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soient touchés de crainte, eux qui commettent tant d'injustices dans les terres des saints qu'ils possèdent, et qui, ne se contentant pas de ce qui est suffisant pour leur subsistance, retiennent pour eux, par une impiété et un sacrilége horribles, le reste dont ils devraient nourrir les pauvres, et n'appréhendent point d'employer la nourriture de l'indigent à entretenir leur vanité et leurs désordres; coupables d'un double crime, et de ce qu'ils dissipent un bien qui n'est pas à eux, et de ce qu'ils abuseut des choses sacrées pour satisfaire leur ambition et leur Serm.77 i débauche. « Voyez, dit-il encore en parlant des pasteurs de l'Eglise, comme ils sont polis et parés, vêtus comme une épouse qui sort de sa chambre nuptiale. Si vous en voyiez un de cette sorte venir de loin, ne jugeriez-vous pas que ce serait plutôt une épouse, qu'un gardien de l'Epouse? Mais d'où croyez-vous que leur vient cette abondance de toutes choses, cette magnificence d'habits, ce luxe de leurs tables, ces monceaux de vaisselle d'or et d'argent, sinon des biens de l'Epouse? Voilà pourquoi elle est toute défigurée, toute en désordre, toute pâle et défaite. Ce n'est pas là orner l'Epouse, c'est la dépouiller. »

Cantic., pag. 1540.

Sur les enfants morts

Cantic, pag.

1511.

23. Il enseigne que les enfants morts en saus baptême. même temps qu'ils sont venus au monde deSerm. 69in meureront enfants de colère, mais non de fureur, parce que, selon que la piété et l'humanité nous portent à le croire, leurs peines seront plus douces, à cause qu'ils tirent d'ailleurs toute la corruption qui est en eux.

Doctrine des bérétiques de Cologne.

24. Cuervin, en écrivant à saint Bernard, vers l'an 1147, touchant certains hérétiques que l'on avait découverts à Cologne, lui marquait en même temps les principaux articles de leurs erreurs '. Se flattant d'être seuls qui suivissent les traces de Jésus-Christ et qui menassent la vie apostolique, ne possédant rien en ce monde, ils disaient que l'Eglise n'était que chez eux. Ils ne mangeaient ni laitage, ni rien de ce qui est produit par génération. Quoiqu'ils ne s'expliquassent point sur les sacrements, ils ne laissaient pas de convenir quelquefois, qu'en prenant leur nourriture ordinaire, ils prétendaient en faire le corps et le sang de Jésus-Christ par l'Oraison dominicale. A l'égard du baptême, outre celui de l'eau, ils admettaient un baptême par le feu et le Saint-Esprit, qu'ils donnaient par

Cuervini Epist. ad Bern., pag. 1490.

l'imposition des mains. Ils condamnaient le mariage, sans en-donner de raisons. Du reste, ils ne tenaient aucun compte des sacrements administrés dans l'Eglise catholique, ne les regardant que comme une ombre et une tradition humaine. D'autres hérétiques du même temps et du même pays, c'est-à-dire de Westphalie, prétendaient qu'il n'y avait point alors dans l'Eglise de prêtres consacrés, parce que les papes, accablés d'affaires séculières, avaient perdu leur pouvoir, et ne l'avaient pu, conséquemment, communiquer aux archevêques ni aux évêques; d'où il suivait qu'on ne consacrait plus le corps de Jésus-Christ sur l'autel. De cette façon, ils réduisaient le sacerdoce de l'Eglise au seul ministère de la parole car ils rejetaient aussi les autres sacrements, à l'exception du baptême, qu'ils n'accordaient toutefois qu'aux adultes. A l'égard du marige, ils le condamnaient, s'il n'était contracté entre deux personnes vierges. Ils n'admettaient ni l'intercession des saints, ni le purgatoire, ni la prière, ni les oblations. pour les morts, et regardaient comme inutiles les jeunes et les autres mortifications que l'on impose pour la rémission des péchés, traitant de superstitions les observances de l'Eglise que Jésus-Christ n'a pas établies luimême, et qui ne l'ont pas été par ses apôtres depuis qu'ils se furent séparés de lui.

Saint Berfate en deux sermons.

25. La division qui s'était mise entre ces deux sortes d'hérétiques fournit l'occasion de nard les redécouvrir leurs erreurs. Cuervin, après les avoir expliquées à saint Bernard, à peu près en la manière que nous venons de le dire, le prie instamment de les réfuter, en lui faisant observer que ceux d'entre eux qui étaient revenus à l'Eglise avaient avoué que ces sectes étaient répandues partout, et que quelques-uns, condamnés à être brûlés, avaient dit pour leur défense qu'elles étaient demeurées cachées en Grèce et en d'autres pays, depuis le temps des martyrs; que les uns avaient un pape, que les autres n'en reconnaissaient point; qu'ils se nommaient apostoliques et menaient avec eux des femmes qu'ils disaient vivre dans la continence, à l'exemple de celles qui suivaient les apôtres. Saint Bernard fit ce que Cuervin souhaitait de lui, et combattit ces hérétiques dans deux de ses sermons sur le Cantique, qui sont le soixante-cinquième et le soixante-sixième.

Analyse du premier ser · mon, qui est

26. Il les attaque d'abord sur la contrariété de leurs principes. Jurez, parjurez-vous, se disaient-ils l'un à l'autre, plutôt que de di- cinquième sur

la

Soixante

le Cantiqu pag. 1493.

Analyse du second dis

1497.

vulguer le secret. Cependant ils défendaient. de jurer, disant qu'on lit dans l'Evangile : Ne jurez ni par le ciel ni par la terre. Il ajoute que comme il est de l'intérêt de la gloire de Dieu de révéler des choses utiles au prochain, ils ne doivent avoir aucune peine de révéler leur secret, si en effet il est utile; que s'il ne l'est pas, ils n'en font un mystère que pour cacher leur infamie. C'est pourquoi il insiste sur ce qu'ils étaient toujours avec des femmes, qu'ils étaient à table avec elles et couchaient dans la même chambre, ce qui ne pouvait manquer de causer un scandale, quand même ils seraient aussi continents qu'ils affectaient de l'être par des dehors de piété et de mortification car, pour mieux cacher le venin de leur doctrine, ils fréquentaient l'église, honoraient les prêtres, offraient des présents à l'autel, se confessaient, participaient à tous les sacrements, jeûnaient, travaillaient des mains; ce qui fait dire à saint Bernard qu'un faux catholique nuit beaucoup plus qu'un hérétique découvert. Ceux-ci ne lui paraissaient pas néanmoins bien formidables. « Ce sont, dit-il, des gens rustiques, sans lettres et sans défense. Leurs erreurs mêmes ne sont ni soutenables, ni bien subtiles. Elles ont été soutenues par les anciens hérétiques, et réfutées par nos docteurs. »

27. Saint Bernard avoue, toutefois, que Cours, pag. ces nouveaux hérétiques faisaient beaucoup de mal à l'Eglise, et que leurs discours gagnaient et se glissaient comme un chancre. Il dit que ce sont ceux dont il est parlé dans ITim. v, 22. la première épître à Timothée : Leur conduite sera toute corrompue, ils défendront de se marier et de manger des viandes que Dieu a créées pour s'en nourrir avec actions de grâces. Ce père fait voir que condamner le mariage, c'est lâcher la bride à toutes sortes d'impuretés, remplir l'Eglise de concubinaires, d'incestueux et d'impudiques de toute espèce, et réduire conséquemment le salut au petit nombre de personnes continentes, puisqu'il ne nous est pas permis de penser que des monstres d'impureté soient sauvés.

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non parce qu'ils s'abstiennent de viande, mais à cause qu'ils s'en abstiennent par superstition. Je m'abstiens aussi quelquefois de manger, mais c'est pour expier mes péchés, et non par une superstition impie; je m'abstiens de vin, parce qu'il porte à l'impureté, ou, si je suis faible, j'en use sobrement, suivant le conseil de l'apôtre; je m'abstiens aussi de viande, de peur que, si je nourris trop ma chair, elle ne nourrisse en moi les vices de la chair. Si c'est par l'avis des médecins que l'on s'abstient de certains aliments, on n'est point blâmable pour le soin que l'on a de son corps, pourvu qu'il ne soit pas excessif; mais si c'est par la même extravagance que Manès, en croyant immonde la créature que Dieu nous donne pour nous nourrir, c'est un blasphème que j'ai en exécration. »>

29. Ces hérétiques se vantaient d'être la Pag. 1500. véritable Eglise, et prenaient le nom d'apostoliques. Saint Bernard leur dit de montrer des marques de leur apostolat. Il a été dit aux apôtres Vous êtes la lumière du monde. Matt, v, 14. C'est pour cela qu'ils sont sur le chandelier, afin qu'ils éclairent tout l'univers. Mais ces hérétiques sont sous le boisseau, leur erreur fuit le jour, et tandis que l'Eglise est répandue par tout le monde et toujours visible, ils sont enfermés dans des cavernes. Saint Bernard réfute en peu de mots leurs erreurs sur le baptême des enfants, sur le purgatoire et sur le pouvoir des pasteurs de l'Eglise, même pécheurs; et après avoir remarqué qu'ayant Pag. 1501. été mis à l'épreuve de l'eau ', ils avaient été trouvés menteurs et convaincus des erreurs qu'ils niaient avant cette épreuve, il dit qu'on ne doit point s'étonner de la constance que quelques-uns d'eux avaient montrée dans les supplices, ni la comparer à celle des martyrs, parce que dans les martyrs la constance est l'effet de leur piété, et dans les hérétiques c'est l'endurcissement de cœur qui cause le mépris de la mort.

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appelé ainsi du nom d'une petite île entre l'Angleterre et l'Ecosse, où était située son abbaye, fit, en quarante-huit sermons, l'explication du Cantique des Cantiques, commençant à l'endroit du chapitre II où saint Bernard avait fini, jusqu'au dixième verset du chapitre v. Il avait été moine de Clairvaux sous saint Bernard, et était passé depuis en l'île de Hoillande, où il fut chargé de la conduite de deux monastères, l'un d'hommes, l'autre de filles, tous les deux du diocèse de Lincoln. Ce fut là qu'il composa ses discours sur le Cantique. Le dix-septième et le dix-huitième furent prononcés en présence de la communauté de filles, les autres devant celle d'hommes. Quoique ces discours soient beaux, ils ne sont ni si sublimes ni si onctueux que ceux de saint Bernard; mais la lecture en sera toujours très-édifiante pour les moines et pour les ecclésiastiques. Nous transcrirons ici le témoignage de Gillebert sur la transsubstantiation du pain et du vin au corps et au sang de Jésus-Christ dans l'eucharistie1. « Qu'y a-t-il de plus nouveau que ce qui se passe dans le mystère du corps du Seigneur, où la matière est changée et l'espèce demeure? L'ancienne forme reste, mais c'est une nouvelle grâce, parce que c'est une nouvelle substance: nouvelle, non en elle-même, mais dans cette espèce. C'est, en effet, quelque chose de nouveau que la substance de la chair du Seigneur, prise sous une autre espèce, confère à l'âme la vertu de sanctification, et que cette chair immaculée purifie dans le mystère de l'autel la substance spirituelle de l'âme. Chose encore nouvelle et qui ne se trouve point dans l'usage des sacrements, c'est que non-seulement la grâce de sanctification est donnée dans l'eucharistie, mais la substance naturelle (du pain et du vin) est changée car par la bénédiction du sacrement, le pain offert reçoit ce changement ineffable; et de la consécration mystique, de même que de l'union du Verbe vivant, il surabonde une grâce vivifiante en la chair de Jésus-Christ. » [Le commentaire de Gillebert de Hoillande est reproduit au tome CLXXXIV, parmi les œuvres de

1 Quid magis novum, quam quod in mysterio dominici corporis mutatur materies, et species servatur? Pristina manet forma; sed nova gratia, quia nova substantia. Nova quidem non in se, sed in hujusmodi specie. Novum plane quod carnis dominicæ substantia, in aliena specie sumpta, sanctificationis virtutem animæ confert, et spiritualem emundat substantiam in mysterio altaris immaculata caro. Novum quidem et

saint Bernard, au commencement du volume.]

2. Le commentaire de Gillebert sur le Cantique occupe la première place dans le tome V ou second volume des écrits de saint Bernard. Suivent sept traités ascétiques du même Gillebert. Le septième est divisé en deux parties: ce qui fait qu'au lieu de sept traités, on en compte quelquefois huit. Ils finissent par un fragment d'un discours sur la Semence de la parole de Dieu. Viennent ensuite quatre de ses lettres adressées à diverses personnes. Je n'y trouve rien de bien remarquable. [Ces divers écrits sont reproduits au tome CLXXXIV de la Patrologie, col. 251, 288, 289.] Gillebert de Hoillande mourut en 1172, dans un monastère de son ordre situé en Champagne, dans le diocèse de Troyes, nommé la Rivour 2.

Autres onvrages de Gillebert, de Hollande, p 166.

Lettre de Gui aux frères du Mont

3. La lettre ou traité aux frères de la chartreuse du Mont-Dieu, attribuée à saint Bernard par Jean de Raguse et par Gerson, chan- Diea, p. 203. celier de l'Université de Paris, se trouve en effet sous son nom dans quelques manuscrits assez récents; mais les plus anciens, entre autres celui de Pontigny, de l'an 1156, et celui de Charlieu le donnent à Guy, cinquième prieur de la Grande-Chartreuse. Ajoutons que le style en est différent de celui de saint Bernard, et que l'auteur de l'ouvrage intitulé Fleurs de saint Bernard n'a rien tiré de la lettre aux frères du Mont-Dieu. Elle fut écrite en 1135. On l'a divisée en trois livres. 4. Il y a moins de difficulté sur le livre de la Contemplation de Dieu, imprimé quelquefois parmi les œuvres de saint Bernard. Guillaume de Saint-Thierry, auteur de sa Vie, s'attribue à lui-même cet opuscule dans une notice de ses propres écrits, et il lui est encore attribué dans un autre catalogue de ses ouvrages, avec le traité suivant qui a pour titre De la nature et de la dignité de l'Amour, que l'on a aussi donné à saint Bernard, mais sans raison.

Livre de la Contempla

tion de Dieu, pag. 245.

Commetaire sur Cantique, p.

5. On mit aussi sous son nom, dans la première édition de ses œuvres, le commentaire sur les deux premiers chapitres du Cantique *. des Cantiques, dans la persuasion que c'était

supra reliquorum usum sacramentorum, quod non modo sanctificationis nova gratia datur, sed substantia naturalis mutatur. Nam per sacramenti benedictionem accipit oblatus panis hanc ineffabilem mutationem, et ex mystica consecratione et Verbi viventis copulatime, hæc vivificatrix gratia in carnem Christi redundans. Gillebertus, Serm. 7 in Cantic., pag. 24.

2 Pagi, ad an. 1172, num. 5.

Déclamations de l'abbé

297.

de ce commentaire que Guillaume de SaintThierry avait parlé au chapitre XII du livre Ier de la Vie de saint Bernard; mais dom Mabillon, ayant depuis examiné la chose avec plus d'attention, a remarqué que ce commentaire n'était qu'un précis ou abrégé des cinquanteun premiers discours de saint Bernard sur le Cantique, fait par une personne de piété, et, à ce qu'il conjecture, par Guillaume de SaintThierry lui-même, dont on y remarque le style.

6. Les Déclamations ou discours sur ces Geoffroi, p. paroles de saint Pierre à Jésus-Christ: Voilà que nous avons tout quitté, sont de Geoffroy, disciple de saint Bernard, qui les composa de divers endroits des sermons de ce père. Geoffroy, après avoir été son secrétaire, fut fait abbé d'Igny et ensuite de Clairvaux. C'est de lui que nous avons la Vie de saint Bernard en deux livres, et un discours à sa louange. La Vie est reproduite au tome CLXXXV de saint Bernard, col. 435 et suiv. Le discours est aux col. 573 et suiv.] Il adressa ses Déclamations à Henri de Pise, cardinal de l'Eglise romaine. En 1501, elles furent imprimées à Spire, sous le nom de saint Bernard.

L'Echelle
Cloitre,

du
pag. 325.

Méditations

333.

7. Le traité qui a pour titre L'Echelle du Cloitre, ou de la Manière de prier, a été imprimé plusieurs fois parmi les ouvrages de saint Augustin. Les docteurs de Louvain ne le croient ni de ce saint docteur ni de saint Bernard. Son titre, dans les éditions de saint Augustin, est L'Echelle du Paradis. Un manuscrit de la Chartreuse de Cologne l'attribue à Guy, sans spécifier si c'est le même que l'on compte pour le cinquième prieur de la Grande-Chartreuse. Fabricius le donne à Guy, prieur de la même Chartreuse jusqu'en 1176, dont on a parlé plus haut. L'ouvrage est adressé à Gervais, que l'auteur appelle son frère.

8. Presque tous les manuscrits mettent pienses, pag. sous le nom de saint Bernard les Méditations pieuses sur la connaissance de la condition de l'homme. Elles sont souvent intitulées : De l'Homme intérieur. Parmi les ouvrages de Hugues de Saint-Victor, elles font son quatrième livre de l'Ame. On cite un manuscrit où elles ont pour titre : Traité utile, composé des paroles de saint Bernard et des autres pères, de l'homme intérieur. On y trouve en effet plusieurs sentences tirées des écrits de saint Ambroise, de saint Augustin, de Boëce, même de Sénèque; il y en a peu de saint Bernard. Mais on juge que ces Méditations ne sont pas

de lui par la différence du style, par les fréquentes citations de vers et par une formule de confession des péchés, entièrement différente de celle que saint Bernard rapporte au chapitre xvIII de son traité des Degrés d'humilité.

9. On a mis aussi entre les écrits de Hugues de Saint-Victor le traité de l'Edification de la Maison intérieure, ou de la Conscience, et il y est le troisième livre de l'Ame. Il est plutôt d'un moine bénédictin que d'un chanoine régulier, comme il paraît par le chapitre XIX, où il s'accuse de plusieurs fautes qui sont directement contre la règle de saint Benoît. Il parle aussi de la cuculle ou coule, habit de cet ordre. L'ouvrage est plein de sentiments de piété, mais écrit sans ordre et sans méthode. On y répète souvent les mêmes choses. L'auteur avait puisé dans le livre des Médi.. tations sur la connaissance de la condition humaine.

10. Le traité suivant est encore intitulé de la Conscience, et adressé à un moine de l'ordre de Citeaux. L'auteur témoigne, sur la fin, désirer que son nom reste caché. Saint Bernard n'en usait pas ainsi à l'égard de ses ouvrages. Il en donnait au contraire le catalogue à ses amis, quand ceux-ci lui paraissaient le souhaiter.

11. On ne peut non plus lui attribuer le traité de l'Ordre de la Vie et des Mœurs. C'est un composé de divers endroits des écrits des saints pères, en particulier de saint Ambroise. L'auteur était bénédictin. Il le dit en termes exprès, vers le milieu du cinquième chapitre.

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13. Ces paroles de Jésus-Christ: Je suis la vraie Vigne, font la matière du traité intitulé mystique, p. La Vigne mystique, ou traité de la Passion du Seigneur. L'ouvrage n'est point du style de saint Bernard, mais il ne manque pas d'élégance, et son auteur avait de la piété et du savoir. Il parle, dans le chapitre xvii, de quelques sermons de morale qu'il avait faits.

Méditation sur la Passion et la RésurSauveur, pag.

14. Ce traité est suivi d'une Méditation sur la Passion et la Résurrection du Seigneur. On n'y reconnaît point du tout le style de saint Ber-rection du nard, et toutefois elle lui est attribuée dans 514. deux manuscrits.

Lamentation sur la

Passion

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instruction du

prètre, pag.

634, 537,

Traité des Vertus et de

minicale, pag.

550.

15. La différence du style doit encore faire rayer du nombre des ouvrages de ce saint la Lamentation sur la Passion de Jésus-Christ et l'Instruction du Prêtre, ou traité sur les Principaux mystères de notre Religion. On n'y reconnait pas non plus son génie.

16. Il faut porter le même jugement du Oraison do- traité des Vertus et de l'Explication de l'oraison Dominicale. Ces deux opuscules sont d'un même auteur, chargé, ce semble, du soin des novices. C'est du moins pour eux qu'il composa le traité des Vertus, qui est divisé en trois parties, dont la première traite de l'humilité, la seconde de l'obéissance, la troisième de la charité. Il cite, sur l'humilité, ce qui en est dit dans la règle de saint Benoît 1.

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Pag. 670.

sur

le dimanche des Rameaux, qu'Estius croit être de saint Bernard; mais outre qu'il n'est point de son style, on ne le trouve point, dans les manuscrits, parmi ses sermons du Temps. Suivent quinze sermons d'Oger, abbé de Lucédia, au diocèse de Verceil, tous sur les paroles de Jésus-Christ à ses apôtres le jour de la Cène 2; un autre discours sur le même sujet, par un anonyme. Horstius l'a cru de saint Bernard. On l'a rejeté dans la nouvelle édition, comme n'étant ni de son style, ni de son génie, et parce qu'il ne se trouve sous son nom dans aucun ancien manuscrit. Il n'est pas même dans l'édition de Lyon de l'an 1514. Le discours suivant, sur la Vie et la Passion du Seigneur, n'est pas non plus dans cette édition, ni dans les anciens manuscrits. Trithème et Bellarmin en font honneur à saint Anselme, mais sous le titre de Stimulus amoris.

18. On ne connaît point l'auteur du discours sur les disciples qui allaient à Emmaüs. Celui qui a composé le sermon touchant l'excellence du Saint-Sacrement et la dignité des

1 Part. 1, num. 14.

2 Voir sur Oger une courte notice tirée de Fabricius, et reproduite au tome CLXXX de la Patrologie, col. 1657-1658. Les sermons d'Oger sont reproduits au tome CLXXXIV de la Patrol., col. 880. Mansi nous apprend que le commentaire de Laudibus sanctæ Dei

prêtres, ne l'était pas lui-même. Il ne peut donc être de saint Bernard. Le discours sur la Nativité de saint Jean, se trouve parmi les œuvres de saint Pierre Damien. Quelques manuscrits et la Bibliothèque Cistercienne l'attribuent à Nicolas de Clairvaux. Mais comment cet écrivain aurait-il avancé que de son temps l'on ne célébrait point d'autres naissances, que celles de Jésus-Christ et de saint Jean, lui qui avait fait un discours sur la fête de la Nativité de la sainte Vierge, et qui ne pouvait ignorer que saint Bernard parlait de cette fête dans sa lettre CLXXIV® aux chanoines de Lyon?

19. Des trois discours sur la sainte Vierge, Pag. 694. dont le premier est sur son Assomption, il n'y en a point qui se trouvent dans les collections de ses véritables écrits. Le second est attribué par Richard de Saint-Laurent, à l'abbé Ekbert, dont on a plusieurs discours contre les cathares dans le douzième tome de la Bibliothèque des Pères de Cologne. L'explication de la parabole du fermier d'iniquité n'est pas digne de saint Bernard : elle est d'un Bernard, moine de Cluny. Il est parlé dans la Vie de Guibert de Nogent, d'un discours qu'il avait fait sur ces paroles du chapitre septième de la Sagesse : La sagesse l'emporte sur la malice. C'est une raison de lui attribuer celui qui se trouve sur ce sujet parmi ceux qui sont supposés à saint Bernard. On met de ce nombre l'explication de la parabole des dix vierges. Le sermon pour la fête de saint André est de Nicolas de Clairvaux, de même que les panégyriques de saint Nicolas, évêque de Myre, et de sainte Magdeleine.

20. Les fréquentes citations des poètes in- 738. usitées dans les écrits de saint Bernard, la différence du style et des façons de penser, sont des raisons suffisantes pour lui ôter les quatre discours sur le Salve, Regina. Claude de la Rote les attribue à Bernard, archevêque de Tolède. L'auteur du discours adressé au clergé dans le concile de Reims, appelle les évêques ses frères, et les traite quelquefois de démons. Saint Bernard aurait-il parlé en ces termes à des évêques? C'est donc l'ouvrage d'un inconnu, qui ne se trouvant

genitricis Mariæ existe manuscrit dans la bibliothèque de l'université de Turin, et que la préface en a été publiée dans le tome II des Commentaires de cette Bibliothèque. Voyez Bibliot. Fabricii, revue et annotée par Mansi. (L'éditeur.)

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