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Elisabeth če Schnauge.

See révélations.

Ce qu'elles contiennent.

27. Elisabeth de Schnauge ou Schonauge', dont on a rapporté plus haut une lettre à sainte Hildegarde, naquit en 1138; à l'âge d'environ douze ans, elle entra dans le monastère de Schnauge, au diocèse de Trèves, bâti par Hildelin, premier abbé d'un monastère de même nom, à quelque distance de là 2. Elisabeth se nomme, dans ses lettres, humble moniale et maîtresse des sœurs qui sont établies à Schnauge. Quelques-uns l'ont appelée abbesse, mais sans raison, parce qu'elle vivait, elle et ses sœurs, sous la conduite de l'abbé Hildelin, qui gouvernait en même temps un monastère d'hommes de l'ordre de Saint-Benoît, à Schnauge, lieu nommé ainsi à cause de sa belle vue. A l'âge de vingt-trois ans, Elisabeth commença à avoir des extases et des visions; l'abbé Hildelin l'obligea à les découvrir à un frère qu'elle avait, nommé Lébert [ou Eckbert, Eybert, Echebert], chanoine de l'Eglise de Bonn 3.

28. Celui-ci vint à Saint-Florin de Schnauge en 1152, y embrassa l'état monastique et en fut depuis le second abbé. Il écrivit, sous la dictée de sa sœur, les visions et les révélations qu'elle avait eues, et en forma cinq livres, dont le troisième est intitulé: Des voies du Seigneur, auxquels il en ajouta un sixième qui contient les circonstances de la mort d'Elisabeth, dont il avait été témoin. Ils sont écrits d'un style simple, et l'auteurne paraît pas y avoir ajouté du sien. Il suit, dans les événements qu'il raconte, l'ordre chronologique, en commençant à la Pentecôte de l'an 1152, et donne de suite tout ce qui arriva à sa sœur jusqu'au 18 juin de l'an 1165 5, qu'elle mourut âgée de 36 ans.

29. Les Bollandistes ont fait imprimer une partie de ses visions et de ses révélations à la suite de sa Vie 6, au 18 juin. [C'est d'après cette édition que la Vie et les Révélations de sainte Elisabeth sont reproduites au tome CXCV de la Patrologie, col. 119-194.] On trouve, dans le troisième livre, des exhortations pour les différents états, des reproches

dien de ses reliques, avait promis de faire paraître ces écrits encore inédits. Je ne sais s'il a tenu parole. Voyez Reuss, tom. CXCVII de la Patrologie, col. 143. (L'éditeur.)

1 Bolland., ad diem 18 junii, p. 604 et seq. [Patrol., tom. CXCV, col. 119 et suiv.]

2 Voir sur sainte Elisabeth les prolégomènes des Bollandistes au tome III de juin, pag. 604, 18e jour et dans le tome CXCV de la Patrologie, col. 113-118. (L'éditeur.)

> Voir sur Eckbert une notice historique tirée de

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aux prélats de son temps, et ce principe de théologie que les prêtres ordonnés par des évêques dont l'entrée dans l'épiscopat n'est pas canonique, ne laissent pas d'avoir le pouvoir de consacrer le corps de Jésus-Christ. Ce qui est dit, dans le quatrième livre 8, du martyre de sainte Ursule et de ses compagnes, ne mérite aucune croyance 9, quoique Elisabeth dise qu'elle en avait appris l'histoire de sainte Vérenne, dont le corps avait été apporté à Schnauge en 1156, d'un ange et d'autres saints. On avait déjà une histoire des onze mille vierges, rejetée de tous les critiques, et dans laquelle elle trouvait ellemême plusieurs fautes. Dans les martyrologes imprimés avant le pontificat de Grégoire XIII, on lisait que sainte Elisabeth de Schnauge s'était rendue célèbre par ses révélations. Le pape retrancha cette circonstance dans le Martyrologe romain, revu et augmenté par ses ordres. La principale raison de ce retranchement fut qu'il ne doutait point de la fausseté de ce que la sainte raconte du martyre de sainte Ursule 10, des onze mille vierges et de quelques autres martyrs, histoire visiblement fabuleuse et pleine de circonstances contraires à la vérité de l'histoire. Il y est, entre autres, fait mention d'un pape nommé Cyriaque, inconnu dans tous les catalogues des papes, et on le place ici entre Pontien et Anteros, c'est-à-dire entre le 28 septembre 235 et le 21 novembre de la même année. Il y est aussi parlé d'un roi de Constantinople nommé Dorothée, et d'un roi de Sicile, qui ne sont connus ni l'un ni l'autre dans l'histoire. Au reste, Elisabeth ne doit point passer pour fabricatrice des Actes du martyre des onze mille vierges; il y en avait, comme on vient de le dire, de fabriqués avant elle. Le père Sirmond conjecture que le nom d'une martyre appelée Undecimilla a donné lieu à l'histoire fabuleuse des onze mille vierges 11.

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Lebert, ou mieux Ec.

abbé de Sa nt

Florent de

Schnauge.

sée à sainte Hildegarde; nous en avons parlé plus haut. Lébert l'a rapportée dans le prologue sur la Vie de sa sœur; elle se lit aussi dans la Chronique d'Hirsauge, par l'abbé Trithème. Les cinq livres des Visions d'Elisabeth de Schnauge ont été mis sous presse, avec les Révélations de sainte Hildegarde et celles de sainte Brigitte, à Paris, 1513, in-fol., par les soins de Jacques Lefèvre, et depuis à Cologne en 1628, in-fol. Il y en a une édition en langue italienne, à Venise en 1589, in-4°. Les Bollandistes n'ont donné que le premier et le second livre des Visions d'Elisabeth, une partie du troisième et le sixième entier; ils ont omis le reste comme ne faisant rien à l'histoire de cette sainte.

[31. Non content d'appliquer son talent à bert, Egbert, sauver de l'oubli les ouvrages de sa sœur 1, Ecbert en composa pour son propre compte quelques-uns qui sont venus jusqu'à nous. Ainsi on lui attribue un écrit intitulé de l'Eloge de la Croix, un autre ayant pour titre : Aiguillon de l'amour, et des Soliloques ou Méditations. Le premier est reproduit au tome CXCV de la Patrologie, col. 103-106. Le deuxième se trouve parmi les ouvrages de saint Bernard, au tome CLXXXIV de la Patrologie. Le troisième est au tome CXCV, col. 106-114; il est reproduit comme le premier, d'après Pez, Bibl. ascetica, tom. VII.

Mais le principal écrit d'Egbert est celui qu'il composa contre les cathares, qui renouvelaient les erreurs des manichéens. Cet écrit comprend treize sermons ou discours dans lesquels Egbert réfute dix de leurs erreurs. Il avait eu plusieurs fois des conférences avec eux pendant qu'il était chanoine de l'Eglise. de Bonn; et comme on en découvrait souvent dans le diocèse de Cologne, il se crut obligé d'exposer leurs erreurs et de les réfuter. C'est ce qu'il fait dans les discours en question. Il remarque que ces hérétiques s'appellent en Allemagne cathares, en Flandre piphares, en France tisserands, et il les fait descendre des manichéens. Voici les erreurs qu'il leur attribue et qu'il réfute dans ses discours : «lls condamnent les noces, dit-il, et menacent de damnation ceux qui meurent mariés. Quelques-uns d'entre eux ne condamnent que les mariages qui se font entre des personnes qui

1 Voyez Dictionnaire de Patrologie, V⚫ vol., article

ne sont pas vierges. Ils ne mangent pas de chair, parce qu'ils la croient impure, c'est la raison qu'ils en donnent publiquement; mais ils disent en secret que la chair est l'œuvre du démon. Ils parlent diversement sur le baptême: quelques-uns disent que le baptême ne sert de rien aux enfants; ils ajoutent en secret que le baptême d'eau ne sert de rien c'est pourquoi ils rebaptisent dans leur secte, et ils assurent que le baptême qu'ils confèrent. est celui du feu et celui du Saint-Esprit. Ils croient que les âmes des défunts entrent dès le jour même de leur mort, en possession de la béatitude ou de la damnation éternelle, et ne croient point au purgatoire. Ils rejettent, par conséquent, les prières, les aumônes et les messes pour les morts. S'ils viennent à l'église, et s'ils y entendent la messe et y communient, c'est par feinte; car ils croient que l'ordre sacerdotal est totalement perdu dans l'Eglise, et qu'elle ne subsiste plus que dans leur secte. Ils ne croient point que le corps de Jésus-Christ soit consacré sur l'autel; mais ils appellent dans leur chair le corps de Jésus-Christ. « J'ai ouï dire, ajoute-t-il, à un homme qui s'était retiré de leur secte, après en avoir découvert les turpitudes et les erreurs, qu'ils assuraient que Jésus-Christ n'était pas né de la Vierge; qu'il n'avait pas de chair véritable; qu'il n'était pas ressuscité réellement, mais en apparence. » Il pense que c'est pour cette raison qu'ils ne célèbrent point la Pâque, mais qu'ils ont une autre fête qu'ils appellent Bema. Enfin, il les accuse d'enseigner que les âmes des hommes sont les anges apostats qui ont été chassés du ciel. Tel est le fond de ces treize discours que l'abbé Egbert a dédiés à Réginald, archidiacre de Cologne. Ils ont paru à Cologne, en 1530, in-8°, dans le XII volume de la Bibliothèque des Pères de Cologne, dans Galland, tom. XIV, pag. 447, et de là au tome CXCV de la Patrologie, col. 11-98. Dans toutes ces éditions, ils sont suivis d'un extrait sur les manichéens, emprunté à saint Augustin. Galland, en parlant de ces sermons, dit qu'on ne saurait trop les recommander aux amis des études théologiques, à cause de la clarté du discours, de la méthode et de la force des arguments, ibid., pag. 447.]

Egbert.

Hugues, sa naissance, ses

études,

fait moine,

devient abbé

Il est fait

archevêque de

Rouen 1128.

en

I assiste an concile de Reims en 1131 et à celui

CHAPITRE XLVIII.

Hugues, archevêque
archevêque de Rouen '.

[Ecrivain latin, 1164.]

1. Hugues fut une des lumières de l'Eglise de son temps, et l'ornement de l'ordre de saint Benoît, ainsi que Matthieu, son frère, cardinal, évêque d'Albane. La France leur donna la naissance 2, et la ville de Laon l'éducation. Ils y apprirent l'un et l'autre les belles-lettres, sans doute dans l'école d'Anselme. Sans se laisser éblouir par la noblesse et l'opulence de leur famille, ils embrassèrent l'état monastique dans l'abbaye de Cluny 3. Dès l'an 1115, Hugues était prieur de SaintMartial à Limoges, ensuite il le fut de SaintPancrace en Angleterre, puis abbé d'un nouveau monastère appelé Radinge.

2. Après la mort de Geoffroy, archevêque de Rouen, arrivée en 1128, on mit à sa place l'abbé Hugues. Son élection fut approuvée de Henri, roi d'Angleterre, et de l'évêque de Salisbéri, dans le diocèse duquel le monastère de Radinge était situé. Hugues fut le seul qui s'y opposa. Le clergé de Rouen écrivit au pape Honorius II, qui confirma l'élection. Hugues ne fut sacré qu'au mois de septembre 1130: aussitôt qu'il fut installé sur le siége archiepiscopal de cette ville, saint Bernard lui écrivit 5 pour lui faire connaître les mœurs du peuple qu'il avait à gouverner, et pour l'exhorter à être en même temps patient et pacifique, et à modérer son zèle par la prudence. Pierre de Cluny lui en écrivit aussi une, mais pour l'inviter à venir voir sa communauté, qui n'avait pas encore oublié, dit-il, combien il avait illustré cette abbaye par son érudition et par sa piété.

3. En 1131, Hugues assista au concile de Reims, où l'élection du pape Innocent II fut de Montpel- solennellement approuvée, et Pierre de Léon

lier en 1134.

1 Voir sur Hugues au tome CXCII de la Patrologie, col. 1112-1131, une notice tirée de la Gallia christiana, et une autre tirée de l'Histoire littéraire de la France. (L'éditeur.)

2 lug., Epist. ad Matt. Alban.; tom. V Anecdot., Marten., pag. 897.

3 Mabillon., lib. LXXIV Annal., num. 70, et lib. LXXV, num. 31.

♦ Mabillon., ubi supra.

excommunié. Il présenta au pape des lettres d'obédience de la part de Henri, roi d'Angleterre 7. Nommé par Innocent II, en 1134, pour examiner le différend entre les abbés de la Chaise-Dieu et de Saint-Tibéri, il se trouva le 3 novembre à Montpellier, avec Bernard, archevêque d'Arles, et Arnaud, archevêque de Narbonne, légats du Saint-Siége, et avec plusieurs évêques et autres personnes ecclésiastiques. Les deux abbés avaient été cités au concile. Adémar, abbé de Saint-Tibéri, s'y présenta; mais Etienne, abbé de la Chaise-Dieu, n'y comparut point, ni personne de sa part. Hugues de Rouen ne laissa pas de faire toutes les informations; et après avoir interrogé tous ceux qui pouvaient avoir connaissance du fait, il rendit un jugement favorable à l'abbé de Saint-Tibéri 3, en lui adjugeant l'église de Bessan, que Bérenger, évêque d'Agde, lui avait donnée, et que l'abbé de la Chaise-Dieu prétendait lui appartenir en vertu d'une donation faite postérieurement par le même évêque. L'archevêque de Rouen rendit comple au pape de ce qu'il avait fait, par une lettre rapportée dans les preuves de la nouvelle Histoire du Languedoc, avec celle que Hugues écrivit sur le même sujet-à l'abbé de Saint-Tibéri, et dans l'appendice du sixième tome des Annales 1o de l'ordre de Saint-Benoît.

4. Roger de Salisbéri ", et Alexandre de Lincoln, les deux plus puissants entre les évêques d'Angleterre, s'étant rendus suspects au roi Etienne, à cause de plusieurs forteresses qu'ils avaient fait bâtir, ce prince les fit arrêter et se saisit de leurs châteaux. L'action du roi fut prise diversement. Henri,

5 Bernard., Epist. 45.

6 Petr. Vener., lib. VI, Epist. 32.

7 Mabillon., lib. LXXV Annal., num. 122.

8 Hist. Lang., tom. II, pag. 412, 413.

Ibid., pag. 475, 476, 477. [Patrol., tome CXCII, col. 1134.]

10 Pag. 666 et seq.

11 Tom. X Concil., pag. 1015, 1017.

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male en 1130,

évêque de Winchester, son frère, la désapprouva, disant que ces évêques n'avaient pu être dépouillés de leurs biens sans un jugement ecclésiastique: Hugues de Rouen prit hautement le parti du roi. L'affaire fut agitée au concile tenu à Winchester en 1139, le 9 août. L'archevêque de Rouen y convint que les évêques garderaient leurs châteaux, s'ils pouvaient montrer par les canons qu'ils avaient le droit d'en avoir; mais il ajouta qu'en leur supposant ce droit, ils devaient donner, comme tous les autres seigneurs, les clefs de leurs forteresses au roi, parce qu'on était dans un temps suspect; que tel était l'usage de toutes les autres nations, lorsqu'un roi faisait la guerre pour la sûreté commune. Les autres évêques demandaient que ceux de Salisbéri et de Lincoln fussent rétablis dans la possession de leurs châteaux avant que leur affaire fut examinée; et l'on se sépara le 1er septembre sans avoir rien fait.

Il érige en 5. Plusieurs années auparavant, et dès l'an abbaye l'église Au 11301, Hugues avait érigé en abbaye l'église d'Aumale, desservie auparavant par six chanoines, à deux conditions: l'une, que le premier abbé serait pris dans la communauté de Saint-Lucien de Beauvais, d'où Aumale dépendait; l'autre, que l'abbé ferait profession d'obéissance à l'archevêque de Rouen, ce que la plupart des abbés de ce diocèse ne voulaient pas faire. Les lettres que Hugues écrivit à ce sujet sont rapportées dans la Neustrie pieuse, et dans la nouvelle Collection des conciles de Rouen. Il confirma en 1141 2 les priviléges accordés à l'abbaye du Bec par l'archevêque Guillaume, dans le temps que saint Anselme en était abbé. Il ne se réserva sur cette abbaye que les choses qui ne peuvent se faire ou administrer sans l'office de l'évéque.

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adressée à cet archevêque, dans laquelle, après avoir loué son zèle infatigable pour l'Eglise romaine, et son intrépidité à le soutenir contre l'antipape Anaclet, son compétiteur, il lui accorde, ainsi qu'à ses successeurs dans le siége archiépiscopal de Rouen, la confirmation des priviléges de cette église. Le pape, par une autre lettre 5, lui marque qu'il lui envoie en signe d'amitié l'étole qu'il avait coutume de porter, afin qu'il la mît luimême habituellement sur son cou en mémoire de lui et par respect pour saint Pierre. Sur les plaintes de Henri, roi d'Angleterre, que Hugues exigeait une profession d'obéissance de tous les abbés de son diocèse, et qu'il y causait d'autres troubles, Innocent lui écrivit qu'il fallait se relâcher pour un temps de la sévérité des canons à l'égard des abbés, en considération de la protection que ce prince accordait à l'Eglise, et absoudre les abbés qui avaient encouru quelque censure pour n'avoir pas voulu faire cette profession. Outre l'obéissance 7, les évêques obligeaient les abbés, en les bénissant, de leur payer un cens annuel appelé le droit synodal, de les loger dans leurs monastères lorsqu'ils voyageaient, de les laisser célébrer des messes solennelles dans leurs églises, et d'y tenir des assemblées. Ce fut là la matière d'un long différend entre les évêques et les abbés dans les x, x1o et XIIe siècles.

6. Le pape connaissait très-bien la fermeté de l'archevêque de Rouen, et son zèle à remplir les devoirs de sa dignité, soit par ses discours, soit par les bons exemples qu'il donnait à ses peuples; mais il craignait qu'il ne fût trop sévère; c'est pourquoi il le priait de se conduire dans toutes ses fonctions avec douceur et charité, suivant les prescriptions des canons. Hugues rentra dans les bonnes grâces du roi Henri, comme on le voit par une de ses lettres au pape Innocent II 9, à qui il marque que ce prince étant tombé inopinément malade, l'avait fait venir pour le consoler dans l'extrémité où il se trouvait. Hugues passa trois jours auprès de lui, reçut la confession de ses péchés, lui en donna chaque jour l'absolution, lui administra le corps et le sang du Seigneur, et ensuite l'extrêmeonction, après que Henri la lui eut demandée

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Zèle de Hugues. Sa mort en 1164.

Ses écrits. Ses dialogues.

lui-même. Telle fut la fin de ce prince. Hugues détaille les bonnes œuvres qui la précédèrent elle arriva en 1135. On met celle de Hugues en 1164, le 10 novembre. L'année précédente il avait été lever solennellement de terre à Pontoise le corps du bienheureux Gauthier, ce qui était alors la manière de canoniser. Hugues gouverna l'Eglise de Rouen environ trente ans, avec autant de piété que de dignité. Il fut libéral envers les pauvres, le protecteur des veuves et des orphelins.

7. [Les écrits de Hugues sont 1° sept livres de Dialogues; 2o un commentaire sur l'ouvrage des six jours, dont il ne reste qu'un fragment publié par Martène à la suite des Dialogues; 3o le livre de la Mémoire; 4° l'explication du Symbole ou de la foi catholique et de l'oraison dominicale; 5° quinze lettres; 6o la Vie de saint Adjuteur: tous ces écrits sauf quelques lettres sont publiés par Martène; 7° le livre contre les hérétiques, publié par dom Luc d'Achéry à la suite des œuvres de Guibert, abbé de Nogent. Ces divers écrits sont reproduits au tome CXCII de la Patrologie, col. 1137-1352. Les lettres sont reproduites les premières.] Pendant que Hugues était en Angleterre abbé de Radinge 2, il s'occupait à résoudre plusieurs questions théologiques, qu'il réduisit en forme de dialogues, ou par demandes et par réponses, pour la facilité des lecteurs. Il en composa d'abord six livres, qu'il dédia à Matthieu, prieur de SaintMartin-des-Champs, à Paris, qui l'avait engagé à cet ouvrage. Matthieu n'était pas encore cardinal ni évêque d'Albane. Ces dialogues furent donc écrits avant l'an 1125, qui est l'époque de l'élévation de Matthieu au cardinalat, suivant Ughelli 3. Matthieu les reçut avec plaisir, les communiqua à ses amis, puis les répandit dans le public qui en fut content. Hugues encouragé par cette approbation relut son ouvrage, essaya de le rendre plus parfait, soit pour les choses, soit pour le style, et y ajouta un septième livre. Dans un manuscrit de Colbert l'ouvrage est attribué à Hugues, abbé de Radinge; en d'autres il porte le titre de Hugues, archevêque de Rouen mais il est à remarquer que le septième livre manque dans le manuscrit de Colbert, et que Hugues composa les six premiers étant abbé de Radinge, en 1124; le septième ne fut écrit que quelques années

1 Concil., Rotomag., pag. 4.

2 Tom. V Anecd. Marten., pag. 895.

3 Tom. I Ital. Sacr., ad ann. 125.

après, et apparemment depuis qu'il fut devenu archevêque de Rouen; c'est pour cela que dans d'autres manuscrits où se trouvent les sept livres, Hugues est qualifié archevêque de Rouen.

Analyse da ses dialogues

mier.

Genes,1,1 et seq. Joan., vill, 25. Joan, x, 13.

8. Le premier traite du souverain bien, c'està-dire de Dieu même et des trois personnes Livre predivines, le Père, le Fils et le Saint-Esprit qui procède des deux premières. Hugues trouve ces trois personnes bien désignées dans le commencement de la Genèse, et dans plusieurs endroits de l'Evangile selon saint Jean; il montre que l'essence de la nature divine étant simple, elle est nécessairement une, et n'est susceptible d'aucun accident; que si la raison humaine ne peut comprendre le mystère de la Trinité, nous l'apprenons par la foi qui, étant fondée sur l'autorité divine, est beaucoup plus certaine que les connaissances que nous acquérons par les sens, toujours sujets à erreur. Il traite ensuite de l'incarnation du Verbe dans les termes les plus orthodoxes, et du péché contre le Saint-Esprit, qu'il dit être le mépris des clefs de l'Eglise, ou du pouvoir que l'Eglise a reçu du SaintEsprit, comme des deux autres personnes de la Trinité, pour remettre les péchés.

pour

9. Il demande dans le second livre 5 quoi Dieu, qui est la souveraine charité, et qui aime indifféremment toutes choses, en punit quelques-unes. A quoi il répond que Dieu a doué la créature raisonnable du libre arbitre, afin qu'elle connût et aimât son Créateur; que lorsqu'elle s'acquitte de ce devoir, elle est récompensée par la béatitude, et qu'en le négligeant, elle mérite d'être punie de son ingratitude; l'ordre de la souveraine justice, qui est Dieu, le voulant ainsi. Hugues dit de la charité, qu'elle est si nécessaire, que tout ce que nous faisons dans cette vie doit en être animé, parce que Dieu ne faisant rien qu'avec amour, veut que la créature raisonnable fasse aussi avec charité tout ce qu'elle fait. Hugues donne une explication littérale, allégorique et morale des six jours. de la création, et du septième qui fut le jour du repos.

10. Il définit le libre arbitre 6, un certain mouvement de l'intelligence raisonnable, avec pouvoir d'exécuter ce qu'elle juge à propos de faire. D'autres disaient que le libre arbitre avait été donné à l'homme pour le

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Deuxième livre.

Troisième livre.

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