Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Constantin Harmenopule.

Jean, patriarche d'Antioche.

Traité des Donations des monastères aux laïques.

22. On met ordinairement Constantin Harmenopule parmi les auteurs qui ont fleuri vers le milieu du XIIe siècle. C'est le sentiment de Freherus dans la Chronologie qu'il a fait imprimer à la tête du Droit grec-romain; de Jacques Godefroi, dans son Manuel du Droit, et de plusieurs autres. Il est toutefois d'un âge plus récent, suivant la remarque de Selden 2, et il vivait encore en 1345 3, sous le règne de Jean Paléologue et d'Anne Paléologue sa mère : ainsi on doit le placer entre les écrivains du XIVe siècle.

23. Jean, moine de l'île d'Oxa ou Oxia, patriarche d'Antioche 4, vivait vers le milieu du XIIe siècle, ce qui paraît en ce qu'il compte quatre cents ans depuis son temps jusqu'à la naissance de l'hérésie des iconomaques. Balsamon, qui écrivait sur la fin du même siècle, fait mention de cet auteur et désapprouve la façon dont il avait parlé des donations des monastères faites aux personnes laïques, et il va jusqu'à traiter son sentiment d'impiété. Le traité de Jean d'Antioche a été mis en latin et publié dans le tome I des Monuments de l'Eglise grecque, par M. Cotelier. Voici ce qu'il contient :

5

24. Le patriarche le commence par le détail des efforts que le démon a faits pour renverser les maximes du salut établies par Jésus-Christ, en inspirant aux magistrats et aux empereurs de persécuter les chrétiens, aux hérésiarques de corrompre la foi chrétienne par des opinions nouvelles et dangereuses, et aux chrétiens mêmes de différer la réception du baptême jusqu'à la fin de leur vie; mais, ajoute-t-il, nos très-saints pères, successeurs des apôtres, voyant que ce délai portait de grands préjudices à l'Eglise, plusieurs personnes mourant sans baptême, ordonnèrent que tous les enfants seraient baptisés et élevés dans la religion chrétienne par leurs parents et par leurs parrains. Trompé par cette précaution, le démon s'appliqua à corrompre les mœurs des baptisés, car il sait bien que la foi sans les œuvres est inutile au salut. L'Eglise ouvrit alors aux pécheurs un moyen de réparer la perte de leur innocence en leur

1 On a imprimé à Francfort, dans le Jus greco-romanum de Fréher, 1596, l'Epitome divinorum et sacrorum canonum et le traité De opinionibus hæreticorum qui singulis temporibus extiterunt. Voyez l'article de Constantin Harmenopule dans la Biographie universelle. (L'édit.) 2 Selden., de Syned., lib. I, cap. x, pag. 213. 3 Fabricius, tom. X Bibliot. græc., pag. 276, 277. Cotel., tom. I Monum., in not., pag. 747.

5 Tom. 1 Monum. Eccles. Græc., pag. 159, Paris.,

accordant la pénitence, et l'on en vit une grande multitude courir aux églises pour y recevoir les pénitences qu'on leur imposait. et obtenir par ce remède l'absolution de leurs péchés; mais séduits par le démon, il arrivait souvent qu'ils retombaient dans leurs crimes avant d'avoir accompli leurs pénitences. La difficulté de vivre innocemment dans le monde engagea plusieurs personnes à se retirer en des lieux écartés pour y mener la vie ascétique et monastique.

25. Leur réputation attira dans ces lieux quantité d'imitateurs de leur vie 6. Ils bâtirent des monastères, premièrement en Egypte, ensuite dans tous les pays du monde, comme saint Athanase et saint Théodore Studite l'ont remarqué, l'un dans la vie de saint Antoine, l'autre dans un hymne sur tous les saints. Pour rendre l'ordre monastique plus respectable, il plut aux évêques de donner aux moines une espèce de consécration ou de bénédiction, qui est comme un renouvellement des vœux du baptême, et que les saints pères ont appelé un second baptême 7, disant qu'il avait la force et la vertu du premier. Outre les renoncements qui sont d'usage dans la réception de ce sacrement, les moines ajoutaient qu'ils renonçaient à leurs parents, à leurs amis, à leurs domestiques et à tous leurs biens, résolus à vivre dans le célibat et la pauvreté, et à persévérer dans le monastère et la vie monastique jusqu'à la mort.

26. Jean d'Antioche cite un grand nombre de livres composés par de saints solitaires sur la discipline monastique, par Pallade, Cassien, Macaire, Théodore Studite et autres, en particulier le livre Des saints vieillards de Scété, de la Thébaïde et de la Libye, qui contenait par ordre alphabétique leurs actions et leurs paroles remarquables. Quoique Léon Isaurien eût entrepris de détruire l'état monastique, il se soutint sous son règne, et devint depuis en si grande considération, qu'il fut permis aux moines d'entendre les confessions, d'imposer des pénitences et de donner des absolutions, comme

[blocks in formation]

nous voyons, dit le patriarche d'Antioche, qu'ils le font encore.

27. L'ennemi, ne pouvant souffrir un ordre si bien établi1, s'est employé à le détruire en faisant donner les monastères et les hôpitaux à des laïques, d'abord pour en prendre soin, ensuite pour en tirer du profit. Sisinnius, patriarche de Constantinople 2, s'opposa à cet abus, quoiqu'il ne fût pas parvenu à l'excès qu'on l'a porté de notre temps, où nous voyons tous les monastères grands et petits, pauvres et riches, d'hommes et de filles, entre les mains des laïques, même mariés, quelquefois à des gentils, et à deux personnes. Jean d'Antioche déplore amèrement cet abus, et met en œuvre tout ce qu'il peut pour en faire apercevoir toutes les suites fâcheuses. 1° Il trouve du blasphème dans le préambule de ces donations, conçu en ces termes : « Mon empire 3, ma médiocrité vous donne un tel monastère consacré à Dieu, à notre Seigneur Jésus-Christ, à la sainte Vierge, mère de Dieu, ou à quelque saint, avec tous ses drois, priviléges et possessions pour tout le temps de votre vie. »>«Comment, dit-il, un homme corruptible, mortel, de peu de durée, oset-il donner à un laïque un monastère appelé du nom terrible de Dieu, ou du nom de la très-sainte Vierge? Pourquoi donne-t-il ce qui est à Dieu, comme s'il lui appartenait en propre? Ne sait-il pas que les monastères sont un port qui reçoit et conserve ceux qui voguent sur la mer de ce monde; qu'ils sont une maison sainte érigée au nom de Dieu, une société sainte de personnes qui ont tout quitté et renoncé à eux-mêmes pour plaire à Dieu et s'y attacher, qui chantent jour et nuit ses louanges, et l'ont toujours au milieu d'eux?» Il ajoute que par ces donations l'ordre de l'Eglise est renversé, puisqu'on met les laïques à la place des moines; que les monastères qu'on leur donne, au lieu de s'améliorer entre les mains des laïques, comme ils le disent, sont bientôt détruits et ruinés; que les moines y sont traités comme des esclaves ; qu'on ne leur donne que la moindre part des revenus; que ceux à qui on les donne n'y font aucune réparation ni aumône, ne fournissent ni luminaires, ni

usque diem, elapsis jam quadringintis annis, adeo a cunctis fidelibus cultus honoratusque fuit monachorum ordo, ut confessiones ac enuntiationes peccatorum, consequentesque censuræ et absolutiones ad monachos translatæ sint, quemadmodum in præsentiarum quoque

encens, ni discours, ni exhortations, comme il est de coutume en carême, dans le temps pascal et autres jours prescrits, n'ont soin ni de l'office divin ni de la régularité; qu'ils font de leurs revenus un usage profane; qu'ils nomment et font recevoir des moines sans permettre qu'on leur fasse subir les trois années de probation, d'où il arrive que ces moines, n'ayant aucune vocation, mènent une vie déréglée, et ne gardent ni l'abstinence de la viande, ni les règles du monastère, et vivent comme des séculiers 5.

28. Jean d'Antioche, après avoir rapporté les vexations des donataires des monastères d'hommes, passe à celles qu'ils font souffrir aux filles consacrées à Dieu. Maîtres de ces lieux saints qu'ils se font donner sous le nom de leurs femmes 6, non-seulement ils s'en approprient tous les revenus, mais ils se bâtissent pour eux-mêmes des maisons dans l'intérieur du monastère; d'où il arrive que les mondains et les mondaines, les valets et les servantes vivent et conversent avec les religieuses, ce qui ne peut se faire sans le détriment de la discipline monastique et l'infraction des engagements essentiels à la religion.

29. Jean d'Antioche conclut ainsi son discours : « Donner des monastères aux laïques est un crime d'une énormité égale à l'hérésie 7; les laïques ne peuvent les recevoir sans péché mortel, et ceux qui meurent sans en avoir fait pénitence, sont dignes des supplices éternels. » Il regarde comme une punition de l'abus des donations de monastères aux laïques, les ravages que les Turcs faisaient dans les provinces de l'Orient, les tremblements de terre, les morts tragiques et inusitées, les incendies et autres calamités, et prie Dieu d'ouvrir les yeux aux empereurs, aux patriarches, aux moines et au peuple, et de les frapper en même temps d'une crainte salutaire, pour les engager à observer ses divins commandements. Balsamon, comme on l'a dit plus haut, et Matthieu Blessarès ne pensaient pas comme Jean d'Antioche sur les donations de monastères aux laïques; au contraire ils les approuvaient, pourvu qu'elles fussent faites pour des causes raisonnables.

8

[blocks in formation]
[blocks in formation]

Sa collection

des canuus.

Autre collection d'Arsène,

Ce que contient la collec

sene.

nous a laissé une Collection abrégée des Canons, disposée non suivant l'ordre chronologique des conciles, comme sont la plupart des synopses des canons, mais par titres, où il a recueilli sous une même matière les canons de divers conciles qui y ont rapport. Il cite en particulier les canons des apôtres, ceux des conciles de Nicée, d'Ancyre, de Néocésarée, de Gangres, d'Antioche, de Laodicée, de Constantinople, d'Ephèse, de Chalcédoine, de Sardique, de Carthage, et les autres que l'on trouve dans le Code africain; les actes du procès entre Bagade et Agapius, qui prétendaient l'un et l'autre à l'évêché de Bostres, jugé à Constantinople en 394; les canons du concile in Trullo, en 680, du second de Nicée, en 787, l'épître canonique de saint Grégoire Thaumaturge, de saint Denis, de saint Basile, de Timothée, patriarche d'Alexandrie, de Théophile, de Pierre et de Cyrille, archevêque de la même Eglise, de saint Grégoire de Nysse, de saint Grégoire de Nazianze, de saint Amphiloque, et quelques autres anciens monuments ecclésiastiques.

31. La collection d'Arsène fait partie du tome II de la Bibliothèque canonique de Justel, Il imprimée à Paris en 1661. Arsène fit pour les lois des empereurs ce qu'il avait fait pour les canons des conciles, mais il n'en est rien venu jusqu'à nous. Justel pense que cet Arsène est le même qui fut patriarche à Nicée en 1255, puis à Constantinople même en 1261, depuis que cette ville fut restituée aux Grecs; mais il faut remarquer que ce patriarche avait été moine, non d'Athos, mais dans la ville de Nicée et d'Apolloniade, ainsi que le dit le chronographe Ephraïm, cité par Léon Allatius '.

32. Le premier article de la Collection des tion d'Ar- Canons, par le moine Arsène 2, regarde la sainte et consubstantielle Trinité; le second, les assemblées qui se font dans les églises et la mémoire que l'on y fait des martyrs; le troisième, l'observation des saints canons; le quatrième, la lecture des divines Ecritures de l'un et de l'autre Testament, et des écrits des saints pères, et l'obligation où sont les évêques de tirer de ces sources les instructions qu'ils doivent faire aux peuples chaque

1 Allat., de Consensu utriusq. Eccles., pag. 726. 2 Tom. II Collect. Justel., pag. 749 et seq.

dimanche; le cinquième, la défense de lire dans l'église les livres apocryphes et les martyrologes qui ne sont pas authentiques. Cette défense porte la peine de déposition contre les ministres sacrés, et d'anathème contre les laïques. Il est dit dans le sixième qu'on ne consacrera point d'église sans y mettre des reliques de martyrs, et que l'on n'y célébrera pas les saints mystères en présence des hérétiques. Il est inutile d'entrer dans un plus long détail, puisque tous les articles suivants, comme les précédents, ne font que rapporter les canons sur différents points de foi et de discipline que l'on a eu soin de remarquer dans le cours de cette histoire.

Andronic

33. Andronic Camatère, parent de l'empereur Manuel Comnène, qui régna depuis l'an Camatère. 1143 jusqu'au mois de septembre de l'an 1180, fut élevé par ce prince à la dignité de gouverneur de Constantinople, et de commandant des gardes. Il écrivit un traité contre les Latins en forme de dialogue entre l'empereur Comnène et les cardinaux romains, touchant la procession du Saint-Esprit. Jean Veccus, patriarche de Constantinople depuis l'an 1274 jusqu'en 1282, réfuta ce livre. Cette réfutation se trouve dans le second tome de la Grèce orthodoxe de Léon Allatius, imprimée à Rome, en 1652, in-4°. Nous n'avons du dialogue de Camatère que ce que Veccus en avait rapporté. Il avait composé d'autres ouvrages que l'on conserve dans la bibliothèque de Bavière, mais qui n'ont pas encore vu le jour; savoir, une conférence entre le même empereur et Pierre, docteur des Arméniens, et un petit traité des deux Natures en Jésus-Christ. Andronic Camatère eut un fils nommé Jean Ducas, à qui Eustathe dédia son commentaire sur Denis Periégète.

34. Dans son traité de la Procession du Saint-Esprit 3, Andronic Camatère soutenait avec toute la force de son esprit et de son éloquence, que le Saint-Esprit ne procède que du Père, et que s'il est envoyé par le Fils aux fidèles, ce n'est que comme ministre du Père, sans qu'il ait aucune part à son origine. Il apporte en preuve plusieurs passages du Nouveau Testament et des pères de l'Eglise, faisant sur chaque passage des réflexions qui tendent à en détourner le vrai sens. Ses raisonnements tiennent presque tous du

3 Allat., tom. II Græc. orthod., pag. 287.

Son traité

de la ProcesEsprit.

sion du Saint

Bastle d'Acride, archevêque de Thessalo mique.

pape Adrien.

1

sophisme. Voici les principes sur lesquels roule tout son ouvrage : 1o C'est le propre du Père de produire l'Esprit; 2° tout ce que l'on assure de la Trinité est d'un ou de trois; 3o tout ce qu'on dit des personnes divines, est ou personnel, ou naturel; 4o tout ce que le Père produit de lui-même, il le produit à raison de sa personne, et non de sa nature; 5o le Saint-Esprit est du Père, contigûment et immédiatement. Jean Veccus développe toutes les subtilités de Catamère, et met en évidence le vrai sens de l'Ecriture et des pères, montrant que les passages mêmes allégués par Andronic prouvent que le SaintEsprit procède du Père et du Fils, et qu'il est consubstantiel à ces deux personnes de la Trinité.

35. Nous avons dit dans l'article du pape Adrien IV 2, dont le pontificat commença au mois de décembre 1154, qu'il écrivit à Basile Sa lettre au d'Acride, archevêque de Thessalonique, pour l'engager à procurer la réunion des deux Eglises, et lui recommander en même temps les deux nonces qu'il envoyait à l'empereur Manuel Comnène. La réponse que lui fit Basile a été imprimée dans le Code du Droit grec-romain, dans les Annales de Baronius sur l'an 1155, dans Allatius au second livre du Consentement des deux Eglises d'Orient et d'Occident, et après les remarques de Zonare sur les canons des conciles. L'archevêque de Thessalonique dit au pape dans cette lettre : «< Si nous étions tels que nous vous le paraissons, comment, très-saint père, pourriez-vous nous nommer autrement que des brebis égarées, que la dragme perdue, et le mort enseveli depuis plusieurs jours dans le tombeau? Mais ne pensez pas ainsi de nous. Vous ne posez point d'autre fondement que celui qui est déjà construit : nous prêchons et nous enseignons avec vous une même doctrine, moi et tous ceux qui appartiennent au grand siége apostolique de Constantinople. La foi est la même dans les deux Eglises (d'Orient et d'Occident), on y offre le même sacrifice, savoir Jésus-Christ, l'Agneau qui efface les péchés du monde. Quoiqu'il y ait encore entre nous quelques petits sujets de division, il sera au pouvoir de Votre Sainteté de les ôter, comme des pierres qui embarrassent le chemin, et d'établir l'unité entre les Eglises

1 Pag. 291.

2 Allat., de Consens. utriusq. Eccles., lib. II, cap. x1, pag. 659.

3 Pag. 309, 408.

avec le secours de l'empereur, à la volonté duquel nous obéirons. » Il y a dans le Code du Droit grec-romain 3 une réponse du même Basile d'Acride à une question qui lui fut proposée par le grand sacellaire de Durazzo, touchant les mariages dans les degrés de consanguinité.

soberge,

Constantino

36. L'Eglise de Constantinople eut pour Luc Chry. patriarche Luc Chrysoberge, depuis l'an triarche de 1155 jusqu'en 1169. Il présida au concile que l'empereur Manuel Comnène fit tenir en cette ville, en 1166, contre les erreurs d'un nommé Démétrius, natif de Lampé, bourgade d'Asie, qui ne distinguant point les natures en JésusChrist, soutenait publiquement qu'on ne devait pas dire que le Fils de Dieu est moindre que son Père. La même année il présida à un autre concile où il fut défendu de tolérer à l'avenir les mariages contractés du sixième au septième degré, abus qui avait été introduit environ cent trente ans auparavant par le patriarche Alexis. Dans un synode particulier de l'an 1157, il fit défendre aux clercs de se mêler d'affaires séculières, aux évêques de faire des transactions au préjudice de leurs Eglises, à ceux qui ont fait un faux serment de l'exécuter, aux parrains de rendre témoignage contre leurs fils spirituels, aux diacres et aux prêtres d'exercer l'art de la médecine, et de s'occuper de gains sordides, entre lesquels on comptait les métiers de parfumeurs ou de baigneurs. Il abrogea aussi la fète qu'on nommait des saints notaires, et fit quelques autres constitutions synodales rapportées dans le Droit grec-romain, avec celles dont nous venons de parler.

5

37. On ne sait pas bien en quel siècle vivait Antoine Mélisse ou l'Abeille, ainsi nommé de ce qu'il avait composé un Recueil des plus belles maximes des pères grecs sur les vertus et contre les vices: ce recueil est divisé en deux livres et cent soixante-seize titres ou chapitres. Dans le premier livre et dans le second, il cite Théophylacte, que quelquesuns ont pris pour celui qui fut archevêque des Bulgares vers 1071; d'où il conclut que Mélisse écrivait sur la fin du XIe siècle, ou dans le XII mais le Théophylacte cité par cet écrivain était surnommé Simocatte, et vivait dans le vie siècle sous le règne d'Héraclius.

[blocks in formation]

Antoine Mélisse.

[ocr errors][merged small][merged small]

Georges, métropolitain de Corfou.

crit de Théophile contre Autolycus, et celui de Tatien contre les Gentils, à Zurich, en 1546, par les soins de Conrad Gesner. Cet éditeur ajouta à la fin du volume une version latine à laquelle il avait travaillé avec Jean Ribitt, Savoyard. On publia séparément cette version à Anvers, en 1560, in-12, puis à Paris en 1575 et 1589. L'ouvrage de Mélisse se trouve en grec et en latin dans l'édition de saint Maxime, à Zurich, en 1546, in-folio, dans le Mycropresbyticon, à Bâle, en 1550, in-folio, et dans la première édition des Orthodoxographes, à Bâle, en 1555, in-folio. Il est aussi dans les éditions de Stobée à Francfort, chez Wéchelin, en 1581, in-folio, et de Genève, en 1609, in-folio. Antoine Mélisse, après avoir traité des vertus et des vices dans le premier livre, en fait dans le second l'application à toutes les personnes de divers états et de différentes conditions, en sorte que chacun peut trouver dans ce livre des règles et des maximes de conduite; les rois, les princes, les évêques, les magistrats, les pères et les mères, les enfants, les jeunes, les vieillards, les maîtres, les serviteurs, les citoyens, les moines, les commerçants, etc.

39. L'empereur Manuel Comnène 2, informé que Fridéric, roi des Romains et schismatique, avait des vues sur l'empire d'Orient, fit tous ses efforts pour engager le pape Alexandre III et les Lombards à faire échouer les desseins de Fridéric. Ce prince pensait d'abord à s'emparer de l'île de Corfou. Il en écrivit à Georges, qui en était métropolitain; ce prélat le détourna de cette entreprise, en lui remontrant qu'elle pouvait être d'une dangereuse conséquence pour ses Etats, et de peu d'utilité s'il réussissait 3; que d'ailleurs il ne pouvait, sans blesser l'équité, chercher à s'emparer du bien d'autrui, surtout d'un empereur recommandable par toutes sortes de vertus. L'empereur Manuel Ducas avait ordonné à Georges de mettre Corfou en état de défense 4, ce qui engagea cet

1 Voyez tom. XII, p. 86.

2 Baron., ad ann. 1176, pag. 666.

3 Pag. 667. Pag. 668. — Ibid.

archevêque à lui rendre compte de l'état des forteresses de Corfou et des travaux auxquels on y était occupé. Ce prince avant sa mort disposa de l'île de Corfou en faveur de sa sœur Comnène 5, à qui il en accorda le domaine. Georges l'en félicita, l'assurant que pour récompense d'une action si louable Dieu prolongerait ses jours.

Georges est député su

Rome.

40. Le pape Alexandre III ayant indiqué un concile à Rome 6 pour le premier diman- concile de che de Carême 1179, l'empereur Manuel Comnène y députa le métropolitain de Corfou, qu'il chargea aussi d'aller vers l'empereur Fridéric; mais cet envoyé étant tombé malade à Otrante, où il était arrivé le 15 octobre 1178, y demeura six mois pendant lesquels le concile se tint dans l'église de Latran. Nectaire, abbé des Casules, y assista pour les Grecs. Georges écrivit à l'empereur Fridéric pour lui donner avis de l'ordre qu'il avait reçu de Comnène, et qu'une maladie survenue l'avait empêché d'exécuter. Pendant qu'il en était atteint, il reçut lui-même une lettre de Siméon, patriarche d'Antioche, sur les diverses afflictions dont il était accablé 7. Georges dans sa réponse lui témoigna qu'il était pénétré jusqu'aux larmes de sa triste situation, demandant à Dieu avec ferveur de l'en tirer. On voit par sa lettre à Jean, notaire de l'empereur, qu'aussitôt après sa convalescence il s'était proposé de passer d'Otrante à Rome, lorsque Comnène le rappela 8, pour qu'il pût assister à un concile indiqué à Constantinople par le patriarche de cette ville.

41. Nectaire, qui alla au concile de Latran de la part des Grecs, était le plus obstiné de sa nation dans les erreurs qui la divisaient d'avec les Latins. Ce fut dans ces dispositions qu'il se présenta à cette assemblée, et il en sortit aussi inflexible qu'il y était entré 10, après y avoir disputé avec chaleur contre les Latins. Les Grecs le reçurent à son retour comme l'on recevait ceux qui avaient remporté la victoire dans les jeux olympiques : c'est ce que l'on voit par la lettre que le métropolitain Georges lui écrivit ; elle est pleine d'adulation, mais d'un style qui tient plus de l'ancienne éloquence attique que de la piété chrétienne. La seconde lettre de Georges à cet abbé des Casules est dans le même goût 12. L'abbé Nec

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]
« ZurückWeiter »