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mystérieuses analogies entre nos facultés intellectuelles et l'essence divine?

En résumé, saint Anselme a été regardé par plusieurs comme le père et le fondateur de la philosophie chrétienne au moyen âge, de cette philosophie large qui consommait l'alliance de la foi avec la raison, non leur divorce. D'un autre côté, ce que le saint docteur pensait et écrivait à la fin du XIe siècle et au commencement du XIe siècle, ne permet pas d'accuser son époque d'avoir été un temps de complète ignorance car il est certain d'ailleurs, que ses traités de métaphysique chrétienne ont été recherchés avidement par ses contemporains 1.]

2. Ses Méditations et ses Oraisons sont trèsédifiantes, remplies d'instructions salutaires, de sentiments de piété et de reconnaissance envers Dieu. Ce sont proprement des effusions de son cœur, qui brûlait d'amour pour Dieu et pour le salut des hommes. Aussi le style en est-il tendre, jusque dans les reproches qu'il fait aux pécheurs. On y trouve des pensées mystiques, et on voit, par d'autres endroits des ouvrages de saint Anselme, qu'il aimait à s'en entretenir.

3. Quant à ses lettres, elles sont courtes pour la plupart, d'un style simple, naturel, clair et concis. Quoique sa latinité soit pure, il se sert quelquefois de termes que l'on ne trouverait pas dans les bons auteurs.

4. Saint Anselme fut du nombre de ceux qui firent éclater leur douleur à la mort de Lanfranc. Il composa 2 en cette occasion un poème lugubre en cinquante grands vers rimés, qui ont été imprimés à la suite de la Vie 3 de Lanfranc par dom d'Achéry, par dom Mabillon et dans le recueil des œuvres de saint Anselme par le père Théophile Raynaud. Ils ne se lisent point dans l'édition de dom Gerberon, [mais on les trouve au tome CLVIII de la Patrologie, col. 1049-1057.] C'est le seul poème que nous ayons de la façon de saint Anselme, dont la poésie n'était pas le talent principal

5. Le recueil de ses Méditations fut impriadmé sur la fin du xve siècle, in-4°, sans nom de lieu ni d'imprimeur, et sans date. Josse Bade le réimprima à Paris en 1510, in-16, et en 1521, in-8°. Cette édition fut suivie de celle de Lyon, chez Antoine Gryphe, en 1578,

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in-8°. Sommalius ayant revu ces Méditations sur quelques manuscrits, les fit remettre sous presse à Douai, chez Beller, en 1607, 1608, in-24. Elles y furent réimprimées en 1613 et 1632. Les autres éditions sont de Lyon, chez Simon Rigaud, en 1615, et chez Pierre Rigaud en 1616; de Rouen en 1616, chez Le Preu; d'Anvers, chez Verdussen, en 1616, 1617; de Mayence en 1616; de Paris, chez Gautier, en 1626, et chez Sébastien Huré, en 1634 et 1646; d'Amsterdam, chez Corneille d'Egmond, en 1631 et 1649; et de Lyon, chez Gayet et Faëlon, en 1660. Ces Méditations furent traduites en français par Jean Guitot, de Nevers, et imprimées plusieurs fois en cette langue, comme on l'a dit plus haut. On connaît deux éditions des Oraisons de saint Anselme, l'une à Rome, par le cardinal d'Aguirre; l'autre à Vérone, en 1726, in-12. [Le traité de l'Existence de Dieu, texte latin et traduction française en regard, fait partie de la Collection des chefs-d'œuvre des Pères, t. XV. M. Denain, bibliothécaire de l'Arsenal, a publié, en 1849, une nouvelle traduction des Méditations, avec notes el notice sur Anselme. La Connaissance de Dieu, c'est-à-dire le Monologue et le Prosloge, avec ses appendices, a été traduite par M. Ubaghs, professeur de philosophie à Louvain, texte en regard et notes au bas des pages; Paris, 1 vol. in-12. M. Bouchitté a fait paraitre, en 1842, in-8°, Paris, chez Amyot, une traduction du Monologue et du Prosloge, avec une introduction. rationaliste. L'ouvrage porte le titre singulier de Rationalisme chrétien à la fin du x1° siècle, ou Monologium et Proslogium de saint Anselme. archevêque de Cantorbéry. L'ouvrage sur la Doctrine du Saint-Esprit a été imprimé à Berlin en 1838, 1 vol. in-4°; et le livre Pourquoi Dieu s'est fait homme a paru à Erlangen en 1834, 1 vol. in-8°. Le texte des Méditations fait partie de la Bibliothèque ascétique publiée à Cologne par Hébelé, 1849-1831.]

6. Les éditions générales connues pour les plus anciennes sont celles de Nuremberg en 1491 et 1494, in-fol. Elles furent suivies de deux éditions gothiques, sans nom de lieu et d'imprimeur, et sans date, in-fol. Celle que l'on fit à Paris en 1544, chez Guillaume Morel, est en même forme. On y en fit une seconde la même année. La première fut diri

pag. 656, 657, et tom. XVIII Bibliot. Pat., pag. 620. On a encore les hymnes sur la sainte Vierge et une petite pièce sur notre Seigneur. (L'éditeur.)

Fditions générales.

Suite des éditions géné. rales.

gée par Antoine Democarés, et dédiée à Jean de Hangest, évêque de Noyon. On la réimprima en la même ville en 1549, et à Venise en 1568. On doit la seconde à Simon Fontaine, franciscain, qui la dédia à Charles Monsieur, évêque de Nevers. Elle est divisée en deux parties, dont la première comprend les commentaires sur les Epîtres de scint Paul, et douze homélies sur les Evangiles; la seconde, les vrais ouvrages de saint Anselme et ceux qui sont supposés. Cette édition, avec celle de 1549, servit de modèle à l'édition de Cologne en 1560, chez Jean Birckman, à la réserve de quelques ouvrages qu'on y ajouta sous le nom de saint Anselme, comme un commentaire sur le Cantique des Cantiques, un sur l'Apocalypse et un sur saint Matthieu. Tous ces ouvrages furent réimprimés en la même ville avec ceux de saint Anselme en 1573, chez Materne Cholin.

7. Jean Picard, chanoine régulier de SaintVictor, revit cette édition et l'augmenta de plusieurs pièces, entre autres du poème in titulé Du mépris du monde, et de l'Elucidarium; l'enrichit de notes et en fit une nouvelle édition à Cologne en 1612, in-fol., chez les Cholin. Il s'en fit une autre à Lyon en 1630, par les soins du père Théophile Raynaud, jésuite, chez Laurent Durand, in-fol. La dernière est de dom Anselme Gerberon, bénédictin de la congrégation de Saint-Maur. Elle parut à Paris en 1675, chez Louis Billaine et Jean Dupuis, in-fol. C'est la même qui fut réimprimée à Paris, chez Montalant, en 1721. Dom Gerberon la dédia à Nicolas Colbert, abbé du Bec. Il a mis en tête une critique de tous les ouvrages de saint Anselme et de ceux qu'on lui a faussement attribués; sa Vie, ses épitaphes, une synopse chronologique de ses ouvrages. Quant à l'ordre qu'ils tiennent dans cette édition, c'est le même que nous avons suivi dans l'analyse. Mais nous devons remarquer que l'éditeur a

donné environ cent lettres de cet archevêque, que l'on ne trouvait pas dans les éditions précédentes. Il a encore augmenté la sienne des ouvrages du moine Eadmer, disciple et historiographe de saint Anselme, à qui on en avait attribué la plupart. [L'édition de 1721 a été reproduite à Venise en 1744, 2 vol. infol., et dans la Patrologie, t. CLVIII et une partie du CLIX. Les ouvrages renfermés dans les suppléments ont été mis à leur place naturelle, ainsi que les écrits de saint Anselme publiés par Martène. On y trouve aussi une petite poésie intitulée Salutation à notre Seigneur Jésus-Christ. Elle est reproduite au tome CLVIII, col. 1035-1036, d'après de Levis, Anecdota sacra. Un catalogue de Scheuring indique une reproduction de l'édition donnée par Gerberon, à Venise 1774. Est-ce une faute? Les auteurs que j'ai pu consulter ne parlent point de cette édition.]

Théologie de saint Au•

8. Dom Gerberon donna, en 1692, un corps de doctrine tiré des écrits de ce père, qu'il selme. intitula Saint Anselme, archevêque de Cantorbéry, enseignant par lui-même. L'ouvrage est en latin, en un petit volume in-12. Il fut publié à Delfe, en Hollande, sans nom d'auteur, chez Henri Van-Rhyn. Quelque temps auparavant dom Joseph Saens, connu plus communément sous le nom du cardinal d'Aguire, fit un commentaire sur les ouvrages dogmatiques du même père, sous le titre de Théologie de saint Anselme. Cela fait trois volumes in-fol., imprimés d'abord à Salamanque en 1679, 1681, 1685; puis à Rome en 1688, 1689 et 1690, avec quelques corrections et quelques additions. L'auteur s'était proposé de commenter aussi les Méditations et les Oraisons de saint Anselme, et de faire de ces commentaires un quatrième volume, mais il ne trouva point le loisir d'exécuter son projet.

1 Bibliot. Eccles. mag., tom. I, pag. 170.

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CHAPITRE II.

Eadmer, moine de Cantorbéry [1137; Gondulfe, évêque
de Rochester, 1108].

[Ecrivains latins.]

1. On nous permettra de joindre le disciple au maître, et après avoir parlé des ouvrages de l'ùn, de traiter des écrits de l'autre, puisqu'on les a renfermés dans un même volume à cause de leur connexité. Eadmer, surnommé le Chantre, était anglais de naissance. Il fut premièrement moine de l'abbaye du Bec, ensuite de Cantorbéry. De disciple de saint Anselme, il en devint l'ami et le confident. Il eut part à ses travaux, l'accompagna dans son exil et dans ses voyages. Rien ne put le séparer de son maître, pas même les menaces du roi d'Angleterre. Aussi saint Anselme ne faisait rien sans le conseil d'Eadmer. Etant ensemble à Rome, l'archevêque pria le pape Urbain II de le lui donner pour supérieur et pour son père spirituel, afin qu'étant élevé au-dessus des autres par sa dignité, il ne perdit point le mérite de l'obéissance en se soumettant à Eadmer. Après la mort de saint Anselme, Eadmer vécut quelque temps en simple moine, mais dans la bienveillance de Radulphe, successeur du saint dans le siége de Cantorbéry. Ce fut à ce prélat qu'Alexandre, roi des Ecossais, s'adressa pour donner l'évêché de Saint-André à Eadmer. On dit qu'il le refusa 3, ou qu'après avoir gouverné cette Eglise jusqu'en 1124, il abdiqua l'épiscopat, revint à son monastère de Cantorbéry et en fut prieur jusqu'en 1137, qui fut l'année de sa mort. Il faut le distinguer d'Eadmer ou Ealmer, prieur de Saint-Alban, mort en 980, à qui l'on attribue cinq livres d'exercices spirituels, un livre de lettres et des homélies.

2. Celui dont nous parlons s'était appliqué dès son bas âge 5 à remarquer tout ce qui arrivait de nouveau, surtout en matières ecclésiastiques, et à le graver dans sa mé

1 Voir sur Eadmer une notice historique tirée de Warthon, Anglia sacra, et reproduite au tom. CLIX de la Patrologie, col. 341-344. (L'éditeur.)

• Præfat. in ejus opera, et Mabill., tom. V Annal., lib. LXVIII, num. 91.

moire. Il s'appliqua aussi à l'éloquence; en sorte qu'il devint habile dans l'histoire et surpassa ses égaux dans l'art de bien dire. Les écrits qu'il composa sont en grand nombre, savoir la Vie de saint Anselme, en deux livres; l'Histoire des nouveautés, en six livres; la Vie de saint Wilfride; des Mémoires pour l'histoire; celle de son temps, en un livre; un volume de la Liberté ecclésiastique, ou du Dé-mêlé entre le roi Guillaume-le-Roux et saint Anselme; une plainte en vers élégiaques sur la mort de cet archevêque; un livre des Louanges de la sainte Vierge; un des Instituts de la vie chrétienne; un poème en l'honneur de saint Dunstan, et plusieurs lettres; les Vies des saints Odon et Breywin 7, archevêques de Cantor béry; de saint Oswald, archevêque d'York; de saint Dunstan, aussi archevêque de cette ville, avec un livre de ses miracles. Mais la plupart de ces écrits sont encore ensevelis dans l'obscurité des bibliothèques d'Angleterre. Voici ceux que l'on a mis au jour [et que l'on trouve au tome CLIX de la Patrologie, d'après l'édition de 1721.]

3. La Vie de saint Anselme, par Eadmer, se trouve dans les éditions des oeuvres de ce père, à Cologne en 1612, et à Paris en 1630, 1675 et 1721; dans Surius et dans Bollandus, au 21 avril. Elle est divisée en deux livres, avec un prologue en tête, dans lequel Eadmer rend compte de son dessein. Il y remarque qu'il avait déjà rapporté des circonstances de la vie de saint Anselme dans un autre ouvrage, et qu'il n'a écrit celui-ci que pour les donner avec plus de suite. C'est l'Histoire des nouveautés dont il veut parler. Dom Marlène a fait entrer dans le tome VI de sa grande Collection un Poème des miracles de saint Anselme, que l'on peut attribuer à Eadmer.

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Vie de saint Anselme.

L

Histoire des nouveautés.

Livre de l'Excellence de la sainte Vierge.

Traité des Quatre vertus

4. Cet écrivain donne, dans l'Histoire des nouveautés, ce qui s'est passé de plus considérable dans l'Eglise d'Angleterre depuis l'an 1066, que le roi Edouard succéda à son père Edgar, jusqu'en 1122. Il la divise en six livres. Les quatre premiers contiennent la Vie de saint Anselme avec plusieurs de ses lettres. Le cinquième est son apologie contre ceux qui lui faisaient un crime de ce qu'il n'avait pas, comme ses prédécesseurs, employé ses revenus en des bâtiments utiles au siècle ou à l'Eglise. Eadmer fait voir qu'ayant trouvé toutes ses terres ravagées à son entrée dans l'épiscopat et après ses exils, il n'avait pas été en état de faire ce que ses calomniateurs lui reprochaient de n'avoir pas fait. Il rapporte quantité de lettres ou écrites par saint Anselme, ou qui lui avaient été adressées par diverses personnes. Les deux dernières concernent l'élection d'Eadmer pour l'évêché de Saint-André. Il en est encore parlé dans le sixième livre, où il est aussi fait mention du mariage du roi Henri, en secondes noces, avec la princesse Adélaïde, fille de Godefroy, duc de Lorraine; de l'élection de Turstan pour l'archevêché d'York, et de la légation du cardinal Pierre de Léon en Angleterre. Eadmer intitula l'ouvrage : Histoire des Nouveautés, parce que depuis que Guillaume, duc de Normandie, s'était emparé de l'Angleterre, on n'avait installé aucun évêque ni aucun abbé qui n'eût fait hominage au roi et reçu de sa main l'investiture de l'évêché ou de l'abbaye, par la crosse ou bâton pastoral. Cet usage était inconnu auparavant, et saint Anselme le regardant comme contraire aux canons, refusa de s'y soumettre et fit tous ses efforts pour l'abolir, ce qui lui occasionna de fâcheux démêlés avec Guillaume-le-Roux et son fils Henri. Dom Gerberon a joint à cette histoire les notes que Jean Selden avait mises à la fin de l'édition de cet écrit, à Londres en 1623, in-fol.

5. Dans le traité de l'Excellence de la sainte Vierge, Eadmer relève son origine, sa qualité de Mère de Dieu, son amour ineffable pour son Fils, la douleur dont elle fut pénétrée en le voyant attaché à la croix, sa joie à sa résurrection et à son ascension. Il parle aussi de l'assomption de la sainte Vierge dans le ciel, des avantages qu'elle a procurés aux hommes en mettant au monde leur Rédempteur, et finit par une longue prière qu'il lui adresse.

6. Il a fait un traité particulier pour louer

dans Marie.

en elle les quatre vertus cardinales: la jus- qui ont été tice, la prudence, la force, la tempérance. La conclusion est que le Fils de Dieu n'a pu s'incarner dans une vierge plus parfaite ni autre que Marie.

7. Le traité de la Beatitude est précédé d'une lettre au moine Guillaume, dans laquelle Eadmer l'avertit qu'il l'avait composé d'un discours prononcé par saint Anselme dans le chapitre de Cluny, et de ce qu'il lui avait ouï dire ailleurs sur l'état des bienheureux dans le ciel. Il parcourt tous les avantages que les hommes estiment le plus en cette vie la beauté, la force, l'éternité de la vie, la sagesse, la joie, et fait voir que les bienheureux les posséderont dans un degré beaucoup plus éminent.

8. Il faut juger du traité des Similitudes comme du précédent. Le fond est de saint Anselme, la forme de quelqu'un de ses disciples, et apparemment d'Eadmer, dont il porte le nom dans plusieurs manuscrits.

9. La Vie de saint Wilfride, par Eadmer, a été donnée par dom Mabillon, dans la première partie du troisième siècle bénédictin, et par Henschénius, au 24 avril. Celle de saint Bregwin se trouve dans le tome II de l'Angleterre sacrée, avec celles de saint Oswald et de saint Dunstan, et une lettre d'Eadmer aux moines de Glaston, qui croyaient avoir le corps de cet archevêque. On attribue encore à Eadmer un livre des Miracles de saint Dunstan, dont Surius a fait l'abrégé au 19 mai. Henri Warthon a aussi inséré dans le tome II de l'Angleterre sacrée la Vie de saint Odon, archevêque de Cantorbéry, qu'il dit avoir été composée par Eadmer, et non par Osbern, comme l'a avancé dom Mabillon dans le tome VII des Actes de l'ordre de Saint-Benoît. Une lettre de Nicolas, prieur de Worchester, touchant la primauté de l'Eglise d'York, et une d'Eadmer aux moines de Worchester, sur l'élection d'un évêque. [La Vie de saint Odon existe, sous le nom d'Osbern, au tome CXXXII de la Patrologie, col. 931 et suiv. La lettre aux moines de Worchester est au tome CLIX, col. 807-808; elle est suivie de la lettre de Nicolas sur la primauté de l'Eglise d'York.] Warthon, dans sa préface sur le second tome, parle de plusieurs autres écrits d'Eadmer, qui n'ont pas encore été rendus publics, savoir: un poème en l'honneur de saint Dunstan; un à la louange de saint Edouard, roi et martyr; une lettre adressée à Eadmer, touchant la mère de saint Edouard;

Traité de la éatitude.

Traité des Sim litudes.

Vies de saints.

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un écrit sur l'ordination de saint Grégoire; un poème en vers héroïques sur les actions mémorables de saint Anselme et de saint Elphège, l'un et l'autre archevêques de Cantorbéry; un traité de la Conception de la sainte Vierge, la Vie de Pierre, premier abbé de SaintAugustin de Cantorbéry; un sur le Culte des Saints; un des Reliques de saint Ouen et autres saints, qui étaient conservées dans l'Eglise de Cantorbéry; un sur saint Gabriel, archange, et un sous ce titre : De commovendo super se manum sancti Petri apostoli. Warthon soutient, dans la même préface, que la Vie de saint Dunstan, donnée par Surius sous le nom d'Osbern, est d'Eadmer; avouant toutefois qu'Osborn en a composé une, mais différente de celle d'Eadmer. Il avoue encore qu'Eadmer et Osbern, qui écrivaient à peu près dans le même temps, se sont servis l'un et l'autre d'une ancienne Vie de saint Dunstan; d'où vient qu'ils se rencontrent souvent en rapportant les mêmes faits. [La Vie de saint Dunstan est reproduite au tome CLIX de la Patrologie, col. 785-800.]

10. Eadmer écrivait avec beaucoup d'ordre, d'exactitude et de clarté, d'un style naturel et facile, recueillant soigneusement tous les monuments qui pouvaient servir à répandre du jour sur les faits rapportés dans ses écrits, et les constater à la postérité. Aussi ceux qui ont travaillé depuis lui sur l'histoire ecclésiastique et civile d'Angleterre, l'ont cité avec éloge, en particulier Guillaume de Malmesbury, dans son prologue sur les Gestes des rois, et en plusieurs autres endroits.

[11. Gondulfe, l'un des plus grands évêsques de l'Eglise anglicane, et l'ami qui témoigna le plus de dévouement à saint Anselme lors de ses disgrâces, naquit dans le diocèse de Rouen, et eut pour père Hategouin et pour mère Adélésie. Après avoir reçu les premières notions des lettres dans sa famille, il alla à Rouen continuer ses études et s'y distingua par des succès marqués; mais le désir de servir Dieu plus parfaitement le porta à entrer dans le clergé de la cathédrale, où il devint bientôt l'exemple des autres clercs, par sa sagesse et sa vertu. L'archidiacre Guillaume, qui depuis fut archevêque de cette église, l'avait pris en si grande affection, qu'il le choisit pour l'accompagner dans un pèlerinage à Jérusalem.

1 La notice historique littéraire qui suit est extraite

:

Ils firent le voyage presque toujours à pied, avec des fatigues et des périls extrêmes, et assaillis au retour par une tempête furieuse, ils s'engagèrent par vœu à se faire moines, s'ils échappaient au danger. Le calme succèda à l'orage, ils achevèrent leur course en paix, et à leur arrivée à Rouen, Gondulfe n'eut rien de plus pressé que d'accomplir son vœu. Il se rendit au Bec, où il embrassa la profession monastique sous le bienheureux abbé Hellouin et le célèbre Lanfranc, qui était alors prieur de la maison. La même année, par conséquent en 1059, la providence y amena Anselme dans le même dessein. Les deux néophytes ne se furent pas plus tôt connus, que l'âme de l'un s'attacha à l'âme de l'autre. Jamais on ne vit une union plus parfaite ni plus persévérante. Il n'y avait guère moins d'affection entre Gondulfe et Lanfranc Lanfranc l'aimait pour sa piété, son zèle et les rares talents dont Dieu l'avait enrichi. Gondulfe était attaché à Lanfranc comme un bon disciple au meilleur des maîtres. Il le suivit à Saint-Etienne de Caen, lorsqu'il en fut nommé abbé en 1063, et plus tard en Angleterre, lorsqu'en 1070, Lanfranc se vit contraint d'accepter l'archevêché de Cantorbéry. Gondulfe fut chargé du soin du temporel, et s'en acquitta avec tout le zèle qu'on pouvait attendre de sa vertu. L'église de Rochester, ayant perdu son évêque au mois de juillet 1070, Lanfranc jeta les yeux sur Gondulfe pour remplir ce siége vacant. Sans lui rien communiquer de son projet, il le députa en Normandie où se trouvait alors le roi Guillaume, pour obtenir son consentement. Ce prince, qui connaissait le mérite du sujet qui lui était proposé, et qui aimait à mettre en place des personnes de ce caractère, entra dans les vues de Lanfranc, et renvoya Gondulfe en Angleterre avec des lettres, au contenu desquelles il était loin de se croire si personnellement intéressé. Instruit de la volonté du roi, Lanfranc la notifia aussitôt aux principaux du clergé de Rochester. Tous y souscrivirent avec joie; malgré ses réclamations, Gondulfe fut proclamé évêque et peu après consacré dans la cathédrale de Cantorbéry, le 19 mars de l'an 1077. Gondulfe trouva sa nouvelle Eglise dans un état déplorable; c'est pour cela même que Lanfranc la lui avait destinée. Il ne s'y trouvait que cinq chanoines, qui manquaient

de l'Histoire littéraire de la France, tom. IX.

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