitent infirme de corps, d'avec celui qui se porte bien. On voit que du temps de Pullus, les prêtres Pag. 211. ne recevaient pas la confession de celui qui était condamné au dernier supplice, après avoir été convaincu de crime, et qu'ils ne lui administraient pas le sacrement de l'eucharistie 1. On accorde aujourd'hui à ceux qui sont condamnés à mort le sacrement de pénitence, et on n'a jamais refusé celui de l'eucharistie à ceux qui souffraient le martyre pour la foi de Jésus-Christ. Les épreuves du feu et de l'eau chaude étaient encore en usage dans le XII° siècle; Pullus les appelle l'examen, ou le jugement de Dieu.

20. Il dit que les deux glaives dont il est parlé dans l'Evangile, ne peuvent pas être

ment d'eucharistie aux condamnés qui sont bien disposés. (L'éditeur.)

LII, LIII.

Cap. LIV.

LVL.

348.

Cap. LVII.

maniés par une même main, qu'autrement ils ne le seraient pas comme il faut; que l'un est confié aux clercs, l'autre aux laïques; que le premier appartient à la dignité sacerdotale, le second à la puissance séculière; que l'un étend sa rigueur sur l'âme, l'autre sur le corps. Pullus distingue aussi deux sortes de péchés, ceux qui sont publics, et ceux qui sont secrets. La connaissance et la punition des premiers appartiennent à l'évêque; les prêtres peuvent connaître Lx et pag. des autres, et les punir. Il semble dire que le prêtre ne remet point les péchés en donnant l'absolution, mais qu'il ne fait que les déclarer remis par le sacrement: ce n'est pas là néanmoins son sentiment. Il reconnaît, quelques lignes plus bas, et en d'autres endroits de son ouvrage, la puissance judiciaire dans les prêtres de la loi nouvelle, et dit nettement << que comme le prêtre absout, Pag. 217. il lie aussi le pécheur; qu'il le lie quant à la peine et quant à la coulpe; qu'il lie celui-là quant à la peine, lorsqu'après la confession. de ses péchés, il lui impose une pénitence pour un temps; qu'il lie l'autre quant à la coulpe, lorsque voyant son obstination dans le mal, il lui déclare qu'il ne peut obtenir le pardon, et retient ainsi des péchés qui sont liés dans le ciel; comme au contraire il absout et remet les péchés à celui qui s'en est confessé et corrigé, et ils sont remis dans le ciel. »

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Cap. 111, IV.

lus en parle dans le septième livre. Il veut qu'on impose aux pénitents la pratique des vertus opposées à leurs mauvaises habitudes, comme la continence aux impudiques; et qu'à l'égard des œuvres satisfactoires, on ait égard aux forces et à l'infirmité du pénitent. Par les œuvres satisfactoires, il entend le jeûne, l'aumône, la prière, tant pour soi que pour le prochain; les macérations du corps, entre autres les flagellations ou volontaires, ou imposées par le prêtre. Il était d'usage du temps de Pullus, que les pénitents se je

1 Sicut autem sacerdos solvit, ita et ligat, dum utriusque rei sacramentum celebrat. Sacerdos ergo ligat pænæ, ligat culpæ, dum illum pro delictis usque ad tempus post confessionem onerat. Istum autem a malo cessare volentem, non posse veniam consequi denuntiat; et sic retinet peccata, retenta quoque apud Deum. Sicut e contra cessanti et confitenti absolvendo remittit peccata, remissa quoque apud Deum. Pullus, lib. VI, cap. LXI, pag. 217.

* Est quædam satisfactio quam cujuslibet natura

Not. in cap. III, pag. 382.

tassent quelquefois aux pieds du confesseur pour se flageller eux-mêmes en sa présence : usage nouveau, et dont l'origine ne passait pas la fin du xe siècle. Il dit que nos prières sont inutiles aux saints qui sont dans le ciel, à ceux qui sont morts dans leurs péchés, aux enfants morts sans baptême; mais qu'elles peuvent profiter à ceux qui, ayant vécu négligemment, ont néanmoins donné en mourant des signes de pénitence et de piété, et qui, pour leur négligence, ont besoin d'être cap. v. purifiés par les peines du purgatoire.

VI,

22. D'après Pullus, on doit payer la dime à Dieu pour l'entretien des clercs occupés à son service; on la doit non-seulement des fruits de la terre, mais aussi des animaux et de toutes sortes de grains. Les laïques n'ont rien à voir sur la vie des clercs, et, quelle que soit leur vie, ils ne sont pas dispensés de leur donner ce qui leur est dû. Quand même les clercs auraient du bien en suffisance, ce n'est pas une raison aux laïques de les priver de ce qu'on leur doit; c'est à l'évêque à faire la répartition des revenus de l'Eglise, à en donner à chacun des prêtres qui sont sous sa juridiction en suffisance pour s'entretenir eux-mêmes, pour entretenir ceux qui les aident à desservir les paroisses, et leurs domestiques. Le reste doit être employé à l'ornement des églises, mais surtout au soulagement des pauvres; l'évêque pourra même, si les revenus sont abondants, en destiner une partie pour un temps 3, ou pour toujours, à quelque communauté religieuse. Les deux vul. puissances, la sacerdotale et la royale, sont établies de Dieu pour le salut et la paix de l'homme; ces deux puissances se prêtent un secours mutuel; et le glaive que Jésus-Christ a mis en main à la puissance royale, doit prêter secours à la dignité sacerdotale, qui ne pourrait, avec le glaive seul de saint Pierre, retrancher tous les maux qui renaissent sans cesse dans l'Eglise. C'est à l'évêque à guérir les maladies de l'âme, et au roi à venger les injures extérieures. Pullus donne des conseils sur le choix des ministres, et

tolerare fere valeat, aspera tamen et tanto Deo gratior, quanto humilior, cum quilibet, sacerdotis prostratus ad pedes, se cædendum virgis exhibet nudum. Pullus, lib. VII, cap. II, pag. 220.

3 Quod si tanta est rerum ecclesiæ affluentia, ut et ipsi sufficere, et aliis queant prodesse; rationabiliter fieri potest ut de eo quod exuberat, aliquorum conventui fratrum suffragetur, aut ad tempus aut ad perpetuum jus. Ibid., cap. vi, p. 223.

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