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GRAVEURS DE FERS ET RELIEURS

A LYON AU XVIe SIÈCLE

Dans une notice des relieurs de livres à Lyon du XIVe au XVIIe siècle, nous avons fait la remarque qu'il y avait eu dans cette ville, au XVIe siècle, quelques graveurs de « fers à imprimer ».

Le « graveur de fers à imprimer » gravait les fers destinés à imprimer les petits sujets propres à l'ornementation de la couverture du livre, ainsi que les écussons aux armes, la marque de l'imprimeur ou du libraire, les histoires (1) ou les médailles dont l'empreinte décorait les plats.

Nous avions constaté l'existence de ces graveurs, sans être arrivé à connaître leurs noms, et nous avions dès lors pensé qu'ils étaient des ouvriers attachés aux ateliers des relieurs ou des libraires.

Au cours de nos recherches dans les archives de Lyon, nous avons acquis la preuve que plusieurs de ces graveurs ont été, comme les doreurs sur cuir, indépendants des relieurs. Nous savons aujourd'hui que, au XVIe siècle, les graveurs sur bois ou en taille-douce qu'on appelait à Lyon tailleurs d'histoires ont été chargés en certaines occasions de graver des fers à imprimer.

Guillaume Cornet, « graveur de fers », demeurait en 1504 devant l'église Notre-Dame de Confort.

(1) On donnait, au commencement du XVIe siècle, le nom d'histoire comme synonyme de figure ou d'image à la représentation de personnages isolés. Plus tard l'histoire était toujours une scène figurée comportant la réunion de plusieurs personnages qui prenaient part à une action com

Le graveur Jacques de Belmont a travaillé pour Ennemond Fontanel, marchand libraire et maitre relieur de livres, et nous avons suivi celui-ci à Lyon de 1507 à 1545.

Un tailleur d'histoires du prénom d'Antoine a été employé par Sébastien Gryphe; celui-ci avait un atelier de reliure et a fait marquer d'un griffon des livres reliés chez lui.

Les relieurs se sont adressés plus d'une fois à des graveurs qui avaient quelque notoriété. Le mandement suivant le démontre.

<< Paié à Jehan le fevre graveur la somme de cinq escuz d'or soleil pour avoir ledict le fevre faict et gravé en forme de marque les armoyries de ladicte ville pour marquer ou apposer en la couverture des missaulx qui ont esté faictz pour porter à Nostre dame de Lorette, à cause du vœu de ladicte ville (de Lyon) l'année passée y fit....

« Faict.... le dernier jour du mois de juillet l'an m ve quatre vingt deux (1). »

Jean Le Febvre ou Le Fèvre, graveur, tailleur d'histoires, a travaillé à Lyon de 1573 à 1590. Il demeurait en cette ville « en Rue Thomassin à l'enseigne des troes croxant ». Il signait Jehan le feure tailleur. Il a gravé des estampes sur cuivre et d'autres sur bois. On a de lui une estampe en taille-douce, de 280 mill. de haut sur 310 mill. de large, intitulée: Figure de la Ville et Chasteau de Somières, sitvée av pays de Langvedoc à présent réduicte sovbz l'obéysance du Roy. Jean Le Febvre a « pourtraict et taillé.... (des) molles servans à imprimer » pour Antoine Volant, qui était à la fois imprimeur, libraire, dominotier, peintre et tailleur d'histoires à Lyon (1552-1581).

L'ornementation du livre fut, non pas plus élégante,

mais plus brillante, au XVIIe siècle. Nous ne connaissons le nom que de deux graveurs de ce temps, Jacques Gaillot et Nicolas Petit, qui aient fait alors des « fers à imprimer ».

François Leheudier, maître relieur et doreur dans ce siècle, a pris une fois, en 1642, la qualité de graveur.

Dans la notice dont nous avons parlé plus haut, nous avons donné les noms de 70 relieurs qui ont exercé à Lyon au XVIe siècle. Nous en signalerons trois autres :

Jean PILLEHOTTE, marchand libraire et maître relieur (1570-1603), qui avait un atelier de reliure de quelque importance et qui a fait des reliures pour le Consulat et l'Aumône générale; ces reliures étaient souvent « de vélin à filets rubans de soye. >>

Gabriel BRANY, relieur (1572-1574).

Antoine PILLEHOTTE, libraire et relieur (1575-1592).

Il est sorti au XVIe siècle des ateliers de Lyon des reliures d'une rare élégance, et l'on en connaît quelquesunes qui furent faites pour Henri II et Catherine de Médicis. Les livres destinés aux souverains n'étaient pas tous recouverts avec luxe. Ainsi un exemplaire de l'édition espagnole des Quadrins historiques de la Bible (Jean de Tournes, 1553), relié en peau d'un brun foncé, qui a appartenu à Charles-Quint, porte, sur les plats tout unis, au centre l'aigle impériale à deux têtes surmontée de la couronne impériale et à chaque angle un fleuron à peu près pareil à la fleur de lis dont le dessin est dans le goût lyonnais. Au dos, le petit ornement en feuille de lierre employé si souvent par Jean de Tournes.

NATALIS RONDOT.

LES

ALMANACHS DE MODES

1814-1830

Un jour la Nouveauté parut
Aux lieux où règne la folie;
Chacun disait qu'elle est jolie!
De toutes parts on accourut.
Demeurez dans notre patrie
O Madame la Nouveauté !
Plus que l'esprit et la beauté
Toujours vous y fûtes chérie.
Lors la déesse à tous ces fous
Répondit: Messieurs, j'y demeure
Et leur donna le rendez-vous
Le lendemain à la même heure.

Le lendemain on se montra
Aussi brillante que la veille;

Le premier qui la rencontra

S'écria Mon dieu ! qu'elle est vieille.

Pauvre Nouveauté ! pour ne pas mériter chaque jour pareille injure, il lui faut se régénérer dans la mode,

déesse inconstante, incommode

Bizarre en ses goûts, folle en ses ornements

Qui paraît, fuit, revient et naît en tous les temps.

(VOLTAIRE),

Bernis la traite de tyran, en tous les cas aimable tyran;

empirière, comme le disait Montaigne, dont le séjour de prédilection est la France. De Paris, elle date presque tous ses décrets qui ne vivent que « ce que vivent les roses, l'espace d'un matin »; sa devise est tout lasse, tout passe; aussi chaque jour de l'année voit paraître un ajustement nouveau dans la patrie de la légèreté et de l'inconstance qui est la nôtre.

Les changements de mode sont si fréquents que cela a donné naissance à un charmant conte en vers que voici :

LE MONARQUE ET LE PEINTRE

Un peintre voyageur fut pris par un corsaire
Et conduit au Roi de Salé;

Çà, dit-il fièrement au peintre désolé,
Bâtard du Titien, voyons ce que peut faire
Le pinceau dont tu t'es vanté ;

Si tu réussis à me plaire,

Je te promets ta liberté.

Peins pour orner ma galerie,

Toutes les nations et que ton industrie

Fasse en sorte que l'œil, dès le premier moment,
En distingue chacune à l'air, au vêtement.
Le peintre, dans l'espoir de sortir d'esclavage,
Dresse son chevalet et pinceau d'imiter

Si bien qu'à n'en pouvoir douter
On les reconnaissait à l'habit, au visage.
Mais chaque peuple étant vêtu
Suivant sa diverse manière,

Le seul Français était tout nu,

Portant uniquement sur son bras qu'il replie
Une pièce d'étoffe. Où sont donc tes esprits?
Dit le monarque au peintre et par quelle folie
Peins-tu le Français sans habits?
Seigneur, lui répond-il, n'en soyez pas surpris.
Il change si souvent de mode

Que mon œil ne sachant où se déterminer
Lui donne de l'étoffe afin qu'il s'accommode

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