Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Sa science était infuse.

Ecrits de sainte Hildegarde

Ses lettres.

degarde n'a jamais été solennellement canonisée, malgré les examens entrepris par les papes Grégoire IX, Innocent IV et Jean XXII. Ces examens n'aboutirent point, parce que les miracles avaient cessé, et qu'il n'y avait plus de témoins qui pussent les certifier. Cependant les martyrologes contiennent son nom dès le commencement du xve siècle, et il est en particulier dans le Martyrologe romain au 17 septembre.]

8. Jusque dans sa quarante-troisième année elle n'avait appris que le Psautier; mais alors un rayon de lumière descendant du ciel l'éclaira tellement, qu'elle comprit le sens du Psautier, des Evangiles et de tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament. Elle ne savait d'autre langue que celle de son pays; mais, pour rendre ses pensées en latin, elle se faisait aider d'un homme fidèle.

[9. Les écrits imprimés de sainte Hildegarde sont 1° ses lettres, au nombre de cent quarante-cinq, en y comprenant celles que diverses personnes lui adressèrent; 2o les Scivias, ou ses visions et ses révélations en trois livres; 3° le livre des Ouvrages divins de l'homme simple, ou Visions sur tous les points de la théologie, en trois parties; 4° la solution de trente-huit questions; 5° l'explication de la Règle de saint Benoît; 6o l'explication du Symbole de saint Athanase; 7° la Vie de saint Rupert ou Robert; 8° la Vie de saint Disibode; 9o Des subtilités des diverses natures des créatures, en neuf livres. Tous ces ouvrages sont réunis au tome CXCVII de la Patrologie latine, par les soins et avec les notes du docteur Reuss.]

10. Le recueil de ses lettres, imprimé à Cologne en 1566, in-4°, par les soins de Just Blanckwalt 2, comprend celles qu'elle reçut de papes, des empereurs, des évêques, des princes et autres personnes, que ses réponses. On les a toutes réimprimées dans la Bibliothèque des Pères, à Cologne, en 1662, et à Lyon en 1677, et il s'en trouve quantité d'autres dans le tome II de la Grande Collection de dom Martène. [Elles sont reproduites dans la Patrologie, d'après l'édition des Pères de Lyon et d'après Martène.]

Nous apprenons de celle qu'elle écrivit au

[blocks in formation]

pape Alexandre 3, qu'elle avait coutume de se choisir un prévôt ou supérieur dans le monastère de Saint-Disibode; que l'abbé sous lequel cet usage avait commencé étant mort, son successeur refusa d'accorder celui que sainte Hildegarde et ses sœurs avaient demandé pour prévôt, et que comme elles se pourvurent auprès du pape, il nomma un commissaire pour entendre les parties, avec pouvoir de leur donner un prévôt d'un autre monastère, si le nouvel abbé de Saint-Disibode persévérait dans son refus. L'empereur Conrad, en se recommandant, lui et son fils aîné, aux prières de la sainte et de sa communauté, leur promit de les assister dans tous leurs besoins. Elles reçurent les mêmes promesses de la part de l'empereur Fridéric, par une lettre où ce prince disait à leur abbesse, que ce qu'elle lui avait prédit était arrivé. Philippe, comte de Flandre, la consulta sur le voyage qu'il méditait en TerreSainte 5. L'abbesse répondit que résister aux ennemis du nom chrétien pouvait lui être utile pour la rémission de ses péchés.

11. On ne peut s'expliquer plus clairement qu'elle ne le fait sur la transsubstantiation du pain et du vin au corps et au sang de JésusChrist. « La même vertu du Très-Haut qui a, dit-elle, formé la chair du Sauveur dans le sein de la Vierge, change sur l'autel par les paroles du prêtre l'oblation du pain et du vin au sacrement de la chair et du sang de Jésus-Christ. >>

12. Parmi les lettres d'Elisabeth, abbesse de Schonauge au diocèse de Trèves 7, à sainte Hildegarde, est celle qu'elle lui écrivit au sujet de quelques peines d'esprit qui la jetaient dans le trouble. Sainte Hildegarde en ayant eu révélation, lui écrivit pour la consoler. Elisabeth l'en remercia par une lettre écrite vers l'an 1160, où elle dit qu'elle avait en effet été agitée de quelques troubles dans l'esprit, à cause des mauvais discours qu'on tenait d'elle dans le monde. Ces discours, elle les aurait soufferts avec patience, s'ils n'avaient eu pour auteurs que des gens peuple; mais les religieuses mêmes ayant censuré sa conduite sans [en] connaître [le mobile], ni la grâce de Dieu qui agissait en elle, sa peine avait été bien plus sensible. Elle se

du

carnem operata est, super altare ad verba sacerdotis oblationem panis et vini in sacramentum carnis et sanguinis convertit, virtute sua illud fovens. Pag. 561, Epist. de Corp. el Sang. Christi.

7 Pag. 502.

38

Lettre d'Elisabeth de Schnauge a sainte Hildegarde.

do

Lettre au clergé Mayence.

Autres let

Trèves.

plaint ensuite des fausses lettres qu'on faisait courir sous son nom. On lui supposait des prophéties sur le jour du jugement, et elle déclare que les révélations que Dieu lui avait faites par le ministère d'un ange, avaient seulement pour but d'engager les peuples à faire pénitence de leurs péchés. Pour éviter les sentiments d'orgueil, elle avait tenu secrètes ces révélations, et ne les aurait jamais publiées sans un ordre exprès de cet ange, plusieurs fois réitéré; enfin elle ne les avait rendues publiques en présence des magistrats et de personnes de piété, qu'après avoir, par le conseil de son abbé, consulté Dieu sur ce sujet. Elle ajoute que parmi ceux en présence de qui elle les publia, les uns les reçurent avec respect, les autres s'en moquè

rent.

1

13. L'abbesse et les religieuses du MontSaint-Robert ayant fait inhumer chez elles le corps d'un homme avec les cérémonies ordinaires, les officiers du clergé de Mayence leur ordonnèrent sous peine d'interdit de l'exhumer et de le jeter hors de leur cimetière; elles le refusèrent sous prétexte que cet homme, avant sa mort, avait reçu les sacrements de Pénitence, d'Extrême-Onction et d'Eucharistie, et qu'il avait été inhumé sans aucune opposition, et en présence du prêtre qui avait conduit le corps. Cependant, pour ne pas désobéir en tout, elles gardèrent l'interdit, cessèrent de chanter l'office divin et de s'approcher de la communion du corps de Jésus-Christ; mais avertie dans une vision, l'abbesse Hildegarde écrivit à ceux qui avaient jeté l'interdit pour les prier de le lever.

14. D'après la sainte, le prêtre ne doit de Mayence point accorder le corps de Jésus-Christ, caet à celui de ché sous l'espèce du pain, quod in specie panis latet, à celui qui est sujet au vomissement, quoiqu'il le demande, avec empressement; mais pour la sanctification du malade, le prêtre peut mettre l'Eucharistie sur la tête et le cœur du malade, en prononçant quelques prières. Elle pense que le corps de Jésus-Christ est caché sous l'espèce du pain, comme l'âme de l'homme est invisible 2. Les clercs de Cologne l'avaient priée de leur faire savoir ce qui devait leur arriver, au cas qu'elle l'eût appris dans une vraie vision :

1 Pag. 563.

2 Divinum sacramentum in specie panis latet quemadmodum anima hominis invisibilis existit. P. 566. 3 Pag. 572.

elle leur fit dans sa réponse de vifs reproches sur leur vie séculière et voluptueuse 3, sur leur indécence dans la célébration de l'office divin, sur leurs liaisons avec des gens de mauvaises mœurs et de mauvaise doctrine. Sa réponse au clergé de Trèves n'est pas plus favorable. La sainte prédit aux clercs de ces deux Eglises de grandes calamités s'ils ne font pénitence.

15. On dit que sainte Hildegarde fut priée

4

Lettre aux

en 1153 par le chapitre général des moines moines gris. de Citeaux, de leur faire connaître, si Dieu le lui révélait, ce qui pouvait lui déplaire dans l'ordre. Elle répondit, selon que nous l'apprenons d'Albéric de Trois-Fontaines 5, que le reproche que Dieu avait à leur faire était d'avoir rompu entre eux la charité. Cette lettre ne se lit pas dans le recueil de celles de sainte Hildegarde, imprimé à Cologne en 1566; mais elle a été donnée depuis par dom Martène dans le tome II de sa Grande Collection 6. Elle en écrivit une, adressée aux moines gris, nom que l'on donnait quelquefois aux Cisterciens, parce qu'en voyage ils portaient un manteau gris. On montre encore dans l'abbaye de Saint-Victor à Paris celui de saint Bernard. Dans cette lettre, qui est fort longue, l'abbesse Hildegarde leur donne divers avertissements, surtout touchant les convers, dont la plupart n'étaient véritablement pas convertis à Dieu, et ne travaillaient ni le jour ni la nuit. Elle en reprend d'autres qui, se croyant élevés à un haut degré de sainteté, méprisaient leurs confrères, les regardant comme des membres inutiles, et d'autres qui s'appliquaient trop à s'enrichir. « Ces hommes, dit-elle, veulent posséder tout ensemble le ciel et le monde, ce qui est impossible. »

Antres lettres Hildegarde.

16. Outre les lettres de sainte Hildegarde, rapportées dans le recueil dont on vient de dese parler 7, il s'en trouve une à l'abbé de Brunvillers dans la Vie de cette sainte, composée par Thierry, abbé de Saint-Trond, et quatrevingt-quatre dans la Grande Collection de dom Martène. Quoiqu'elles respirent toutes, comme les précédentes, un air de piété, le style n'en est pas si mystérieux; on y trouve quelques faits qui ont rapport à l'histoire de son siècle, surtout au schisme que l'empereur Fridéric avait excité entre le pape Alexandre III et

Annal. Bened., lib. LXXX, num. 11, pag. 328. Alberic., ad an. 1153, pag. 323.

6 Tom. II Ampliss. Collect. Marten., pag. 1012. 7 Bibl. Patr., tom. XXIII, pag. 578.

l'antipape Victor IV. Il y en a plusieurs de la part des abbés et des abbesses qui la consultaient pour savoir s'ils devaient abandonner le gouvernement de leurs monastères, soit parce qu'ils ne s'en croyaient pas capables, soit pour les difficultés qu'ils y rencontraient. Son principe général est que lorsque l'on est appelé, par les voies canoniques, au gouvernement des âmes 1, on ne doit pas le quitter; mais elle regarde comme un prévaricateur celui qui abandonne son troupeau pour se charger d'en conduire un autre 2.

17. Elle consolait les pasteurs 3 qui s'affligeaient des tribulations que leur occasionnait la charge d'âmes, ranimait leur zèle, les exhortait à combattre avec force 4, à veiller soigneusement sur leur troupeau, à souffrir les persécutions et à traiter avec bonté ceux qui leur étaient soumis 5. Une femme noble et riche étant allée à pied pour la voir et obtenir, par ses prières, la fécondité, elle répondit à plusieurs abbés qui la lui avaient recommandée, qu'il dépendait de Dieu de donner ou non la fécondité dans le mariage, mais qu'elle ne laisserait pas de prier Dieu d'accorder à cette dame ce qu'elle souhaitait. Elle conseilla à un abbé de quitter sa dignité", s'il était inutile à ses religieux. Le prévôt de Coblentz l'assure dans sa lettre que tout ce qu'elle lui avait prédit était arrivé. Elle donne pour maxime que nous devons toujours obéir à nos maîtres, si ce n'est lorsqu'ils veulent nous obliger à renoncer à la foi catholique; que l'on doit, dans l'abstinence des aliments corporels, garder les règles de la discrétion 10; que quand on a assez de lumières pour conduire un monastère, on ne doit pas en abandonner le gouvernement, cette fonction étant agréable à Dieu. C'est un conseil qu'elle donna à quantité d'abbés et d'abbesses qui pensaient à se décharger du poids de la supériorité.

8

[blocks in formation]

rable et de condition libre. L'abbesse d'Anturnac prenait tout cela en bonne part, mai elle ne laissa pas d'objecter à sainte Hildegarde, que dans la primitive Eglise Jésus-Christ avait choisi des pêcheurs et des pauvres pour le saint ministère, et que, selon saint Pierre, Dieu ne fait exception de personne. La sainte répondit que les vierges étant les épouses de Jésus-Christ, l'habit blanc leur convenait; qu'elles sont du nombre des personnes qui Apoc, XIV. 1. suivent l'Agneau, et qui portent son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts; que Dieu ne confond pas l'ordre des personnes, et ne permet pas que l'inférieur prenne la place ou monte même au-dessus du supérieur; que parmi les hommes, aucun ne s'avise de loger dans une même étable les bœufs, les ânes, les brebis, les boucs; qu'il est du bon ordre de ne pas rassembler dans un même troupeau des personnes de différentes conditions, de peur qu'il ne se forme entre elles une haine mutuelle, et que les nobles ne méprisent celles qui sont de basse nais

sance.

19. Un docteur de l'Université de Paris !! ayant consulté sainte Hildegarde sur le sentiment de Gilbert de la Porrée, qui soutenait qu'en Dieu la paternité et la divinité n'étaient pas Dieu, elle répondit qu'elle avait appris, dans une vision, que la paternité et la divinité sont Dieu, parce qu'il n'y a rien en Dieu qui ne soit Dieu. L'abbé et les moines du mont de Saint-Disibode la prièrent avec instance de composer la Vie de ce saint, leur patron, et qui était aussi le sien, puisqu'elle avait été instruite, dès son enfance, dans le monastère sous l'invocation de saint Disibode; elle fit ce qu'ils demandaient. Sa réponse se trouve, avec la Vie de ce saint, dans Surius, et dans Bollandus, au 8 juillet.

Jugement sur les lettres

20. [On ne peut méconnaître que beaucoup de ses exhortations et de ses conseils, en ré- de sainte Hildegarde. ponse aux demandes qui lui étaient adressées, témoignent d'une sagesse supérieure à toutes les lumières du siècle : ses conseils recommandent de rentrer en soi, de s'amender dans son intérieur; tous sont donnés avec une entière franchise, même ceux qui s'adressent au chef suprême de la catholicité; beaucoup d'entre eux dénotent un véritable esprit prophétique et une intelligence surnaturelle des mystères de Dieu et du cœur 8 Epist. 27. 10 Epist. 38, 39,

7 Epist. 16. 9 Epist. 34.

11 Epist. 66.

40.

Lettres de l'empereur Fridéric.

Solutions de sainte Hil

questions de

Gemblours.

humain. Cependant, un grand nombre de ses lettres, et en général la majeure partie de ses écrits sont obscurs et difficiles à comprendre 1.]

21. Dom Martène a mis, à la suite des lettres de sainte Hildegarde 2, celles de l'empereur Fridéric II, recueillies par Pierre des Vignes, son chancelier. Les protestants les avaient déjà rendues publiques pour satisfaire leur haine contre le Saint-Siége, parce que ces lettres sont remplies de calomnies et d'invectives contre les pontifes romains. Dom Mabillon, dans une vue toute différente et uniquement pour servir à l'histoire ecclésiastique du XIIe siècle, les a transcrites sur un manuscrit de la reine de Suède; et c'est en suivant le même dessein que dom Martène, après les avoir corrigées en plusieurs endroits sur un manuscrit de la bibliothèque de Colbert, les a insérées dans sa grande Collection. Il remarque que plusieurs écrivains contemporains, nommément Guillaume du Puy-Laurent, ont dit de cet empereur qu'il reconnut à la fin de sa vie l'erreur dans laquelle il était tombé en prenant le parti de l'antipape Victor IV, et que pour témoigner son regret de sa désobéissance et de sa rébellion envers l'Eglise, il défendit qu'on le pleurât après sa mort, et qu'on lui fit les obsèques qu'on avait accoutumé de faire aux empereurs.

22. Guibert, n'étant que moine de Gemdegarde aux blours 3, proposa à sainte Hildegarde trenteGuibert de huit questions, les unes sur divers endroits de l'Ecriture sainte, d'autres sur la grâce et le libre arbitre, quelques-unes sur des matières de théologie. Elle répondit à toutes. Nous remarquerons dans ses réponses qu'elle ne croyait pas qu'Adam, même avant son péché, vît Dieu comme il est, des yeux du corps, ce privilége étant réservé aux bienheureux, lorsqu'après la résurrection leur corps sera spiritualisé; qu'elle pensait que les anges qui ont apparu aux anciens patriarches se formaient un corps des parties de l'air, ne pouvant se montrer à eux que de cette manière, parce qu'ils sont invisibles de leur nature; que ce qu'ils mangeaient, étant avec des hommes, se dissipait aussitôt comme la rosée devant le soleil; que l'apparition de Samuel à Saül n'est point fondée, parce qu'il

1 Voyez Diction. encyclop. de la Théolog. cathol., tom. XI. (L'éditeur.)

2 Marten., tom. II Ampliss. Collect., pag. 1634.
3 Tom. XXIII Bibliot. Pat., pag. 583, [et de là au

est impossible qu'un juste mente après sa mort; que tous ceux qui ont péché en Adam, et les enfants mêmes, sont enfants de perdition, s'ils ne sont régénérés dans les eaux du baptême; qu'Enoch et Elie, transférés miraculeusement en un lieu inconnu, n'y ont aucun besoin des vêtements ni des aliments ordinaires; que les saints qui sont dans le ciel voient tout ce qui se passe sur la terre, soit dans Dieu, soit par le ministère des anges; que les damnés mêmes y voient les maux qui s'y passent, et conçoivent la félicité des saints; que le feu de l'enfer n'est pas formé des éléments terrestres, et qu'il est différent de celui dont les âmes du purgatoire endurent les atteintes, pour se purifier de leurs péchés.

Explication de la Règle de

23. Le commentaire que sainte Hildegarde fit sur la Règle de saint Benoît, à la prière Saint Benoit. de la congrégation d'Héningen, n'en explique qu'une partie : il est littéral et rend en peu de mots le sens de la règle d'une manière très-claire. Elle y répète plus d'une fois que le législateur n'a point défendu l'usage de la volaille, parce que la chair en est moins propre à exciter les passions que celle des quadrupèdes, dont saint Benoît accorde l'usage aux infirmes seuls pour le rétablissement de leur santé. Ce commentaire se trouve avec les autres opuscules dans le recueil de ses œuvres, à Cologne en 1566.

24. Sainte Hildegarde composa pour ses sœurs une explication du Symbole 5 qui porte le nom de saint Athanase. Sa doctrine sur les mystères de la Trinité et de l'Incarnation est très-pure, et, pour en donner l'intelligence autant que l'homme en est capable, elle propose divers exemples ou comparaisons que l'on ne trouve pas ailleurs. Elle donne à la fin un précis de la Vie de saint Robert, patron de son monastère, et quelques traits de l'histoire de la famille de ce saint, que l'on peut voir plus en détail dans Surius et dans Bollandus au 15 mai.

Explication du Symbole.

Révélations de sainte Ha degarde les Serviss.

livre des U vias.]

ما

vrages di

25. Les Révélations de sainte Hildegarde ont été recueillies en trois livres, [sous le nom de Scivias], et imprimées avec celles de sainte Brigitte et de sainte Elisabeth de Schonauge, à Paris en 1513; séparément à Haguenau en 1529, et à Cologne en 1628. [L'é-garde. dition de 1513 est reproduite au tome CXCVII de la Patrologie, col. 383-738.] La sainte les

tome CXCVII de la Patrologie, col. 1037 et suiv.] Ibid., pag. 590, [et de là au même volume de la Patrologie, col. 1053-1066.]

* Ibid., pag. 594, (ibid., col. 1065-1082.]

Autres vrages de sainte Hilde

commence ordinairement par des images sensibles qu'elle dit avoir vues, et dont elle donne des explications mystérieuses; ensuite elle en tire une morale saine et solide, d'un style vif et figuré, où elle combat fortement les vices qui régnaient alors, et excite les pécheurs à la pénitence. [Une idée qui revient souvent dans ses écrits, c'est que Dieu est la raison vivante et essentielle dont la participation rend l'homme raisonnable.] La plupart de ses lettres sont dans le même goût. [Jean Manis, archevêque de Lucques, dans la deuxième édition des Mélanges de Baluze, tome II, a fait paraître pour la première fois le livre des Divins ouvrages de l'homme simple. Cet ouvrage est divisé en trois parties: La première contient quatre visions et cent chapitres; la deuxième renferme deux visions et quarante-huit chapitres; la troisième, cinq visions et trente - huit chapitres. La sainte commença cet écrit à l'âge de soixante-cinq ans, en l'an 1163, comme elle le dit elle-même. Elle y fait mention des révélations contenues dans le livre des Scivias et les distingue de celles-ci. L'ouvrage renferme beaucoup de choses curieuses sur le système du monde, sur la constitution physique de l'homme intérieur et extérieur, sur les changements de l'air, les maladies des hommes et autres choses semblables 1. L'auteur parcourt toutes les œuvres de Dieu depuis la création du monde jusqu'à la défaite de l'antechrist. Ce recueil est reproduit au tome CXCVII de la Patrologie, col. 739-1038.]

26. On lit dans Molanus, qu'Hildegarde inséra plusieurs de ces images merveilleuses dans un commentaire sur l'Apocalypse; l'une d'elles représentait l'Eglise sous la forme d'une reine d'un beau visage, avec cette inscription: « Il faut que je conçoive et que j'enfante. » Trithème donne à sainte Hildegarde cinquante - huit homélies sur les

1 Voyez Mansi dans la Bibliothèque latine de Fabricius, et au tome CXCVII de la Patrologie, col. 143, note 8. (L'éditeur.)

2 Molan., Hist. de sanct. Imagin., lib. IV, cap. VIII. 3 Marten., tom. II Ampliss. Collect., pag. 1013.

Elle a paru dans les Bollandistes, au tome II de juillet, 8 du mois, pag. 581, et de là dans la Patrol., tome CXCVII, col. 1093-1116. (L'éditeur.)

5 Bollandistes, tome III de mai, 15 du mois, p. 503, et de là dans la Patrologie, ibid., col. 1081-1094. Busée de la Compagnie de Jésus l'avait fait paraître en 1602, et Serarius dans son IIe livre Rerum mogunticarum, c. XXV. (L'éditeur.)

6 L'ouvrage intitulé des Subtilités des diverses natures des créatures, a paru d'une manière plus com

Evangiles, un livre sur le Sacrement de l'autel, que l'on a imprimé parmi ses lettres; un grand volume intitulé: Scivias ou Sciens vias (c'est le recueil de ses révélations); trois livres des Mérites de la vie. Il paraît que Trithème n'avait pas vu l'ouvrage entier 3, puisqu'il est divisé en six livres, dont le premier contient cent quarante-deux chapitres, le second quatre-vingt-cinq, le troisième quatrevingt-quatre, le quatrième soixante-dix, le cinquième quatre-vingt-cinq, le sixième quarante-cinq. Il lui attribue encore la Vie de saint Disibode, de saint Rupert, duc 5, et de sainte Berthe, sa mère, avec quelques autres opuscules, dont deux traitaient de la médecine, imprimés à Strasbourg en 1533 et 1544, in-fol. 6. Richer, moine de l'abbaye de Senones, qui écrivait environ trente ans après la mort de sainte Hildegarde, dit en avoir vu un à Strasbourg, écrit de la main même de cette abbesse. Il remarque qu'outre ses prophéties touchant l'état des royaumes 7, elle avait prédit l'établissement de l'ordre des Prêcheurs et des frères Mineurs, qui ont, dit Richer, commencé de notre temps. «Il viendra, dit-elle, des frères portant une grande tonsure et un habit religieux, mais extraordinaire, qui dans leur commencement seront reçus du peuple comme Dieu; qui n'auront rien de propre et ne vivront que d'aumônes, sans en rien réserver pour le lendemain ; qui iront, dans cette pauvreté, prêchant par les villes et les villages, et seront d'abord chéris de Dieu et des hommes; mais qui, étant bientôt déchus de leur institut, tomberont dans le mépris. » Et leur conduite, ajoute Richer, a vérifié cette prédiction. Bzovius a rapporté sur l'an 1415 une autre prophétie de sainte Hildegarde, touchant les moines mendiants, que les Bollandistes, à la page 667 du tome Ier de mars, rejettent comme supposée, parce qu'ils ne l'ont pas trouvée dans ses écrits à Bingue 8.

plète et plus exacte par les soins du docteur Daremberg et avec les prolégomènes et les notes du docteur Reuss, tome CXCVII de la Patrologie, col. 1117-1352. Il est divisé en neuf livres. L'auteur y explique les qualités médicinales des plantes, des éléments, des arbres, des pierres précieuses, des poissons, des oiseaux, des animaux, des reptiles et des métaux. (L'éditeur.)

7 Richer, tom. III Spicileg., lib. IV, cap. xv, pag. 371.

8 Les autres ouvrages manuscrits de sainte Hildegarde sont divers poèmes, l'Hymnodie céleste, la Langue ignorée, avec une version latine, un livre de médecine. Le révérend Louis Schneider, curé d'Eibinged, très versé dans les écrits de la sainte et gar

« ZurückWeiter »