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Réponses

sux difficul

tes.

Editions de

jusqu'au

y est dit depuis le chapitre cv cxve, n'était pas de Pierre, diacre, mais une addition faite à sa Chronique par quelque schismatique du parti de l'antipape Anaclet; ils en donnent pour raison qu'il eût été indigne de Pierre, diacre, d'avancer que l'empereur Lothaire avait été juge en présence du pape Innocent Il du différend agité entre les cardinaux et les moines de Mont-Cassin; que l'auteur confond saint Bernard, abbé de Clairvaux, avec saint Norbert, disant que celui-ci assista à cette dispute, ce qui n'est vrai que de saint Bernard; enfin qu'il met cette conférence au mois de juillet 1138, ce qui est absolument contraire à la vérité de l'histoire, qui nous apprend que Lothaire était mort sur la fin de l'année précédente.

10. Mais les remarques suivantes répondent à toutes les difficultés : Pierre, diacre1, au moment de la dispute de ses confrères avec les cardinaux au sujet de l'élection de l'abbé Raynald, adhérait comme toute la communauté de Mont-Cassin au parti de l'antipape Anaclet; l'empereur Lothaire étant médiateur entre le pape Innocent II et les moines de ce monastère, pouvait présider à une assemblée convoquée du consentement du pape, et juger, assisté de divers évêques, d'un différend que les deux parties avaient remis à sa prudence; toutefois ce prince ne prononça sur rien, il renvoya tout au pape, et se conduisit plutôt en intercesseur qu'en juge. S'il y a faute pour l'époque de cette assemblée, ce n'est que dans l'édition de Venise, où il est dit qu'elle se tint la septième année du règne de Lothaire, au lieu que dans les autres éditions et dans le manuscrit de Mont-Cassin, on lit la sixième. A l'égard de ce qui est échappé à l'auteur de la Chronique, de mettre Norbert pour Bernard, c'est une faute d'inadvertance d'autant plus pardonnable, qu'il la corrigeait lui-même en donnant à Norbert la qualité d'abbé de Clairvaux, qui ne convenait qu'à saint Bernard. Ce qu'on peut reprocher à Pierre, diacre, dans la continuation de la Chronique de Cassin, c'est qu'il est trop prolixe, qu'il charge son histoire de quantité de minuties et d'inutilités, et qu'il affecte de relever la noblesse de sa famille, et la considération que les grands du siècle avaient pour son mérite et son savoir. 11. Au reste, il a donné à ce qu'il raconte

1 Notis in cap. CVIII Chronic. Cassin., lib. IV.

que.

toute l'authenticité qui a dépendu de lui, etto Chronin'ayant rien avancé que sur l'autorité des registres des papes saint Grégoire VII et ses successeurs, que ce qu'il avait appris de l'abbé Seignoret, ou de témoins dignes de foi, ou ce qu'il a vu de ses propres yenx : c'est ce qu'il assure dans la préface du quatrième livre de sa Chronique.

12. Elle fut imprimée à Venise en 1513, in-4°, par les soins du moine Laurent; à Paris en 1603, in-fol., avec les gestes des Français, par Aimoin. L'édition est de dom Jacques de Breuil, moine de Saint-Germaindes-Prés; celle de Naples, en 1616, est de Matthieu Lauret, Espagnol, abbé de SaintSauveur. On a de lui une dissertation sur le monachisme de saint Grégoire-le-Grand, et une sur la translation du corps de saint Benoît, imprimées en la même ville en 1607, in-4°. Ange de la Noix, cent trente-sixième abbé de Mont-Cassin, ayant remarqué plusieurs omissions, et quelques altérations du texte dans l'édition de Lauret, en donna une nouvelle, revue sur deux manuscrits, qui parut à Paris en 1668, in-fol., avec des notes de l'éditeur, la vie de saint Benoît, tirée du second livre des Dialogues de saint Grégoire; un poëme en vers élégiaques, de Marc, disciple de saint Benoît, sur la construction et la situation du monastère de Cassin, et plusieurs autres pièces qui ont rapport à l'histoire de cette maison : l'édition est dédiée au pape Clément IX. En 1670 on imprima à Rome un supplément aux notes d'Ange de la Noix, mais sans la Chronique, dont la dernière édition est celle qui vit le jour à Milan, en 1724, in-fol., au IVe tome du Trésor d'Italie de Muratori, avec les notes d'Ange de la Noix. On ne trouve point dans l'édition de Paris la dissertation où Ange de la Noix entreprend de démontrer que le corps de saint Benoît repose encore dans l'église de Mont-Cassin: aussi ne fut-elle imprimée qu'en 1670 à Rome2, chez Fabius de Falco. [Le tome CLXXIII de la Patrologie, col. 765-978, renferme la continuation de la Chronique du Mont-Cassin, par Pierre, diacre. Elle est reproduite d'après l'édition de Wattembach dans Pertz, Monum. Germ. Historia.]

Editions de cette Chroni

que.

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Statuts de

Mont-Cassin. Commentaire de Pierre, diacre.

Traité des Sigles.

Vie desaint Placide.

mansionaire ou garde de l'église 1, proposa, en l'absence de cet abbé, aux religieux qui veillaient la nuit auprès du tombeau de ce saint, de l'ouvrir, et d'en regarder les reliques; que tous y ayant consenti et le tombeau étant ouvert, ils trouvèrent les ossements de saint Benoît et de sainte Scholastique; que George emporta une dent du saint, la mit dans un vase d'argent; mais qu'il fut aussitôt attaqué d'une douleur violente, qui ne cessa que lorsqu'il eut remis cette dent où il l'avait prise. Il raconte beaucoup d'autres miracles qui accompagnèrent l'invention de ces reliques; non-seulement Léon d'Ostie ne rapporte aucun miracle 2, mais il assure même que l'on n'ouvrit point le tombeau de saint Benoît, de peur que l'on n'en prit quelque chose. Il en met l'invention au temps de la construction d'une nouvelle église à Mont-Cassin, par l'abbé Didier, en 1066.

14. C'est à Pierre, diacre, que nous devons la connaissance de la discipline régulière qui s'observait en cette abbaye. Ce qu'il nous a laissé sur ce sujet a été imprimé dans le recueil des Ecrivains de l'ancienne discipline monastique, à Paris, en 1726, in-4°, par les soins de dom Marquart-Ergott, [et au tome CLXXIII de la Patrologie, col. 1133-1438.] Nous avons donné plus haut le précis de cette collection. Pierre nous apprend à la fin de cet opuscule, qu'il avait fait un commentaire sur la règle de saint Benoît on ne l'a pas encore rendu public. Le cardinal Bona en a rapporté un fragment 3 dans son Traité de l'harmonie que l'Eglise observe dans le chant des psaumes.

15. Pierre composa un traité pour expliquer les sigles ou lettres qui, suivant l'usage des Romains, signifiaient un mot entier, comme celles-ci : S. P. Q. R., Senatus Populusque Romanus. Il le dédia à l'empereur Conrad. Nicolas Chythrée l'a fait imprimer à Venise en 1525, in-4°. Il se trouve aussi dans la Collection des anciens Grammairiens latins, à Hanau, en 1605, par les soins d'Hélie Putschius.

16. Au chapitre XLVII des Hommes illustres de Mont-Cassin, où il est parlé de Pierre, diacre, on met au nombre de ses ouvrages la Vie de saint Placide, disciple de saint Be

1 Bolland., tom. III, Mart., ad diem 21, pag. 288. 2 Chronic. Cassin., lib. III, cap. XXVIII.

3 Bona, de Harmon. Psal. Eccles., cap. XII, n. 2. Pag. 1579, 1638.

noît. Nous en avons une dans le tome Ier des Actes de l'ordre, mais elle y est sous le nom du moine Gordien, et il y est dit qu'étant à Constantinople, il l'écrivit en grec, par ordre de l'empereur Justinien. Dom Mabillon, en la donnant au public, ne doutait pas qu'elle n'eût été interpolée; néanmoins, il laissa en tête le nom du moine Gordien, comme s'il en eût été l'auteur original; il changea depuis de sentiment, et dans les troisième et quatrième livres des Annales bénédictines 5, il fait passer ce Gordien pour un écrivain supposé et éloigné de plusieurs siècles du moine Gordien, disciple et compagnon de saint Placide dans la mission de Sicile. En effet, ce qu'on lit dans cette Vie, depuis le nombre cinquième jusqu'au quatorzième, est tiré du livre II des Dialogues de saint Grégoire-le-Grand, mort trente-sept ans après le règne de Justinien. Au nombre LXXX, il est dit que le pape Vigile confirma, par un privilége accordé à saint Benoît, tous les biens que le patrice Tertulle lui avait donnés en Sicile, et qu'ils lui furent confirmés aussi par quaranteneuf papes, successeurs de Vigile, ce qui revient au pontificat de Jean VIII, mort au mois de décembre de l'an 882. Outre ces traits de nouveauté qui décèlent un écrivain plus récent que le moine Gordien, missionnaire en Sicile avec saint Placide, on trouve dans cette Vie quantité de faits incertains et fabuleux, avancés sur une tradition vague et sans fondement. Ange de la Noix 6, abbé de MontCassin en 1668, les met tous sur le compte de Pierre, diacre. Il est vrai que Pierre composa une Vie de saint Placide, et qu'il traduisit celle qui portait le nom de Gordien. Pierre le dit lui-même dans le prologue qu'il mit à la tête de cette Vie 7, que l'on garde encore parmi les manuscrits de Mont-Cassin, et qui a été donnée au public par dom Martène; mais il est visible, et par ce prologue et par le commencement et la fin de la Vie écrite par ce diacre, qu'elle n'est pas la même que celle qui a été donnée par dom Mabillon au tome Ier des Actes. Pierre aurait-il interpolé celle-ci, en la mettant de grec en latin? Ç'aurait été mal répondre aux intentions de Grégoire, évêque de Terracines, qui avait exigé de lui ce travail. A la suite du prologue de Pierre, diacre, dom Martène a mis une lettre d'E

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Livre des Lieux saints.

Livre de l'origine et de

tes de MontCassin.

tienne aux moines de Mont-Cassin, dans laquelle il fait mention des Actes du martyre de saint Placide par le même Gordien, de la traduction latine qu'ils en auraient faite euxmêmes, et des soins qu'il s'était donnés, à leurs prières, pour mettre ces Actes en un meilleur style. Voilà donc une seconde Vie de saint Placide en latin, mais tirée des Actes grecs écrits par le moine Gordien. Est-ce la même que dom Mabillon a publiée? Est-elle différente? C'est ce qu'on ne peut décider sans le secours des manuscrits.

17. On trouve dans ceux de Mont-Cassin le livre de Pierre, diacre, intitulé: Des Lieux saints. Il l'écrivit en 1137, et l'adressa à Wibald ou Guibald, alors abbé de ce monastère, et qui l'était en même temps de Stavelo. Nous n'en avons que le prologue et deux fragments insérés dans le tome VI de la grande Collection de dom Martène et de dom Ursin Durand. On voit, par le prologue, que Pierre, diacre, composa cet ouvrage, non sur ce qu'il avait vu lui-même (il ne fit jamais le voyage de la Terre-Sainte), mais sur ce qu'il en avait lu ou entendu raconter. Il prit beaucoup de choses du livre sur la même matière, composé par le vénérable Bède, qui n'avait fait qu'abréger les descriptions de la Terre-Sainte publiées avant lui. Pierre dit que le suaire avec lequel Jésus-Christ essuya son visage, appelé par quelques-uns la Véronique, fut porté à Rome sous l'empire de Tibère, et que l'on conservait avec honneur dans la basilique de Constantin le roseau dont on avait frappé la tête du Sauveur, ses sandales, les cordes dont on l'avait lié, et le sang qu'il avait répandu lorsqu'il fut circoncis.

18. Pierre diacre composa un autre ouvrage la vie des jus qu'il intitula: De l'origine et de la vie des Justes du monastère de Mont-Cassin. Dom Mabillon en transcrivit le titre de chaque chapitre étant sur les lieux; c'est d'après lui que dom Martène les a fait imprimer 2. Le chapitre 1er traite de saint Benoît; le vie 3 de saint Placide la Vie de ce saint y est rappelée avec les premiers mots du prologue publié par dom Martène; le xive parle de Sévère, dont Pierre, diacre, a écrit la Vie, et est dédié à l'abbé Seignoret; le LX et dernier est de Bruno 5.

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19. On a vu, dans l'article de Wibald ou Guibald, abbé de Corbie et de Stavelo, que ses deux lettres à l'empereur Lothaire, pour lui demander du secours et sa protection contre les usurpateurs des biens de l'abbaye de Mont-Cassin, sont de Pierre, diacre, du moins pour le style; elles sont de l'an 1137; Guibald était alors abbé de Mont-Cassin. Il est dit, dans la première, que ce prince avait ordonné à Pierre d'écrire l'histoire des empereurs d'Occideut. Il n'en est pas fait mention dans le catalogue de ses ouvrages; peutêtre ne l'acheva-t-il pas, ou faut-il le confondre avec quelques autres ouvrages de Pierre, diacre, sur la même matière, et dont il sera parlé dans la suite.

Lettres à l'empereur Lothaire.

Lettres à l'impératrice

20. L'empereur Lothaire 7 étant mort, sur la fin de 1137, Pierre écrivit à l'impératrice Richise. Richise, sa veuve, deux lettres de consolation que l'on a imprimées dans l'appendice du tome VI des Annales de Saint-Benoît. Dans la première, il dit à cette princesse qu'il a tardé à lui écrire jusqu'à ce qu'elle eût modéré la douleur que lui avait causée la mort de son mari. Il lui représente que des regrets trop longs et des pleurs trop abondantes ne sont que pour des personnes dont l'âme est énervée par les plaisirs temporels, et qui mettent toute leur espérance dans le siècle, sans étendre leurs désirs jusqu'aux biens éternels; mais qu'il ne doit pas en être ainsi de celles qui ont passé presque toute leur vie dans l'agitation des soins inséparables de leur condition, qui se sont néanmoins occupées des choses du ciel, ont méprisé les vanités et les plaisirs du siècle, et souffert avec constance les adversités. Elle avait perdu depuis peu Henri, duc de Bavière, son gendre; Pierre, diacre, lui en témoigne de la douleur. Sa deuxième lettre est un éloge des vertus de l'empereur Lothaire, où l'on voit que ce prince entendait, au point du jour, une messe pour les morts, puis une pour l'armée, et ensuite la messe du jour; qu'après cela il distribuait abondamment aux veuves et aux orphelins à boire et à manger, écoutait les plaintes des Eglises, et enfin s'appliquait aux affaires de l'Empire. Pierre n'oublie point de dire que l'empereur Lothaire, en couchant au

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Ecrits de Pierre, diacre, qui ne sont pas imprimés.

Mont-Cassin, veillait avec soin à ce que la règle de saint Benoit y fût observée; qu'il maintenait avec fermeté tous les droits de cette Eglise, et qu'en général il voulait que les élections des archevêques, évêques et abbés se fissent avec liberté dans tout l'empire; son principe étant que celui-là n'est point abbé, qui n'a pas été élu par les suffrages ou le consentement des moines, et que leur ôter le droit d'élection, c'est renverser le monastère.

21. Ce sont là tous les écrits de Pierre, diacre, qui ont été rendus publics; mais il en composa un grand nombre d'autres que l'on conserve dans la bibliothèque de Mont-Cassin, et dont nous avons le catalogue, tant dans le livre IV de la Chronique de ce monastère, que dans le traité des Hommes illustres de Cassin. En voici la notice générale donnée par Mari: De la naissance et de la vie des justes de Mont-Cassin; des scholies sur diverses sentences de l'Ecriture; un recueil d'exhortations aux moines, à qui il enseigne ce qu'ils doivent observer et éviter, et où il traite des sept vices capitaux et des vertus; des patriarches, de Rébecca et Isaac, du roi Ozias et de Moïse; un Rhythme sur les derniers jours; la Défense des droits de l'abbaye de Mont -Cassin en présence de l'empereur Lothaire; le Catalogue des Rois, des Consuls, des Dictateurs, des Tribuns, des Patrices et des Empereurs de la nation Troyenne; deux lettres à l'empereur Lothaire au nom de Guibald, abbé de MontCassin et de Stavelo 3; deux lettres de consolation à l'impératrice Richise, sur la mort de ce prince; une à l'empereur Conrad, sur son élection; divers discours sur la cène du Seigneur, sur les vendredi et samedi saints, sur la résurrection et l'ascension du Seigneur, sur la fête de la Pentecôte, sur saint JeanBaptiste, saint Pierre, saint Paul et saint Laurent; sur la veille de l'Assomption de la sainte Vierge, sur la fête de tous les Saints et la Naissance de Jésus-Christ; sur saint Benoit et le grand nombre de ses miracles; Vie de saint Placide, ou compilation des Actes de son marlyre; Vie de saint Sévère, évêque de Cassin, à l'abbé Seignoret; Vie de saint Apol

1 Dicebat enim : Abbas si ex consensu monachorum electus non fuerit, abbas non est; et quicumque electionem monachis tollit, omne monasterium convellit. Petr., Epist. 2 ad Richis., tom. VI Annal. Bened., pag. 673. 2 Cet ouvrage est publié par Maï, au tome VI Script. vet. nov. coll., p. 245-280, et est reproduit au tome CLXXIII de la Patrologie, col. 10631116. (L'éditeur.) 3 Elles sont au tome CLXXXIX

linaire, abbé, à Raynald, diacre de Cassin; Vie des saints Guinison et Janvier, au moine Richard (les Bollandistes l'ont publiée au tome VI de mai) 6; sermons sur la veille et la fête de saint Marc, évêque d'Atino, et de ses compagnons, martyrs dans la persécution de Domitien; Vie de saint Léon, au pape Innocent II; l'Itinéraire de la Terre-Sainte; la Description des Fastes consulaires; la Suite des Empereurs, des Papes et des Abbés de MontCassin; un commentaire fort étendu sur la règle de saint Benoît; un recueil des diplômes accordés à cette abbaye par les papes, les empereurs, les rois et autres princes. La Chronique de Mont-Cassin ajoute que Pierre, diacre, traduisit en grec et en latin 7, un livre des pierres précieuses qu'Héva, roi d'Arabie, avait adressées à l'empereur Néron, et que Constantin avait emportées de Rome à Constantinople; qu'il fit un abrégé des livres de Vitruve sur l'Architecture du monde, qu'il composa des hymnes en l'honneur de plusieurs martyrs; qu'il donna l'Histoire des Troyens, depuis le commencement du monde jusqu'à son temps, et un livre des Prodiges et des Evénements extraordinaires, dédié à Ptolémée II, consul des Romains. Il n'y avait plus de consuls à Rome du temps de Pierre, diacre; ainsi, il faut corriger cet article sur le chapitre XLVII du livre des Hommes illustres de Cassin, où il est dit qu'il abrégea celui de Solin, intitulé: Des Merveilles du monde. Pierre fit encore un recueil de ce qu'il avait trouvé de plus remarquable sur l'astronomie dans les écrits des anciens sur cette matière, et corrigea un manuscrit qui contenait la vision du moine Albéric, dans les endroits qu'il trouva fautifs, ce qui suppose qu'il en avait l'original sous les yeux. Cette attention de sa part marquait en lui de l'exactitude; mais il en a manqué souvent ailleurs, soit dans les dates des événements, soit dans les circonstances des faits; peut-être aussi n'est-il tombé dans ces fautes que lorsqu'il a raconté de mémoire, ou trop longtemps après l'événement des choses, pour en avoir présentes toutes les circonstances. [Outre ces écrits, dom Tosti a publié, dans l'Histoire du monastère du Montde la Patrologie, col. 1121-1129. (L'éditeur.) — On en a parlé au numéro précédent. (L'édit.) — 3 Elle est reproduite au tome CLXXIII de la Patrologie, col. 1141-1144, d'après Martène, Ampl. coll. Angélo Maï la croyant inédite, l'a publiée au tome VII Script. vet. nova coll., pag. 260 et suiv., avec la première à Richise, qu'il croyait aussi inédite. (L'édit.) — € Pag. 450. 7 Lib. IV, cap. LXVI.

Cassin, une pièce de vers sur les derniers jours. L'auteur y décrit la tristesse et l'affliction de l'Eglise à l'époque du schisme d'A

naclet. Cette pièce est reproduite au tome CLXXIII de la Patrologie latine, col. 11431144.]

Godefroi,

abbé des Monts. Ses actions.

mort en 1165.

Ses écrits.

CHAPITRE XLVI.

Le vénérable Godefroi, abbé des Monts [1165; Aimon, abbé de Saint-
Pierre-sur-Dive; Pierre, moine; Heribert, moine.]

[Ecrivains latins du XIIe siècle.]

1. Le monastère des Monts, fondé, dans le XIe siècle, par saint Gebehard, archevêque de Salzbourg, est situé dans la Styrie, sur l'Ens. Godefroi, qui en fut le premier abbé, l'avait été pendant quelques années de Weingartein. Profès de l'abbaye de Saint-Georges dans la Forêt-Noire, il y avait été formé dans la pratique de la règle de saint Benoît, suivant les usages d'Hirsauge. Il les fit observer à Weingartein, et ensuite dans l'abbaye des Monts, où il remplit, par son exemple et par ses discours, les devoirs de sa dignité. C'était à lui qu'on s'adressait pour placer quelques-uns de ses disciples dans les abbayes vacantes, et il en fournit même pour remettre en vigueur la discipline régulière dans les monastères de filles, où elle était affaiblie ou tombée. Les progrès de l'abbaye des Monts furent arrêtés par un incendie qui la réduisit en cendres, de même que le monastère de filles qui était adjacent, pendant l'office de matines; tout fut rétabli dans l'espace d'une année par les libéralités des bientaiteurs du monastère, et avant la mort de Godefroi, qui arriva au mois de juin 1165, vingt-huit ans après qu'il en avait été élu abbé.

2. Godefroi a rendu son nom illustre dans Sa méthode. la postérité, non-seulement par les monuments de sa piété 2 et de son zèle pour la discipline monastique, mais aussi par un grand nombre d'homélies que dom Bernard Pez a jugées dignes du public, et qu'il a fait imprimer à Augsbourg en 1725, en deux volumes in-fol. [Ces homélies sont reproduites, avec la dédicace au cardinal Passione, et avec la dissertation préliminaire de Pez, au tome CLXXIV de la Patrologie latine, col. 1-1158.] Elles sont partie sur les dimanches, partie sur les fêtes de l'année, dans l'ordre qu'on

1 Godefr. Vita, ad caput Operum.
3 Tom. I, pag. 225, 227, 229 et 542.
Tom. I, pag. 236, 245 et 314.

lbid.

Hom. 4 in Dom. 1 Advent., pag. 27 et alibi.

les célébrait au siècle de Godefroi. Il y a quelquefois plusieurs homélies sur un même dimanche, mais elles ne sont pas toujours sur l'évangile du jour. L'orateur en faisait. aussi sur les épitres qu'on lisait à la messe, ou sur les leçons du premier nocturne de l'office de matines; souvent il fait des réflexions sur l'introït et l'oraison de la messe, pour en faire voir la liaison avec l'évangile du jour. Il suit, dans toutes les homélies, les sens allégoriques, tropologiques ou anagogiques, comme plus propres à former les mœurs des moines auxquels il adressait ses discours, comme on le voit par la préface sur les homélies d'été 3. Il s'applique surtout à leur inspirer des sentiments de componction et à les engager à expier et confesser leurs fautes. C'est dans ce dessein qu'il rapporte dans ses homélies tous les passages de l'Ecriture qui ont rapport à cette matière. Sa méthode, dans la correction des mœurs, est de n'être ni trop sévère, ni trop relâché, mais de garder un juste milieu.

3. Il suit, dans les matières de la grâce 4 et de la prédestination, les sentiments de saint Augustin et ceux de saint Bernard et de plusieurs anciens sur la conception de la sainte Vierge 5. Ce ne fut que dans le siècle suivant que l'on agita parmi les théologiens la question de l'immaculée Conception; ainsi Godefroy ne peut être accusé d'avoir pris parti à cet égard, puisque de son temps et avant lui il n'y avait là-dessus aucune contestation 6.

4. Le tome Ier des Homélies de Godefroi commence par celles qui sont sur les dimanches de l'Avent, et l'on y trouve de suite des homélies sur les dimanches d'après l'Epiphanie, les dimanches et les féries de Carême,

6 Plusieurs écrivains antérieurs avaient néanmoins proclamé Marie immaculée, et Pie IX, en définissant le dogme de l'immaculée conception, a pu dire avec vérité qu'il s'appuyait sur la tradition. (L'éditeur.)

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