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Editions du traité de Théorien.

été composé il y avait deux cents ans par un catholique d'Arménie nommé Jean, prélat d'une grande vertu et d'un profond savoir. Théorien pria Norsesis de lui donner une copie de l'écrit entier, qu'il emporta à Constantinople. Comme il était rempli de passages de l'Ecriture et de raisonnements trèssolides, Norsesis se proposa de convoquer un concile de tous les évêques d'Arménie, et d'employer pour les retirer de l'erreur le traité du catholique Jean, et ensuite de faire un décret synodal où l'on recevrait le concile de Chalcédoine, et l'on anathématiserait tous ceux qu'il a condamnés, lequel décret il enverrait ou porterait lui-même à l'empereur, si ce prince l'ordonnait ainsi 1.

16. Tel fut le succès du voyage de Théorien en Arménie 2. Le Catholique, en le quittant, lui donna sa bénédiction en lui touchant la tête; il lui donna aussi une lettre pour l'empereur, et le chargea d'obtenir de ce prince que lorsque les évêques d'Arménie seraient arrivés à Constantinople, le patriarche de cette ville étant sur sa chaire pendant la liturgie, revêtu de ses ornements et tenant à sa main la vraie croix, donnerait la bénédiction à la nation arménienne, en présence de tout le clergé et de tout le peuple, et prierait pour les Arméniens défunts qui n'avaient péché que par ignorance.

17. On lira toujours avec plaisir l'histoire de la légation de Théorien vers le Catholique d'Arménie, soit parce qu'elle est très-intéressante pour l'Eglise catholique, soit parce qu'elle est écrite d'une manière très-méthodique, et que l'auteur, en appuyant avec force la vérité des dogmes de la religion, réfute ses adversaires avec autant de politesse et de douceur que de solidité. Leunclavius est le premier qui l'ait traduite du grec en latin. Il la fit imprimer en ces deux

1 Angelo Maï a donné en latin, au tome VI Script. vet. nov. collectio, pag. 415-424, le sommaire et des extraits de trois lettres de Nersès. La première est adressée aux prêtres arméniens qui habitaient en Mésopotamie; elle traite de quelques dogmes et de quelques rits de l'Eglise arménienne. Nersès l'écrivit avant d'être élevé en dignité au nom de son frère le patriarche Grégoire III. La seconde est adressée à Alexis, gendre de l'empereur Manuel, elle est encore écrite au nom de Grégoire. Nersès y répond aux reproches des Grecs contre les Arméniens. La troisième est écrite à l'empereur Manuel; c'est celle dont il est parlé dans la première conférence avec Théorien. Le patriarche y fait une longue profession de foi. Ces trois lettres ou dissertations ont été publiées en armé

langues à Bâle en 1578, in-4°, avec la lettre de saint Léon à Flavien; l'écrit de saint Damascène contre les manichéens, celui de Léonce et de Constantin d'Hermenople, intitulé Des Sectes, et quelques autres opuscules. Elle fut réimprimée en grec et en latin dans le tome Ier de l'Auctuaire de la bibliothèque des pères par Fronton-le-Duc, à Paris en 1624, d'où elle est passée dans le tome XXII de Bibliothèque des Pères, à Lyon en 1077. [Angélo Maï a publié un supplément à la conférence de Théorien, d'après les manuscrits du Vatican. Il se trouve au tome VI Script. vet. nov. collectio, p. 410-414. Théorien y démontre qu'il faut admettre deux natures en Jésus-Christ, avec deux volontés et deux opérations; mais en même temps il prouve que ces deux natures, ces deux volontés, ces deux opérations sont en parfait accord.]

Deuxième conference de

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[18. Le même éditeur a publié une seconde conférence de Théorien avec Nersès, There are ibid., pag. 314-384, grec et latin. Elle était tout à fait inconnue, même aux Grecs et aux Arméniens. On savait bien que Théorien était allé deux fois en Orient, mais on ignorait complètement ce qui s'était passé dans ce second voyage 3. On le sait maintenant par le récit qu'en a fait Théorien lui-même. A la tête du récit nous trouvons plusieurs lettres dont le contenu indique le but et l'objet de la conférence. La première est celle que l'empereur Manuel Comnène adressa avant la première conférence à Nersès. Elle était inédite, Leunclavius n'en ayant rapporté que l'adresse, dont il a sottement fait le titre de son édition. La seconde est la réponse de Nersès à l'empereur Manuel; elle fut écrite après la première conférence, et Aiman, moine de Philippopolis, la traduisit en grec en présence de Théorien. La troisième est la réponse de l'empereur Manuel

nien. On a encore de Nersès des canons rapportés au tome X Script. Vet., pag. 272-276. Les œuvres en prose de Nersès IV, honoré comme saint dans l'Eglise même unie d'Arménie, ont été traduites en latin par l'abbé Joseph Cappelleti, Venise 1833, deux volumes in-8°. On y trouve des lettres, des traités, des prières et des discours. Son hymne pour les morts est traduite en français dans l'opuscule les Hymnes funèbres de l'Eglise d'Arménie, traduites sur le texte arménien du Charagan, par Félix Nève, professeur à la faculté des lettres de l'université de Louvain, un volume in-8°, Louvain 1855. (L'éditeur.) 2 lbid., pag. 812.

• Voyez Maï, ibid., pag. 386, n. 2.

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faite par Michel, patriarche de Constantinople. A la suite de ces lettres commence le récit de Théorien. La conférence qui en est le sujet eut lieu deux ans après la première, en 1172, à Romcla, forteresse romaine sur les bords de l'Euphrate, où le patriarche Grégoire, frère de Nersès, avait transporté son siége pour sa sécurité. On commença par lire la lettre secrète de l'empereur à Nersès. Manuel le félicite d'avoir admis les quatre premiers conciles généraux; il veut éclaircir les doutes qui pouvaient lui rester; c'est pourquoi il lui envoie de nouveau Théorien avec le moine Atman, dans l'espérance qu'ayant admis lui-même la vraie doctrine, il fera ses efforts pour la faire admettre dans une assemblée générale de l'Eglise d'Arménie. Cette lettre excita dans la suite de la conférence un grand tumulte parmi les évêques qui étaient présents, et Nersès luimême se plaignit très-fortement de ce que l'on n'avait pas gardé son secret. Atman et Théorien expliquèrent que l'empereur seul était coupable de cette violation, et sur cette explication Nersès s'apaisa. Outre cette lettre confidentielle, il y en avait une autre destinée à être publique : l'empereur y admet la profession de foi de Nersès, moins l'expression d'une seule nature. Dans la lettre du patriarche Michel, qu'on lut ensuite, Michel félicite Nersès sur l'amour qu'il témoignait pour la vérité. La conférence s'ouvrit alors; elle roula d'abord sur le terme de nature unique. Nersès s'efforça de montrer par les saints pères la légitimité de cette expression, et Théorien réfuta victorieusement cette prétention. La discussion sur la lettre confidentielle fit remettre la suite de la conférence à plusieurs jours d'intervalle, et enfin quand les explications sur cette affaire furent données, on parla de l'usage où étaient les Arméniens de ne pas mettre de l'eau dans le calice avec le vin. Théorien attaqua vivement cette pratique et prouva la légitimité de l'usage contraire par les saints pères et surtout par saint Grégoire de Nysse 2, par la liturgie de saint Jacques et par la coutume de l'Eglise universelle.

Une autre difficulté eut lieu par rapport à la célébration de la fête de saint Etienne le 26 décembre, tandis que les Arméniens ne

1 Maï, ibid., pag. 339, n. 1.

2 Dans les imprimés on ne lit pas les mots xai ûðarós que Théorien allègue; mais celui-ci ne les inventa pas; ils constituent la bonne leçon. Au reste cette ho

célébraient Noël que le 6 janvier. La matière qui doit servir à la confection de l'huile sainte fut ensuite l'objet d'une courte discussion.

19. A la fin de la conférence, Théorien ré- Suite. suma les différents points que devaient admettre les Arméniens. Ils devaient dire anathème à ceux qui affirment une seule nature, à Eutychès, à Dioscore, à Sévère, à Timothée Elure et à leurs sectateurs. Ils devaient reconnaître en notre Seigneur Jésus-Christ un seul Christ, un seul Fils, un seul Seigneur, une seule personne, une hypostase formée de deux natures sous une seule hypostase, d'une manière inséparable, indivisible, invariable et sans confusion. Ils devaient confesser que le Fils de Dieu et le Fils de la Vierge était le même, qu'il avait deux natures et qu'il était un seul Dieu et homme, que dans les deux natures il n'y avait qu'un seul et même Christ qui avait deux opérations naturelles, la divine et l'humaine; deux volontés naturelles, la divine et l'humaine, qui ne se contrariaient point, la volonté humaine obéissant à la volonté divine. De plus, les Arméniens devaient réciter le Trisagion sans ajouter les paroles : A été crucifié pour nous, et sans la particule copulative et. Ils devaient célébrer les fêtes dans le même temps que les Romains, savoir l'Annonciation le 25 mars, Noël le 25 décembre, la Circoncision huit jours après, c'est-à-dire le 1er janvier; le Baptême le 6 janvier, la Purification de la Vierge le 2 février, et ainsi pour toutes les autres solennités de notre Seigneur, de la sainte Vierge, de saint Jean-Baptiste et des Apôtres. Ils devaient consacrer la divine eucharistie avec du pain fermenté et avec du vin mêlé d'eau. Ils devaient confectionner le saint chrême avec de l'huile d'olives. Tous les chrétiens devaient, à l'exception de ceux qu'empêchent les canons, se tenir dans l'intérieur de l'église pendant qu'on accomplit la sainte liturgie; il devait en être de même pour les autres offices de l'Eglise. Ils devaient admettre les sept conciles œcuméniques. Enfin l'élection du général ou patriarche devait être réservée à l'empereur romain.

Nersès ayant demandé si tous ces points étaient absolument nécessaires pour l'union, Théorien répondit qu'on pourrait faire quelques concessions, et à ce propos il prétend

mélie sur l'eucharistie est très mal imprimée et très mal traduite dans l'édition de Morelle. Voyez Maï, Script. Vet., tom. VI, pag. 366, n. 2.

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que du temps du roi saint Etienne, le pape, qui était alors Sylvestre II, aurait accordé aux évêques hongrois la faculté de vivre avec leurs femmes, assertion tout-à-fait gratuite dont il n'est fait nulle mention ailleurs, et contraire à la pratique constante des pontifes romains. Théorien admet qu'on pourra se relâcher sur l'élection du général et sur les pains azymes.

20. Nersès ne voulut rien terminer sans l'avis du concile de toute sa nation et sans la présence du patriarche des Albanais ou Georgiens. I remit une lettre pour l'empereur, pria Théorien de parler aux évêques le dimanche suivant, afin de calmer l'irritation que leur avait causée la lettre confidentielle de l'empereur. Théorien rapporte le discours qu'il prononça en cette occasion, et c'est par là qu'il termine le récit de la seconde conférence. L'union si vivement désirée par Nersès ne put avoir lieu qu'en 1177, dans le concile des Arméniens, tenu à Tarses. Nersès était mort dès l'an 1173.

1

21. Théorien quitta Nersès pour se rendre auprès du catholique ou patriarche des Syriens jacobites, et avoir avec lui une conférence semblable. A Cassounium, il trouva le moine Théodore qui l'attendait pour le conduire au patriarche Michel qui demeurait dans un village nommé Saint - Balsamon. Théorien sut qu'un émir des musulmans était en embuscade sur la route pour le prendre. Il en informa le patriarche des jacobites, qui lui envoya sa profession de foi et autorisa le moine Théodore, homme très-instruit, à conférer 2 là-dessus avec lui à Cassounium même. Il repousse l'erreur d'Eutychès, qui soutenait que par l'incarnation les deux natures se sont confondues en une seule : «Car nous confessons, dit-il, que la différence des natures subsiste en Jésus-Christ; nous ne disons pas que la divinité a été changée en chair, ni la chair en divinité; mais nous croyons que la divinité est restée divinité, et que la chair est demeurée chair. Les natures paraissent donc permanentes; mais en même temps nous croyons une nature à cause de leur indivisibilité. »> Théorien ne trouva d'inexact, dans la profession de foi, que cette expression : une nature. Ce fut le sujet principal de la conférence.

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losophie, ne voulut traiter la question que d'après les doctrines d'Aristote. Théorien aussi était philosophe; mais il avait du bon sens. Il répondit au moine : « Si, sur tout autre sujet, vous voulez discuter avec nous d'après les sages du dehors, je suis prêt; mais quant à la foi chrétienne, si vous ne voulez pas que la discussion ait lieu d'après les définitions des théologiens de l'Eglise, les saints apôtres, saint Denis l'Aréopagite, saint Athanase, les saints Grégoires, le grand Basile et les autres, je ne daignerai pas, suivant votre expression, vous dire un mot. Puisque vous avez tant de confiance dans votre philosophie, définissons d'abord ces quatre choses substance, nature, hypostase et personne, d'après les saints pères; posons ces définitions comme règles des propositions à discuter, puis nous engagerons un combat de syllogismes suivant les formes des sages du dehors. » Le moine prétendit que les définitions, aussi bien que le combat des syllogismes, devaient se faire d'après les philosophes du paganisme. « Vous auriez raison, répliqua Théorien, si les théologiens du debors ne différaient pas des nôtres; mais comme la différence est très-grande, vous ne devez pas agir de même. Jean Philoponus, en suivant les profanes, a été chassé de l'Eglise comme trithéite. Beaucoup d'autres, pour la même cause, se sont écartés de la foi. Le grand Paul l'écrit à son disciple en disant « O Timothée! gardez le dépôt, évi>> tant les profanes nouveautés de paroles et >> les antithèses d'une prétendue science ou »gnose que quelques-uns ont promise, et >> ils ont fait naufrage dans la foi. » Après ces paroles, le moine Théodore se retira.

Le lendemain, Elie, évêque de Cassounium, vint au logis de Théorien et dit : « J'admire pourquoi vous n'avez pas voulu disputer avec notre philosophe, mais que vous ayez eu peur d'un si grand nombre de personnes au concile d'Arménie. Sachez que nulle part il ne se trouve de nos jours une sagesse pareille à celle des Syriens. Nous ne souffrirons donc pas qu'on discute d'une autre manière. Seigneur, répondit Théorien, sachez qu'autant les Romains sont audacieux pour tout le reste, autant ils sont méticuleux quand il s'agit de transgresser les

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Le moine Théodore, qui se piquait de phi- bornes posées par les saints pères. » Puis il

1 Mai, ibid., pag. 407, n. 3.

2 L'analyse suivante est empruntée à peu près lex

tuellement à Rorhbacher, Histoire de l'Eglise, t. XVI, pag. 202 et suiv.

montra, par les paroles de saint Grégoire de Nazianze, que les chrétiens ne doivent point apprécier les dogmes de leur foi d'après les idées de la philosophie païenne. Toutefois, par complaisance, il voulut bien argumenter à la manière d'Aristote, pour savoir au juste sur quoi les Syriens s'appuyaient. Il leur demanda donc : « Dites-vous que Jésus-Christ soit une seule substance ou deux? Une seule et indivisible, répondit l'évêque. - Mais, reprit Théorien, Aristote dit-il qu'une seule et même substance puisse recevoir tout ensemble les contraires, être créée et incréée? Nullement, dit l'évêque. Donc, conclut Théorien, d'après Aristote lui-même, Jésus-Christ, qui est à la fois créé et incréé,

mortel et immortel, visible et invisible, n'est pas une seule substance, mais deux. >>

22. A la fin de sa conférence ', le moine Suite. Théodore dit : « J'espère de Dieu que le scan- Pag. 409. dale d'une nature sera ôté du milieu de nous, et que nous recevrons le quatrième concile ainsi que le pape Léon, pourvu que les Romains ne nous obligent point d'anathématiser Sévère, car c'est de lui que nous tenons toute notre liturgie. Je dis cependant: aussitôt que le catholique des Arméniens aura envoyé dans la capitale pour faire confirmer synodalement ce qui est de la foi, le nôtre y enverra également pour achever ce qui plaît à Dieu. >>

Jean Cinnam.

Son Histoire

nes.

CHAPITRE LIV.

Jean Cinnam; Michel Glycas; Constantin Manassès; Nicéphore Bryenne; Isaac, catholique de la Grande-Arménie; Nicétas de Constantinople; Constantin Harménopule; Jean, patriarche d'Antioche; Arsène, moine du Mont-Athos; Andronic Camatère; Basile d'Acride, archevêque de Thessalonique; Luc Chrysoberge, patriarche de Constantinople; Antoine Mélisse; Georges, métropolitain de Corfou; Michel de Constantinople; Alexis Aristène; Siméon Logothėte; Nil ou Nicolas Doxapater; Théophanes Cérameus; Alexandre, moine de Chypre; Manuel Comnène, empereur.

[Ecrivains grecs du XIIe siècle.]

1. Jean Cinnam, grammairien honoraire dans la cour de Constantinople, écrivit après la mort de l'empereur Manuel Comnène, arrivée en 1180. Il s'était attaché de bonne heure au service de ce prince, et l'avait suivi en diverses expéditions, tant en Occident qu'en Orient, ce qui donne beaucoup d'autorité à l'histoire qu'il a faite du règne de Manuel Comnène et de Jean Comnène son père, qui régna depuis l'an 1118 jusqu'en 1143 3, qui fut l'année de sa mort.

2. Elle est divisée en six livres dans un des Commè manuscrit du Vatican, du temps de la prise de Constantinople par les Turcs, en 1453, et cette division a été suivie dans les éditions de Paris et de Venise; mais Tollius, dans son

1 Maï, ibid., pag. 407, note, s'étonne de ne voir reparaître le moine Théodore qu'à la fin de la conférence, et il croit que le récit de Théorien n'est pas complet. Ce même Théodore devint patriarche des jacobites en Cilicie, et mourut en 1192, vingt ans XIV.

édition, des trois derniers livres n'en a fait qu'un. Cinnam s'étend peu sur le règne de Jean Comnène, dont il n'avait qu'une connaissance imparfaite, n'ayant pas vécu de son temps; mais il entre dans un grand détail des actions de Manuel Comnène, et se flatte que personne n'a été plus en état que lui d'en rendre un compte fidèle, puisqu'il avait accompagné ce prince dans toutes ses expéditions. Ce n'est pas là le seul mérite de l'Histoire de Cinnam ce qui la rend encore intéressante, c'est que l'on y trouve quantité de faits qui ont rapport à celle des empereurs d'Occident, et dont il n'est parlé dans aucun écrivain contemporain, soit italien, soit allemand. Son style est pur, grave, élé

après cette conférence, comme nous l'apprend Bar Hébreu. Voyez Maï, ibid., pag. 408, n. 1. 2 Cinnam., lib. I, num. 1. 3 Idem, ibid.

Lib. I, num. 1.

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cas.

Michel Gly

gant et poli. Corneille Tollius fit imprimer cette Histoire en grec et en latin, avec des notes de sa façon, à Utrecht en 1652, in-4°. Charles Dufresne ayant corrigé la version de Tollius en plusieurs endroits, la fit réimprimer à côté du texte grec, à Paris en 1670, in-fol., et au lieu des notes de cet éditeur, qu'il trouva insuffisantes pour l'intelligence de certains endroits difficiles, il en mit de nouvelles qui répandent un grand jour sur les faits historiques. Il y a une troisième édition de Cinnan, à Venise en 1729, faite sur celle de Paris. On a joint dans l'une et dans l'autre la description en vers de l'église de Sainte-Sophie à Constantinople, par Paul-leSilentiaire, dont il a été parlé en son temps'; on en a une autre de l'historien Evagre 2. [Meineke a fait reparaître à Bonn, dans la nouvelle édition de la Byzantine, l'Histoire des Comnenes; elle forme un volume avec les écrits de Nicéphore Bryenne; elle est reproduite dans la nouvelle série de la Patrologie grecque.]

3. Michel Glycas était, selon la remarque de Boivin, non de Sicile, mais de Constantinople, et écrivait vers l'an 11503. Le surnom de Glycas lui fut donné, ce semble, lorsqu'il prit l'habit monastique. Nous avons de lui des Annales divisées en quatre parties, dont la première traite de ce qui s'est fait les six premiers jours de la création du monde ; la seconde rapporte la suite des événements depuis cette création jusqu'à la naissance de Jésus-Christ; la troisième, ce qui est arrivé dans les premiers siècles de l'Eglise jusqu'au règne du grand Constantin; la quatrième s'étend jusqu'à la mort d'Alexis Comnène, en 1118. On conserve un grand nombre de ses lettres dans la bibliothèque du roi, et dans celle de l'empereur. Pontanus en a donné deux, mais seulement en latin, à la suite de la Dioptre de Philippe le Solitaire, imprimée à Ingolstat, en 1604, in-4°; on les trouve dans le vingt-deuxième tome de la Bibliothèque des Pères, et avec le texte grec au commencement des Annales de Glycas, de l'édition du père Labbe, au Louvre en 1660, in-folio, à Venise en 1729, [et à Bonn, dans la nouvelle édition de la Byzantine, par les soins de Bekker, en un volume.] La première de ces lettres est adressée à Jean Sinaïte,

1 Tom. XI, pag. 346.

2 Ibid., pag. 419.

3 Voyez Fabricii Bibliot. græc., édition de Harles,

moine et stylite. Glycas y enseigne que l'on ne doit pas accorder facilement l'eucharistie aux pécheurs; qu'il faut à leur égard suivre la disposition des saints canons, et les purifier avant de leur accorder la chair du Seigneur, de peur que cette nourriture salutaire ne soit pour eux un poison. Il cite sur cette conduite l'autorité de saint Paul et de saint Basile, qui dit : « Ne livrez point le Fils de Dieu entre les mains des indignes. » Il prescrit aux directeurs spirituels la méthode des médecins corporels; et veut de deux choses l'une, ou que les pécheurs se corrigent petit à petit, ou qu'on les abandonne s'ils sont réfractaires aux avis et aux ordres de ceux qui les dirigent. Dans la seconde lettre à Jean, ou plutôt à Maxime Smeniote, Glycas prouve que Dieu a créé incorruptible le premier homme; que ce n'est que par le péché qu'il est devenu sujet à la mort, et que l'homme ne s'est point trouvé dans un état mitoyen entre la corruption et l'incorruptibilité. Ce que cet auteur ajoutait de la nature de l'arbre de la science du bien et du mal, est perdu . Il appuie tout ce qu'il dit des passages des pères grecs. [Les lettres de Glycas sont instructives et curieuses. La plupart roulent sur des matières théologiques. On en trouve quatre-vingt-treize dans un manuscrit de la bibliothèque royale de Turin. J. Lamy en a publié dix d'après un manuscrit de la Ricardiana qui n'en contient que quatorze, savoir cinq dans le premier volume de ses Delicie eruditorum, en 1736, in-8°, et cinq dans le septième, en 1739. Il a donné séparément vers 1745, le discours de Glycas à un moine, intitulé De claritate primi Ada. François Fontanini a publié les quatre autres lettres que contenait le manuscrit de la Ricardiana dans les Novæ eruditorum deliciæ, tome I, en 1785, in-8°. C. F. Matthæi a donné l'ordre, les inscriptions et le commencement de quatre-vingt-dix lettres dans son ouvrage sur les manuscrits de Moscou, et il en a publié quelques-unes, à Leipsik, 1777, in-8°.] Glycas composa divers autres opuscules un traité sur la procession du SaintEsprit; un sur le pain dont Jésus-Christ se servit dans la dernière cène; un sur l'état des âmes séparées de leurs corps. On ne les a pas encore rendus publics.

tom. XI, pag. 199, note W. (L'éditeur.) — • Allat., Consensu utrius. Eccles., pag. 702.

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