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(Nièvre), représentant Mercure assis, qu'il a acquis récemment pour le Musée des antiques du Louvre, alors qu'il en était encore le conservateur. Ce Mercure, d'un beau travail et d'une remarquable conservation, doit être, comme d'autres monuments analogues déjà connus, une imitation du colosse exécuté par Zénodore, qu'abritait le grand temple bâti au sommet du Puy de Dôme, dont on a découvert, il y a quelques années, d'importants vestiges.

SÉANCE DU 12 MARS.

Le Ministre de l'instruction publique adresse au Secrétaire perpétuel les décrets qui approuvent les élections de MM. Héron de Villefosse et Longnon, comme membres ordinaires.

Le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL donne lecture des décrets. Puis il introduit les deux nouveaux membres et les présente à l'Académie. Le PRÉSIDENT invite MM. Héron de Villefosse et Longnon à prendre place parmi leurs confrères.

Le général de division, secrétaire général de la présidence de la République, écrit au Secrétaire perpétuel pour le prier de lui faire parvenir la liste des membres de l'Académie qui désireraient assister aux fêtes de la Présidence.

Le Ministre de l'instruction publique adresse à l'Académie, au nom du Président du Conseil, un plan de la mosquée d'Hébron et une note explicative envoyés par M. Ledoulx, consul de France à Jérusalem (1).

L'Académie se forme en comité secret.

La séance redevient publique.

M. OPPERT Continue et achève la lecture de son mémoire sur les mesures de capacité et les mesures agraires mentionnées dans les documents judiciaires de l'Assyrie et de la Chaldée.

M. SENART commence la lecture d'un travail intitulé : L'épigraphie et l'histoire linguistique de l'Inde.

() Voir aux COMMUNICATIONS, n° VIII.

SÉANCE DU 19 MARS.

M. Edm. LE BLANT, directeur de l'École française de Rome, informe l'Académie de nouvelles découvertes faites à Rome (1).

M. Eug. Pirou offre à l'Académie un album renfermant la photographie de chacun de ses membres.

Le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL lit une note que M. Schefer lui a remise sur la communication de M. Ledoulx, relative au Haram d'Hébron (2).

M. A. MAURY Communique à l'Académie les premiers résultats de la nouvelle mission dont le Gouvernement français a chargé M. Désiré Charnay et qui a pour objet la continuation des explorations archéologiques que l'on doit à ce voyageur au Mexique et au Yucatan.

Ces résultats sont consignés dans une lettre adressée à Monsieur le Ministre de l'instruction publique et datée de Valladolid (Yucatan), du 12 février 1886.

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Avant d'en entretenir l'Académie, dit M. A. Maury, je lui rappellerai que M. Charnay, après avoir visité l'Amérique centrale, s'est convaincu que les anciens monuments qu'on y rencontre, et plus particulièrement ceux dont les restes subsistent dans le Yucatan, à Chichen, à Uxmal, à Aké, à Izamal, ne remontent pas aussi haut dans le passé qu'on l'avait d'abord supposé, opinion déjà au reste soutenue avant lui. Il estime que l'art du Yucatan, c'est-à-dire celui des Mayas, qui constituaient la population primitive de cette contrée, est en grande partie une importation ou une imitation de l'art du Mexique dont il reporte l'origine à la civilisation toltèque.

Dans ce nouveau voyage, M. Charnay se propose de pratiquer des fouilles en divers cantons du Yucatan, pour vérifier l'exactitude de l'opinion, très vraisemblable, qu'il a adoptée et qui se trouve exposée dans le bel ouvrage intitulé: Les anciennes villes du Nouveau Monde, offert l'an dernier à notre Compagnie.

(1) Voir aux COMMUNICATIONS, no IX.

(2) Voir à la suite de la COMMUNICATION n' VIII.

M. Charnay regarde les monuments architectoniques du Yucatan comme étant d'une époque qui a précédé immédiatement la conquête espagnole, quelques-uns même comme étant contemporains de cette conquête.

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pro

Notre voyageur s'est rendu directement de France au Yucatan, et dès la fin de janvier dernier, il se mettait à fouiller, à Izamal, un édifice étudié par lui antérieurement et dont il est question dans son livre la pyramide jointe au temple appelé Kab-ul, mot qui signifie la main miraculeuse ou la main guérissante. Il attaqua d'abord, avec ses ouvriers, la frise encadrée de vastes corniches qui soutient la quatrième esplanade de la pyramide, parce qu'elle est la seule où s'observent des restes de sculptures, des vestiges de ces bas-reliefs dont nous parle l'évêque Landa dans son ouvrage intitulé: Relations des choses du Yucatan, publié en 1566. La plupart des bas-reliefs qui décoraient l'édifice sont détruits, ce qui donne beaucoup de prix au peu qui en subsiste. M. Charnay a mis au jour une partie de ceux qui ornaient le côté occidental du monument. La frise était interrompue là par deux murailles destinées à séparer les priétés contiguës; elle devait se prolonger dans la partie nord qui n'a pas encore été fouillée. Les fouilles déjà exécutées ont amené le dégagement de la frise en question; elle ne présente plus guère de bas-reliefs que sur une longueur de dix mètres. Ces bas-reliefs nous fournissent un spécimen fort curieux de la sculpture maya; aussi notre voyageur s'est-il empressé d'en prendre des moulages. Entre les figures qui apparaissent là signalons un homme agenouillé portant sur le dos un personnage à tête d'oiseau, tête qui ressemble à celle d'une chouette; ce groupe est accompagné de figures étranges en forme de volutes, telles qu'on les avait déjà rencontrées sur quelques autres bas-reliefs. Les figures humaines sont coloriées la face en rouge, la coiffure en bleu et jaune, le corps en brun, teinte de la peau des Indiens de l'Amérique centrale. La scène ici indiquée était précédée d'une vaste composition, de 18 mètres de long, où s'étalaient des sujets dont on ignore le sens. Cette composition s'apercevait encore, il n'y a pas bien des années. Au

dire du maître d'école de l'endroit, entre autres sujets, se voyait un cœur énorme, percé de flèches, que semblaient adorer des personnages prosternés des deux côtés. Aux deux encoignures à angles rentrants qui terminaient cet immense tableau, s'élevaient des têtes colossales, hautes de 2,40 et rappelant la grande figure de la partie orientale du monument que M. Charnay a publiée dans son livre. L'exécution de ces bas-reliefs est assez grossière. Notre voyageur a passé ensuite à la frise inférieure qui supporte la troisième esplanade, et qui était recouverte d'énormes débris; il y a observé des vestiges de décoration et de peintures. La décoration consistait en palmettes et en figures géométriques que notre voyageur a photographiées. Les palmettes sont de couleur rouge sur fond jaune et les bordures à figures géométriques en bleu : ce qui est la décoration encore en usage dans les maisons principales d'Izamal. On y retrouve la même disposition de couleur, les mêmes dessins. Il y a là évidemment une transmission directe. Notons que dans les jouets d'enfants de travail indien, dont notre voyageur a réuni une collection, les dessins et les couleurs sont identiques à ce qu'offre le monument: même emploi du rouge, du bleu associé au jaune, mêmes catégories de figures sur les bas-reliefs que celles que représentent les joujoux : oiseaux, tortues, etc. M. Charnay a découvert dans ces fouilles l'escalier qui conduisait de la terrasse inférieure à la terrasse supérieure. Il est composé de seize marches fort inclinées et aboutissait en haut et en bas à des esplanades cimentées de la façon déjà signalée. Ceci prouve qu'à Izamal existaient, comme dans le haut Mexique, des pyramides ayant des escaliers indépendants qui faisaient communiquer les esplanades entre elles. M. Charnay a trouvé, en fouillant, un ornement en cuivre qui n'avait point encore été recueilli dans les antiquités de l'Amérique et qui ressemble à un ornement que portent sur les bas-reliefs certains personnages.

Outre les fouilles entreprises à la pyramide d'Izamal, M. Charnay a exploré deux localités qui en sont peu éloignées, l'une, au sud-ouest, où il a observé de ces pyramides ruinées

comme il s'en voit si souvent dans la contrée, l'autre, au nordest, dans une localité appelée Tecoch, et qui a une certaine importance historique. D'après ce que nous apprend Landa, ce fut la ville habitée par la puissante famille sacerdotale des Cheles, qui alla ensuite fixer sa résidence à Izamal.

Notre voyageur signale là une foule de pyramides qui dénotent l'ancienne existence d'une population nombreuse. Un immense réservoir se trouve près de ces ruines presque totalement recouvertes par des constructions espagnoles qui en reproduisent curieusement l'aspect. J'ajoute, en terminant, que M. Charnay mentionne la découverte faite en 1862 par don Pedro Bautista, dans une petite pyramide, située au centre d'Izamal, d'une caisse de pierre d'un mètre environ de longueur sur cinquante centimètres de large, dans laquelle étaient contenus cinq plats oblongs à bords relevés, en terre rouge très fine et supportés par quatre roues également en terre cuite, ce qui figurait de petits chariots. Ces vases peuvent être comparés à nos réchauds. La découverte de don Pedro Bautista confirme ce qu'a dit M. Charnay touchant l'existence de chariots jouets d'enfants, rencontrés au cimetière de Tenenepanco, et qui lui ont fait supposer que les Indiens connaissaient l'usage de chariots tirés à bras.»

M. SENART Continue et achève la lecture de son mémoire sur L'épigraphie et l'histoire linguistique de l'Inde (1).

M. BRÉAL échange avec M. SENART quelques observations sur ce sujet.

M. Salomon REINACH lit une note sur une Synagogue grecque à Phocée (2).

M. PERROT et DERENBOURG présentent quelques observations.

SÉANCE DU 26 MARS.

M. le marquis D'HERVEY DE SAINT-DENYS lit un mémoire sur les Doctrines religieuses de Confucius et de l'Ecole des lettres.

(1) Voir aux COMMUNICATIONS, n° X. (2) Voir aux COMMUNICATIONS, n° XI.

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