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termes dans

ne sont pas

nard.]

[Ecrits ren- suite dans le Supplément des Pères, par Jacle tome il qui ques Homey, augustin, à Paris en 1686, de saint Ber- in-8°, avec la lettre de saint Bernard; et dans le recueil des œuvres de ce père par dom Mabillon, à Paris en 1666, 1690, 1719; mais ce dernier éditeur n'a pas cru devoir grossir son recueil de quelques autres écrits que le père Homey a mis dans son supplément, sous le nom de saint Bernard; savoir, un traité de la Manière de chanter le graduel de Citeaux, un autre des Tons, au nombre de huit. Il n'est fait aucune mention de ces deux traités dans la lettre de saint Bernard, mais seulement de l'Antiphonier. Dom Mabillon rejette aussi les autres opuscules publiés par le père Homey comme de saint Bernard. Ce sont des expositions morales, en partie affectives, en partie spéculatives, la plupart sur diverses circonstances de la vie de Jésus-Christ; un petit traité du Corps du Seigneur, un livre des Louanges de la sainte Vierge. Le même père a donné la continuation des commentaires sur le Cantique des Cantiques, par Gillebert de Hoillande. [On a aussi publié dans l'édition de l'an 1719 le Speculum monachorum d'Arnoul, moine de Boéri, de l'ordre de Citeaux, au diocèse de Laon. Il est reproduit au tome CLXXXIV de la Patrologie.] Fabricius cite1 plusieurs traités de chant ou de musique, d'un autre Bernard ou Bernon, abbé de Reichenow, mort en 1048, et d'un moine de même nom qui mourut vers l'an 1180. Entre ces traités, il y en a un sur les Tons, et un sur l'Antiphonier.]

Mente des

de

§ XIV.

Des ouvrages de saint Bernard contenus dans les troisième et quatrième tomes.

1. Les sermons ou homélies des pères de Bernard. l'Eglise sont, pour l'ordinaire, moins bien travaillés que leurs autres ouvrages 2, soit parce qu'ils faisaient souvent ces discours sur-le-champ, n'ayant pas le loisir de les préparer; soit à cause que n'ayant pour but que d'instruire les peuples des mystères de la foi et des règles de la vie chrétienne, ils affectaient un style commun et plus populaire. Il n'en est pas ainsi des sermons de saint Bernard. Ils ne cédent en rien à ses autres ouvrages, soit pour la vivacité du

1 Fabricius, Bibliot. latin., media latinit., tom. I, pag. 630, 643.

style, ou pour la variété des sentiments; soit pour la sublimité des pensées, ou pour l'onction et la tendresse des expressions.

2. Mais au lieu que les pères de l'Eglise avaient à parler à des personnes de toutes conditions, saint Bernard n'avait entre ses auditeurs que des hommes la plupart très éclairés dans les choses spirituelles, et dans les divines Ecritures; qui avaient vécu dans le monde avec distinction, autant par leur naissance, que par leurs qualités personnelles. Voilà, ce semble, la raison de la différence qu'il y a entre ses sermons et ceux des autres pères de l'Eglise. On convient toutefois qu'il y a dans sa façon de prêcher moins d'art que de naturel; mais son style est vif, agréable, propre à remuer le cœur, à entretenir la ferveur et la piété.

Caractère de ses sermons.

En quels

chait.

3. Suivant le soixante-septième chapitre des Us de Câteaux, on ne prêchait dans l'ordre jours, il piè qu'aux fêtes principales de l'année, le dimanche des Rameaux et le premier dimanche de l'Avent. Ces Us ne parlent pas des sermons pour les fêtes ordinaires, ni pour les féries. Mais saint Bernard prêchait trèssouvent, même en ces jours-là. D'où vient que dans son premier sermon sur la Septuagésime, il dit à ses frères : « Je vous parle souvent, contre la coutume de notre ordre 3. >> Il en donne pour raison, sur la fin de son dixième discours sur le psaume xc, que les abbés de son ordre l'y avaient engagé ; que sa santé ne lui permettait pas de s'occuper du travail des mains, et qu'il y était poussé par son zèle pour l'avancement de ses frères dans la perfection évangélique.

A quelles heures il pré

quelle langue,

4. Quand il n'en était pas détourné par des occupations indispensables, il prêchait le chait, et dans matin après prime, ou avant la messe, ou le soir avant complies. Il y avait à Clairvaux des frères laïques, qui, n'ayant pas la tonsure cléricale, assistaient au chœur avec les religieux clercs. Ces frères laïques étaient différents des convers, mais également sans lettres, et ne sachant d'autre langue que celle du pays. Comme il n'est pas douteux qu'ils n'assistassent aux sermons de saint Bernard, on pourrait en conclure qu'il les prononçait dans la langue vulgaire, que l'on appelait par corruption la romaine; d'autant que l'on trouve chez les feuillants, à Paris, des sermons de

2 Mabillon., præfat. in tom. III. 3 Mabillou., ibid.

11 prêchait en latin.

Il prêchait quelquefois

gaire.

saint Bernard écrits en cette langue, et dont le manuscrit et le langage peuvent remonter au temps de cet abbé.

5. Mais on ne laisse pas d'être persuadé que ce manuscrit est postérieur à saint Bernard, et que les sermons qu'il renferme ne sont qu'une traduction 1. On le prouve par l'inscription même du manuscrit, qui est en ces termes : « Ci commence li Sermon saint Bernaut. » Ceux qui, de son temps, recueillaient ses sermons, l'appelaient-ils saint à la tête de leur collection? Les chartreux recevaient, comme les cisterciens, des frères laïques; toutefois, ils prononçaient leurs discours publics en latin, comme ils le font encore. Mais ce qui montre que saint Bernard prêchait en latin à ses religieux de chœur, et que les copistes nous les ont transmis en la même langue qu'ils les avaient ouïs, c'est la conformité du style avec ses autres écrits, ce jeu continuel, mais naturel des termes latins, dont il forme d'ingénieuses antithèses: c'est enfin le témoignage même de saint Bernard, qui, parlant de ses discours sur le Cantique des Cantiques, dit 2 qu'ils ont été écrits, ainsi que tous ses autres sermons, dans le même style, ou la même langue qu'ils avaient été prononcés.

6. A l'égard de ses discours aux frères en langue vul- convers, ou aux séculiers, il paraît certain qu'il les faisait en langue vulgaire, c'est-àdire la romaine ou gauloise. Il s'en servait également lorsqu'il prêchait la croisade en Allemagne; et parce que cette langue y était peu commune, un interprète rendait en allemand ce qu'il avait dit en gaulois. Ces faits sont attestés par les historiens 3 de sa vie et de ses miracles.

Sermons

7. Les sermons de saint Bernard sont didu Temps. visés en trois classes, dont la première contient ceux que l'on appelle du Temps; la seconde, ceux des Saints, ou les Panegyriques; la troisième, ceux qui sont sur divers sujets. Parmi les sermons du Temps, il y en a sept sur l'Avent; quatre sur ces paroles : l'ange Gabriel fut envoyé; six pour la veille de Noël; cinq pour le jour de la fête; un sur les saints Innocents; trois sur la Circoncision du Seigneur; trois sur l'Epiphanie; un pour l'Octave; deux pour le premier dimanche après l'Octave; deux pour la Septuagésime; sept

1 Mabillon, in præfat.

2 Serm. 54 in Canticum, num. 1.

pour le Carême; dix-sept sur le psaume xc Qui habitat, prononcés pendant le Carême; trois pour le dimanche des Palmes; un pour le Mercredi-Saint; un pour le Jeudi-Saint; trois pour le jour de Pâques; deux sur l'Octave de Pâques; un pour les Rogations; cinq pour la fête de l'Ascension; trois pour celle de la Pentecôte; un pour le quatrième dimanche d'après cette solennité; trois pour le sixième; cinq pour le premier dimanche de novembre.

8. Nous avons deux sermons sur la Conversion de saint Paul; trois sur la Purification de la sainte Vierge; un pour la fête de saint Victor, confesseur, avec l'office du même saint composé par saint Bernard, à la prière de Gui, abbé de Montier-Ramey; le panégyrique de saint Benoît; trois discours pour la fête de l'Annonciation; un sur celle de saint Jean-Baptiste; un pour la veille des apôtres saint Pierre et saint Paul; trois pour la fête; quatre sur l'Assomption de la sainte Vierge; un sur sa Nativité; deux pour la fête de saint Michel; cinq pour celle de tous les Saints; deux sur la mort de saint Malachie; un sur saint Martin; un sur saint Clément, pape et martyr; un pour la veille de saint André; deux pour la fête; un sur la mort de dom Humbert, moine de Clairvaux; six pour la Dédicace de l'Eglise.

Sermons des Saints.

Sermons

sur divers s

9. Les sermons sur divers sujets sont au nombre de cent vingt-cinq. Il y en a sur l'in- jets. certitude et la brièveté de la vie; sur l'obéissance, sur le cantique d'Ezéchias, et sur plusieurs autres endroits de l'Ecriture, tant de l'Ancien que du Nouveau Testament; sur le Baptême; sur les dons du Saint-Esprit, et sur quantité d'autres sujets différents. Ces discours sont suivis de quarante-trois sentences, ou passages tirés de l'Ecriture, avec les explications de saint Bernard; de cinq paraboles, dont la première seule paraît être de saint Bernard. Elle traite du combat spirituel. La formule d'une confession particulière n'a rien d'indigne de saint Bernard.

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En quel temps ils ont été composés.

Ils sont au nombre de

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rante-deuxième et le quarante-quatrième discours; ce qui fait voir qu'il les prononçait de vive voix. Cela paraît encore par le trentesixième, où il reprend ceux qui, accablés de veilles, dormaient pendant qu'il prêchait. Il donne, dans le neuvième, une explication «que je n'avais, dit-il, pas préparée.>> C'est qu'il se préparait à l'explication du Cantique par la méditation et la prière; mais quelquefois aussi il parlait de la plénitude de son esprit, sans préparation, sans écrire. Les novices assistaient à ces discours, comme les profès. Cela se voit par le soixante-troisième. On allait du sermon, tantôt au travail des mains, tantôt à la messe, et quelquefois à complies. Ce qui marque qu'il prononçait ses discours sur le Cantique à peu près dans les mêmes temps, que ceux dont nous avons parlé plus haut.

1

11. Lorsqu'il eut achevé ses discours sur le commencement de ce livre, il les envoya à Bernard des Portes 2, autant pour s'acquitter de sa promesse envers lui, que pour avoir son sentiment sur cet ouvrage, afin qu'il le continuât, ou qu'il n'allât pas plus loin. Ses vingt-quatre premiers sermons furent achevés en 1138, la même année qu'il alla en Italie travailler à éteindre le schisme. De retour à Clairvaux l'année suivante, il continua ses discours sur le Cantique, et mit un nouvel exorde, et une autre fin au vingt-quatrième. Le soixante-cinquième et le soixante-sixième sont contre certains hérétiques de Cologne, dont Cuervin, prévôt de Steinfeld en Westphalie, de l'ordre de Prémontré, lui avait donné connaissance par une lettre, que l'on a mise à la tête de ces deux homélies dans la nouvelle édition. Le quatre-vingtième discours est postérieur au concile de Reims de l'an 1148, auquel Eugène III assista.

12. Presque tous les manuscrits portent quatre-vingt-quatre-vingt-six homélies, ou sermons, sur le Cantique des Cantiques. Quelques-uns en comptent quatre-vingt-sept, parce qu'ils mettent pour deux le vingt-quatrième, à cause de ses deux exordes, et de ses deux fins différentes. Le dernier discours3 finit à l'explication des premières paroles du troisième chapitre du Cantique. On cite une collection manuscrite du Vatican, qui ne contient que quatre-vingt-trois discours, avec une préface, où l'on ne remarque ni le style, ni le génie

1 Epist. 154.

2 Mabillon., præfat. in Cantic.

de saint Bernard. Outre cette longue exposition du Cantique, saint Bernard en dicta une plus courte à Guillaume de Saint-Thierry, de laquelle nous parlerons dans la suite. Nous remarquerons ici qu'encore que ce père semble dire dans le premier des quatrevingt-six discours, qu'il avait, avant l'explication du Cantique, donné celle de l'Ecclésiaste et des Paraboles de Salomon, on peut fort bien entendre ces paroles du soin que les moines de Clairvaux avaient de lire ces deux livres, et d'y conformer leurs mœurs. On ne voit pas en effet que Geoffroi, auteur de sa Vie, et assez exact dans le catalogue de ses ouvrages, fasse mention de commentaires sur l'Ecclésiaste, non plus que sur les Paraboles de Salomon.

13. Les discours sur le Cantique sont suivis d'un recueil de maximes ou de sentences, tirées des écrits de saint Bernard, la plupart très-bien choisies; d'une chronologie de sa vie, à commencer depuis l'an 1091 jusqu'en 1453; de la censure qu'Etienne, abbé de Citeaux, fit en 1109 de quelques endroits, que l'on avait ajoutés sans raison à la Bible latine, dont on se servait dans cette abbaye; et des notes d'Horstius et de dom Mabillon sur saint Bernard. C'est par là que finit le quatrième tome de ses œuvres. Avant de passer au cinquième tome, qui ne renferme que des ouvrages que l'on convient n'être pas de lui, il est bon de donner en peu de mots ce qui nous a paru remarquable dans ses discours.

14. Quoiqu'ils soient tous propres à former les mœurs, à ranimer la piété, à donner de l'amour de la vertu, de l'horreur du vice, cela se remarque particulièrement dans ses explications du Cantique, où, sous des figures et des allégories, il développe tous les principes de la vie spirituelle d'une manière aussi agréable qu'utile. Les discours de saint Bernard ont encore cet avantage, qu'ils sont écrits d'un style net et facile, en sorte que le lecteur ne se trouve presque jamais embarrassé. Voici ce qu'ils contiennent d'intéressant pour notre sujet.

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15. L'orgueil est le commencement de tout péché. C'est lui qui, du premier des 2. anges, en a fait un démon, et qui a fait tomber l'homme, pour avoir conçu le dessein de devenir semblable à Dieu. S'il n'y a point de

3 Mabillon., ibid.

rédemption pour les anges, c'est qu'ils sont tombés par leur propre malice; au licu que l'homme, ayant été supplanté par la malice du démon, peut être racheté par la charité d'autrui. C'est pour le racheter que le Fils de Serm. 4 de Dieu s'est fait homme. Nous devons obéir de Advento, p. 731. cœur et d'affection à nos supérieurs, quand même ils ne seraient pas réglés dans leurs mœurs, parce que nous devons considérer en eux celui de qui vient toute puissance. On doit réprimer les mouvements de la conSerm 5. cupiscence, et on le peut par la grâce. C'est empêcher qu'elle ne règne chez nous, où elle demeure néanmoins jusqu'à la mort.

pag. 736.

Serm. 2, Super mistus

748.

16. Il était d'usage chez les Juifs, que deest. pag. 747, puis le jour des fiançailles jusqu'à la célébration des noces, la fiancée demeurât à la garde de son futur époux, afin qu'il fût témoin de sa pureté. C'est la raison pourquoi la sainte Vierge fut fiancée avec saint Joseph. Si en la voyant enceinte, il pensa à la répudier, ce ne fut que parce qu'il se croyait indigne de la compagnie d'une si sainte créature. Saint Bernard, en parlant de l'application que l'Eglise a faite de ces paroles de l'Exode: Aujourd'hui vous saurez que le Seigneur viendra, et vous verrez sa gloire le matin, Serm. 3 in à l'invitatoire de la veille de Noël, dit qu'elle est infaillible dans ces sortes d'applications. Encore de son temps, on poussait le jeune du carême jusqu'au soir. Dans les autres temps, les moines jeûnaient seuls jusqu'à none; mais en carême, les rois, les princes, le clergé et le peuple, les nobles et les roturiers, les riches et les pauvres ne mangeaient, comme eux, que le soir.

vigil Nativ, Jag. 767.

Serm. 3 in Quadrag, P.

826.

Serm. 7 in Pal. xc, pag. 846.

1

17. On conservait à Clairvaux des reliques C. Pa de saint Ignace, martyr, disciple des apôtres. Saint Bernard donne, d'après lui, à la sainte Vierge le titre de Porte-Christ; mais en cela, il y a double erreur de sa part: la première, que l'épitre qu'il attribue à saint. Ignace, est une de celles qui lui sont supposées; la seconde, que le titre de Porte-Christ n'y est pas donné à la sainte Vierge, mais à Serm. 12, Marie Cassabolite. Il enseigne que le soin que Dieu prend de notre salut est tel, qu'il y emploie même les esprits célestes qu'il en

pag. 869,

1 Hactenus usque ad nonam jejunavimus soli; nunc usque ad vesperam jejunabunt nobiscum reges et principes, clerus et populus, nobiles et igncbiles, simul in unum dives et pauper. Bernard., serm. 3 in Quadragesim., pag. 826.

2 Beatos illos spiritus propter nos mittis in ministerium, custodia nostræ deputas, nostros fieri jubes

Sera. B. p. 871.

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voie pour nous garder, et nous servir de pédagogues; que ces saints anges prennent soin de nous, non-seulement pendant cette vie, mais qu'après ils nous transportent dans le ciel; que la circoncision remettait le péché originel; qu'il est remis aussi par le baptême; qu'encore que la concupiscence reste i, pag. 891, en nous, elle ne peut nous nuire, qu'autant que nous consentons à ses mouvements déréglés; que nous avons dans la communion du corps et du sang du Seigneur, un moyen de rendre inutiles tous ces mouvements.

:

898

Serm. I a Pentecost,

Ron, vill få

Serm. 6 in Dom. 1 net.

pag.

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18. Il distingue dans le Saint-Esprit deux processions l'une, du Père et du Fils; l'au- 93. tre, quand il est envoyé vers les créatures pour les sanctifier; ce qui arriva principalement le jour de la Pentecôte. Sur ces paroles de saint Paul Ceux que Dieu a connus dans sa prescience, il les a aussi prédestinés; et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés et justifiés; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés, saint Bernard dit : « Mon 3 commencement vient donc de la grâce seule, et soit dans la prédestination, soit dans la vocation, je n'ai rien que je puisse m'attribuer. Mais je ne suis pas même étranger à l'égard de l'œuvre de la justification: la grâce l'opère, il est vrai, mais c'est avec moi. » Il ne doutait point que la sainte Vierge n'eût été en- 1001, 1009. levée au ciel aussitôt après son trépas, et dit, que comme elle est notre avocate auprès de Dieu son fils, nous devons recourir de tout 020. notre cœur à son intercession.

19. Quoiqu'il se soit beaucoup appliqué à connaître l'état des âmes saintes après qu'elles sont séparées de leurs corps, et qu'il croie avoir suivi en cela les lumières du SaintEsprit, comme il le dit dans le quatrième discours sur la fête de Tous-les-Saints, il ne prétend pas pour cela assujettir personne à son sentiment, laissant à ceux qui pouvaient avoir reçu de Dieu plus de lumières que lui sur ce sujet, de penser autrement 4. Après avoir distingué trois élats des âmes des justes le premier, pendant leur union au corps corruptible; le second, quand elles en sont séparées; le troisième, dans un corps glorieux; il s'explique ainsi en substance sur

pædagogos. Bernard., in Psalm. xc, pag. 869. 3 Itaque initium meum solius gratiæ est, et non habeo quid mihi in prædestinatione attribuam, sive vocatione. Non sic sane ab opere justificationis alienus sum; operatur et illud gratia, sed plane mecum. Bernard., serm. 4 in Dom. 1 Nov., pag. 955.

* Mabillon., præfat. in tom. III, pag. 714.

Serm. 13 Assam t

Serm.. Nativit, pag.

Sentiment

de saint Re. lat des ima

gard or après la sépa

ration de leur corps.

l'état mitoyen de ces âmes: 1o Au moment même de leur sortie du corps, elles sont reçues dans le ciel, où elles jouissent de la compagnie des anges; 2° elles y jouissent aussi d'une grande lumière; 3° ce qui fait leur bonheur, c'est de voir l'humanité de Jésus-Christ, mais non sa divinité, qui ne sera l'objet de leur vision qu'après la résurrection; 4° quoiqu'elles soient dans la joie, cette joie n'est pas pleine, ni parfaite, parce qu'elles ont toujours le désir de se réunir à leur corps. Voilà quelle est l'opinion de saint Bernard sur l'état des âmes des justes avant la résurrection générale, dans trois de ses discours sur la fête de Tous-les-Saints, savoir : le second, le troisième et le quatrième; dans le quatrième sur la Dédicace de l'Eglise; dans le nombre trente-deuxième du traité de l'Amour de Dieu, et dans le quatrième chapitre du cinquième Serm. 2 de livre de la Considération. Mais dans le second S. Malach., sermon sur saint Malachie, il dit nettement

Bam. 5; et serm. 2 de

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S. Vietor, de ce saint qu'il jouit de la même gloire et de la même félicité que les anges; que quelques saints ont déjà mérité d'entrer dans le saint des saints, où ils voient la face et la clarté du Dieu immuable; enfin, que saint Victor, martyr, voit dès à présent et à découvert la gloire de Dieu. Dans cette contrariété de sentiments, il n'est pas aisé de décider quel a été le dernier de saint Bernard, parce qu'on n'a point d'époque certaine des différents sermons où il traite des âmes des justes après cette vie.

Sur l'Eucharistie.

Serm, in Festo S. Mar

tini, p. 1058.

Serm. 1, in

S.And., pag. 1065.

20. 11 dit que nous ne pouvons nous plaindre que Jésus-Christ ne se montre pas à nous, comme il s'est montré à ses apôtres, puisque nous avons la véritable substance de sa chair dans le sacrement d'Eucharistie. Dans l'éloge de saint André, il cite quelques endroits de ses Actes, tels qu'on les dit avoir été écrits par les prêtres d'Achaïe. C'est dans ce même discours que saint Bernard donne pour raison de l'institution des jeûnes aux veilles des grandes fêtes, l'obligation de nous purifier de nos péchés, afin de célébrer ces saints jours avec plus de décence et de piété. Il parle du baptême, comme étant encore conféré par la triple immersion. Il rejette diversis, pag. plusieurs endroits des écrits d'Origène, et 14. pag. 1159, conseille à ses auditeurs de ne les lire qu'avec

Serm. 28 do

1129; et serm.

1160.

1 Adest enim nobis etiam nunc carnis ipsius vera substantia, haud dubium sane quin in sacramento. Serm. S. Martini, pag. 1058.

2 Dicatur illi quem pudor afficit : « Cur te pudet peccatum tuum dicere, quem non puduit facere? Aut

Serm. 104, pag. 1232.

précaution. Voici ce qu'il veut que l'on dise à un pécheur qui trouve trop pénible de se confesser « Pourquoi 2 avez-vous honte de dire votre péché, vous qui n'en avez point eu de le commettre? Ou, pourquoi rougissez-vous de vous confesser à Dieu, puisque vous ne pouvez pas vous dérober à ses yeux? Que si vous êtes retenu par la honte de faire connaître votre péché à un homme, à un pécheur, que ferez-vous au jour du jugement, où votre conscience sera à découvert devant tout le monde?» Les trois conditions d'une bonne confession sont de déclarer ses péchés avec 1322. humilité, avec simplicité, avec fidélité. Mais ce n'est pas assez pour guérir le pécheur : les remèdes dont il a besoin, sont les jeûnes, les veilles, les prières, et les autres exercices de la pénitence.

Serm 13 in Cantic., pag.

Serm. 18,

pag. 1327.

21. Lorsque nous sommes dans la tiédeur, Sur la Grâce. n'abandonnons pas pour cela l'œuvre de no

Serm. 21 in Cantic, pag.

tre salut, mais recherchons la main de celui qui nous aide, en le priant, à l'exemple de l'épouse, de nous attirer à lui, jusqu'à ce 1337, 1339. qu'excités de nouveau par sa grâce, nous devenions plus fervents, et plus prompts à courir dans la voie des commandements de Dieu. Mais réjouissons-nous tellement dans la grâce, lorsqu'elle est présente, que nous ne nous flattions pas qu'elle nous soit due par droit héréditaire; et ne nous tenons pas assurés du don de Dieu, comme si nous ne devions. jamais le perdre; de peur que Dieu venant à nous le retirer aussitôt, et à ne plus nous soutenir de sa main, nous ne tombions dans l'abattement et dans la tristesse. Notre course dans la voie de Dieu dépend de la Pg 1343. grâce; mais nous courons ensemble. Au reste, c'est en vain que les sages du siècle ont tant disputé des quatre vertus cardinales; ils ne les ont point possédées, n'ayant pas connu celui que Dieu a fait pour nous sagesse, en enseignant la prudence; justice, en remettant les péchés; sanctification, en nous donnant l'exemple de la tempérance, etc.

Serm. 22,

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