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Analyse de ce livre.

fait imprimer au tome V de ses Mélanges 1, un ouvrage sur la matière, intitulé: Exposition du psaume LXIV, ou Livre de l'état corrompu de l'Eglise au pape Eugène III 2. Il est divisé en deux parties, dont la première est précédée d'une lettre à Henri, cardinal-prêtre, à qui il offrit cet ouvrage après l'avoir présenté au pape Eugène. Il roule sur la distinction des deux glaives, des deux luminaires, du sacerdoce et de l'empire, de la puissance spirituelle et de la puissance temporelle. Géroch trouve mauvais qu'au lieu d'appeler, comme anciennement, l'Eglise romaine, on la nommait la cour de Rome; nom qui ne convient qu'au séjour de la mollesse ou à des juges destinés à répandre le sang des coupables.

9. Géroch donne d'abord une explication morale et allégorique du psaume LXIV 3; puis venant aux auteurs du schisme, qui voulaient détruire les murs de Jérusalem et rebâtir ceux de Babylone, ou, comme il le dit, rendre païen le royaume de Jésus-Christ, il dit en passant qu'étant à Rome, un avocat, ennemi de l'Eglise, lui ayant objecté que les priviléges accordés par l'empereur Constantin n'étaient pas recevables, parce que ce prince avait été baptisé par Eusèbe de Nicomédie, évêque arien, il soutint qu'il avait été baptisé par le pape Sylvestre; et que quand il l'aurait été par un évêque arien, ses donations devraient avoir lieu, comme l'édit de Cyrus, quoique idolâtre, eut son effet pour le renvoi des captifs de Babylone en Judée.

10. Il rapporte d'un côté les édits des successeurs de Constantin 5, princes pour la plupart pieux comme lui, en faveur de l'Eglise, et le changement des temples des idoles en églises chrétiennes; de l'autre, les maux qu'elle a soufferts de la part des princes simoniaques et impies, qui, sans égard aux saints canons, donnaient les prélatures et les autres bénéfices à qui bon leur semblait. De cet abus en naissaient beaucoup d'autres : les évêques ainsi pourvus n'observaient aucune règle; on ne les reconnaissait ni dans leurs habits, ni dans leur manière de vivre; ils suscitaient des guerres justes ou injustes, mettaient à mort souvent les innocents, et

1 Baluz., tom. V Miscell., pag. 63.

2 Cet ouvrage fait partie du commentaire sur les Psaumes. Il est reproduit par Galland, tom. XIV, comme formant un écrit à part. (L'éditeur.) 3 Baluz., ibid., pag. 67.

réunissaient en leurs personnes l'office de prêtres et de soldats; ne tenaient aucun compte de l'observation des canons, et n'obéissaient pas au Saint-Siége; quoique excommuniés, ils trouvaient des approbateurs et des gens qui ne faisaient aucune difficulté de communiquer avec eux de vive voix et par écrit.

11. Dans la seconde partie 7, il oppose à la constitution de l'empereur Louis-le-Débonnaire, qui fit distribuer aux riches les biens destinés aux pauvres et à l'entretien de ceux qui vivaient en commun dans les églises matrices, les décrets des papes Urbain II et Pascal II, touchant la vie commune des clercs et la possession des biens nécessaires pour leur subsistance. Il rejette cette constitution comme étant sans autorité, disant qu'il n'appartient pas aux princes de la terre, mais à saint Pierre seul et à ses successeurs, de confirmer leurs frères dans un genre de vie. Sur les ordinations simoniaques, il dit d'après le pape Nicolas II, que celui qui s'est fait ordonner par un évèque qu'il savait être simoniaque, doit être déposé avec son ordinateur, faire pénitence, et être privé de sa dignité; mais qu'il ne faut rendre cette sentence qu'après avoir consulté le Saint-Siége.

12. Géroch s'explique ainsi à l'occasion de certains clercs qui, n'ayant aucun titre qui les attachât à une église particulière, exerçaient partout leur ministère pour de l'argent. Il composa contre eux un traité exprès intitulé: Contre les Simoniaques. Dom Martène lui a donné place dans le tome V de ses Anecdotes, sur un manuscrit du monastère de Dunes à Bruges. Géroch adressa son livre à saint Bernard, qu'il avait pu voir à Rome ou en Allemagne. Son sentiment est qu'on peut tolérer et communiquer avec ces prêtres mercenaires tant qu'ils ne sont point dénoncés publiquement; mais qu'il faut les éviter comme hérétiques et ennemis de l'Eglise 10, après la sentence de l'évêque diocésain. Il déclare simoniaques non-seulement les clercs, mais aussi ceux qui les tiennent à gage; et quoiqu'il ne doute pas que les sacrements conférés par eux ne soient bons, quand ils les administrent suivant la forme ordinaire

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Traité contre les m nisques.

Traité de la Glorification

l'Homme.

de l'Eglise, il pense qu'ils ne produisent pas la grâce dans celui qui les reçoit; au reste, il soumet ses sentiments et son livre au jugement de saint Bernard.

13. Il soumit aussi à la censure d'Eberhard, du Fils de archevêque de Salzbourg 2, son écrit qui a pour titre De la glorification du Fils de l'homme, et l'envoya depuis à Hartmann, évêque de Bresce, et au pape Eugène III, qui l'en remercia par une lettre où il loue son zèle contre les nouveautés de doctrine qui s'élevaient dans l'Eglise. Les papes Anastase et Adrien ne firent point de réponse aux lettres qu'il leur écrivit en leur envoyant quelques-uns de ses ouvrages. Géroch ne s'en formalisa pas, attribuant leur silence à leurs grandes occupations 3; mais il fut très-sensible à la lettre par laquelle Alexandre III l'assurait qu'il lui continuerait les mêmes bontés que ses prédécesseurs avaient eues pour lui.

Analyse de

ce traité.

14. Il paraît que ce traité de Géroch 4 fut écrit pour réfuter certaines expressions des scholastiques qui, ne distinguant pas assez les deux natures, ni les suites de leur union personnelle en Jésus-Christ, disaient qu'il n'est ni si puissant ni aussi grand que son Père. Il entreprit de prouver le contraire, et de détruire en même temps les hérésies d'Eutychès et de Nestorius. Pour le faire clairement, il distingue avec l'Eglise, en JésusChrist, la nature divine de la nature humaine, en ce que la divinité n'est pas l'humanité, ni l'humanité la divinité; mais il soutient que le même Fils de Dieu et de l'homme est homme par la vraie et entière humanité, comme il est Dieu par la plénitude de la divinité; moindre que le Père selon l'humanité par laquelle il est homme, égal au Père selon la divinité par laquelle il est Dieu. Ce sont ses termes. C'est sur ce principe qu'il enseigne que nous devons à l'homme en Jésus-Christ le culte de latrie 5, parce que, selon saint Augustin, on ne peut concevoir Jésus-Christ homme, qu'on ne le conçoive uni au Verbe de Dieu, et qu'il dit qu'on doit l'adorer dans l'eucharistie, où il est réellement présent et où il nous nourrit du même corps qu'il a pris dans le sein

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de la Vierge, et non en figure, comme l'ont avancé Bérenger, et après lui Folmar. Celuici disait de plus que le corps de Jésus-Christ était seulement dans le ciel, et non ailleurs, jusqu'au jour du jugement, s'appuyant sur un passage de saint Augustin, tiré d'un exemplaire défectueux. Géroch rétablit la vraie leçon, et montre, par le témoignage de ce père, que le vrai corps de Jésus-Christ est sur les autels où l'on célèbre le sacrifice dans l'Eglise catholique 7, et qu'il est en même temps au ciel.

15. Il combat ensuite les façons de parler usitées parmi les scholastiques 8 lorsqu'ils traitaient du mystère de l'incarnation, montrant qu'elles sont étrangères au langage de l'Eglise et favorables aux erreurs de Paul de Samosate, de Nestorius et de Photin. Pour lui, il ne parle que d'après les pères de l'Eglise les plus célèbres, dont il cite un grand nombre de passages. Ce traité se trouve dans le tome Ier des Analectes de dom Bernard Pez.

Traité con tre deux bé

16. Il y est suivi d'un livre contre deux hérésies : l'une des nouveaux nestoriens, l'au- résies. tre de ceux qui admettent les prêtres excommuniés et les sacrements qu'ils confèrent. L'ouvrage est adressé à Geoffroi, abbé des Monts. Il cite, au commencement, sa lettre à Eberhard, abbé de Bamberg, dans laquelle il fait voir que saint Hilaire ne pensait pas différemment de l'auteur du Symbole qui porte le nom de saint Athanase; que l'un et l'autre enseignaient également que le Fils de l'homme est égal au Père selon la divinité; qu'il est moindre que le Père suivant l'humanité. C'est sur cette distinction que Géroch fonde tout ce qu'il dit, tant dans le traité contre les deux hérésies que dans la lettre à l'évêque de Bamberg 1o, jointe à ce traité dans le second volume des Anecdotes de dom Bernard Pez. Il parle d'une conférence qu'il avait eue de vive voix avec l'abbé Rupert sur cette matière 11.

10

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Questions

entreles Grecs

ding dit que celui que Jésus-Christ a privé du ministère sacerdotal par l'autorité de l'Eglise, soit en l'excommuniant, soit en le déposant, n'étant plus ministre de l'Eglise, ne fait rien à l'autel s'il entreprend d'y offrir. Il dit la même chose des schismatiques et des hérétiques, fondé sur ce principe qu'il n'y a point de lieu pour le divin sacrifice hors de l'Eglise catholique. Géroch embrasse ce sentiment ; mais il convient, avec Rading, que cela ne s'entend point des sacrements nécessaires au salut, comme le baptême, dont l'administration n'est interdite à personne, ni des ministres indignes, par leurs mauvaises mœurs, du sacré ministère. Tant qu'ils ne sont point séparés de la communion de l'Eglise, ni privés des fonctions de leur ordre, ils consacrent réellement et validement 2.

18. Suivent, dans les Anecdotes de dom Beret les Latins. nard Pez, quatre lettres 3 dans lesquelles il est fait mention de l'ouvrage de Géroch touchant les différends entre les Grecs et les Latins. La première est de Vauthier, évêque de Laon; cette lettre, dont on ne voit ici que l'inscription, a été donnée tout entière par dom Luc d'Achéry, au tome II de son Spicilége. La deuxième est de Géroch à un de ses amis, qui lui avait conseillé d'envoyer à Rome son traité de la Glorification du Fils de l'homme, pour y être examiné. La troisième est du même Géroch à Henri, cardinal, à qui il envoie son explication du psaume LXIV. La quatrième est encore de lui; elle est adressée à Othon, évêque de Frisingue, qu'il rend le juge de son commentaire sur les psaumes. Le pape Eugène approuva l'explication du psaume LXIV, comme on le voit par sa lettre à Géroch, rapportée dans les Mélanges de Baluze.

Autres lettres de Géroch.

19. Géroch, accusé d'avoir contribué à la déposition de l'abbesse de Prague 5, s'en justifia en disant qu'ayant mérité, par sa désobéissance au cardinal-légat, d'être déposée, il aurait pu ne pas consentir à sa déposition; qu'au reste, il s'était intéressé pour lui procurer quelque consolation de la part de l'abbesse qu'on avait mise en sa place. La lettre de l'abbé d'Ege est un éloge de la doctrine de Géroch et de ses écrits 6. On y voit que Géroch avait combattu les sentiments du prévôt de Triph ou Triefenstein, et que celui-ci

1 Cap. VI. — Mais ceux mêmes qui sont privés de la communion de l'Eglise et des fonctions de leur ordre consacrent validement quoique illicitement. (L'édit.). - 3 Pez, pag. 328 et seq. · • Tom. V,

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Livre de l'Edifice Dieu.

21. Ce fut à la prière, ou, comme le dit Géroch, par ordre de Chunon, évêque de i de Ratisbonne, qu'il composa l'ouvrage intitulé : De l'Edifice de Dieu. Il n'y mit pas son nom, et ne se fit connaître que sous le titre d'idiot et de pécheur. Il distingue dans l'édifice de Dieu l'architecte, qui est Dieu; les matériaux 9, qui sont les élus; les instruments et les aides, c'est-à-dire les réprouvés et les créatures inanimées dont Dieu se sert pour cet édifice. Il veut qu'on en défende l'entrée et le séjour aux clercs propriétaires et qui ne suivent pas la vie commune; en conséquence, il blâme les décrets du roi Louis-le-Débonnaire, qui leur permettent de demeurer dans des maisons particulières et d'y avoir des biens en propre 10, et dit anathème au livre qui contenait ces décrets. Il ne laisse pas de croire que ce prince sera sauvé, mais après avoir été purifié par le feu du purgatoire.

22. Géroch, parlant de l'usage des biens de l'Eglise, dit qu'il n'appartient pas au roi 11, mais aux ministres de l'Eglise et aux pauvres; que si le roi en demande, l'évêque doit répondre avec saint Ambroise : « Il ne m'est pas permis de vous les donner, et il ne vous est pas expédient de les recevoir.>> Il remarque que si Jésus-Christ paya le tribut, ce ne fut point de la bourse de Judas, dépositaire des deniers destinés à la subsistance du collége des apôtres et des pauvres, mais d'ailleurs; qu'à son exemple l'évêque doit, s'il lui est possible, tirer d'ailleurs que du trésor de l'Eglise de quoi donner au roi et à ses soldats. Il excepte le cas où le roi mettrait sur pied une armée pour la défense de l'Eglise 12.

23. Il dit que les premiers empereurs Constantin, Constant, Valentinien et autres, et, depuis la division de l'Empire, les Othons et les Henris, ont enrichi les églises, et que

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Livre épistolaire de Géroch.

Folmar,

leurs successeurs les ont dépouillées; que dans les premiers siècles les princes ne s'arrogeaient rien dans les élections des évêques; qu'il y avait même peine de déposition et d'anathème tant contre les évêques et les prêtres qui se faisaient ordonner par la puissance laïque, que contre leurs ordinateurs; en sorte qu'alors les élections étaient libres et se faisaient suivant le prescrit des canons, sans que les princes se plaignissent que leur autorité fût méprisée; mais que dans les siècles suivants les puissances séculières n'avaient plus eu la même attention pour l'Eglise.

24. Géroch conseille de faire gérer les biens de l'Eglise par des clercs 1, et d'en ôter l'administration aux laïcs; de confier le soin des âmes à ceux qui ont auparavant mené la vie commune dans des cloîtres 2; de la faire observer dans les chapitres de chanoines, d'y contraindre les clercs de mauvaises mœurs. Il donne plusieurs instructions aux évêques sur la façon de se conduire envers le clergé, sur l'usage des biens de l'Eglise 3, sur l'éloignement des affaires temporelles et militaires, sur le bon ordre qu'ils doivent observer dans les monastères de filles, les peines qu'ils sont obligés de faire subir à celles qui vivent mal et aux clercs tombés dans des excès.

25. Il finit en montrant que dans la distribution des dîmes l'on doit donner la quatrième partie aux veuves et aux pauvres et qu'il n'est pas permis aux évêques d'aliéner pour toujours celles de leurs églises.

26. Son livre épistolaire au pape Innocent Ier 5, publié aussi par dom Bernard Pez, est un dialogue entre un clerc séculier et un clerc régulier, où ils font voir la différence qu'il y a entre leur état. Géroch s'y explique sur la règle qu'il attribue si souvent à Louisle-Débonnaire, et entend par là celle qui fut faite par son ordre dans une assemblée d'évêques et de clercs, où il fut permis aux chanoines de vivre dans des maisons séparées. C'est le concile d'Aix-la-Chapelle en 816. Il y traite aussi de la validité des sacrements administrés par les hérétiques et les excommuniés, et suit là-dessus le sentiment déjà proposé dans ses autres ouvrages.

27. Folmar, prévôt de Triefenstein en Fran

1 Cap. XVI.

2 Cap. XXI, XXII, XXV, XXVI.

3 Cap. XXVII, Xxxш et seq.

Cap. XLVI et seq. 5 Ibid., pag. 438.

6 Sept lettres sur l'eucharistie contre les erreurs

Triefenstein

en Fanconie. archevêque

Sa lettre à

de Salzbourg.

conie, dans le diocèse de Virzbourg, répan- prévôt de dait, vers le milieu du XIIe siècle, diverses erreurs sur l'eucharistie. Il ne craignit point de les proposer à Eberhard, archevêque de Salzbourg, dans une lettre qu'il lui écrivit vers l'an 1160, où il disait : « Lorsque j'approche de l'eucharistie, je ne doute point que je n'y boive le sang sous la saveur et l'espèce du vin, mais seul et pur, sans la chair 7. Je crois aussi que sous la saveur et l'espèce du pain je mange la seule et pure chair de JésusChrist, mais sans os et sans membres corporels. Je confesse que je mange la chair du Fils de l'homme, mais non le Fils de l'homme.» L'archevêque fit réfuter ces erreurs par une lettre adressée à Folmar, à qui l'on fait cette objection qui sert de réfutation de sa doctrine « Si vous buvez le sang de Jésus-Christ sans manger sa chair, dites-nous si vous ne buvez qu'une partie de ce sang, ou si vous le buvez tout entier; si ce n'est qu'une partie, dites-nous de quel membre vous la tirez; si vous le buvez tout entier sans la chair, dites ce que devient cette chair sèche, morte, vide de sang? » Folmar ne pouvant rien répliquer de raisonnable, l'auteur de la lettre conclut que les fidèles reçoivent le sang de JésusChrist non séparé de sa chair, mais avec sa chair, en un mot Jésus-Christ tout entier et les deux substances du corps et du sang toutes entières.

28. Avant d'écrire à l'archevêque de Salzbourg, Folmar avait écrit à l'abbé d'Ebrach et à plusieurs hommes de lettres et de piété dans la Bavière. Géroch ayant eu communication de la lettre à l'archevêque, la réfuta dans celle qu'il écrivit à l'abbé d'Ebrach. Voici son raisonnement: tout se trouve dans JésusChrist ressuscité : la chair, les os, le sang, le souffle humain et divin; séparer ce souffle de vie, ou la chair des os, ou le sang du corps, ce serait crucifier de nouveau Jésus-Christ; encore qu'on le reçoive sous les deux espèces du pain et du vin mêlé d'eau, il est en lui-même indivisé et entier, tout entier sur l'autel, dans le ciel et dans la bouche de celui qui mange son corps ou boit son sang. Il ajoute que Folmar, en disant que l'on mange à la table sacrée non le Fils de l'homme, mais la chair du Fils de l'homme,

de Folmar sont reproduites ou indiquées d'après Gretser, au tome CXCIV de la Patrologie, col. 14811490. (L'éditeur.)

7 Tom. XXV Bibliot. Pat., pag. 312 et seq.

8 Ibid., pag. 313.

Lettre de Géroch à l'abbé d'Ebrach.

Lettre de l'abbé d'E

roch.

Lettre de Folmar à l'ab

raisonnait comme Nestorius, qui tomba dans l'erreur pour s'être persuadé que la chair que l'on mange à l'autel n'était point vivifiante, parce qu'elle était la chair d'un homme sanctifiée par l'inhabitation de Dieu, mais incapable de vivifier celui qui la mangeait.

29. L'abbé d'Ebrach répondit que Folmar brach à Gé- lui avait lu sa profession de foi et qu'il n'y avait rien vu de mauvais ; que toutefois, ayant été cité devant l'évêque de Bamberg depuis les écrits publiés par Géroch, Folmar avait désavoué ses erreurs et embrassé la doctrine de Géroch, qui était celle de l'Eglise. 30. Il les désavoua encore dans une lettre bé d'Ebrach. écrite à l'abbé d'Ebrach 2, et généralement à tous les prélats de la Bavière et de l'Autriche, reconnaissant sincèrement que l'eucharistie contient non-seulement le vrai corps de Jésus-Christ, mais aussi qu'il y est plein, entier et parfait, et qu'on l'y reçoit d'une manière admirable et invisible sous une autre espèce. Folmar errait encore sur l'incarnation, et l'on ne voit pas qu'il ait pour lors changé de sentiment à cet égard.

Traité de l'Antechrist.

31. On trouve aussi, dans les bibliothèques de Bavière, le traité de l'Antechrist par Géroch 3, dans lequel il réfute le nestorianisme de Folmar. Stevartius dit de ce traité ce qu'il avait dit de celui d'Arnon sur l'eucharistie, que l'auteur approche de l'erreur des eutychiens et des ubiquistes d'Allemagne, en disant que l'humanité, par la communication des perfections divines, est égale à la divinité; mais n'étant pas possible de justifier Géroch par son écrit même sur l'Antechrist, puisqu'on ne l'a pas encore mis au jour, il faut recourir à ses autres ouvrages, notamment à celui qui pour titre De la Gloire et de l'Honneur du Fils de l'homme. Or, Géroch y condamne l'erreur d'Eutychès et celle de Nestorius, la distinction des personnes en Jésus-Christ et la confusion des natures. Il enseigne qu'encore que nous honorions en la personne de Jésus-Christ la grande union de l'homme avec Dieu, et de Dieu avec l'homme, qui fait que l'homme a part aux actes de Dieu, et Dieu aux actes de l'homme, on doit néanmoins distinguer tellement la propriété des actes, que l'on donne à Dieu. ceux qui sont de lui et à l'homme ceux qui sont de l'homme, parce que les natures divine

1 Geroch., ibid., pag. 314. - Ibid., pag. 315.

3 Tom. III, part. II, Oper. Canis.

Pez,, tom. I Anecd., part. II, pag. 245, 246.

et humaine opèrent dans une même personne. Tout ce que Géroch dit dans ce traité à l'avantage du Fils de l'homme, c'est toujours en supposant l'union intime des deux natures, la divine et l'humaine, en une seule personne qui est Dieu, et conséquemment égale à Dieu.

32. Marc Hansitzius rapporte qu'il se tint en 11305 un concile à Francfort contre la censure trop sévère que Géroch avait faite de la conduite des clercs séculiers. La Chronique de Reichersperg loue son zèle pour le rétablissement de la discipline dans ce monastère, et le bon ordre qu'il y établit dans la célébration des divins offices, dans la conduite des clercs, dans leurs occupations, lear prescrivant à tous des heures pour les prières particulières, pour les lectures, pour le travail des mains; les uns s'occupaient à transcrire des livres, d'autres à divers arts, suivant leurs talents. Il en avait beaucoup pour l'étude, et ses écrits sont une preuve constante qu'il s'était appliqué de bonne heure à la lecture des Livres saints, des écrits des pères, des décrets des papes et des conciles. Il cite souvent les fausses décrétales, et cela est très-commun parmi les écrivains du moyen âge, qui n'en connaissaient pas encore la fausseté. [Géroch s'était toujours tenu du côté des papes légitimes dans leur lutte contre les empereurs; il avait énergiquement combattu en leur faveur dans ses écrits et avait par là même obtenu un grand crédit à Rome. La majeure partie de sa vie fut consacrée à combattre en faveur de la réforme du clergé, et de pénibles agitations en furent presque toujours la suite. On peut, sous ce rapport, le comparer à Rathérius de Vérone. Il ne considérait comme vrais chanoines, comme chanoines réguliers (clerici regulares) que ceux qui, suivant la règle de saint Augustin, ne possédaient aucune propriété, et, s'éloignant de tout luxe, de toute sensualité, se restreignaient au strict nécessaire. Cependant, il ne condamnait pas les chanoines et les clercs séculiers, car il en connaissait, disait-il, quelques-uns qui possédaient comme ne possédant pas 7. Il appartenait aussi à la catégorie des hommes les plus savants et les plus profonds de son temps; on en peut lire la preuve dans ses nombreux écrits qui sont

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Concile de Francfort ea

Jugement sur Gérach.

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