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Histoire

milieu des docteurs, a été imprimé dans le tome II des œuvres de saint Bernard, de l'édition de Paris, en 1609, puis dans les recueils des œuvres d'Ælrède, et dans la Bibliothèque des Pères, à Lyon, avec les variantes tirées de l'édition de saint Bernard, en 1609. Ælrède examine dans ce discours pourquoi Jésus-Christ est né à Bethléem, pourquoi il fuit en Egypte et y demeure caché; pourquoi il est nourri à Nazareth, et que sortant de là pour aller à Jérusalem, il n'y va pas seul, mais sous la conduite de ses parents. Il remarque qu'il était d'usage parmi les juifs, lorsqu'ils allaient à Jérusalem aux jours de fêtes, que les hommes en chemin fussent séparés des femmes, afin que les uns et les autres arrivassent plus purs à la solennité. Il prend occasion de ce qui se passa au temple entre Jésus et les docteurs, d'établir sa divinité, sa consubstantialité avec le Père et le Saint-Esprit. Ælrède croit que le passage où saint Luc dit que les parents de Jésus ne comprirent point ce qu'il leur disait, ne regardait point la sainte Vierge, sa mère, qui, depuis qu'elle avait été remplie du Saint-Esprit, ne pouvait ignorer aucune des choses qui regardaient son fils, et que c'est pour cela qu'il est dit qu'elle conservait dans son cœur toutes ces paroles.

16. Il ne reste de l'Histoire d'Angleterre d'Angleterre. composée par Ælrède, que le discours du roi Edgar, qu'il y avait inséré. Ce prince, surnommé le Pacifique, régna depuis l'an 959 jusqu'à 975. Voulant rétablir le bon ordre dans le clergé séculier et régulier, il assembla les évêques et les supérieurs des monastères, les fit souvenir des soins que lui et ses ancêtres avaient eus de leur procurer les besoins de la vie, la paix et le repos; leur représenta les scandales qu'ils causaient par leur mauvaise conduite, ou en ne corrigeant pas ceux des clercs et des moines qui s'éloignaient des règles de la discipline, et les exhorta à prendre de leur côté le glaive de saint Pierre, pendant que du sien il prendrait le glaive de Constantin pour retrancher tous les désordres qui déshonoraient l'Eglise.

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tie du Code des Règles, par Holstenius, imprimé à Rome en 1661, et dans l'appendice du tome I des œuvres de saint Augustin, de l'édition de Hollande, sous le titre: De la Vie érémitique à une Sour; elle est en partie dans les Méditations quinzième, seizième et dixseptième de saint Anselme. Les autres écrits attribués à Ælrède, mais qui n'ont pas encore été mis sous la presse, sont la Flèche de Jonathas; Des trois hommes; Diverses vertus; une Explication du Cantique des Cantiques; Du lien de la Perfection; un Dialogue de la nature et des qualités de l'âme, en deux livres; Des douze abus des Cloitres; De la Lecture évangélique à Yves; un Dialogue entre l'Homme. et la Raison; trois cents lettres; un recueil de Sentences choisies; Des mœurs des Prélats; Des Offices des ministres; cent sermons synodaux; un traité de la Milice chrétienne; un de la Virginité de Marie; l'Histoire de la fondation des Monastères de Sainte-Marie d'York et des Fontaines.

Jugement des écrits

18. Les ouvrages d'Elrède sont des preuves de la solidité de son esprit et de sa piété; d'Elrède. ce ne sont qu'instructions salutaires, que maximes édifiantes, que règles de conduite. Il intéresse ses lecteurs par la clarté et la précision de son style, par l'onction qu'il répand sur les vérités pratiques de la religion, et par la façon aisée dont il les propose.

19. Les huit sermons d'Amédée, évêque de Constance 3, sont tous à la louange de la sainte Vierge. Dans les deux derniers il célèbre le triomphe de son Assomption dans le ciel, ne doutant point qu'elle n'y eût été élevée en corps et en âme, sans avoir depuis sa mort essuyé aucune corruption. Ces discours sont élégants et pleins de sentiments de piété. [Ils se ressentent, il est vrai, des défauts du siècle où vivait Amédée; ainsi parfois on désirerait plus de simplicité et moins de recherche dans les idées et leur expression.] Gervais Sophène, allemand, les fit imprimer à Bâle en 1517, in-8°, chez Adam de Pierre. Richard Gibbon en donna une seconde édition à Anvers en 1613. [ C'est celle qui est reproduite au tome CLXXXVIII de la Patrologie, col. 1303-1346.] Ils ont été imprimés plusieurs fois parmi les sermons de saint Léon et de quelques autres pères, puis

raire, insérée au tome CLXXXVIII de la Patrologie, col. 1277-1298. Elle est de l'abbé Grimaud qui l'a fait paraître dans le Mémorial de Fribourg, en 1854. L'éditeur.)

Le bienbeureux Amédée, évêque de Constance.

Ses sermons.

à Lyon en 1633, dans l'Heptade des Prélats, par Théophile Rainaud, et à Paris en 1671, et insérés dans les Bibliothèques des Pères de Cologne et de Lyon; dans celle des Prédicateurs, par le père Combefis, et dans le tome I de la Grande Mariale, à Madrid, en 1648, in-fol. [Le président Cousin en a publié une traduction française en 1698, à la fin de ses Vies de plusieurs saints des maisons de Tonnerre et de Clermont. Quelques fragments en ont été insérés dans l'ancien bréviaire de Lausanne ainsi que dans le nouveau en 1787. On les lisait autrefois publiquement dans la cathédrale de Lausanne.] Amédée était de l'ordre de Citeaux 1. D'abbé de Haute-Combe il fut fait évêque de Constance vers l'an 1148; on met sa mort vers l'an 1160, le 27 septembre. Il est parlé de lui dans la trente-quatrième lettre de Nicolas de Clairvaux, dans la Chronique de Citeaux, par Aubert le Mire, et dans la Vie de saint Bernard, par Alain d'Auxerre 2 et Arnaud de Bonneval 3. [Tous les écrivains qui ont parlé d'Amédée ont fait l'éloge de ses talents et de ses vertus; à la beauté du corps il joignait les qualités de l'esprit et les perfections de l'âme. Aussi la vénération publique le mit au nombre des bienheureux; c'est avec cette qualification qu'il est mentionné dans le Ménologe de Citeaux, dans le Journal des saints de cet Ordre, etc. La congrégation des rits permit aux religieux de célébrer son office sous le

rit double, et cette permission fut confirmée par le pape Clément XI, le 25 septembre 1710. A la demande de Hubert de Boccard, évêque de Lausanne, le pape Benoît XIV, par un bref du 12 décembre 1753, étendit au diocèse de Lausanne l'autorisation de réciter l'office, et depuis lors la fête de saint Amédée fut célébrée dans le diocèse le 28 janvier.] Il faut distinguer Amédée, évêque de Constance, d'Amédée, de l'ordre des Franciscains, mort en 1482. [Il nous reste encore d'Amédée de Lausanne une lettre écrite à ses chers fils de Lausanne, pendant qu'il était en exil par suite des persécutions que lui faisait endurer Amédée, comte de Genevois. Dans cette lettre le saint raconte les maux qu'il a soufferts, lance sa malédiction sur la ville de Moudon, qui avait trahi son évêque, fait des vœux pour la conversion du comte de Genevois, et finit par des recommandations qu'il fait à ses chers fils, pour les préparer à célébrer saintement les fêtes pascales. Cette lettre se trouvait dans le cartulaire de Lausanne, elle a été publiée par l'abbé Grémaud dans le Mémorial de Fribourg, en 1854, et a passé de là au tome CLXXXVIII de la Patrologie, col. 1299-1304.

On trouve dans le même volume, col. 13471348, un fragment d'un diplôme accordé à notre bienheureux par l'empereur Frédéric Jer, et une lettre que Nicolas, secrétaire de saint Bernard, lui adressa.]

Garnier,

CHAPITRE LII.

[Garnier, chanoine et sous-prieur de Saint-Victor de Paris, 1166; Odon, abbé de Morimond, 1161; Fastrède, troisième abbé de Clairvaux, 1163; Jean Cirita, abbé de Tarauca, 1164]; Géroch, prévôt de Reichersperg [1169]; Folmar, prévôt; Arnon, frère de Géroch.

[Ecrivains latins.]

[1. Garnier, chanoine et sous-prieur de chanoine et Saint-Victor de Paris, a composé un traité

sous- prieur

tor.

de Saint-Vic intitulé Grégorien. Il est divisé en seize livres, et contient sur la Bible des explications allégoriques tirées des livres de saint

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Fastrède,

troisième ab

vaux.

abbé de Beaupré, devint abbé de Morimond dans le diocèse de Langres. Les auteurs de la Gallia christiana mettent sa mort en 1161. On lui attribue plusieurs ouvrages sur les Nombres, un Dialogue sur la religion chrétienne et la religion juive, un livre intitulé: Des trois hiérarchies et des trois degrés par lesquels nous arrivons au salut, un livre sur la Musique, un traité sur la translation des reliques de saint Benoît au monastère de Fleury, un livre sur la mort de saint Bernard, et quelques sermons. Tous ces écrits, à l'exception des sermons, sont manuscrits. Les sermons sont reproduits d'après Combefis, au t. CLXXXVIII de la Patrologie, col. 1645-1658. Ils sont au nombre de cinq. Il y en a un sur l'Avent, un sur la naissance de Notre Seigneur, un sur la Septuagésime, un sur les trois Nativités, un pour la fête de saint Benoît. Les éditeurs ont fait précéder ces sermons d'une notice sur Odon, tirée de Fabricius.

3. Fastrède, dit aussi Fastrade et quelqueté de Clair- fois Flaster, était né de la noble maison de Gaviamès ou Gaviaumer, dans le Hainaut 1. Formé aux lettres et à la vertu par d'habiles maîtres, il alla se consacrer à Dieu dans l'abbaye de Clairvaux, sous le gouvernement de saint Bernard. Le mérite dont il fit preuve dans cette retraite est attesté par le choix que l'abbé de Clairvaux fit de sa personne pour gouverner la nouvelle colonie de cisterciens établie à Cambron l'an 1148. Le poste était difficile à remplir, parce que bien des obstacles s'opposaient à cet établissement. Fastrède les surmonta par sa prudence et sa sagesse. Il se comporta si bien à Cambron, que les religieux de Clairvaux le rappelèrent l'an 1157 pour le faire leur abbé. Devenu le successeur de saint Bernard, il retraça le zèle de ce grand homme pour le maintien de la discipline régulière. Nous avons de ce zèle un monument précieux dans une lettre qu'il écrivit à un abbé de sa filiation. Celui-ci, sous prétexte de mauvaise santé, se permettait des adoucissements contraires à la règle et même des superfluités dans la table et les habits. Fastrède l'exhorte par les motifs les plus pressants à changer de conduite. « Quel contraste, lui dit-il, entre la vie que vous menez et celle de toutes les autres maisons, et même de la vôtre ! Partout, dans nos monastères, on se nourrit de pain d'avoine, d'herbes cuites sans huile ni graisse, de pois

1 Gallia christiana nova, tom. III, pag. 171.

XIV.

et de fèves, régime si exact qu'il ne souffre pas même d'exception le jour de Pâques. Vous prétextez pour vous en dispenser vos maux de tête et d'estomac; mais vous êtes dans une illusion bien grossière, si vous pensez que des moines, dans leurs maladies, puissent s'accorder en conscience tous les soulagements dont les séculiers font usage. Saint Bernard nous disait qu'un moine, s'il était bien pénétré de ses obligations, ne mangerait pas un morceau de pain sans l'arroser de ses larmes, sa fonction étant d'expier par ses gémissements et ses propres péchés et ceux du peuple. Les infirmités, ajoutait-il, ne peuvent autoriser les moines à vivre dans le relâchement, puisque nos premiers pères cherchaient exprès des vallées profondes et marécageuses pour y bâtir des monastères, afin qu'étant souvent dans le cas d'être malades, les moines eussent toujours présente l'idée de la mort, et ne vécussent pas dans une funeste sécurité. Si ces remontrances fraternelles, continue Fastrède, ne peuvent faire sur votre cœur assez d'impression pour vous porter à vous corriger, je serai forcé d'employer le remède que ma qualité de supérieur me met entre les mains. » Cette lettre a excité dans le dernier siècle (le XVII) une controverse entre deux pieux et savants solitaires qui l'ont citée plusieurs fois en français, tantôt en entier, tantôt par extraits. On la trouve en original parmi celles de saint Bernard, dans la nouvelle édition de ce père (Epist. 440).

Les intérêts de l'Eglise doivent toucher un solitaire, et un chef de solitaires encore plus vivement que ceux de son ordre. Pénétré de cette vérité, à l'exemple de saint Bernard, Fastrède se donna de grands mouvements avec plusieurs abbés ses confrères, pour éteindre le schisme occasionné l'an 1159 par l'élection du pape Alexandre III et celle de l'antipape Victor 2. Nous avons dans la lettre qu'il écrivit à Omnibon, évêque de Vérone, le détail des démarches et des voyages qu'il fit à ce sujet. Si la Providence ne permit pas que le succès répondit entièrement à ses soins, on voit qu'ils ne furent pas absolument infructueux et qu'il ne dépendit pas de lui ni de ses collègues qu'ils n'eussent tout l'effet qu'ils pouvaient espérer. La lettre dont on vient de parler se rencontre dans le tome X des Conciles du père Labbe, p. 1407,

• Gallia christiana nova, tom. V, pag. 800.

40

Jean Ciritta, abbé.

dans le tome VI du père Hardouin, troisième partie, p. 1585, et dans le tome III de la Bibliothèque des Pères de Citeaux.

Lambert, abbé de Citeaux, qui avait été l'un des coopérateurs de Fastrède dans l'affaire du schisme, ayant abdiqué vers la fin de l'an 1161 ou le commencement de l'année suivante, notre abbé fut élu comme le sujet le plus digne de l'ordre, pour le remplacer. Il ne jouit pas longtemps de cette dignité. Dans le printemps de l'an 1163, étant allé trouver le pape Alexandre III à Paris, pour différentes affaires de son ordre, et surtout pour demander la canonisation de saint Bernard, il y mourut le 22 avril, regretté du pape et du roi, qui l'honora même de ses pleurs. Son corps ayant été rapporté à Cîteaux, il y fut inhumé dans le cloitre, auprès de ses prédécesseurs. Les martyrologes de l'ordre le comptent parmi les saints1.

Il ne reste d'autres productions de sa plume que les deux lettres que nous venons de rapporter. L'une et l'autre pièce font voir qu'il savait écrire et qu'il était capable d'enfanter des ouvrages en forme 2. Elles sont reproduites, la première au tome CLXXXII de la Patrologie, col. 764; la seconde parmi les lettres de différentes personnes à Alexandre III, tome CC, col. 1363. Elles sont indiquées au tome CLXXXVIII, col. 1657-1660, où l'on trouve la notice tirée de l'Histoire littéraire de la France, que nous venons de reproduire.

4. Jean Ciritta ou Zirita avait, dès sa première jeunesse, fourni avec éclat la carrière des armes contre les Sarrasins d'Espagne. Ayant reçu une blessure, il fut soigné par un prêtre, qui profita de cette occasion pour l'instruire dans la connaissance de la loi de Dieu. Jean fit de grands progrès dans cette connaissance et dans la piété. Après la mort de son précepteur, il embrassa la vie érémitique; dans ce nouveau genre de vie, il eut à soutenir de nombreux combats contre le démon, dont il sortit triomphant. Il était à la tête d'anachorètes qu'il édifiait par sa sainteté et par les lumières prophétiques dont Dieu l'éclairait, quand saint Bernard reçut du ciel l'ordre de bâtir un monastère de son ordre en Espagne. Ce monastère fut

1 Gallia christiana nova, tom. IV, pag. 987; Man., Ann. cist., ad an. 1163, cap. III; Dubois, Hist. univ. Paris., lib. XIII, cap. IV, num. 4; Mir., Chron. Cist.,

n. 317.

2 Ce numéro est extrait de l'Histoire littéraire de

construit à Tarouca, et le saint anachorète y prit une grande part. Il y fit lui-même profession quelques années après et en devint abbé. En cette dignité, les vertus du saint et ses dons prophétiques brillèrent avec plus d'éclat. Il mourut le 23 décembre 1164. Dieu signala sa sainteté par plusieurs miracles 3. Jean Ciritta étant abbé de Taronca, donna la règle à un ordre qui s'établit en 1162 en Portugal, sous forme de religion militaire. Le premier grand-maître fut un prince français nommé Pierre, parent du roi et pair de France, ainsi qu'on le voit dans l'acte même d'institution. La nouvelle milice religieuse fut établie pour combattre contre les Maures, en présence du roi Alphonse, des seigneurs de sa cour et des légats, par Jean Ciritta, qui prescrivit aux chevaliers leur règle de vie et leurs obligations. Ces obligations consistaient à défendre par les armes la religion catholique, à exercer la charité, garder la chasteté, et à porter un habit de religion fait de telle sorte qu'il ne les empêchât pas de combattre. En temps de paix, ils devaient se lever de grand matin pour faire oraison et entendre la messe; ils étaient obligés de jeûner le vendredi, de dormir avec leurs capuces, de garder le silence, de manger en commun, de recevoir les pèlerins et de suivre la règle de saint Benoît. Ils y prirent successivement les noms de chevaliers d'Evora et d'Avis : ce dernier, d'une forteresse qu'ils bâtirent sur les frontières du royaume pour résister aux incursions des Maures. La Vie de Jean Ciritta, par Henriquez, Bruxelles 1623, est rapportée au tome CLXXXVIII de la Patr., col. 1661; elle est suivie de la Règle des chevaliers d'Avis. A la suite de cette règle, les éditeurs de la Patrologie ont mis en appendice l'institution de l'ordre religieux et militaire de Saint-Michel. Le même roi Alphonse de Portugal institua cet ordre en 1167, en reconnaissance de la protection dont l'archange saint Michel l'avait favorisé dans un combat contre les Maures. Le roi prescrivit aux chevaliers leurs obligations. Personne ne pouvait entrer dans le nouvel ordre, s'il n'était noble et de la cour de ce prince : ceux qui avaient combattu avec lui étaient préférés. Le récipiendaire devait jurer entre les mains

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Géroch. Sa naissance. Ses études.

Il est fait prévôt de Rei

1132.

de l'abbé d'Alcobaza, qu'il serait fidèle à Dieu, au pape et au roi. L'abbé d'Alcobaza, qui était de l'ordre de Citeaux, avait seul le pouvoir de donner les insignes de l'ordre. Les chevaliers devaient réciter tous les jours, soit en temps de guerre, soit en temps de paix, les mêmes prières que les convers de l'ordre de Citeaux. Leur principale obligation était d'être doux et bumbles, de réprimer les superbes, de protéger les femmes, principalement les nobles, les filles et les veuves, de défendre la foi, de combattre ses ennemis, et d'obéir à leurs supérieurs1.

Cette règle est suivie, dans le même appendice, d'un privilége accordé au monastère de Saint-Jean, par Alphonse, après la fuite des Sarrasins, en 1122.]

5. Après avoir fréquenté successivement les écoles d'Hildesheim en Saxe, et celle d'Augsbourg, Géroch entra dans le clergé de cette ville, où l'évêque Hermann lui donna un canonicat, et l'ordonna diacre. Cet évêque tenait le parti des schismatiques, c'est-à-dire de l'antipape Bourdin et de l'empereur Henri V. Géroch était attaché au pape Calliste II. Il quitta donc Augsbourg pour se retirer dans un monastère de chanoines réguliers, nommé Reitenbuch. Chunon, évêque de Ratisbonne, l'ordonna prêtre, et lui confia le soin d'une paroisse. Cet évêque étant mort, Conrad, archevêque de Salzbourg, le prit à son service. Géroch avait l'esprit très-cultivé, et des mœurs. Conrad le députa à Rome pour les affaires de son Eglise.

6. Gotescale, prévôt de Reichersperg, avait chersperg en résigné sa charge entre les mains de l'archevêque en 1132. Le prélat en revêtit Géroch, qui la posséda pendant près de quarante ans, c'est-à-dire jusqu'en 1169, qui fut l'année de sa mort. Il s'était toujours occupé à la méditation des Livres saints, à la prédication de la parole de Dieu, à la défense de la foi et de l'unité de l'Eglise, et à la composition de divers ouvrages très-utiles, dont le catalogue est rapporté dans la Chronique de Reichersperg, que l'on trouve dans le recueil des Ecrivains de Bamberg, imprimé à Francfort et à Leipzig en 1718, par les soins de Jean-Pierre Ludevig.

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cent et Eugène, et aux cardinaux; grand nombre de lettres recueillies en un registre composé de deux volumes; un traité de l'Incarnation, un commentaire sur les Psaumes, en huit volumes; un traité contre les disciples de Pierre Abaillard, à Othon, évêque de Frisingue, frère du roi Conrad; divers opuscules à ceux de Frisingue, et à Daniel, évêque de Prague; un livre de la Foi, fait à la prière de Henri, cardinal-prêtre; un opuscule au pape Adrien; un Dialogue entre les Grecs et les Latins; un petit écrit sur la glorification du Fils de l'Homme, à Eberhard, archevêque de Salzbourg; quelques autres opuscules au pape Alexandre, aux cardinaux et aux évêques. Géroch composa plusieurs autres ouvrages que l'auteur de la Chronique a supprimés pour éviter la longueur 3. [Les écrits de Géroch reproduits au tome CXCIII de la Patrologie, col. 489-1814, et au tome CXCIV, col. 9-1480, sont vingt-huit lettres, parmi lesquels dix-neuf seulement sont de Géroch; 2o un commentaire sur les Psaumes, divisé en dix parties; mais l'auteur n'ayant pas expliqué les psaumes à partir du soixantedix-huitième au cent-dix-huitième exclusivement, on a complété son commentaire par celui d'Honorius d'Autun. C'est ce qu'on trouve dans la neuvième partie. A la suite est l'explication des cantiques des féries, savoir ceux d'Ezéchiel, d'Anne, de Moïse, d'Habacuc; 3° le traité de la Gloire et de l'honneur du Fils de l'Homme; 4° le livre contre deux hérésies; 5o de la Corruption de l'Eglise dans l'explication du psaume LXIV; 6° de l'Edifice de Dieu. Cinq de ces ouvrages sont reproduits d'après Pez. Le traité de la Corruption de l'Eglise est reproduit d'après Galland; 7° le traité contre les Simoniaques, d'après Martène; 8° le Dialogue sur la différence d'un clerc séculier et d'un clerc régulier, d'après Pez; 9° les Vies de Bérenger et de Wirnton, d'après le même ; 10° Sur les empereurs Henri IV et Henri V, sur le pape Grégoire VII et sur l'état de l'Eglise à cette époque, d'après Gretser; de la Recherche de l'antechrist, fragment, d'après le même. ]

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