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Distinct. 7.

10.

5. Le Saint-Esprit est donné dans le sacrement de confirmation, comme dans le baptême; dans ce sacrement, pour remettre les péchés; dans l'autre, pour fortifier le baptisé : l'administration en est réservée à l'évêque seul, sous peine de nullité. La forme consiste dans les paroles que l'évêque prononce en oignant le baptisé sur le front. La confirmation ne doit point se réitérer : celui qui la reçoit, doit être à jeun, comme celui qui la confère.

6. La manne dont les Israélites furent nourris dans le désert, le pain et le vin offerts par Melchisédech, étaient la figure de l'Eucharistie. Jésus-Christ l'institua le jour de sa dernière cène. Les paroles qu'il prononça alors: Ceci est mon corps: Ceci est mon sang, sont les mêmes par lesquelles se fait le changement du pain et du vin au corps et au sang de Jésus-Christ par le ministère du prêtre elles sont donc la forme de ce sacrement; le pain et le vin la matière. Suivant la coutume générale de l'Eglise on le reçoit à jeun, par respect pour cette céleste nourriture, qu'il faut, selon l'apôtre, bien distinguer des aliments ordinaires. Pierre distingue trois choses dans l'Eucharistie; le sacrement, et non la chose, c'est-à-dire les espèces et apparences du pain et du vin; le sacrement et la chose, qui est la propre chair de Jésus-Christ et son sang, contenus sous les espèces du pain et du vin; et la chose qui n'est point sacrement, c'est-à-dire la chair mystique de Jésus-Christ, qui est l'Eglise ou l'union des fidèles.

7. Il distingue encore deux manières de manger le corps de Jésus-Christ: l'une sacramentelle, qui est commune à tous ceux qui le reçoivent, bons et méchants; l'autre spirituelle, qui est particulière aux bons seuls, parce qu'en recevant le corps de Jésus-Christ dignement, ils demeurent en lui, et Jésus-Christ en eux; les méchants ne le reçoivent que pour leur condamnation.

8. Ensuite il combat l'hérésie de ceux qui disent que le corps de Jésus-Christ n'est sur l'autel qu'en figure puis il prouve qu'il y est réellement présent, et que le pain et le

1 Invisibilis sacerdos visibiles creaturas in substantiam corporis et sanguinis sui, verbo suo, secreta potestate commutat. Euseb. Emisen. Ex his aliisque pluribus constat verum corpus Christi et sanguinem in altari esse, imo integrum Christum ibi sub utroque specie; et substantiam panis in corpus, vinique substantiam in sanguinem converti. Lib. IV Sententiar.,

vin sont véritablement changés au corps et au sang de Jésus-Christ. Il rapporte sur cela les autorités de saint Ambroise, de saint Augustin et d'Eusèbe d'Emèse, qui dit : « Le prêtre invisible1 change par sa parole et par sa puissance secrète, les créatures visibles en la substance de son corps et de son sang. >> Il conclut de ces témoignages, et de plusieurs autres qu'il aurait pu citer, qu'il est constant que le vrai corps de Jésus-Christ et son sang sont sur l'autel, et même que Jésus-Christ y est tout entier sous les deux espèces; que la substance du pain est changée au corps, et celle du vin au sang.

9. Pour s'expliquer encore plus nettement Distinct. 11. sur la présence réelle, il examine de quelle nature est la conversion des substances du pain et du vin, si elle est formelle ou substantielle. Il se décide pour la conversion substantielle, et dit qu'après la consécration 2 le pain et le vin sont tellement changés au corps et au sang de Jésus-Christ, qu'il ne reste plus sur l'autel ni la substance du pain, ni celle du vin, mais seulement les espèces, comme la saveur; en sorte que l'on voit une chose, et que l'on en conçoit une autre. Il reconnaît 3 que le corps auquel le pain et le vin sont changés, est le même qui est né de la Vierge, qui est ressuscité, [qui est monté au ciel.] Il donne plusieurs raisons de la communion du corps et du sang de Jésus-Christ sous les espèces du pain et du vin, que nous avons souvent touchées ailleurs, et convient que quoique l'on communie sous les deux espèces, Jésus-Christ est néanmoins tout entier sous l'une et l'autre des deux en sorte que l'on ne reçoit pas plus sous les deux espèces que sous une seule. La raison qu'il donne de mêler de l'eau au vin dans le calice, est celle qu'ont donnée les pères de l'Eglise.

16. Les accidents, la saveur, le poids demeurent dans l'Eucharistie sans sujet, parce qu'il n'y reste plus d'autre substance que celle du corps de Jésus-Christ, qui ne peut être le sujet d'aucuns accidents; ce sont eux qui sont rompus, divisés, partagés en plusieurs parties; ce qui est offert sur l'autel et consacré par le prêtre, est appelé sacrifice,

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12.

parce qu'il est la mémoire et la représentation du vrai sacrifice et de l'immolation sainte faite par Jésus-Christ sur la croix; l'effet de ce sacrifice que nous offrons tous les jours est la rémission des péchés véniels, la perfection de la vertu et le soutien de notre inDistia t. 13. firmité; les méchants prêtres peuvent consacrer, la consécration n'étant pas l'effet de leurs mérites, mais de la parole et de la vertu du Créateur; cela ne s'entend que des prêtres qui sont dans l'Eglise, au nom de laquelle ils offrent, et non des excommuniés et des hérétiques notés publiquement, et conséquemment hors de l'Eglise1.

15, 16.

16, 17.

15.

11. Pierre Lombard distingue deux sortes de pénitence, l'une extérieure, l'autre intérieure la première est le sacrement de Pénitence, la seconde est une vertu de l'âme; l'une et l'autre opèrent le salut et la justification. Il définit la pénitence, une vertu par laquelle nous pleurons les péchés commis, avec résolution de nous corriger. On distinguait dans l'Eglise deux sortes de pénitences, la publique ou solennelle, qui se faisait hors de l'église, c'est-à-dire dans le vestibule, à la vue de tout le monde, le pénitent couvert de cilice et de cendres. Cette pénitence ne s'imposait que pour les crimes les plus graves et publics; on ne la réitérait pas, de peur qu'elle ne tombât dans le mépris en quelques Eglises elle n'avait pas lieu. L'autre pénitence est celle qui est dans l'usage commun de l'Eglise, qui se réitère suivant les besoins des pécheurs pénitents, et s'impose secrètement. Pierre Lombard fait voir la nécessité de cette pénitence; il prouve qu'on ne peut la faire d'un péché, sans la faire de tous; qu'elle est composée de trois parties, savoir de la contrition, de la confession, de la satisfaction. La contrition doit, non-seulement renfermer la douleur d'avoir péché, mais aussi d'avoir manqué à un acte de vertu; la confession ne peut se diviser, car il n'est pas permis de ne confesser qu'une partie de ses péchés, et d'en réserver l'autre à un autre prêtre, ou à plusieurs; la satisfaction doit être proportionnée à la grandeur du péché, et telle qu'elle produise de dignes fruits de pénitence.

12. Il demande pour la rémission des péchés véniels, la prière, le jeûne, l'aumône, la douleur et la confession, si l'on en a la faculté. Il décide sur la confession des pé

1 Les prêtres qui sont hors de l'Eglise consacrent validement s'ils font cette action comme les autres

chés, qu'on doit la faire, premièrement à Dieu, ensuite au prêtre, si cela est possible, comme un moyen nécessaire pour en obtenir l'absolution; il croit qu'au défaut du prêtre on peut se confesser à un laïque, si l'on se trouve en danger de mort. [Mais dans ce cas la confession n'est plus un sacrement.] Après avoir rapporté les différentes opinions des théologiens sur l'usage des clés, il paraît adopter celle qui enseigne que Dieu seul délie le pécheur, en effaçant la tache de son péché, en lui remettant la dette de la peine éternelle, en vivifiant son âme par sa grâce. Les prêtres lient et délient en déclarant que les pécheurs sont liés ou déliés devant Dieu, en leur imposant une satisfaction pour leurs péchés, et en les admettant à la communion lorsqu'ils les croient purifiés, ou qu'ils la leur refusent lorsqu'ils les en jugent indignes.

13. Le pouvoir des clés est donné par le Distinet. 19. ministère de l'évêque à celui qu'il ordonne prêtre; mais ceux-là seuls en usent dignement, qui suivent la vie et la doctrine des apôtres ce qui n'empêche pas que les méchants prêtres n'aient aussi ce pouvoir, et n'en usent validement, quoiqu'indignement, Dieu donnant sa bénédiction à celui qui la demande, même par un ministre indigne, [à moins qu'il ne soit publiquement excommunié ou hérétique dénoncé; car alors l'Eglise lui ôte toute juridiction et ne lui en donne pour le sacrement de pénitence que dans le cas d'extrême nécessité et à défaut d'autre ministre.] On peut faire pénitence jusqu'au dernier moment de la vie : d'où vient qu'on ne doit désespérer de personne, tant qu'il vit; mais des pénitences si tardives sont suspectes. Le prêtre peut dire en ces occasions: Nous don- 20. nons la pénitence, nous ne donnons pas la sécurité. Les excommuniés et les pécheurs publics ne peuvent être réconciliés sans l'avis de l'évêque, si ce n'est qu'il soit absent et le malade en danger.

14. Il est constant, dit Pierre Lombard, 21. qu'il y a des péchés véniels effacés après cette vie par le feu du purgatoire; que des âmes y restent plus longtemps que les autres, suivant qu'elles ont été plus ou moins attachées aux biens de ce monde. Il est nécessaire de confesser tous les péchés mortels que l'on a commis, et autant que la mémoire peut les représenter. A l'égard des péchés véniels, comme ils sont infinis en nombre, prêtres; car c'est un acte d'ordre sur lequel l'Eglise ne peut rien pour la validité. (L'éditeur).

il suffit de les confesser en général, à moins qu'il ne s'agisse de ceux qu'on a commis fréquemment, car il est mieux de les exprimer en détail. Le prêtre qui aura révélé le Distinct. 20. péché de son pénitent, doit être déposé et condamné à voyager toute sa vie. Il est défendu au curé d'une paroisse de juger le paroissien d'une autre.

29.

23.

24.

15. Supposant comme certain que les péchés sont remis par une vraie contrition, même avant qu'on les ait confessés, et qu'on en ait fait pénitence, Pierre Lombard demande si celui à qui les péchés sont remis

par
la contrition, négligeant par mépris de
s'en confesser, ou retombant dans les mêmes
péchés, si, dis-je, les péchés remis lui revien-
nent à cause de ce mépris? Il rapporte les
raisons pour et contre, et ne décide rien.

16. Il passe du sicrement de Pénitence à celui de l'Extrême-Onction, qu'il dit d'institution apostolique. Il y distingue le sacrement, qui est l'onction extérieure, et la chose du sacrement, c'est-à-dire l'onction intérieure, qui opère la rémission des péchés et l'augmentation des vertus. Ce sacrement peut se réitérer en diverses maladies, pour obtenir au malade la santé du corps et de l'âme.

17. Il parle ensuite du sacrement de l'ordre. Selon lui, on ne doit admettre dans le clergé que ceux qui peuvent dignement administrer les sacrements du Seigneur; et il vaut mieux que l'évêque n'ait que peu de ministres pour l'aider dans ses fonctions, que d'en avoir beaucoup de mauvais. Pierre détaille les sept degrés du ministère ecclésiastique, en marquant les devoirs de chacun et la façon de les ordonner. Il dit sur les sous-diacres, qu'ils sont obligés au célibat. Il distingue quatre ordres dans l'épiscopat, ou plutôt quatre degrés : les patriarches, les arche25. vêques, les métropolitains, les évêques. Il rapporte les divers sentiments des théologiens sur la validité des ordinations faites par les hérétiques : celui qu'il paraît embrasser est que ceux qui ont été ordonnés dans l'Eglise conservent le pouvoir d'ordonner, quoique depuis leur ordination ils soient tombés dans l'hérésie; mais que ceux qu'ils ordonnent dans l'hérésie n'ont pas le même pouvoir; que ceux-ci néanmoins ne doivent pas être réordonnés lorsqu'ils reviennent à l'unité de l'Eglise, pourvu qu'ils aient été ordonnés suivant les formalités usitécs dans l'Eglise catholique. Il croit valides les ordinations et les consécrations faites par des

simoniaques avant qu'ils aient été dégradés par l'Eglise ; mais il regarde comme nulles les ordinations de ceux qui les ont reçues sciemment des simoniaques, et il veut qu'on use de miséricorde envers ceux qui ont été ordonnés par des simoniaques sans les connaître pour tels. Il réfute les prétextes de ceux qui achètent des bénéfices.

18. Sa doctrine sur le sacrement de ma- Distinct. 26. riage se résume ainsi : Dieu institua le mariage avant le péché; le mariage avait alors pour fin la propagation du genre humain; mais depuis la chute de l'homme, il fut aussi donné comme un remède à la faiblesse de la chair, et pour en réprimer les ardeurs; il est bon en lui-même, il est la figure de l'union de Jésus-Christ avec son Eglise. La cause efficiente du mariage est le consentement des deux parties, donné par des paroles du présent, en cette sorte: « Je vous prends pour mon mari: Je vous prends pour ma femme.»> Dès que ce consentement est donné mutuel- 27, 28. lement, et même avant la consommation, le mariage subsiste. Après la consommation, il n'est permis à aucune des parties de se séparer de l'autre, même pour entrer dans un monastère, sans son consentement.

19. Une des conditions essentielles du ma- 29, 30. riage est que le consentement des parties soit libre et volontaire; qu'il n'y ait erreur, ni sur la personne, ni sur la condition. Ainsi celui qui par erreur épouse une femme pour une autre, ou une personne de condition servile, la croyant libre, est censé n'avoir pas donné son consentement, et son mariage est nul. Il n'en est pas de même de celui qui, croyant épouser une femme riche, en épouse une pauvre. On distingue trois avantages dans le mariage: la fidélité, la génération des enfants, et le sacrement, c'est-à-dire que 31, 32. les conjoints se doivent mutuellement la foi, qu'ils doivent élever chrétiennement leurs enfants, ne point se séparer pour s'unir à d'autres; ils doivent vivre dans la continence les jours de jeûne et de grandes fêtes.

20. Les patriarches ne péchaient pas en 33. épousant plusieurs femmes ensemble. Ces unions ne leur étaient défendues par aucune loi; tel était alors l'usage, et ils n'avaient d'autre but que la multiplication du genre humain. Mais la polygamie ayant été défendue par la loi de Moïse, il n'a plus été permis d'avoir en même temps plusieurs femmes.

Pierre Lombard traite ensuite des empê- 34, 35, 36 1 Ces ordinations sont valides quoique illicites. (L'édit.)

Distinct, 37 et seq.

40 et seq.

48.

chements du mariage et des causes qui le rendent nul après qu'il a été contracté. Selon lui, celui qui a commis un adultère avec une femme, peut l'épouser après la mort de son mari, pourvu qu'il n'ait pas contribué à sa mort. Les garçons ne peuvent contracter validement mariage avant l'âge de quatorze ans, ni les filles avant douze ans. On ne peut aussi les fiancer avant l'âge de sept ans.

21. L'auteur passe à la loi du célibat imposé aux évêques, aux prêtres, aux diacres, aux sous-diacres, à ceux qui sont engagés dans l'état religieux, et aux autres qui ont fait vœu de chasteté. Il rapporte sur ce sujet plusieurs passages des conciles, des papes et des pères, qui déclarent nuls les mariages contractés par tous ceux qui sont dans ces états; ce qu'il étend aux vierges et aux veuves engagées par vœu à la continence. Il en rapporte encore pour montrer qu'un chrétien ne doit pas épouser une infidèle ni une juive, ni une chrétienne un payen ou un juif, à cause de la disparité du culte, ou de la différence de religion. Il croit qu'une femme fidèle mariée avec un infidèle, peut convoler à de secondes noces, si son mari l'abandonne, mais non s'il consent de demeurer avec elle. Il distingue les différents degrés de consanguinité, d'affinité, tant charnelle que spirituelle, dans lesquels il est défendu de se marier. On avait alors dans l'Eglise divers usages sur cet article; en quelques endroits il était défendu de se marier jusqu'au sixième degré inclusivement, en d'autres jusqu'au septième.

22. Dans les dernières distinctions du quatrième livre, Pierre Lombard se propose grand nombre de questions sur la résurrection, l'état des bienheureux et celui des damnés après leur mort; sur la manière dont les démons seront tourmentés; sur la prière pour les morts; sur la sentence du jugement dernier; sur la différence. des demeures des saints dans le ciel, et des damnés dans l'enfer. Il ne doute pas que les démons, comme les âmes des autres damnés, ne doivent être sensibles aux feux dont ils seront tourmentés, quoiqu'il convienne qu'il soit difficile d'expliquer comment le feu matériel peut agir sur une substance spirituelle pour le faire concevoir, il suppose dans les démons des corps aériens.

23. Il enseigne, d'après saint Augustin, que Jésus-Christ, comme fils de l'homme, ressuscitera les morts et les jugera; qu'il

apparaîtra, tant aux méchants qu'aux bons, sous une forme glorieuse et pleine de majesté. Il rejette, comme une puérilité, ceux qui prenant trop à la lettre le passage de Joël, disent que le jugement de tous les Joel-, 111, 4, hommes se fera dans la vallée de Josaphat, à côté du mont des Oliviers. Josaphat, dit notre auteur, signifiant le jugement du Seigneur, il faut entendre que tous les hommes comparaitront devant le Seigneur pour y être jugés. Au reste ce jugement se fera, non sur la terre, mais dans les airs.

24. Tels sont en substance les quatre livres de Pierre Lombard, qui font un corps de théologie le plus complet qu'on eût donné jusqu'alors. Les mystères de la foi y sont prouvés solidement, et l'on y réfute les objections que les hérétiques ont formées de temps en temps contre les vérités de la religion. C'est toujours par l'autorité de l'Ecriture et des pères que Pierre Lombard établit nos dogmes; c'est pourquoi il n'agite que peu de questions que les pères n'aient traitées, ou exprès, ou en passant. Il ne se sert que rarement des termes et des raisonnements philosophiques; sa méthode tient de la théologie positive, et il y a tout lieu de croire qu'il ne composa son ouvrage que pour bannir des écoles les termes, les raisonnements et la méthode des scholastiques, qui commençaient à prendre le dessus. Son style est clair, il propose ses questions d'une manière aisée, et les résout de même; mais il en laisse quelquefois d'indécises, après avoir rapporté les raisons de part et d'autre : c'est ordinairement saint Augustin qu'il prend pour guide dans ses décisions. On a remarqué plus haut que le dessein de Pierre Lombard avait été d'établir tellement nos dogmes par l'autorité de l'Ecriture et des pères, que l'on ne s'arrêtât plus à former sur ces matières des questions inutiles. Un dessein si louable n'a point eu tout le succès qu'on en devait attendre. Ses livres ont bien été lus et expliqués dans les écoles, mais il est inconcevable combien ils ont occasionné à ses interprètes de questions interminables.

Jugement des livres dos Sentences.

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Editions des livres des Sentences.

Suite des éditions.

soit par la bonne foi de Pierre Lombard, qui n'avait pas assez examiné ce qu'il avait tiré de Hugues de Saint-Victor et de la glose ordinaire; mais Jean Aleaume et les docteurs de Louvain ont pris soin de corriger toutes ces fautes dans les éditions qu'ils ont données des quatre livres des Sentences.

26. Les premières éditions de cet ouvrage sont celles de Nuremberg en 1474, 1478, 1499, in-fol. Il fut réimprimé à Venise en 1477, 1480, in-fol.; en 1507, in-4o; [en 1563, 1584, in-8°]; à Bâle, avec les commentaires. de Nicolas d'Orbelles, les Conclusions de Henri Govichem, et les Problèmes de Thomas, en 1486, [1487, 1492], 1498, 1502, [1510], 1513, [avec les commentaires de Gilles de Rome, et des additions de Henri de Vrimaria, 1516, par les soins de Daniel Agricola, franciscain,] infolio. On ajouta à la fin la liste des erreurs condamnées à Paris, en 1277, par Guillaume, évêque de Paris, dans divers auteurs, et les articles dans lesquels on ne suit pas communément le Maître des sentences. Ils sont au nombre de vingt-six, mais dans la Somme de saint Antonin on n'en compte que quatorze. Il était difficile, dans un ouvrage aussi épineux et d'une si vaste étendue, de marquer partout la même exactitude. Les autres éditions de Paris sont de 1528, 1536 et 1548, in-8°; celle-ci est de l'imprimerie de Guillard.

27. Jean Aleaume en donna une à Louvain en 1546, in-fol. [in-4°], qui fut remise sous presse à Paris en 1550, 1564, in-8°; [à Rouen, in-4°, en 1651], et à Louvain en [1552, 1556, 1557, 1567], 1568 et [1574], in-4°. [A Paris, il y eut trois éditions in-fol., 1535, 1546, 1564; sept éditions in-4°, savoir en 1516, 1537, 1538, 1539, 1542, une sur les corrections du docteur Aleaume, chez Guingant, et une chez Jean Foucher, 1550; vingt et une éditions in-8°, savoir en 1514, 1517, 1528, 1536, 1541, 1542, 1543, 1548, 1550, 1555, 1557, 1558, 1560, 1563, 1564, 1565, 1573, 1574, 1575. Claude de Lépine, dominicain, donna, en la même ville, un abrégé des Sentences, en 1551, in-8°, chez Jean Foucher. Un autre abrégé du même ouvrage parut, in-16, l'an 1554, et deux éditions in-12, chacune en deux volumes, l'une chez Jean Petit, sans date, et l'autre chez Denis Roux, en 1508.] Plusieurs gens habiles, du nombre desquels était Barthélemy Gravius, revirent le texte des livres des

1 Oudin, tom. II, pag. 1220.

Il n'y a point eu, dans le XIe siècle, d'archevêque de Reims du nom de Philippe. C'est apparem

Sentences, et le firent imprimer à Venise, en 1570, in-8°. D'autres savants en publièrent de nouvelles éditions à Cologne, en [1509], 1566, 1575, [1604], in-8°; à Lyon en [1581, 1593], 1594, 1618, 1636; celle-ci est de Jean Martinez de Ripalda. [Deux autres éditions avaient paru en la même ville, in-4o, en 1525 et 1528.] L'édition de Genève, en 1580, in-8°, ne contient que le premier livre des Sentences, avec le commentaire de Lambert Danæus, [et des prolégomènes où l'on tâche de montrer l'origine et les progrès de la théologie scholastique. Cette édition a été mise justement à l'index. A Mayence, Hermann Marésius imprima les Sentences, in-8°, l'an 1632. A ces éditions, il en faut joindre une sans nom de lieu ni d'imprimeur, qui fut faite en 1499, par les soins de Jean Pyvard.]

§ V.

Des autres écrits de Pierre Lombard.

Pierre Lom

1. On conserve, dans la bibliothèque Pau- Lettres de line, à Leipsik, une lettre d'Arnoud, prévôt bard. de l'Eglise de Metz, à Pierre Lombard, et deux de cet évêque à Philippe, archevêque de Reims2; elles n'ont pas encore été imprimées.

2. Il en faut dire autant des discours qu'il ses discours avait faits dans les grandes solemnités; ils sont cités par Henri de Gand 3 et par Cisingrénius. [On les trouve dans différentes bibliothèques, et en particulier dans la bibliothèque impériale de Paris.]

Commen. taires sur l'E.

3. Le père Lelong cite de Pierre Lombard les gloses sur Job; elles se trouvent manus- eritare. crites dans la bibliothèque de Savigny, [maintenant dans la bibliothèque d'Avranches.] Il composa aussi, suivant le rapport de Trithème, des commentaires sur tous les paumes de David, et sur toutes les épîtres de saint Paul; ces commentaires ne sont presque que des extraits des écrits de saint Ambroise, de saint Hilaire, de saint Jérôme, de saint Augustin, de Cassiodore, de Remy d'Auxerre, dont il a supprimé les noms; il ne laisse pas de temps en temps d'y dire quelque chose de son propre fonds.

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