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Marguiller l'Ecriture que porte ce reliquaire fait foy de cette histoire. >>

Comme on le voit, le R. P. capucin se complaît dans cette description dithyrambique; mais bientôt la prose ne lui suffit plus, il monte au Parnasse et termine par les vers suivants adressés à Madame de Montluc:

« POUR LA BELLE CHASSE DE S. BENOITE.

Ouvrage si rare et si beau,

Quoy que vous soyez un tombeau,
Vostre valeur est nompareille :
Dans ce throne de Sainteté

Voyons-nous pas une merveille,

Comme une Reine assise en toute Majesté ?

C'est d'où son cœur lance ses feux;

Son oreille escoute nos vœux;

Sa main nous prête sa conduite ;

Son amour vient bénir nos fruits ;

Et sa CLOCHE donne la fuite,

Aux Demons qu'à ses piés elle a cêt fois detruis.
Cette Abesse qui l'aime tant,

Et dont l'esprit est si contant
Au prés d'un si parfait exemple,
N'a pas au cœur d'autre soucy,
Que d'embellir ce petit Temple,
Et de l'éterniser comme elle fait icy.
Aux efforts de quelque mal-heur,

Sa presence est tout son bon-heur,

Et la fin de toutes nos craintes ;
SOMME qui revere ses os,

Entend que l'Oize en fait des plaintes,

Et, Ialouse, l'appelle au lieu de son Repos. »

Catherine de Montluc se trouvait dans la maison de refuge qu'elle avait achetée, en 1636, à Saint-Quentin, et installée dans la rue du Grenier-à-Sel, pour sa communauté, quand, le premier jour de juin 1642, on vint lui apporter la nouvelle que le feu avait pris à Origny, par

qui avait allumé son four, et que le bourg, le monastère, son cloître et son église, « sans réserve que des murailles et de quelques vieux bâtiments séparés », n'étaient plus qu'un monceau de ruines. « Deux mois après, je vis encore les étincelles sortir de dessous les grains et les cendres », écrit l'auteur du Miroir. L'abbesse, après avoir fait constater l'importance des pertes qu'elle avait essuyées et dont le chiffre s'élevait à la somme de cent dix-huit mille trois cent soixante-cinq livres, sollicita du roi Louis XIII l'autorisation de faire un emprunt de trente mille livres, et fit travailler sans relâche à la reconstruction des bâtiments et de l'église. En 1647, l'œuvre était achevée et avait coûté cent cinquantetrois mille neuf cent soixante-quatorze livres quatorze sols.

(A suivre).

ERNEST QUENTIN-BAUCHART.

A

L'HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE

NOTES

SUR LES

ANCIENS IMPRIMEURS NANTAIS

(XVe à XVIIIe siècles)

(SUITE)

BRUN, maison d'imprimeurs venus de Bordeaux (1) à Nantes au commencement du XVIIIe siècle. Elle prospéra dans notre ville jusque pendant la période révolutionnaire, qui vit commencer sa mauvaise fortune, et ne

(1) L'acte de mariage de Pierre-Isaac Brun nous ayant révélé l'origine bordelaise de cette famille, nous avons voulu savoir si ses membres exerçaient depuis longtemps l'imprimerie à Bordeaux et quelle situation ils y avaient. Nous devons à l'obligeance de M. Dast Le Vacher de Boisville, si au courant de tout ce qui intéresse la ville qu'il habite, l'indication d'un certain nombre d'actes de l'état civil que nos lecteurs nous sauront certainement gré d'indiquer succinctement ici :

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1699, 19 septembre. Baptême à Saint-André de Bordeaux de François Brun, fils de Raymond Brun, marchand libraire, et de Marie Lacombe. 1704, 11 juin. Baptême, même paroisse, de Jules-Isaac Brun, fils de Raymond Brun, imprimeur et marchand libraire; parrain Isaac Brun, son frère, et marraine, Marie Brun.

1707, 26 septembre.

- Sépulture, paroisse Saint-Éloy, de François Brun,

âgé de 7 ans, fils de Raymond Brun et de Marie Lacombe.

disparut qu'en 1818, par suite de la faillite de son der

nier représentant.

Voici, tel que nos actes nous la fournisssent, la filiation de cette intéressante famille.

14. BRUN (Pierre-Isaac), fils de Raymond Brun, imprimeur et marchand libraire (1) et de deffunte Marguerite Duboc, originaire de la paroisse de Saint-Éloy de Bordeaux (2), épouse le 1er février 1717, Anne Bailly, fille majeure de Nicolas I Bailly, imprimeur et marchand libraire ; au mariage assistent et signent Jérôme Collongne, libraire, et Antoine Desclassan, imprimeur, ainsi que Françoise et Marie, sœurs de la mariée. Les pères des deux époux n'avaient pu être présents, Brun, sans doute à cause de son éloignement et Bailly était retenu à la maison par ses infirmités. (Saint-Nicolas.) De ce mariage, naquit Jeanne, dont nous n'avons pas trouvé le baptistaire, mais qui épousa François Picard, négociant,

Brun, fils de Raymond Brun, imprimeur-libraire, et de Françoise Lacombe; nommée par Jean-Pierre Brun et Anne-Denise Brun.

1728, 23 janvier. — Décès, à Saint-Éloy, de Raymond Brun, imprimeur et marchand libraire, âgé de 70 ans.

1751, 22 novembre. — Décès, à Saint-Éloy, de Pierre Brun, imprimeur et

marchand libraire.

1762, 27 janvier. — Pierre-Raymond Brun, imprimeur, Marie-Éléonore, et autre Marie-Eléonore-Scolastique Brun, frère et sœurs, font vérifier par les jurats de Bordeaux les lettres de bourgeoisie qui avaient été accordées, le 21 juillet 1722, à Raymond Brun, leur ayeul, aussi imprimeur.

Comme on le voit par ces extraits, la famille Brun jouissait à Bordeaux d'une très bonne situation.

(1) Le domicile de Raymond Brun n'est pas indiqué dans cet acte. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il n'habitait pas Nantes. Était-il imprimeur à Bordeaux? La chose est douteuse, puisque les notes de M. Le Vacher de Boisville ne nous signalent pas d'imprimeur portant son prénom et époux, à la fois, de Marguerite Duboc. Néanmoins, il dut habiter Bordeaux à une certaine époque, puisque son fils y naquit paroisse Saint-Éloy. Il ne semble donc pas douteux qu'il appartenait à cette nombreuse famille des Brun de Bordeaux, sur laquelle notre précédente note contient quelques détails. (2) L'acte porte qu'il habite depuis un an la paroisse Saint-Nicolas de

dont Isaac-François, tenu sur les fonts le 30 mai 1742 par son grand-père Pierre-Isaac Brun. (Saint-Nicolas.) Veuf à une date que nous n'avons pu déterminer, il convola avec Marie-Marthe Mahot, dont il eut : 1o Pierre-Jean, qui suit; 2o Marie-Françoise, baptisée le 2 octobre 1744 (Saint-Nicolas); 3o Marie-Marthe-Ursule, baptisée le 14 octobre 1748 (Saint-Nicolas); 4° Joseph-Isaac, baptisé le 29 février 1752, ayant son frère Pierre-Jean comme parrain (Saint-Nicolas); et 5o, selon toute probabilité, Augustin-Jérôme, que nous retrouverons ci-après.

Dans ces différents actes, notre maître imprimeur prend ordinairement la qualification de noble homme et officier dans la Maison du Roy. Un rôle de capitation de 1754 lui donne également le titre d'imprimeur et garde à cheval des plaisirs de Sa Majesté (1).

Reçu maître imprimeur par arrêt du Conseil, le 6 mai 1719, l'un des quatre imprimeurs du Roi en Bretagne en 1730, il imprimait pour la Compagnie des Indes, le bureau de la Prévosté, les Fermes du Roi et la Marine. L'État des imprimeurs de Bretagne de 1758 le note comme ayant cinq presses et quatre enfants (2).

15. BRUN (Veuve). Ce nom que l'on retrouve sur un certain nombre d'impressions nantaises de la seconde moitié du XVIIIe siècle, n'est autre que celui de la veuve de Pierre-Isaac Brun.

16. BRUN (Pierre-Jean), fils des précédents, connu sous le nom de BRUN l'aîné, époux de Marie-Anne Bonamy, dont il eut Rosalie-Jeanne, baptisée le 25 octobre 1769 (Saint-Nicolas), et Joseph-Augustin, baptisé le 10 novembre 1770 (Saint-Nicolas). Dans ces actes, il est qualifié maître ès-arts et imprimeur-libraire. Nommé imprimeur en 1781, il imprima avec Hérault, la plupart des pièces révolutionnaires de Nantes et s'y ruina, témoin

(1) Arch. municip. de la Ville de Nantes, CC. 459.

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