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pape, à qui il demandait de confirmer la liberté

et les biens de ces religieux; c'est le sujet de Pag. 341. la quatrième lettre. La cinquième est pour procurer la même grâce à l'abbesse de Strum, qui alla elle-même à Rome pour l'obtenir, et celle d'être confirmée dans sa dignité et dans la possession de l'ordre qu'elle avait embrassé. La sixième est encore une lettre de recommandation.

342.

12. Celle que Lambert écrivit à saint Anselme de Cantorbéry est pour lui demander de se souvenir de lui à l'autel et dans ses 346. prières. Ne voulant pas confier au papier ce qu'il avait à faire savoir au roi Louis-le-Gros, il prie ce prince d'assigner au porteur un endroit où il puisse lui parler avec liberté. Sa lettre à l'archevêque de Reims est en faveur de Henri, abbé de Saint-Vaast, contre ceux qui auraient voulu attaquer sa réputation. Il 37. est fait mention, dans la lettre à Pomone, prêtre, d'une vision qu'avait eue un chanoine de sa congrégation, et dans laquelle il avait vu et entendu saint Augustin célébrer la messe à l'autel qui est sous son tombeau, dans la ville de Pavie; ceux qui avaient fait le rapport de cette vision à Lambert, ne se souvenaient d'autres paroles prononcées par saint Augustin dans cette messe, que de celles-ci : Hoc corpus quod pro vobis tradetur. L'évêque d'Arras, curieux de savoir le fait dans toutes ses circonstances, pria Pomone, chef de la congrégation, apparemment des chanoines réguliers de Saint-Augustin, de lui marquer la manière dont tout s'était passé, le temps et l'heure, avec l'année et l'indiction, et comment s'appelait l'évêque qui gouvernait alors 347, 348. l'église de Pavie. Les deux lettres suivantes n'ont rien de bien remarquable.

319.

13. Dans celle qu'il écrivit à son propre frère, il fait voir que l'on ne peut manquer à sa promesse sans se rendre coupable de mensonge, et que le mensonge est un grand 382. péché. Sur le refus qu'un abbé de son dio

cèse avait fait de venir, au jour nommé, lui rendre compte de sa conduite et de celle de son monastère, il lui ordonna une seconde fois de venir, sous peine d'interdit de sa 352. place et des fonctions de sa dignité. Alvisus, prieur de Saint - Vaast, ayant été élu abbé d'Anchin, Lambert pria Jean, évêque de Térouanne, de se joindre à lui pour confirmer 356. cette élection. La lettre à l'abbé Lambert est sur le même sujet; celle qu'il écrivit à Yves de Chartres n'est qu'une lettre d'amitié. Il 357. s'intéressa auprès de Godefroi, évêque d'A

miens, pour l'engager à tenir l'excommuication qu'il avait prononcée contre des personnes qui assuraient qu'elles n'avaient point eu de part aux crimes dont on les accusait. Sa lettre à Raoul, archevêque de Reims, est un Pag. 358. consentement à l'élection de Hugues, doyen de l'église d'Orléans, pour l'évêché de Laon.

352.

14. Sachant que Baudouin, comte de Flan- 358. dres, inquiétait la comtesse Clémentie, sa mère, sur la possession des biens que son mari lui avait cédés pour son douairc, il écrivit à ce comte de l'en laisser jouir paisiblement, ou, s'il y avait quelque difficulté, de la remettre à la décision des seigneurs de ses états. Il intercéda auprès du même comte et de 353. celui de Bologne pour la liberté d'un chevalier qui s'était réfugié dans une église de la Sainte-Vierge; il leur disait : Il n'y a personne de vous, pauvre ou riche, qui, dans le danger d'être frappé de mort ou d'être fait prisonnier, ne se sauvât à l'église pour l'éviter. La lettre à l'archevêque et aux abbés de Reims regarde l'affaire de Henri, abbé de Saint-Vaast; Lambert trouve bon qu'on en ait remis la discussion au 1er novembre. Dans l'une de ses deux lettres au pape Pascal II, Lambert lui rend compte du jugement d'une difficulté entre les chanoines d'Arras et les moines de Saint-Vaast; dans l'autre, il prie le pape de confirmer ce jugement, qui était favorable aux chanoines, mais dont l'abbé de Saint-Vaast avait appelé au Saint-Siége. Il rend compte 366. aussi au pape d'une autre affaire qui avait été jugée au concile de Troyes; elle regardait un prêtre désirant la chapelle de Saint-Maurice; comme l'évêque diocésain ne lui avait pas donné la charge des âmes, il fut décidé que ce prêtre ne pourrait administrer les sacrements du corps et du sang de Jésus-Christ aux paroissiens, ni recevoir leurs offrandes. les jours de Pâques, de Pentecôte et de Noël; mais, qu'aux autres jours de l'année, il lui serait libre de recevoir les offrandes de tous ceux qui ne seraient pas excommuniés. A l'égard d'un autre prêtre de l'église matrice, à qui l'évêque diocésain avait confié le soin des âmes, et même de toute la paroisse, il fut arrêté qu'il serait en droit d'administrer aux paroissiens, aux jours susdits, le corps et le sang de Jésus-Christ.

15. Le pape Pascal chargea encore Lam- 369. bert de terminer les difficultés survenues entre les chanoines de Tournai et les moines de Saint-Martin de la même ville. Cet évêque rétablit a paix et la concorde entre eux, aux

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conditions portées en l'acte qui en fut dressé, et que l'on trouve à la suite des trois lettres que Lambert écrivit à l'occasion de cette affaire; ce sont les dernières de son recueil. [Les cinq lettres de Lambert au pape Pascal sont au tome CLXIII de la Patrologie, col. 451456.]

Viennent ensuite, dans le recueil de Baluze, les chartes ou priviléges que Lambert accorda à diverses églises; la dernière charte est du mois d'avril de l'an 1112. Ses lettres sont écrites d'un style très-simple et très-clair.

16. Bernard', né en Agenois, à la Salvetat, eta que de étudia d'abord pour être homme d'église; puis, changeant de dessein, il prit le parti des armes. Etant tombé malade, il revint à ses premières pensées, et après qu'il eut recouvré la santé, il fit profession de la vie monastique à Saint-Orens d'Auch. Saint Hugues, abbé de Cluny, l'en tira pour l'avoir auprès de lui. Quelque temps après, le roi Alphonse, pensant aux moyens de rendre le monastère de Saint-Fagon aussi célèbre en Espagne que celui de Cluny l'était en France, demanda à saint Hugues un sujet digne d'être abbé de cette maison. Hugues lui envoya Bernard. dont il connaissait le mérite et la régularité. Il ne fut pas longtemps en Espagne sans se faire aimer, et le roi ayant assemblé un concile à Tolède 2, en 1088, pour l'élection d'un archevêque, Bernard fut élu tout d'une voix. 17. Etant allé à Léon, il se saisit à main armée de la grande mosquée, y érigea des autels et fit mettre des cloches dans la tour. Cette entreprise pensa avoir des suites fâcheuses, parce que le roi avait promis aux Maures de leur conserver leur mosquée. Quelque temps après il alla à Rome, à la prière de ce prince, former des plaintes contre Richard, abbé de Saint-Victor de Marseille, envoyé du SaintSiége pour la réformation des Eglises d'Espagne. Le pape Urbain II, informé que Richard s'acquittait mal de sa légation, en chargea Bernard, lui donna le pallium avec une bulle3 qui l'établissait primat sur toute l'Espagne; elle est datée du 15 octobre 1088. Ce pape y reconnaît que les archevêques de Tolède avaient déjà la dignité de primats avant l'invasion des Sarrasins. Bernard présida aux conciles de Léon en 1091, de Nimes en 1096, et de Gironne en 1097.

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Terre-Sainte, il recommanda son église au clergé du pays; mais il n'avait pas encore fait trois jours de chemin, qu'il apprit qu'on avait choisi un archevêque à sa place; il retourna, dégrada l'élu et ceux qui l'avaient choisi, puis ayant confié la desserte de son église aux moines de Saint-Fagon, il reprit la route de la Terre-Sainte par Rome. Le pape Urbain le dispensa de son vœu et l'obligea de retourner à Tolède, dont l'église avait besoin de sa présence. Il ramena de France en Espagne des hommes savants et vertueux qui furent dans la suite élevés aux premières places de l'Eglise. Il sacra luimême archevêque de Brague, Girauld, qu'il avait emmené du monastère de Moissac et fait ensuite chantre de l'église de Tolède. On met 5 la mort de Bernard avec la fin de la guerre du roi Alphonse contre les Maures, c'est-à-dire en 1126 au mois d'avril, après quarante-quatre ans d'épiscopat. Les historiens espagnols varient sur le lieu de sa sépulture; l'opinion commune est que ce fut à Tolède dans l'église de la Sainte-Vierge, auparavant une mosquée des Maures.

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19. Les anciennes éditions de saint Bernard lui attribuent quatre discours sur le Salve Regina. Dom Mabillon a fait voir qu'ils n'étaient pas de ce saint abbé, tant par les citations fréquentes des poètes que par la différence du génie et du style; mais il remarque que Claude de la Rote, dans ses notes sur le faux Luitprand, les donne à Bernard, archevêque de Tolède, et c'est sur cette remarque que Casimir Oudin et Fabricius ont mis Bernard de Tolède au rang des écrivains ecclésiastiques, comme auteur de ces quatre discours. Cependant dom Mabillon avait remarqué ailleurs qu'un endroit du troisième tiré mot à mot du seizième sermon de saint Bernard sur les Cantiques, ne pouvait être de l'archevêque de Tolède, mort plusieurs années avant que l'abbé de Clairvaux travaillât à l'explication des Cantiques, ce qu'il ne fit qu'en 1135. Quoique cet argument paraisse sans réplique, nous ne laisserons pas de dire un mot de ces quatre discours, comme s'ils appartenaient à Bernard de Tolède.

20. Il dit dans le premier que l'on chantait quatre fois l'année dans son ordre le Salve Regina, c'est-à-dire aux quatre solennités de

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la sainte Vierge, la Purification, l'Annonciation, l'Assomption, la Nativité, les autres fêtes de la Mère de Dieu ayant été instituées depuis. L'ordre dont il parle est sans doute celui de Cluny, où Pierre le Vénérable témoigne que cette antienne était en usage. comme elle le fut dans l'ordre de Citeaux. On lit dans le même discours qu'elle avait été composée par les saints: cependant quelques-uns l'attribuent à Hermann Contracte, à qui l'on ne donne pas ordinairement le titre de saint; d'autres à saint Bernard; et Durand à Pierre, évêque de Compostelle. Le second a en tête trois vers hexamètres à la louange de la sainte Vierge. Le troisième et le quatrième, quatre vers de même mesure, dont la matière est prise de l'antienne. On lit dans le quatrième que la sainte Vierge a été exempte du péché originel et de tous péchés actuels, parce qu'elle fut sanctifiée

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dans le sein de sa mère, et que c'est pour cela que l'on fait la fête de sa Nativité. L'auteur ne lisait pas dans cette antienne le mot de Mater, mais de suite, Salve Regina misericordiæ. [On trouve ces quatre sermons au tome CLXXXIV de la Patrologie, col. 1059-1078.]

Bernard de Clury et Ber

21. Il a été parlé plus haut d'un autre Bernard. moine de Cluny, mort vers l'an 1109, nard de Saxe. qui a recueilli les coutumes de son monastère, imprimées à Paris en 1726, par les soins de dom Marquard Hergott. L'épître dédicatoire adressée à l'abbé Hugues avait déjà été imprimée dans les notes d'André Duchesne sur la Bibliothèque de Cluny. Vers le même temps, Bernard, moine de Corbie en Saxe, adressa à Herdevic, archevêque de Magdebourg, depuis l'an 1079 jusqu'en 1110, un livre d'un style assez élégant, mais mordant contre l'empereur Henri IV. Sigebert 5 et Trithème en font mention.

Yves de Chartres. Sa naissance, ses études.

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1. Entre les Français qui ont porté le nom d'Yves, celui qui est surnommé communément de Chartres, parce qu'il en fut évêque, est regardé comme le plus illustre de tous par son savoir et ses autres grandes qualités7. Né dans le Beauvoisis, de parents nobles, il s'appliqua de bonne beure à l'étude des humanités et de la philosophie; ensuite il alla à l'abbaye du Bec apprendre la théologie, sous Lanfranc il l'enseigna lui-même, lorsqu'il fut plus avancé en âge, dans un monastère de chanoines réguliers près de la ville de Beauvais, fondé en 1078 par Guy, évêque de cette ville, en l'honneur de Saint

1 Wion, Lign. vitæ, lib. V, cap. cv.

2 Joannes Eremita, lib. II Vit. sancti Bernardi, nnm. 7; Albericus, in Chronic., ad an. 1130.

3 Durand, in Rationali, lib. IV, cap. xxII.—Pag. 23. Sigebert., cap. CLXV; Trithem. cap. CCCXLVIII, de Illustr. Benedict.

6 Yves de Chartres est compté parmi les saints. On ne sait point par quel pape il fut canonisé. D. Ceillier ne lui donne pas le titre de saint qu'on lui accorde ordinairement. (L'éditeur.)

Quentin. Yves y embrassa la vie cléricale, y donna des terres de son patrimoine, et y vécut dans une exacte observance. Il en fut choisi supérieur sous le nom de prévôt ou d'abbé, et gouverna cette communauté environ quatorze ans.

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7 On ne doit point confondre avec saint Yves de Chartres, saint Yves Hélori, né eu 1253, prêtre et officier de Rennes, plus tard officier du diocèse de Tréguier en Bretagne. C'est ce dernier qui est le patron des avocats, parce qu'il prenait chaudement la protection des orphelins, des veuves et des pauvres. Il devint curé de Lossanec, diocèse de Tréguier, y fonda un hôpital et y mourut en 1303. Clément VI le mit en 1347 au nombre des saints. (L'éditeur.) 8 Yvonis vita, cap. I. 9 Ibid.

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E de

3. Geoffroi, alors évêque de Chartres, es avait été deux fois déposé par le légat Hugues, évêque de Die, et deux fois rétabli par le pape Grégoire VII; mais accusé une troisième fois de simonie et de plusieurs autres crimes devant Urbain II, il fut obligé de renoncer à l'épiscopat. Le clergé1 et le peuple, connaissant le mérite du prévôt de SaintQuentin, l'élurent pour leur évêque du consentement du pape, et le présentèrent au roi Philippe, de qui il reçut le bâton pastoral en signe d'investiture. C'était à Richer, archevêque de Sens, à le sacrer; Richer s'y refusa, prétendant que l'on n'avait point observé les formalités requises dans la déposition de Geoffroi. Yves en écrivit au pape, il fit même le voyage de Rome avec les députés de Chartres. Urbain II le sacra évêque sur la fin de novembre de l'an 1091, et le renvoya avec deux lettres : l'une pour l'archevèque de Sens, qu'il priait de recevoir Yves, disant qu'il l'avait sacré sans préjudice des droits de l'église de Sens; l'autre à Geoffroi, à qui il défendait, sous peine d'excommunication, de faire aucun mouvement pour rentrer dans le siége épiscopal de Chartres. Yves n'en prit possession que l'année suivante. 1092.

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4. L'archevêque, irrité de ce qu'il s'était fait sacrer par le pape, résolut, avec quelques-uns de ses suffragants, de le déposer, comme ayant 2 offensé le roi et violé les droits de l'Eglise de France. Ils tinrent en effet un concile à Etampes, où Richer l'accusa d'avoir par son ordination porté préjudice à l'autorité royale et aux droits du royaume. Le résultat du concile fut qu'on rétablirait Geoffroi; mais Yves en appela au pape, et rendit inutile la procédure de l'archevêque. Urbain II, informé de ce qui s'était passé, interdit à Richer l'usage du pallium, fit chasser de nouveau Geoffroi du siége épiscopal de Chartres, et y confirma. Yves.

5. Il n'y fut pas longtemps tranquille. Le

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3 Voir sur Philippe ler une notice historique tirée de l'Histoire de France, tom. IX, et reproduite au tome CLIX de la Patrologie, col. 837 et suiv., avec trois lettres, le serment que fit le roi de renvoyer Bertrade, et deux diplômes. La première lettre est adressée à Bernard, abbé de Montmaïour; le roi exhorte l'abbé à réformer la corruption des mœurs du monastère de Fare. La deuxième, adressée au mêm, a pour but de lui confier la restauration du monastère de Saint Magloire de Paris. Ces deux

Toi l'bilippe.

roi Philippe, épris de la beauté de Ber- disgrace du trade, troisième femme de Foulques Réchin, comte d'Anjou, pensa à l'épouser et à renvoyer la reine Berthe, quoiqu'il en eût deux enfants. Il prit là-dessus l'avis des évêques, et Yves fut invité à la conférence où l'on devait chercher les moyens de faire passer ce mariage pour légitime. Yves en détourna le roi, et refusa d'aller à Paris assister aux noces. Son opposition fut sans effet, le roi épousa Bertrade, et pour marquer son ressentiment à l'évêque de Chartres, il fit piller les terres de son église, et le mit en prison. Le pape, pour faire cesser le scandale que causait le mariage du roi, et délivrer l'évêque de Chartres, écrivit à l'archevêque de Reims et à tous les évêques de France. Yves 5 empêcha pendant un certain temps que ces lettres fussent publiées, de peur que le royaume ne se révoltât contre Philippe. 11 empêcha de même les principaux de la ville de Chartres de prendre les armes pour sa délivrance, ne voulant pas recouvrer sa liberté aux dépens du sang de personne.

11 refuse d'aller au con

en 1094.

6. Le 18 septembre 1094, on tint par ordre du roi un concile à Reims pour y faire ap- ele de Reims prouver son mariage. Yves, invité à s'y rendre, s'en défendit, disant qu'il ne devait point être jugé hors de sa province, car il était bien informé qu'on voulait l'y accuser de parjure. Il avait encore une autre raison de ne point se trouver à cette assemblée; il savait qu'il ne lui serait pas permis de dire impunément la vérité.

7. Mais il ne fit aucune difficulté d'aller au concile de Clermont en 1095, auquel le pape Urbain II devait présider. Deux ans après il eut un démêlé avec Hugues, archevêque de Lyon, au sujet de l'ordination de Daïmbert, archevêque de Sens; mais Geoffroi 8, abbé de Vendôme, son ami, justifia sa conduite. auprès du pape Urbain en 1099, et le réconcilia avec l'archevêque de Lyon.

II assiste concile de

Cermont ca 109.

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Il assiste aux conciles re

Baugency, en

1104.

la plupart des églises; il fit ce qu'il put auprès de Hugues de Lyon pour empêcher qu'on ne fit évêque Jean, archidiacre d'Orléans, homme de mauvaise réputation. Il s'opposa aussi à l'élection d'Etienne Garlande pour l'évêché de Beauvais, homme sans lettres, joueur, adonné aux femmes, et qu'il avait excommunié pour adu!!ère. Son zèle lui attira des ennemis; il se brouila même pour un temps avec Geoffroy, abbé de Vendôme, son ami intime, parce qu'il avait fait exempter son monastère de la juridiction des évêques. Cependant il se relâchait souvent de la rigueur des canons, et exhortait1 les autres à s'en relâcher en certaines occasions; c'est ce que l'on voit par plusieurs de ses lettres, dans lesquelles il détourne les souverains pontifes, ou leurs légats, de prononcer des anathèmes contre des personnes qui semblaient les avoir mérités.

9. Il avait tenu longtemps caché l'anaTroyes et de thème prononcé par le pape Urbain II contre le roi Philippe. Quand il sut que Pascal II envoyait en France Richard, évêque d'Albane, pour absoudre ce prince, il écrivit à ce légat3, qu'autant il avait été affligé de l'excommunication du roi, autant il se réjouissait de son absolution, si elle pouvait se faire à l'honneur de Dieu et du Saint-Siége. Le légat l'ayant invité au concile qu'il devait tenir à Troyes au commencement d'avril 1104, Yves s'y rendit; il assista aussi au concile que Richard tint la même année à Beaugency pour l'absolution du roi Philippe.

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10. Pendant le séjour de Richard en France, on lui déféra Yves de Chartres, comme coupable de pratiquer la simonie, ou du moins de permettre qu'on l'exerçât publiquement dans son église. Il répondit à la réprimande que lui fit là-dessus le légat, qu'il avait toujours eu ce crime en horreur; que depuis qu'il était parvenu à l'épiscopat, il l'avait retranché autant qu'il lui avait été possible; que si le doyen, le chantre et d'autres officiers exigeaient encore quelques droits de ceux qu'on recevait chanoines, ils se défendaient par l'usage de l'Eglise romaine, où ils disaient que les camériers et les ministres du palais exigeaient plusieurs choses à la consécration des évêques et des abbés, sous prétexte d'offrande ou de bénédiction.

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pare Pascal

sacre du roi

11. L'auteur de sa Vie dit, sur la foi d'Or- Il reçoit le deric Vital, qu'en 1103 il invita le pape Pas-, assiste an cal à célébrer à Chartres la fête de Pâques: Louis. si le fait est vrai, il faut le rapporter à l'an 1107, auquel ce pape se trouvait en France. L'année suivante, Philippe étant mort le 9 juillet, il fut résolu 7 qu'on sacrerait au plus tôt Louis, son fils, quoique déjà reconnu roi, parce qu'on craignait quelques seigneurs dont il s'était attiré la haine en réprimant leur violence. Yves fut le principal auteur de ce conseil; on y eut égard, à cause de son expérience dans les affaires, et de sa doctrine. Le sacre se fit à Orléans, par Daïmbert, archevêque de Sens, en présence de plusieurs évêques, du nombre desquels était Yves de Chartres. On n'avait pas encore achevé la cérémonie, quand les députés de l'Eglise de Reims arrivèrent avec des lettres portant opposition au sacre. Yves de Chartres écrivit à ce sujet une lettre circulaire adressée à l'Eglise romaine, et à toutes celles qui étaient informées de la plainte du clergé de Reims, pour montrer qu'on ne pouvait attaquer le sacre du roi Louis, ni par la raison, ni par la coutume, ni par la loi. Il s'employa efficacement auprès de ce prince pour faire chasser de Reims Gervais, qui s'était emparé de cette Eglise au préjudice de Raoul-le-Vert, ordonné archevêque par le pape Pascal II. Comme le roi n'avait consenti à le reconnaître, qu'à condition de recevoir de lui le serment de fidélité, le pape désapprouva la conduite de Raoul; mais Yves de Chartres 9 le pria de lui pardonner une faute qui n'était point contre la loi divine, mais seulement. contre une loi positive, c'est-à-dire contre les décrets des derniers conciles.

res.

Question

12. La division que la question des investitures avait mise entre le royaume et le sa- des investitucerdoce durait toujours. Yves de Chartres, sans désapprouver les jugements des papes Grégoire VII et Urbain II touchant cette question, aurait souhaité que l'on y apportât quelques tempéraments 10, et que, dans un temps de trouble, on ne traitât pas avec la dernière rigueur ceux qui avaient donné ou reçu les investitures. Il ne voulait pas que les puissances séculières détruisissent la liberté de l'Eglise, ni aussi que les ecclésiastiques méprisassent l'autorité séculière et l'offensassent.

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